- Rhodonite
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Rhodonite
Catégorie IX : silicates[1]
Rhodonite gemme sur galène - Australie Général Classe de Strunz 09.DK.05 Formule brute (Mn2+,Fe2+,Mg,Ca)SiO3 Identification Masse formulaire[2] 129,536 ± 0,001 uma
Ca 1,55 %, Fe 1,08 %, Mg 0,47 %, Mn 38,17 %, O 37,05 %, Si 21,68 %,Couleur rose à brun, gris à jaunâtre Classe cristalline et groupe d'espace pinacoïdale
P1Système cristallin triclinique Réseau de Bravais primitif Clivage parfait sur {110} et {110}, bon sur {001} Cassure conchoïdale, irrégulière, esquilleuse Habitus massif, grenu à compact mais aussi en cristaux tabulaires aplatis à angles arrondis Échelle de Mohs 5,5 - 6,5 Trait blanc Éclat vitreux à nacré Propriétés optiques Indice de réfraction a=1,711-1,738, b=1,714-1,741, g=1,724-1,751 Biréfringence biaxial (+); 0,0130 Dispersion 2vz ~ 58-73 Fluorescence ultraviolet oui et luminescent Transparence transparent à translucide Propriétés chimiques Densité 3,6 Comportement chimique lentement attaquée par l’HCl Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. La rhodonite est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des inosilicates de la famille des pyroxénoïdes, formé principalement de manganèse et silicium, le manganèse pouvant être partiellement remplacé par d'autres cations bivalents, comme le fer, le magnésium et le calcium. Sa formule chimique idéale est (Mn2+,Fe2+,Mg,Ca)SiO3 avec des traces de Al et Zn.
Sommaire
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
La rhodonite fut décrite par le minéralogiste Christoph Friedrich Jasche (de) d'Ilsenhourg en 1819. Son nom vient du grec rhodon, qui signifie « rose ».
Topotype
Le topotype se trouve à la mine Kaiser Franz Schävenholz (Schebenholz, Schäbenholz), Elbingerode, Wernigerode, Harz, Basse saxe, en Allemagne.
Synonymes
- Basilicate de manganèse
- Buslamite[3], composée d'une agrégation de nodules de structure fibro-lamellaire radiée, d'une couleur gris rougeâtre, trouvée à Real minas de Fetela au Mexique.
- Cummingtonite (Rammelsberg). Attention, il existe bien une espèce de ce nom, la cummingtonite, décrite par Dewey en 1824 et reconnue par l'IMA[4].
- Hermannite (Kenngott). Analyse faite par Hermann sur des échantillons de Stirling Massachusetts, États-Unis ; décrite et nommée par Kenngott[5].
- Hydropite (Germar)[6].
- Kapnikite (Huot), d'après la ville de Kapnik (Hongrie)[7].
- Mangan amphibol (Hermann).
- Manganolite[8].
- Manganèse lithoïde rose ( Brongniart)[9].
- Manganèse oxydé rose silicifère (René Just Haüy). Décrit sur les échantillons de Nagyag[10].
- Manganèse oxydé silicifère rouge[11].
- Manganèse silicate rose (Dufrénoy)[12].
- Manganèse rose.
- Paisbergite : en référence à la localité suédoise de Pajsberg[13].
- Pajsbergite : en référence à la localité suédoise de Pajsberg[14].
- Silicate sesquimanganeux (Berzelius)[15].
Caractéristiques physico-chimiques
Variétés
- Fowlérite : variété riche en calcium et zinc[16], dédiée à Samuel Fowler, trouvée dans deux localités aux États-Unis : mine de Tungstonia, Eagle District, comté de White Pine, Nevada, et à San Lorenzo District, comté de Socorro, Nouveau Mexique.
- Hsihutsunite[17] : variété de rhodonite exceptionnellement riche en calcium, trouvée à Xihucun (Hsihutsun), Miyun Co., Beijing, Chine et décrite par le Dr. Toyofumi Yoshimura, de l'université de Kyūshū. Le nom dérive de la localité de Hsihutsun.
- Keatingine : variété de fowlérite pauvre en MnO[18].
Cristallochimie
La rhodonite sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructurels, le groupe de la rhodonite.
Groupe de la rhodonite Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace Rhodonite (Mn,Fe,Mg,Ca)SiO3 1 P1 Babingtonite Ca2(Fe,Mn)FeSi5O14(OH) 1 P1 Manganbabingtonite Ca2(Mn,Fe)FeSi5O14(OH) 1 P1 Nambulite (Li,Na)Mn4[Si5O14(OH)] 1 P1 Natronambulite (Na,Li)Mn4[Si5O14(OH)] 1 P1 Marsturite NaCaMn3[Si5O14(OH)] 1 P1 Lithiomarsturite LiCa2Mn2HSi5O15 1 P1 Scandiobabingtonite Ca2(Fe,Mn)ScSi5O14(OH) 1 P1 Cristallographie
La rhodonite cristallise dans le système cristallin monoclinique, de groupe d'espace P1 (Z = 10 unités formulaires par maille). Ses paramètres de maille varient en fonction de sa composition chimique. Pour la rhodonite Mn0,71Mg0,17Ca0,12SiO3 :
- paramètres de maille : a = 6,69 Å, b = 7,63 Å, c = 11,80 Å, α = 105,77°, β = 92,43°, γ = 93,99° (volume de la maille V = 577,54 Å3)[19] ;
- masse volumique calculée : 3,56 g/cm3.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
La rhodonite est un minéral des dépôts hydrothermaux des minerais de manganèse, au contact des roches métamorphiques et des processus sédimentaires.
Selon son lieu d'occurrence, elle est associée aux minéraux suivants :
- Franklin, New Jersey, États-Unis : calcite, franklinite, willemite ;
- Bald Knob, Caroline du Nord, États-Unis : alleghanyite, calcite, galaxite, grunérite, magnétite, tephroite ;
- Brooken Hill, Australie : galène, spessartine.
Gisements producteurs de specimens remarquables
- Australie
- Broken Hill, comté de Yancowinna, en Nouvelle-Galles du Sud en Australie[20]
- Brésil
- Conselheiro Lafaiete (ancienne mine de Queluz), Minas Gerais[21]
- États-Unis
- Mine Franklin, comté de Sussex dans le New Jersey aux États-Unis[22],[23]
- France
- Le Haut-Poirot, Gérardmer, Vosges, Lorraine[24]
- Las Cabesses, Ariège, Midi-Pyrénées[25]
- Tuc Usclat, Argut-Dessus, Haute-Garonne, Midi-Pyrénées[26]
- Vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées, Midi-Pyrénées[27]
- Russie
- Maloye Sidel'nikovo, Sidel'nikovo, république de Tchouvachie, région de Povolzhsky[28]
- Suède
Exploitation des gisements
Considérée comme une pierre fine, elle fut utilisée comme élément décoratif en Russie, notamment. On trouve de nombreux objets d'art (vasques, vases, ornements de colonnes) en rhodonite au musée de l'Ermitage et dans d'autres palais de Saint-Pétersbourg. Les pierres gemmes de Broken Hill en Australie ou du Brésil sont taillées à facette.
Galerie
Notes et références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk Masse molaire calculée d’après
- P.J. Archambault, Dictionnaire des analyses chimiques, vol. 2, 1860
- (en) Max Hutchinson Hey, An index of mineral species & varieties arranged chemically, British Museum (Natural History), Dept. of Mineralogy, 1955
- Armand Dufrénoy, Traité de minéralogie, vol. 4, 1859, p. 436
- Andrée Jean François Marie Brochant de Villers et Alexandre Brongniart, Dictionnaire des sciences naturelles, 1821, p. 278
- Jean-Jacques-Nicolas Huot, Nouveau manuel complet de minéralogie, vol. 1, 1841, p. 239
- Cours de minéralogie, 1908, p. 737
- Alexandre Brongniart, Traité élémentaire de minéralogie, avec des applications aux arts ..., vol. 2, 1807, p. 111
- Jean André Henri Lucas et René Just Haüy, Tableau méthodique des espèces minérales, vol. 1, 1806, p. 168
- Aubin Louis Millin, François Noel et Israel Warens, Magasin encyclopédique, vol. 6, 1809, p. 429
- Armand Dufrénoy, Traité de minéralogie, vol. 3, 1856, p. 46
- (en) Henry Watts, A dictionary of chemistry and the allied branches of other sciences, vol. 4, 1866, p. 324
- Alfred Des Cloizeaux, Manuel de minéralogie, vol. 1, 1862, p. 69
- Jöns Jacob Berzelius (trad. Hoefer et Esslinger), Traité de chimie minérale, végétale et animale, vol. 3, 1847, p. 517
- Alfred Des Cloizeaux, « Mémoire sur le pseudodimorphisme de quelques composés naturels et artificiels », dans Annales de chimie et de physique, vol. 1, 1864, p. 313-327 [texte intégral]
- (en) H. Momoi, « Mineralogical study of rhodonites in Japan », dans Memoirs of the Faculty of Science, Kyushu University, Series D, Geology, vol. 15, no 1, 1964, p. 39-63
- (en) dans American journal of science, vol. 112, 1876, p. 231
- ICSD No. 100 655 ; (en) Donald R. Peacor, Eric J. Essene, Philip E. Brown et Gary A. Winter, « The crystal chemistry and petrogenesis of a magnesian rhodonite », dans American Mineralogist, vol. 63, no 11-12, 1978, p. 1137-1142 [texte intégral]
- (en) W.D. Birch et A. van der Heyden, « Minerals of the Kintore and Block 14 open cuts at Broken Hill, New South Wales », dans Australian Journal of Mineralogy, vol. 3, 1997, p. 23-71
- (en) P. Leverett, P. Wiiliams et D. Hibbs, « Ca-Mg-Fe rich Rhodonite from the Morro da Mina Mine, Conselheiro Lafaiete, Minas Gerais, Brazil », dans Mineralogical Record, vol. 39, 2008, p. 125-130
- (en) Charles Palache, The minerals of Franklin and Sterling Hill, Sussex County, New Jersey, Washington: Government Printing Office, 1935, p. 67-68
- (en) Pete J. Dunn, Franklin and Sterling Hill, New Jersey: The world's most magnificent mineral deposits, The Franklin-Ogdensburg Mineralogical Society, 1995, partie 3, p. 443-449
- J.-L. Hohl, Minéraux et Mines du Massif Vosgien, Mulhouse, Éditions du Rhin, 1994
- (en) E.A. Perseil, « Manganese mineralization of the Upper Devonian in Las Cabesses (Ariege) », dans Comptes Rendus du Congres National des Sociétés Savantes, Section des Sciences, vol. 91, no 2, 1967, p. 313-321
- dans Inventaire minéralogique de la France, no 8, Haute Garonne, p. 20-21
- R. de Ascencao Guedes, A. Casteret et J.C. Goujou, « Aperçu minéralogique de la vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées », dans Le Règne minéral, vol. 47, 2002, p. 5-21
- (ru) A.I. Brusnitsyn, Rhodonite deposits of Middle Ural, S. Peterburg University press, 2000, p. 200
- (en) P. Nysten, D. Holtstam et E. Jonsson, Långban - The mines, their minerals, geology and explorers, Stockholm, Holtstam, D & Langhof, J. Raster förlag, 1999, « The Långban minerals », p. 89-183
- (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837-1892 : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, Etc., vol. II, John Wiley and Sons, Inc., 1951, 1124 p., p. 857
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