- Olivine
-
Olivine
Catégorie IX : silicates[1]
Cristaux d'olivine dans gangue de basalte échantillonnée au Piton de la Fournaise, à La Réunion Général Classe de Strunz 09.AC.05 Formule brute (Mg,Fe)2[SiO4] Identification Masse formulaire[2] 153,309 ± 0,003 uma
Fe 14,57 %, Mg 25,37 %, O 41,74 %, Si 18,32 %,Couleur vert jaune à sombre Classe cristalline et groupe d'espace orthorhombique-dipyramidale ; Pnma Système cristallin orthorhombique Clivage {001} bon et {010} imparfait Cassure conchoïdale Habitus grains arrondis,
rarement en cristauxÉchelle de Mohs 6,5 - 7 Trait blanc Éclat vitreux Propriétés optiques Indice de réfraction α=1,630-1,650 β=1,650-1,670 γ=1,670-1,690 Biréfringence Δ=0,040 ; biaxe positif Propriétés chimiques Densité 3,2 - 3,6 Température de fusion forstérite : 1890 °C
fayalite : 1208 °CFusibilité Ne fond pas, les membres de Fe fondent et donnent une boulette magnétique Solubilité Soluble dans HNO3, les membres de Mg dans les acides chauds Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Une olivine est un minéral du groupe des silicates, sous-groupe des nésosilicates. Elle n'a pas le statut d'espèce reconnue par l'Association internationale de minéralogie, c'est le terme médian dans la série fayalite-forstérite. Elle cristallise dans le système cristallin orthorhombique. Sections souvent automorphes dans les roches volcaniques, plutôt xénomorphes dans les roches grenues. Possède un fort relief à l'observation au microscope polarisant, ainsi qu'une forte biréfringence, teintes vives du 2e au 3e ordre au microscope polarisant en lumière analysée. C'est une pierre fine utilisée en joaillerie sous le nom de péridot.
Sommaire
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
Décrite par le minéralogiste allemand Abraham Gottlob Werner en 1790, le nom dérive de sa couleur vert olive.
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
Cristallochimie
La formule générale des olivines est XYTO4, où :
- T = cation tétraédrique (Si) ;
- Y = cation bivalent dans les sites octaédriques M2 ;
- X = cation bivalent dans les sites octaédriques M1.
La composition des olivines naturelles est comprise dans un tétraèdre ayant pour sommets les phases :
- forstérite (Fo) : Mg2SiO4 ;
- fayalite (Fa) : Fe2SiO4 ;
- téphroite : Mn2SiO4 ;
- calcio-olivine : Ca2SiO4.
Le membre calcique est un constituant important du ciment portland et des scories métallurgiques. Il entre aussi dans la composition des fertilisants agricoles. Il donne plusieurs polymorphes et dans la nature il se présente rarement avec la structure olivine, bien que celle-ci soit la phase de basse température.
Dans le tétraèdre de composition on observe deux lacunes de miscibilité, qui correspondent aux phases :
- CaMgSiO4 monticellite ;
- CaFeSiO4 kirchsteinite.
Par analogie, on donne aussi un nom particulier aux deux composants intermédiaires même s’ils ne sont pas des phases intermédiaires :
- MnMgSiO4 picrotephroite ;
- MnFeSiO4 knebelite.
Le long de l’axe Fo - Fa, on trouve les olivines les plus importantes, qui sont classées de la manière suivante :
- Fo100-Fo90 : forstérite ;
- Fo90-Fo70 : chrysolite ;
- Fo70-Fo50 : hyalosidérite ;
- Fo50-Fo30 : hortonolite ;
- Fo30-Fo10 : ferrohortonolite ;
- Fo10-Fo0 : fayalite.
Des olivines contenant d'importantes quantités de zinc et des teneurs mineures en nickel et chrome sont aussi connues.
Cristallographie
L'olivine Mg2SiO4 cristallise dans le groupe d'espace Pnma, avec les paramètres de maille a = 10,091 Å, b = 5,961 Å et c = 4,730 Å (Z = 4 unités formulaires par maille)[3]. Le volume de la maille conventionnelle est 284,52 Å3, la densité calculée 3,285 g/cm3.
L'olivine est un nésosilicate : les tétraèdres SiO4 sont isolés les uns des autres par les ions Mg2+ dans la structure. Il y a deux sites non-équivalents pour les ions Mg2+, Mg1 et Mg2 (en vert clair et vert foncé respectivement sur la figure), qui sont en coordination octaédrique d'oxygène. Les octaèdres MgO6 sont reliés entre eux par leurs arêtes et forment des chaînes parallèles à la direction b. Les longueurs de liaison moyennes sont Mg-O = 2,099 Å et Si-O = 1,630 Å.
- Polymorphisme
Mg2SiO4 se présente avec la structure olivine dans la croûte terrestre et jusqu’à la partie supérieure de la zone de transition du manteau. Au milieu de la zone de transition, aux alentours de 520 km de profondeur, l’olivine se transforme en wadsleyite ou β-Mg2SiO4 à structure spinelle modifiée, contenant des groupes Si2O7. À des profondeurs plus importantes, à la base de la zone de transition du manteau, c’est la ringwoodite ou γ-Mg2SiO4, à structure spinelle, qui devient stable.
Dans la série Fo-Fa on n’observe pas de polymorphisme et même des membres moins communs (ex. nickélifères) ont une structure olivine.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
Dans la croûte terrestre, les membres riches en Mg sont des constituants importants des roches ignées mafiques et ultramafiques ; ils se trouvent également dans les calcaires dolomitiques métamorphisés thermiquement. Les membres riches en Fe sont des phases mineures des roches ignées alcalines et des sédiments ferrifères métamorphisés. À teneurs élevées en magnésium la forstérite coexiste avec le périclase (MgO). En revanche, à teneurs élevées en SiO2 la forstérite se transforme en enstatite.
L'olivine est le minéral dominant des péridotites, roches constituant le manteau. Une dunite est une roche contenant au moins 90 % d'olivine.
L'olivine est le premier minéral à cristalliser lorsqu'un magma refroidit. C'est pourquoi il est souvent présent dans les basaltes. Il peut cristalliser à une température d'environ 1 000 °C. C'est le premier minéral de la suite réactionnelle :
- Olivine (Mg) → Olivine (Fe,Mg) → Pyroxène (Mg) → Pyroxène (Fe,Mg) → Amphiboles → Biotite (des hautes températures vers les basses températures).
La forstérite n'est jamais associée avec du quartz ; en fait, la présence simultanée de forstérite et de quartz conduirait à la formation spontanée de pyroxène.
Des olivines plus riches en fer peuvent coexister avec du quartz dans certains granites et syénites quartzifères, où elles sont associées avec des autres silicates ferrifères, comme le pyroxène hédenbergite CaFeSi2O6, le pyroxène ægyrine NaFeSi2O6 et l’amphibole arfvedsonite Na3(Fe2+4Fe3+)Si8O22(OH)2.
Les olivines métamorphiques sont moins communes, mais sont quand même des minéraux importants dans certains marbres impurs et dans les roches ultramafiques métamorphosées.
Étant formées à haute température et en absence d’eau, les olivines sont très sensibles aux agents atmosphériques, à l’altération hydrothermale, au métamorphisme de bas degré impliquant l’hydratation, l’oxydation, la silicification ou la carbonatation. Elles s’altèrent en serpentine, chlorite, amphibole, oxydes de fer (transformation dite "rubéfaction"), talc. Les olivines répondent parfaitement à la loi de Goldich : « les minéraux sont d’autant plus vulnérables que leurs conditions de genèse diffèrent plus de celles qui règnent à la surface ».
Gisements producteurs de spécimens remarquables
- En France, près de Langeac et du Puy-en-Velay en Haute-Loire et à Allanche dans le Cantal.
- Sur l’île de La Réunion au Piton de la Fournaise, on trouve dans les coulées de basalte des macrocristaux d'olivine.
- On en trouve également sur l'île de Lanzarote.
Galerie
Notes et références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk Masse molaire calculée d’après
- ICSD No. 83 793 ; (en) Michael Haiber, Pietro Ballone et Michele Parrinello, « Structure and dynamics of protonated Mg2SiO4: An ab-initio molecular dynamics study », dans American Mineralogist, vol. 82, no 9-10, 1997, p. 913-922 [texte intégral]
- Portail des minéraux et roches
- Portail de la chimie
Catégories :- Silicate (minéral)
- Nésosilicate
- Fer (minéral)
- Polymorphisme
Wikimedia Foundation. 2010.