- Culture du vin
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Viticulture
La viticulture est une activité agricole consistant à cultiver la vigne afin de produire du raisin.
Ce raisin peut être consommé en tant que fruit frais (raisin de table) ou séché (raisin sec) ou bien être pressé pour fabriquer du jus de raisin ou du vin par fermentation alcoolique (vinification). Dans ce dernier cas, on emploie des cépages spécifiques de raisin de cuve.
La conduite d'une vigne s'étale sur de longues années et comprend aussi la production des porte-greffe et des greffons destinés à renouveler les plantations.
Les influences du terroir sur la vigne, le raisin et le vin découlent de facteurs de situation d'ordre écologique (eux-mêmes liés à la géologie, à la pédologie, au paysage et au climat régional), ou encore d'ordre biologique (cépage et porte-greffe), ainsi que des facteurs humains.
Sommaire
La viticulture dans le monde
Article détaillé : Viticulture par pays.Longtemps, la viticulture fut une spécialité de quelques pays — dont l'Italie, la France, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal et la Grèce — mais aujourd'hui, une cinquantaine de pays peuvent disputer à l'Europe, le privilège de planter des vignes et de récolter du vin. Privilège, car Dieu l'aurait accordé à Noé échoué sur le mont Ararat.
Parmi les nouveaux pays de viticulture, six d'entre eux — Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Argentine, Chili et Afrique du Sud — produisent aujourd'hui un quart de la production mondiale (1,6% au début des années 80) et continuent à grignoter des parts de marchés. La Chine, avec plus de 11 mhl produits en 2005, est septième.
En 2008, la production devrait atteindre 275 millions d'hectolitres (269 millions en 2003), dont 30 millions ne trouveront pas d'acheteurs.
Histoire
Article détaillé : Histoire de la vigne et du vin.Les origines
L'histoire de la vigne et du vin est si ancienne qu’elle se confond avec l'histoire de l’homme. La Bible fait remonter la culture de la vigne à Noé, qui « fut le premier agriculteur. Il planta une vigne et il en but le vin. » [1] et la plus vieille œuvre littéraire connue, un récit babylonien vieux de 4000 ans, parle déjà du vin.
La première représentation des procédés de vinification est le fait des Égyptiens, remontant au IIIe millénaire avant Jésus Christ (sur des bas-reliefs représentant des scènes de pressurage et de vendange, datant de 2500 av. J.-C.).
L'expansion
Les Grecs et les Phéniciens, producteurs eux-mêmes, implantèrent la vigne dans tout le bassin méditerranéen au cours de leurs nombreux voyages, entre 1500 et 500 av. J.-C. Exportée par les Grecs, la vigne s’implanta en Italie ; les Romains en développèrent la culture et avec elle l’industrie du vin. Ce n’est qu’aux environs de 600 av. J.-C. que les Phenicéens, en créant Massilia (Marseille), implantent la vigne en Gaule celtique. L'avancée romaine en 125 av. J.-C., le long du couloir rhodanien et à l'ouest vers le Languedoc, diffusa la culture de la vigne et permit à l'industrie du vin de se développer.
Au début du XIIe siècle, eut lieu un acte très important pour le vignoble de Champagne : l'établissement de la grande charte champenoise, par laquelle Guillaume de Champeaux, évêque de Châlons-sur-Marne, confirme les domaines agricoles et viticoles de l'abbaye Saint-Pierre-aux-Monts. Cette charte est considérée comme l'acte fondateur du vignoble de Champagne.
La colonisation des temps modernes va être à l’origine de l’expansion de la vigne dans le monde entier.
Pendant que la vigne s'étend autour du monde, la viticulture européenne, française en particulier, connaît son lot de problèmes. En 1731, Louis XV interdit les nouvelles plantations afin de juguler la production de vins médiocres, sauf dans des terroirs aptes à donner des vins de qualité. La Révolution française, en rétablissant la liberté de culture, et en morcelant les biens de l’Église pour les distribuer au peuple, va profondément bouleverser le paysage viti-vinicole français.
Le phylloxéra, importé par mégarde des États-Unis dans les années 1865-70, plonge la viticulture dans sa première grande crise. Le vignoble européen est décimé et heureusement sauvé par l'importation de plants américains résistants à l'insecte. La production française chute et ce sont les vignobles méridionaux qui en profitent, en mettant sur le marché des vins de moindre qualité.
En 1866, Louis Pasteur mène des travaux sur le vin et ses maladies. Il mettra au point de nouveaux procédés pour sa conservation et son vieillissement.
Modernisation des techniques de viticulture
Le XXe siècle apporte son lot de révolutions industrielles et techniques.
En France, entre 1905 et 1907, dans un but de contrôle de la qualité, un service de répression des fraudes est créé.
Les progrès de la recherche et de nombreux investissements vont permettre l’avènement de l'œnologie, science du vin. La qualité du vin se précise et la hiérarchisation des vignobles s'opère peu à peu, pour arriver à celle que nous connaissons aujourd’hui.
Il faut retenir que pendant très longtemps, le perfectionnement, l'expansion et le développement de la culture de la vigne dans le monde se sont effectués sous l'impulsion des communautés religieuses. Au cours du dernier siècle, la recherche constante d’une meilleure qualité et l’importance culturelle accrue qui est accordée au vin ont confirmé au vin son rôle prépondérant dans la civilisation occidentale.
Après la Première Guerre mondiale, le moteur à explosion remplace la machine à vapeur qui elle même remplaçait la force animale et humaine, encourageant ou permettant une diminution régulière de l'emploi agricole, et imposant une modification du paysage et des pratiques agricoles.
En France, 1935 voit la naissance des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée).
Dès les années 1950, des innovations techniques et commerciales sont réalisées hors d'Europe par des pays où se développent une nouvelle industrie viticole puissante et organisée comme en Californie, au Chili ou en Australie. [2]
La première région où la mécanisation de la vendange s'est implantée de façon massive a été le Bordelais, explicable par un terrain peu accidenté et grains à peau épaisse se détachant facilement, ou on pouvait y compter quelques 300 machines dans les années 1980. La technique évoluant et l'apparition de systèmes réglables permettant d'adapter le secouage à ses propres besoins ont depuis prouvés que la qualité était conservé, voir amélioré sur la dégustation du vin. De plus, la rapidité de la récolte permet de vendanger au plus près de la maturité optimale du raisin et augmente ainsi l'homogénéité de la vendange. Un obstacle non négligeable à l'utilisation de machines est l'aménagement des vignes qui doivent être spécialement préparées pour pouvoir les accepter.
L'outillage
Le traitement et l'entretien de la vigne
Un enjambeur est un tracteur agricole quelques fois à trois roues permettant d'enjamber généralement 1 rang de vignes. Il permet de réaliser divers travaux : des traitements, le rognage, labours, ...
Un pulvérisateur permet de traiter contre les maladies, de détruire les insectes nuisibles aux cultures, ou d'appliquer des engrais foliaires. Ils sont soit portés ou traînés, ainsi que des pulvérisateurs à ultra-sons.
Une sulfateuse, type particulier de pulvérisateur sert à répandre le sulfate de cuivre. Appelé ainsi à l'époque car le sulfate était le seul produit phytosanitaire utilisé contre le mildiou.
Récolte
Une bouille est une hotte pour la vendange.
Une brouette, petit tombereau « à bras » (à énergie humaine)
Une machine à vendanger, encore appelée vendangeuse est une machine agricole, généralement automotrice, conçue pour assurer la récolte des raisins.
Un sécateur, sert à séparer le raisin de la vigne.
Un tombereau est le nom donné au véhicule hippomobile destiné au transport (type charette).[3]
Un tracteur agricole et remorque agricole.
Traitement post-récolte du fruit
Une centrifugeuse est un appareil destiné à produire une accélération grâce à un mouvement de rotation. Elle peut être utilisée pour clarifier rapidement les vins après fermentation alcoolique ou avant filtration de finition en vue d'une mise en bouteilles. Elle permet d'éliminer rapidement une grande partie des particules et des micro-organismes en suspension responsables de faux-goûts éventuels (odeurs soufrées) et de déviations microbiologiques.
Un érafloir sert à détacher les baies de la rafle.
Un filtre est utilisé pour séparer les constituants liquides des constituants solides.
Un fouloir est une machine qui permet de fouler le raison pour en sortir le jus du fruit. selon les époques, cela s'est fait soit avec les pieds, suit avec des machines ou ustensiles, pour presser, battre ou écraser.
Le pressoir est un appareil destiné à extraire le jus du raisin.
Le pressoir à vin sert à la vinification.
Stockage
Une barrique est le moyen de stockage le plus utilisé pour le vin, et son volume varie de quelques dizaines de litres à 700 litres. Il existe aussi le tonneau, le tonnelet et le fût.
Un chantier est la pièce de bois sur laquelle on couche des tonneaux dans le cellier ou dans la cave. Il est constitué de poutres espacées de façon à faire reposer les extrémités des barriques et permettre le soutirage. Ces poutres sont munies de cales amovibles pour immobiliser les tonneaux.
Une cuve, récipient de stockage.
Transport en masse
Un camion citerne est un véhicule de la catégorie des camions utilisé pour le transport.
Un pinardier est un navire citerne destiné au transport du vin en vrac.
Un wagon citerne est un véhicule de la catégorie des wagons utilisé pour le transport.
La viticulture biologique
La viticulture biologique correspond à la fabrication de vins conduite selon un cahier des charges précis : interdiction du désherbage chimique et de l'utilisation de produits de traitement de synthèse.
On parle dans ce cas de vins issu de la viticulture biologique. Ces vins sont garantis par une certification délivré par des organismes, tels Ecocert ou Demeter en France, représenté par le logo AB.
Notes et références de l'article
- ↑ Ancien Testament, Genèse, 9, 20/21, Traduction œcuménique de la Bible, Editions du Cerf — les Bergers et les Mages, 1980
- ↑ Julien Lefour, Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?, Communications, n°77, 2005, 16 p. (Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable gratuitement sur http://www.persee.fr
- ↑ Le mot tombereau est aussi utilisé en québécois pour désigner un engin de chantier, ou de carrière, comportant une benne montée sur un châssis.
Bibliographie
- Larousse des vins
- Le vin en 80 question, éditions Hachette, par Pierre Casamayor
- Le vin et les vins étranger, BPI, par Paul Brunet
- Roger Dion, Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, Paris, 1959
- Marcel Lachiver, Vins, Vignes et Vignerons, Fayard, 1988
- Julien Lefour, Comment les cépages de tradition française deviennent des vins californiens ?, Communications, n°77, 2005, 16 p. (Centre Edgar Morin - EHESS). Consultable et téléchargeable gratuitement sur http://www.persee.fr
- Jean-François Gautier, Histoire du vin, Presses Universitaires de France, collection Que sais-je n°2676, Paris, 1992
- Gilbert Garrier , Histoire sociale et culturelle du vin, Bordas Cultures, Paris, 1995
- Hugh Johnson, Une histoire mondiale du vin, De l'Antiquité à nos jours, Hachette pratique, Paris, 2002
Voir aussi
Articles connexes
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