Constitution de la République romaine

Constitution de la République romaine
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Monarchie romaine
753509 av. J.-C.
République romaine
50927 av. J.-C.
Empire romain
27 av. J.-C.476
Empire byzantin
3951453

Magistratures ordinaires
Consul
Proconsul
Préteur
Propréteur
Censeur
Tribun
Édile
Questeur
Magistratures extraordinaires
Dictateur
Maître de cavalerie
Tribun consulaire
Interroi
Décemvir
Triumvir
Titres et honneurs
Empereur romain
Auguste
César
Préfet du prétoire
Tétrarque
Dux
Magister militum
Princeps senatus
Pontifex maximus
Préfet de Rome
Imperator
Légat
Licteur
Institutions et lois
Constitution romaine
Sénat romain
Assemblées
Magistrats
Cursus honorum
Auctoritas
Droit romain
Mos majorum
Citoyenneté
Imperium
Potestas
Série Rome antique

La constitution de la République romaine, n'a pas de sens en droit romain,c'est un historicisme. Le mos maiorum (mot latin désigne les « coutumes des ancêtres ») mais non des règles constitutionnelles. C'est un ensemble tacite de directives et de principes en constante évolution qui se transmet oralement[1]. Plutôt que de créer un gouvernement sous forme de démocratie (comme ce fut le cas pour Athènes), une aristocratie (Spartes) ou une monarchie (comme pour Rome avant et après la République), la constitution romaine mélange ces trois éléments, créant ainsi trois types différents de gouvernement[2]. La partie démocratique prend la forme dassemblées législatives, la partie aristocratique est incarnée par le Sénat et enfin la partie monarchique se retrouve dans le pouvoir exécutif des nombreux magistrats aux mandats annuels.

La source fondamentale de souveraineté (mais ce concept féodal estlui aussi anachronique pour Rome) dans cette république antique, comme pour les républiques modernes, est le populus (universi cives, somme des citoyens) (peuple)[3]. Le peuple de Rome se rassemble en assemblées législatives pour ratifier les lois et élire les magistrats[4]. Lélection à une magistrature entraîne automatiquement son intégration au Sénat (à vie, à moins que cette intégration soit remise en cause)[5]. Le Sénat soccupe des affaires quotidiennes de Rome, et ses membres président les tribunaux[6]. Les magistrats font respecter le droit, convoquent et président le Sénat et les assemblées législatives[7]. Les trois pouvoirs séquilibrent et se contrôlent mutuellement (mais encore l'idée de trois pouvoirs séparés, équilibrés est un anachronisme, moderne cette fois).

Néanmoins, la séparation des pouvoirs entre ces trois branches nest pas systématique. Il y a ainsi de fréquents usages doutils constitutionnels qui ne sont pas en harmonie avec lesprit de la constitution romaine[8]. Léquilibre constitutionnel a été rompu la première fois en faveur de lélément démocratique pendant les tribunats de Tiberius et Caius Sempronius Gracchus[9]. Quarante ans plus tard, pour répondre à la crise constitutionnelle amorcée par les Gracques, le dictateur Lucius Cornelius Sulla transfère de façon radicale le pouvoir de lélément démocratique (les assemblées législatives) vers lélément aristocratique (le Sénat). Durant les quarante années suivantes, ce déséquilibre constitutionnel continue de se détériorer comme il dérive ostensiblement vers la formation de dictatures militaires. Cette crise constitutionnelle conduit finalement à lécroulement de la République romaine et son évolution en une forme de gouvernement autocratique qui sera plus tard appelé « Empire romain »[10].

Fonctionnement théorique de la République romaine vers les IIIe et IIe siècles avJ.‑C.

Sommaire

Histoire de la constitution

Articles détaillés : Histoire de la constitution romaine et Histoire de la constitution de la République romaine.

Au début de son histoire, Rome a été dominée par une succession de rois[11]. Les Romains pensent que cette ère, la Monarchie romaine, commence en 753 av. J.-C. et se termine en 509 av. J.-C. Après la chute de la Monarchie, la République est fondée avec deux consuls élus par le peuple à la tête de l'État[12].

Lhistoire de la constitution de la République romaine peut se diviser en cinq phases. La première phase commence avec la fin de la Monarchie en 509 av. J.-C. alors que la dernière phase se finit en 27 av. J.-C. avec leffondrement de la République. Durant toute son histoire, lévolution de la constitution se fait au rythme des conflits opposant laristocratie aux citoyens ordinaires.

Ère patricienne (509-367 av. J.-C.)

Selon la légende, le dernier roi a été banni en 509 av. J.-C. Bien que cet épisode nest quune légende que les Romains ont créé pour expliquer leur passé, il est probable que Rome ait été dirigé par des rois[11],[13]. Cette monarchie historique, comme le suggère la légende, a probablement été très vite remplacée et les changements les plus importants qui ont lieu immédiatement après concernent le chef de lexécutif. Après 509 av. J.-C., deux consuls (portant le nom de « préteurs ») sont élus par les citoyens pour une année[12], chaque consul contrôle son collègue. Le caractère limité de leur mandat fait que sils abusent de leurs pouvoirs, ils risquent des poursuites. Durant la période consécutive à la révolution, le Sénat et les assemblées ont aussi peu de pouvoirs que sous la Monarchie.

En 494 av. J.-C., les plébéiens font sécession et sinstallent sur la colline de lAventin, et demandent le droit délire leurs propres représentants[14],[15]. Les patriciens cèdent comme il se doit, ce qui marque la fin de la première sécession de la plèbe. Les plébéiens nomment leurs nouveaux représentants « tribuns de la plèbe ». Au début, on leur adjoint deux assistants, appelés « édiles plébéiens »[16], ensuite on leur donne le pouvoir de mettre leur veto au Sénat et daccéder à la présidence du concile plébéien. En 443 av. J.-C., la censure est créée[17] et en 367 av. J.-C., les plébéiens peuvent se présenter comme candidat au consulat. Louverture du consulat aux plébéiens leur permet implicitement laccès à la censure ainsi quà la dictature[18]. En 366 av. J.-C., dans un effort des patriciens pour réaffirmer leur influence sur les différentes magistratures, ils en créent deux nouvelles : la préture et lédilité curule[17],[16]. Ce nest pas long avant que ces deux nouvelles magistratures soient occupées par des plébéiens, en effet, le premier préteur plébéien est élu en 337 av. J.-C.

Guerre des ordres (367-287 av. J.-C.)

Cette période voit lémergence de tendances alarmantes, tel que le rapprochement continu des tribuns et des sénateurs[8]. Le Sénat commence à donner aux tribuns un réel pouvoir, tel que la reconnaissance officielle de leur droit de veto. Les tribuns se sentent alors redevables au Sénat[8]. Comme les tribuns et les sénateurs se rapprochent de plus en plus, les sénateurs plébéiens sont souvent en mesure de réserver le tribunat aux membres de leurs propres familles[19]. De plus, en 342 av. J.-C., deux lois importantes sont ratifiées : la première rend illégal le fait de cumuler les magistratures, la deuxième impose un délai de dix ans avant la réélection à une même magistrature[20]. Ces deux lois introduisent un nouveau point faible dans la constitution, qui peut éventuellement être interprété comme lamorce du déclin de la République et facilitera lavènement de lEmpire.

Vers le milieu du IVe siècle avJ.‑C., le concile plébéien ratifie la Lex Ovinia qui transfère des consuls aux censeurs le pouvoir de nommer les nouveaux sénateurs. Cette loi permet aussi aux censeurs de nommer nimporte quel magistrat nouvellement élu au Sénat[5]. Les plébéiens détenant déjà de nombreuses magistratures, leur nombre au Sénat augmente probablement rapidement[21]. Le rapprochement entre les tribuns et le Sénat a facilité la création dune nouvelle aristocratie plébéienne : la plupart des plébéiens élus aux magistratures proviennent dune de ces familles plébéiennes[21]. Cette nouvelle aristocratie plébéienne se fond bientôt dans lancienne aristocratie patricienne, créant une aristocratie combinée « patricio-plébéienne »[21]. Lancienne aristocratie existait par la force des lois car seuls les patriciens pouvaient accéder aux magistratures supérieures. La nouvelle aristocratie sest installée par une réorganisation de la société, un ordre qui ne pourrait être remis en cause quau travers dune révolution[22].

En 287 av. J.-C., les plébéiens font sécession sur la colline du Janicule. Pour mettre un terme à cette nouvelle sécession, une loi est adoptée (la Lex Hortensia), qui donne force de loi aux résolutions de lassemblée de la plèbe (plébiscites) sans ratification du Sénat[23]. Ce nest pas la première loi qui donne force de loi à un acte du concile plébéien[24] : il acquiert ce pouvoir lors de la promulgation des Leges Valeriae Horatiae en 449 av. J.-C[24]. La signification fondamentale de cette loi dans les faits est quelle retire aux patriciens toute possibilité de sopposer aux plébéiens, ce qui entraîne que les sénateurs plébéiens ont dorénavant les mêmes droits que les sénateurs patriciens. Par conséquent, le contrôle de létat ne retombe pas sur les épaules de la démocratie mais sur les épaules de cette nouvelle aristocratie « patricio-plébéienne »[25],[26].

Suprématie de la nouvelle noblesse (287-133 av. J.-C.)

La grande nouveauté des lois hortensiennes réside dans ce quelle retire au patriciat sa dernière arme contre la plèbe, résolvant ainsi un des grands problèmes des débuts de la République. Néanmoins, il ny a pas de changements politiques important entre 287 et 133 av. J.-C[27]. Les lois critiques de cette période sont toujours ratifiées par le Sénat[28]. En effet, lélément démocratique est satisfait de la répartition des pouvoirs, mais ne cherche pas vraiment à user du sien. Le Sénat joue un rôle majeur pendant cette période, celle-ci étant dominée par des questions de politiques étrangères et dordre militaire. En fait, ces années sont les plus riches en évènements militaires de toute la république.

La dernière décennie de cette période voit une aggravation des problèmes financiers pour de nombreux plébéiens[29]. En effet, les longues campagnes militaires ont tenu de nombreux citoyens loin de chez eux pour se battre, sans quils ne puissent plus soccuper de leurs terres, laissées à labandon. Laristocratie terrienne commence alors à les racheter à des prix très faibles et les exploitent avec de la main dœuvre bon marché, réduisant leurs coûts de production. Les autres fermiers ne bénéficiant pas de ces avantages ne peuvent plus exploiter leur terre à profit et font faillite[29]. Les nombreux plébéiens alors sans emploi convergent vers Rome, grossissant les rangs des assemblées législatives, leur statut économique leur permet, pour la plupart, de voter pour le candidat qui leur promet le meilleur avenir. Une nouvelle culture de dépendance apparaît qui favorisera la montée en puissance des meneurs les plus populaires[30].

Des Gracques à César (133-49 av. J.-C.)

Le siècle précédent a connu dimportants succès militaires, de grandes crises économiques tandis que dans un grand élan de patriotisme, les plébéiens ne réclament plus de nouvelles réformes. La situation militaire étant désormais stabilisée, de moins en moins de soldats sont requis. Ceci, en conjonction avec larrivée de nouveaux esclaves importés des nouvelles provinces, augmente encore le chômage. Lafflux de citoyens sans emploi à Rome grossit encore les rangs des assemblées, rendant lélément démocratique constamment plus agressif.

Tribunats des Gracques

Tiberius Sempronius Gracchus, qui a été élu tribun de la plèbe sur la vague populiste en 133 av. J.-C., tente de promulguer une loi qui permettrait de limiter la taille maximale des terres quun citoyen peut posséder[26]. Tiberius bénéficie du soutien du peuple mais se trouve opposé à laristocratie qui perdrait une grande quantité dargent si cette loi est ratifiée. Tiberius soumet sa loi au concile plébéien mais le tribun Marcus Octavius, mis en place par le Sénat pour barrer la route au projet de Tiberius, met son veto. Dans le dessein de faire capituler Octavius, Tiberius tente de retourner la foule contre lui en bloquant toutes les fonctions gouvernementales, ce qui a pour effet de paralyser la ville entière et de provoquer plusieurs émeutes. Son plan ayant échoué, Tiberius renvoie violemment Octavius et utilise ensuite le concile plébéien pour le mettre en accusation. Le fait quun représentant du peuple puisse être renvoyé de ses fonctions quand il agit à lencontre de la volonté du peuple est totalement contradictoire avec lesprit de la constitution romaine[9]. En continuant dans cette logique, on pourrait supprimer toutes les contraintes constitutionnelles à la volonté du peuple et se retrouver alors avec un état dirigé temporairement par une majorité populaire au pouvoir absolu[9]. Sa loi aurait pu être promulguée, mais Tiberius, qui par son comportement sacrilège, qui deviendra un exemple suivit moins dun siècle plus tard par le dictateur Julius Caesar, est assassiné au moment il se présente à sa réélection au tribunat[26].

Le frère de Tiberius, Caius, est élu tribun de la plèbe en 123 av. J.-C., également sur une vague populiste. Le principal objectif de Caius Sempronius Gracchus est daffaiblir le Sénat et de renforcer la démocratie[31]. Le Sénat peut éliminer des opposants politiques en établissant des commissions judiciaires ou en usant du senatus consultum ultimum. Ces deux outils autorisent le Sénat à outrepasser les droits des citoyens[32]. Caius rend illégal les commissions judiciaires et déclare le senatus consultum ultimum comme inconstitutionnel. Caius propose ensuite une loi qui donnerait aux cités italiennes alliées les mêmes droits que les citoyens romains, mais il est abandonné, les citoyens romains préférant conserver égoïstement et jalousement leurs droits[32]. Il se présente pour un troisième mandat en 121 av. J.-C., mais il est battu et ensuite assassiné. Lélément démocratique réalise finalement combien le Sénat a été affaibli et commence à protester si violemment quil finit par rompre léquilibre constitutionnel (entre le peuple et le Sénat) qui a assuré la stabilité du système pendant quatre siècles[32].

Partis politiques et réformes constitutionnelles de Sylla

Le consul de 88 av. J.-C., Lucius Cornelius Sulla[33], lève une armée pour combattre le roi du Pont, Mithridate. Mais un ancien consul et opposant de Sylla, Caius Marius, par le biais dun des tribuns, retire le commandement à Sylla pour se lapproprier. Alors que Marius est un membre du parti démocratique (« populare »), Sylla est membre du parti aristocratique (« optimate »). Sylla, outragé par sa destitution, ramène son armée en Italie et devient le premier général romain de lhistoire à marcher sur Rome[34]. Sylla se trouve tant en colère contre le tribun de Marius quil finit par développer une animosité tenace envers les tribuns en particulier et le pouvoir de la démocratie en général. En effet, à Rome, il fait assassiner de nombreux amis politiques de Marius et promulgue une loi qui tend à affaiblir de façon permanente le pouvoir des tribuns[35]. Il retourne à la guerre contre Mithridate[34] laissant le champ libre aux populares de Caius Marius et de Lucius Cornelius Cinna qui reprennent le contrôle de la ville.

Dans leurs parcours politiques, les populares ont souvent fait des entorses à la loi en transgressant les principes de la démocratie, présentant des individus inéligibles à diverses magistratures et substituant des édits des magistrats à la législation[36]. En 83 av. J.-C., après avoir fait la paix avec Mithridate, Sylla retourne à Rome, reprend la ville par la violence et fait massacrer les derniers soutiens politiques de Marius[37]. En 82 av. J.-C., Sylla se nomme lui-même dictateur et utilise son nouveau statut pour passer toute une série de réformes constitutionnelles[38].

Sylla, qui avait été témoin des violentes conséquences des réformes des populares (en particulier celles de Marius et Cinna), est plutôt conservateur, de sorte que son conservatisme est plus réactionnaire quil nest visionnaire[36]. Pour réduire la menace que représente la démocratie pour la stabilité constitutionnelle, Sylla cherche à renforcer laristocratie et donc le Sénat[36] et conserve ses premières réformes qui imposent laccord préalable du Sénat avant quune action soit soumise au vote du concile plébéien et qui restaurent lorganisation aristocratique servienne des comices centuriates[35]. Ces réformes ont pour conséquences daffaiblir la démocratie et retirent aux tribuns le pouvoir de légiférer. Sylla empêche ensuite les anciens tribuns de se représenter à une magistrature. Désormais, les plus ambitieux ne cherchent plus à se faire élire tribun puisque cela marquerait la fin de leur carrière politique[39]. Sylla affaiblit ensuite les magistratures en augmentant le nombre de magistrats élus pour une année donnée[36], ce qui diminue les pouvoirs de chaque magistrat et augmente la probabilité de voir deux magistrats mettre leur veto. Bien que les assemblées populaires élisent toujours tous les magistrats, cette réforme en particulier affaiblit finalement les pouvoirs de la démocratie. Par la suite, Sylla augmente le pouvoir des sénateurs en transférant le contrôle des tribunaux des chevaliers (qui détiennent ce contrôle depuis les réformes des Gracques) vers les sénateurs[39],[40].

Afin de réduire les risques de voir un meneur rassembler trop de pouvoirs (comme Sylla lui-même la fait), il fait en sorte que chaque magistrat doive attendre dix ans avant sa réélection à nimporte quelle magistrature et ceci de manière définitive. Sylla est le premier à créer officiellement le cursus honorum[39], qui oblige un individu à attendre un certain âge et une certaine expérience avant de se présenter pour une magistrature. Il établit également un système les consuls et préteurs servent à Rome pendant leur mandat annuel et commandent ensuite une armée provinciale comme gouverneurs pendant lannée qui suit[39],[40].

En 80 av. J.-C., Sylla abdique de la dictature et reste consul une dernière fois, puis se retire, avant de mourir en 78 av. J.-C. Bien quil pensait avoir fermement établi la domination de laristocratie, sa propre carrière illustre un point faible primordial dans la constitution : cest larmée, et non le Sénat, qui dicte son destin à létat[41].

Premier triumvirat

En 77 av. J.-C., le Sénat envoie un lieutenant officiel de Sylla, Cnaeus Pompeius Magnus (« Pompée le Grand »), pour mettre fin à une révolte en Hispanie. En 71 av. J.-C., Pompée retourne à Rome après avoir complété sa mission. À peu près en même temps, un autre lieutenant officiel de Sylla, Marcus Licinius Crassus, vient de mater une révolte desclaves en Italie. À leur retour, Pompée et Crassus trouvent le parti populare attaquant férocement la constitution de Sylla[42]. Ils tentent détablir un accord avec le parti populare : si Pompée et Crassus sont élus consuls en 70 av. J.-C., ils démantèleront les parties les plus polémiques de la constitution de Sylla[43]. Ils sont élus tous les deux et tiennent leur promesse[43]. Peu après, Pompée est envoyé une nouvelle fois à létranger, cette fois pour mettre fin à la menace posée par les pirates méditerranéens, et finalement trouver la gloire à lest.

En 62 av. J.-C., Pompée revient victorieux dAsie, mais se heurte au Sénat qui refuse de ratifier les changements quil a fait à la constitution. Il est alors plus aisé pour Jules César, qui est gouverneur en Hispanie en 61 av. J.-C., de proposer un accord avec Pompée[44]. César et Pompée, accompagnés de Crassus forment une alliance connue comme le premier triumvirat. À la suite de cette alliance, les changements de Pompée sont appliqués, Crassus est promis à un futur consulat et César brigue le consulat de 59 av. J.-C. avec le poste de gouverneur des Gaules immédiatement après[44].

César devient consul en 59 av. J.-C. avec Marcus Calpurnius Bibulus comme collègue[44]. Il soumet des lois que Pompée avait promis aux assemblées, mais Bibulus, un aristocrate extrémiste, tente den empêcher lapplication. César utilise de violentes alternatives pour assurer la ratification de ces lois, moyens qui intimident tellement Bibulus que celui-ci passe le reste de lannée enfermé dans sa maison, déclarant être témoin de mauvais présages[44]. César, qui ne se heurte plus à aucune opposition, domine létat jusquà la fin de son consulat. Quand son mandat arrive à terme, il emmène quatre légions vers le nord et entame un mandat de cinq ans comme gouverneur de trois provinces.

Pendant que César est absent, Pompée et Crassus se révèlent aussi incompétents que César lespérait[45]. Amorcée durant lété de 54 av. J.-C., une vague de corruption politique et de violence balaie Rome[46]. En fin de compte, le triumvirat est renouvelé : Pompée et Crassus prennent le consulat de 55 av. J.-C. tandis que César voit son mandat en tant que gouverneur rallongé de cinq ans. Ce dernier donne sa fille, Julia, en mariage à Pompée pour consolider leur entente mais Julia meurt en couche. Ce décès, combiné à la mort de Crassus dans une bataille en 53 av. J.-C., remet sévèrement en cause les liens unissant César à Pompée.

Le 1er janvier de 49 av. J.-C., le Sénat passe une résolution qui déclare que si César ne jette pas les armes avant juillet de cette même année, il sera considéré comme un ennemi de la République[47]. Le 7 janvier, le Sénat use du senatus consultum ultimum et investi Pompée des pouvoirs dictatoriaux. En guise de réponse, César franchit le Rubicon avec son armée de vétérans et marche sur Rome. Lavance rapide de César force Pompée, les consuls et le Sénat à abandonner Rome pour la Grèce, ce qui laisse la voie libre à César pour prendre possession de la ville. Après la guerre civile, il s'empare du pouvoir à Rome avant d'être assassiné aux ides de Mars 44 av. J.-C.

Sénat

Lauctoritas (« autorité ») du Sénat découle de son prestige basé sur les coutumes et la dignité et le prestige des sénateurs[48]. Comme le Sénat est la seule institution politique à être éternelle et continue (comparé au consulat par exemple, qui expire au terme dun mandat annuel), il acquiert la dignité des traditions antiques[49].

Le Sénat romain est tourné essentiellement vers la politique étrangère[50]. Alors que son rôle dans les conflits armés se limite théoriquement à celui de conseiller, le Sénat finit par superviser ces conflits : les consuls commandent directement les armées et le Sénat soccupe de la stratégie globale.

Le Sénat gère également ladministration civile au sein de la ville. Par exemple, seul le Sénat peut autoriser que de largent public soit puisé au trésor[50]. De plus, il soccupe des cas individuels de crimes politiques, telle que la trahison[50].

Le Sénat promulgue des décrets, appelé senatus consultum. Officiellement, il sagit de « conseils » donnés aux magistrats, bien quen pratique, ces décrets sont souvent suivis à la lettre par les magistrats[51]. Si un senatus consultum entre en conflit avec une loi promulguée par une assemblée législative, la loi prend un statut prioritaire et outrepasse le senatus consultum[50].

Le Sénat est davantage une institution religieuse quune institution politique. De sorte quil opère en obéissant à diverses restrictions dordre religieux. Chaque Sénat se réunit dans un espace consacré (un templum). Avant chaque réunion, un sacrifice aux dieux est fait et les auspices sont prises afin de déterminer si le Sénat a la faveur des dieux pour ce jour[52].

Procédures Sénatoriales

Les règles et procédures du Sénat romain sont à la fois complexes et très anciennes. Nombres de ces règles trouvent leur origine dans les premières années de la République et ont été transmises au fil des siècles.

Les réunions peuvent se faire à lintérieur comme à lextérieur des limites sacrées de la ville (pomœrium). Elles commencent à laube et sont présidées par un consul (ou un préteur si les consuls se trouvent en dehors de la ville)[50]. Le magistrat qui préside commence souvent chaque réunion par un discours[53], et laisse ensuite la parole aux sénateurs qui discutent de chaque problème. Les sénateurs prennent la parole par ordre dancienneté[54]. Les problèmes de moindre importance se soldent généralement par un vote oral ou à mains levées. Pour les votes les plus importants, les sénateurs se déplacent et se séparent en différents groupes[54], chaque sénateur prenant place du côté correspondant à son vote. Bien que chaque réunion doive se terminer à la tombée de la nuit[51], un sénateur peut proposer décourter la séance (par un diem consumere) dans le cas le débat lancé peut être continué jusquà la tombée de la nuit, sans trouver dissue[53].

Il y a un droit naturel au libre parler dans le Sénat[54]. Durant les réunions, les sénateurs disposent de différents moyens dinfluencer (ou de sopposer) au magistrat qui préside. Quand un magistrat présidant propose une motion, les sénateurs peuvent appeler un consule. Cela oblige le magistrat à demander lopinion de chaque sénateur. Au début de chaque réunion, on procède à lappel (numera) des sénateurs présents. Pour que la session ait lieu, il faut un nombre minimum de sénateur : le quorum (similaire au quorum moderne). Chaque vote prend la forme dun pour ou contre[55].

Toute proposition de motion peut être bloquée par le veto du tribun de la plèbe[56]. Chaque motion bloquée par un veto est enregistrée dans les annales comme senatus auctoritas. Chaque motion ratifiée devient finalement un senatus consultum. Chaque senatus auctoritas et chaque senatus consultum sont transcris dans un document par le président, qui est ensuite déposé dans le bâtiment abritant le trésor[51].

Assemblées législatives

Il existe deux types dassemblées romaines : les comices (comitia)[57] et les conciles (concilium). Les comices sont les assemblées de tous les citoyens (populus romanus ou peuple de Rome)[58]. Les comices sont utilisées à des fins officielles comme la ratification des lois. Les décisions dune comice sappliquent à tous les membres de cette comice (c'est-à-dire à tout le peuple de Rome).

Le second type dassemblées, les conciles, sont des forums (fora) des groupes spécifiques de citoyens se réunissent dans un but officiel (ratification des lois)[58]. Par exemple, le concile plébéien (concilium plebis) est un concile se réunissent les plébéiens[59]. Les décisions dun concile sappliquent aux membres du concile considéré. Cest pourquoi, par exemple, les décisions prises par le concile plébéien (« plébiscites ») ne sappliquent à lorigine quaux seuls plébéiens.

Au contraire des comices et des conciles, une convetio est un forum à caractère officieux les Romains peuvent se réunir pour écouter un discours politique[55]. Les citoyens ordinaires peuvent seulement sexprimer devant ce genre dassemblée (et non devant une comice ou un concile)[60]. Ces conventiones sont de simples réunions plutôt quun moyen permettant de légiférer. En fait, les votants se rassemblent dabord en conventiones pour entendre chaque discours puis se réunissent en comices ou conciles afin de voter de façon effective[61].

Avant que chaque réunion ne commence, les auspices (une recherche de présages envoyés par les dieux) doivent être prises. Le jour de lassemblée, les électeurs se réunissent en conventio[61]. Pendant tout ce temps, ils peuvent écouter les discours et écouter la lecture de billets par un héraut. Les électeurs sont ensuite amenés à rejoindre leurs centuries, tribus ou curies respectives. Les votes (sous forme de cailloux ou de billets manuscrits) sont collectés, comptés et le résultats et apporté au magistrat président. Les votes de tous les membres dune centurie, tribu ou curie ne comptent que pour un vote[62] (c'est-à-dire que, par exemple, les votes des membres de la même centurie ne représentent quun seul vote, celui de la majorité au sein de la centurie).

Comices curiates

Article détaillé : Comices curiates.

Durant la première décennie de la République, le peuple de Rome est réparti en trente curies[48],[63],[64]. Les curies sont organisées sur la base des gentes (parenté ethnique)[65]. En ce temps, les centuries et tribus ne sont pas utilisées à des fins politiques. Les curies se rassemblent dans des buts législatif, électoral et judiciaire sous forme de comices curiates[66]. Peu après la fondation de la République, le pouvoir des comices curiates est transféré aux comices centuriates et aux comices tributes[63]. Les comices curiates devenues obsolètes restent présidées par un consul[50]. Toute loi ratifiée par cette assemblée peut être bloquée par le veto dun tribun. Lactivité de cette assemblée est dépendante des auspices[64].

Après quelles sont tombées en désuétude, le principal rôle législatif des comices curiates est de passer la loi annuelle lex curiata de imperio. Théoriquement, cette loi est nécessaire à la ratification des élections des consuls et préteurs, leur transmettant limperium. Néanmoins, en pratique, il sagit plutôt dune simple cérémonie facultative[64].

Les curies sont organisées à partie des gentes (ou parenté ethnique, les familles)[65]. Par conséquent, bien après que les comices curiates ont perdu une grande partie de leurs pouvoirs politiques, elles ont conservé la juridiction des problèmes liés aux gentes[66]. Sous la direction du pontifex maximus[63], les comices curiates soccupent des vœux et adoptions[63]. Elles peuvent également introniser certains prêtres et transférer des citoyens des classes patriciennes vers les classes plébéiennes.

Comices centuriates

Article détaillé : Comices centuriates.

Pendant toute la République romaine, les citoyens sont répartis en centuries à des fins militaires, et en tribus à des fins civiles. Chacun des deux groupes (centuries et tribus) se rassemble pour des buts législatifs, électoraux et judiciaires. Lassemblée des centuries sappelle les comices centuriates (comitia centuriata).

Les 193 centuries (plus tard on en comptera 373)[48] sont divisées en plusieurs niveaux. Il y a les equites, pedites et les adjoints non-armés[48],[67].

Les equites (la cavalerie) représentent le plus haut grade des soldats montés. Ils sont lélite de larmée et ont le grade dofficier[67]. Les equites sont organisés en 18 centuries[48].

Les 170 centuries de pedites constituent linfanterie de larmée romaine. Les pedites sont divisés en cinq classes[48], chacune de ces cinq classes est elle-même divisée en centuries des iunores (« jeunes soldats », de 17 à 45 ans) et des seniores (« vieux soldats », de 46 à 60 ans)[48].

Les soldats non-armés sont répartis dans les cinq dernières centuries. Quatre de ces centuries se composent dartisans et de musiciens. La cinquième centurie, les proletarii, consiste en soldats ayant peu ou pas de propriété[48],[68].

Les comices centuriates sont organisées à lorigine (temps qui remonterait au règne du roi Servius Tullius) dune manière très aristocratique (organisation servienne)[48]. Selon cette organisation, les classes les plus élevées (cavalerie et première classe dinfanterie) contrôlent suffisamment de centuries pour obtenir la majorité à chaque vote. En 241 av. J.-C., une réorganisation de lassemblée la rend plus démocratique[69]. Sous lancien système, il y avait un total de 193 centuries. Sous le nouveau système, on compte 373 centuries. Dorénavant, la majorité ne peut pas être atteinte à coups sûr avant que la troisième classe dinfanterie nait commencé à voter.

Les sept classes (une classe de cavalerie, cinq classes dinfanterie et une classe de soldats non-armés) votent par ordre dancienneté. Les centuries de chaque classe votent une par une, jusquà ce que toute la classe a voté. Selon Cicéron, lassemblée est délibérément arrangée de telle sorte que le petit peuple (le plus grand nombre) nait que peu de pouvoir[48]. Selon Tite-Live, le but est que chacun puisse voter, mais que le vote des « meilleurs individus » de létat ait plus de poids[70].

Le président des comices centuriates est généralement un consul[50]. Elles peuvent promulguer une loi qui donne les pouvoirs de limperium aux consuls et préteurs ainsi que les pouvoirs de la censure aux censeurs[71]. De plus, seules les comices centuriates peuvent élire les consuls, préteurs et censeurs, déclarer une guerre offensive[71], ou encore valider le cens (recensement des citoyens par classes)[64]. Elles servent aussi comme la plus haute cour dappel dans certains cas de justice (en particulier, les cas punis de la peine capitale)[48]. Bien que les comices centuriates aient le pouvoir de ratifier les lois ordinaires, elles ne sen sert que rarement.

Comices tributes

Article détaillé : Comices tributes.

Durant la République, les tribus se rassemblent en deux assemblées : le concile plébéien (concilium plebis) et les comices tributes (comitia tributa). La seule différence entre les deux assemblées réside dans ce que les patriciens ne peuvent voter dans le concile plébéien. Comme les patriciens sont exclus, le concile plébéien ne représente pas tout le peuple, de sorte que le concile ne put pas élire de magistrats. Mais le concile plébéien élit ses propres représentants (tribuns de la plèbe et édiles plébéiens)[72]. En effet, le concile plébéien est lassemblée des tribus plébéiennes alors que les comices tributes sont lassemblée des tribus « patricio-plébéiennes »[73].

Le président des comices tributes est généralement un consul[50]. Plusieurs autres magistrats peuvent être présents pendant les réunions, pour servir comme adjoints. Leur principal objectif est daider à résoudre les désaccords concernant la procédure[74]. Les comices tributes élisent les questeurs, les édiles curules et les tribuns militaires[75]. Elles ont également le pouvoir dinstruire des cas judiciaires. Bien que les comices tributes aient le pouvoir de promulguer de nouvelles lois, elles ne sen sert que rarement.

Les comices tributes et le concile plébéien se composent de 35 groupes appelés tribus. Celles-ci ne sont pas basées sur des considérations ethniques ou par liens de parenté mais sur les divisions géographiques[76]. Cest ce qui distingue les tribus des curies. Contrairement aux centuries, lappartenance à une tribu ne dépend pas de la richesse.

Concile plébéien

Article détaillé : Concile plébéien.

Avant la première sécession de la plèbe (494 av. J.-C.), les plébéiens se réunissaient probablement en une assemblée basée sur les curies. Néanmoins, cette assemblée navait pas de rôle politique jusquà la création des magistratures du tribunat et de lédilité plébéiens, suite à la sécession plébéienne. Le tribun commence à présider le concile plébéien peu après 494 av. J.-C. Cette assemblée peut élire à la fois les tribuns et les édiles plébéiens[72]. Elle peut aussi légiférer en votant des plébiscites qui, durant les débuts de la République, ne sappliquent quaux seuls plébéiens.

Autour de 471 av. J.-C.[72], le concile plébéien est réorganisé. Il commence à utiliser les tribus, plutôt que les curies, comme base de son organisation. Quand il était organisé par curies (et donc par gentes), les plébéiens étaient dépendants de leurs patrons patriciens. Quand le concile plébéien est passé à une organisation basée sur les tribus (c'est-à-dire dépendant de considération géographique), les plébéiens gagnent leur indépendance vis-à-vis des patriciens[77].

À la suite de la ratification de toute une série de lois, dont la principale est la Lex Hortensia de 287 av. J.-C., force de loi est donnée aux résolutions prises par le concile (plebiscites) qui sappliquent non plus aux seuls plébéiens comme cétait le cas avant, mais à tout le peuple de Rome[78]. À partir de ce moment, la plupart des lois ratifiées proviennent du concile plébéien. Comme le concile nest composé que de plébéiens, il est beaucoup plus populiste que les comice curiates. Par conséquent, il se trouve en général derrière les réformes controversées (telles que celles lancées par les tribuns Tiberius et Caius Sempronius Gracchus).

Magistrats de lexécutif

Chaque magistrat romain (magistratus) est investi dune parti plus ou moins importante du pouvoir, et ainsi tous les magistrats ont un certain rang de pouvoir (maior potestas ou « pouvoirs majeurs »)[79]. Les dictateurs possèdent plus de pouvoirs que nimporte quel autre magistrat. Chaque magistrat peut seulement bloquer par son veto une action prise par un magistrat de rang égal ou inférieur au sien. Par conséquent, aucun magistrat ne peut mettre son veto aux décisions du Sénat ou des assemblées.

Comme les tribuns de la plèbe et les édiles plébéiens ne sont pas à proprement parler des magistrats[72], ils ne sont pas concernés par la répartition des « pouvoirs majeurs ». En général, cela fait deux des magistrats indépendants des autres[50],[79]. Cest la raison pour laquelle, par exemple, ils ne peuvent voir leurs actes bloqués par le veto des consuls. Les tribuns ne comptent pas sur leurs pouvoirs pour faire obstruction par un veto aux magistrats, assemblées et Sénat, mais sur la sacro-sainteté de leur personne[50] (intercessio). Si un magistrat, une assemblée ou le Sénat ne se conforment pas aux ordres dun tribun, celui-ci, en usant de lintercessio, pourra bloquer cette action particulière. La moindre agression envers un tribun est considérée comme une offense capitale.

Pouvoirs des magistrats

Chaque magistrat républicain détient certains pouvoirs constitutionnels (potestas), qui comprennent limperium, le coercitio et lauspicia (pouvoirs religieux). Ces pouvoirs sont équilibrés par plusieurs contraintes constitutionnelles, incluant la collégialité (collega), le droit des citoyens den appeler au peuple (provocatio) et une division constitutionnelle des pouvoirs (provincia). Seul le peuple de Rome (plébéiens et patriciens) a le droit de conférer ces pouvoirs à un magistrat[80].

Le plus important des pouvoirs constitutionnels est limperium. Il est détenu à la fois par les consuls et les préteurs. Défini de façon limitée, il donne simplement à un magistrat lautorité nécessaire pour commander une force militaire. De façon plus générale, il donne au magistrat lautorité constitutionnelle nécessaire pour commander que ce soit dans le domaine militaire, diplomatique, civil ou autre. Limperium du magistrat est à son maximum lorsquil se trouve à létranger. Pendant quun magistrat se trouve en personne dans la ville de Rome, il peut avoir à abandonner complètement son imperium[81].

Tous les magistrats ont le pouvoir de coercitio, qui est utilisé pour maintenir lordre public[82], bien quà Rome tous les citoyens bénéficient dune protection absolue contre le coercitio. Cette protection garantie le droit à lappel au peuple (provocatio).

Les magistrats ont à la fois le pouvoir et le devoir de lire les présages (auspicia). Un présage est un évènement qui est compris comme un signe envoyé par les dieux. Les auspices peuvent être utilisées pour faire obstruction aux ennemis politiques. En déclarant avoir été témoin dun présage, un magistrat peut justifier sa décision de mettre fin à une réunion dune assemblée législative ou du Sénat, ou la décision de mettre son veto contre un collègue.

Limites des pouvoirs du magistrat

Le pouvoir des magistrats romains est limité par plusieurs restrictions. Lune dentre elles est la collégialité (collega). Chaque magistrature est détenue de manière concurrentielle par au moins deux personnes de façon à minimiser les risques de tyrannie (et faciliter les successions). Par exemple, les consuls gouvernent toujours par paire[83].

Une autre restriction est la provocatio, précurseur du principe moderne de lhabeas corpus. Tout citoyen de Rome a un droit absolu de provocatio. Si un magistrat tente dutiliser ses pouvoirs à lencontre dun citoyen (par exemple pour punir un citoyen dun crime quil est présumé avoir commis), ce citoyen peut en appeler au peuple (provoco ad populum). Dans ce cas, un tribun intervient avec le pouvoir de secourir le citoyen[48]. Souvent, le tribun amène le cas de justice devant une assemblée législative, un tribunal ou le collège des tribuns, pour prononcer le verdict final. La provocatio sert à contrôler le pouvoir de cœrcition (coercitio) des magistrats.

La provincia constitue un contrôle supplémentaire du pouvoir des magistrats. La provincia oblige à diviser les responsabilités. Par exemple, les gouverneurs de provinces ont chacun un pouvoir suprême sur leur province. En suivant le principe de la provincia, ces gouverneurs ne peuvent amener leur armée dans une autre province[84].

Une fois que le mandat annuel dun magistrat a expiré, il doit attendre dix ans avant de pouvoir se présenter de nouveau à la même magistrature. Comme cela crée des problèmes pour certains magistrats (en particulier les consuls et préteurs), leur imperium peut être occasionnellement « prorogé ». Il détiennent alors les mêmes pouvoirs (comme promagistrat) sans occuper officiellement la magistrature. En pratique, ils agissent comme gouverneurs provinciaux[85]. Lusage fréquent de cet outil constitutionnel, qui nest pas en harmonie avec lesprit de la constitution romaine, jouera un rôle primordial dans la chute de la République.

Consuls, préteurs, censeurs, édiles et questeurs

La plus haute magistrature sous la République est le consulat[50],[81]. Deux consuls sont élus par les comices centuriates pour un mandat annuel[48],[81]. Chaque consul est accompagné de douze gardes du corps appelés licteurs. Chacun deux porte une hache cérémoniale connue sous le nom de faisceaux (fasces), qui symbolise le pouvoir de létat à punir et exécuter. Ils occupent aussi une chaise curule, qui est le symbole de haut pouvoir. Au fil des ans, un des consuls devient supérieur à son collègue. Ce surplus de pouvoir est échangé tous les mois entre les deux consuls[48]. Le consul qui a le plus de pouvoir pour un mois donné détient les faisceaux[86].

Les consuls ont un pouvoir suprême à la fois en ce qui concerne les domaines civil et militaire. En fait à Rome, cest le consul qui détient les faisceaux qui est à la tête du gouvernement romain[50]. La gestion du gouvernement est placée au final sous lautorité de ce consul. Il doit alors mettre en vigueur les lois promulguées par les assemblées et le Sénat[7] quil préside[50],[7]. Il est également le chef de la diplomatie et doit faciliter les échanges entre les ambassades étrangères et le Sénat[50]. Le consul est investi du plus haut niveau de limperium ordinaire. Alors quil se trouve à létranger, chaque consul commande une armée[50],[7]. À ce moment, ni le Sénat, ni les assemblées, ni les tribuns ne peuvent sopposer à lui. Si bien quà létranger, son autorité est quasi absolue[50].

Les préteurs administrent les lois civiles[87] et commande les armées provinciales. Ils sont élus par les comices centuriates, pour un mandat annuel à linstar des consuls. Quand les deux consuls se trouvent à lextérieur de Rome, le préteur urbain gouverne sur la ville[87] comme « consul-intérim ». Certains préteurs aident à la gestion du gouvernement central. Ils peuvent administrer les lois civiles ou agir en tant que juge dans les tribunaux. Dautres préteurs ont des responsabilités dans les affaires étrangères. Souvent, ces derniers agissent en gouverneurs de provinces[88].

Tous les cinq ans, deux censeurs sont élus par les comices centuriates pour un mandat de dix-huit mois. Les censeurs ne détiennent pas limperium et ne peuvent donc convoquer ni le Sénat ni aucune assemblées législatives. Bien quils possèdent des chaises curules, ils ne détiennent aucun faisceau (fasces) et ne sont pas accompagnés de licteurs. Comme ils occupent théoriquement un rang plus élevé que les consuls (et donc plus élevé que toutes les magistratures ordinaires), leurs décisions ne peuvent être bloquées que par le veto dun autre censeur ou dun tribun.

Pendant quils occupent la censure, ils mènent à bien un recensement qui leur permet dintégrer des citoyens dans le Sénat ou de les en expulser[89]. Ils doivent mettre à jour la liste des citoyens et leurs biens dans la ville, ce qui les pousse à connaître certains détails de leurs vies. Ces enquêtes conduisent parfois les censeurs à agir contre un citoyen pour le punir de diverses fautes morales. De telles fautes comprennent la banqueroute et la lâcheté. Comme sentence (« censure »), le censeur peut frapper le citoyen dune amende[48] ou vendre ses biens[89]. Une fois que le recensement est complété, le censeur dirige une cérémonie religieuse, le lustrum, qui valide le résultat du recensement[90].

Les édiles sont des magistrats qui soccupent des affaires domestiques dans Rome. Les comices tributes, sous la présidence dun consul, élisent deux édiles curules pour un mandat annuel[91]. Bien que les édiles curules ne détiennent pas de faisceaux (fasces), ils occupent une chaise curule. Ils bénéficient deux larges pouvoirs concernant les affaires quotidiennes dans la ville de Rome. Ils gèrent les marchés, les spectacles et les jeux[78]. Ils soccupent également de la conservation des bâtiments tels que les temples, les aqueducs et les égouts[92].

La magistrature de questeur est considérée comme celle de rang le plus bas[78]. Les questeurs sont élus par les comices tributes pour un mandat annuel[78]. Ils assistent les consuls dans Rome et les gouverneurs de provinces. Leurs tâches sont souvent dordre financières.

Tribun de la plèbe et édiles plébéiens

Comme les tribuns de la plèbe et les édiles plébéiens ne sont élus que par les plébéiens, plutôt que par tout le peuple de Rome, ils ne sont pas techniquement des magistrats. Ils sont élus par le concile plébéien. À lorigine, la seule tâche dun édile plébéien est dassister le tribun. Néanmoins, au fil des ans, la distinction entre édiles plébéien et curule a disparu.

Puisque les tribuns sont considérés comme lincarnation des plébéiens, ils sont sacrosaints[93]. Leur sacrosainteté est renforcée par la promesse faite par les plébéiens de tuer quiconque portera atteinte au tribun durant son mandat. Tous les pouvoirs des tribuns dérivent de ce statut sacrosaint. Une conséquence évidente se traduit par le fait quil est considéré comme une offense capitale dagresser un tribun, dignorer son veto ou de contrecarrer ses actions[93]. Comme ils sont indépendants de tous les autres magistrats[7], ils ne peuvent voir leurs actions bloquée que par le veto dautres tribuns. Néanmoins, la sacrosainteté du tribun prend seulement effet le temps que le tribun reste à Rome. Si celui-ci quitte Rome, les plébéiens ne peuvent plus appliquer leur serment.

Les tribuns peuvent utiliser leur sacrosainteté lorsquil maltraite physiquement un individu (comme lors dune arrestation)[94] et pour ordonner lapplication de la peine capitale contre un individu qui se serait mis en travers de leur route[93]. De plus, les tribuns peuvent sinterposer physiquement[50] (intercessio) contre un magistrat, le Sénat ou une assemblée, cette action ayant le même effet quun veto[95]. Si un magistrat, le Sénat ou une assemblée refusent de respecter le veto dun tribun, ce dernier peut user de la sacrosainteté comme protection et les forcer physiquement à sy conformer.

Dictateurs et senatus consultum ultimum

En temps de guerre, lors de circonstances critiques pour la République romaine, un dictateur est nommé pour six mois[96]. Le gouvernement est dissout après que le Sénat a promulgué un senatus consultum ultimum, autorisant les consuls à nommer un dictateur, qui devient alors le maître absolu de létat[48]. Il prend le pouvoir immédiatement et nomme un maître de cavalerie (magister equitum) agissant comme son principal lieutenant[86]. Souvent, le dictateur se retire dès que le problème justifiant sa nomination est résolu[96], restaurant par la même le gouvernement tel quil était avant son arrivée.

Le dernier dictateur conventionnel est nommé en 202 av. J.-C. Après cette date, les cas dextrême urgence sont gérés par le passage dun senatus consultum ultimum, qui suspend le gouvernement civil et instaure la loi martiale (ou quelque chose danalogue)[97]. En effet, cela investit les consuls des pouvoirs dictatoriaux.

Il y a plusieurs raisons pour que le Sénat commence à user du senatus consultum ultimum plutôt que de nommer un dictateur lors des cas dextrême urgence après 202 av. J.-C. Pendant le IIIe siècle avJ.‑C., une série de lois est ratifiée permettant un contrôle du pouvoir dictatorial[97]. De plus, en 217 av. J.-C., une loi est promulguée qui donne aux assemblées populaires le droit de nommer les dictateurs, éliminant alors le monopole de laristocratie sur ce pouvoir[97].

Transition de la République à lEmpire (49-27 av. J.-C.)

La période qui commence avec Jules César franchissant le Rubicon en 49 av. J.-C., et qui se finit quand Octavien revient à Rome après la bataille d'Actium en 29 av. J.-C., voit lévolution constitutionnelle accélérer et atteindre son apogée. En 29 av. J.-C., Rome a fini sa transformation de cité-état avec son réseau de dépendances en une capitale dun empire mondial[98].

Après avoir vaincu Pompée et ses soutiens, César veut sassurer que son contrôle sur le gouvernement est incontesté[99]. Les pouvoirs quil sest attribué lui-même seront finalement utilisés par ses successeurs impériaux[99]. Il assure ses pouvoirs en augmentant sa propre autorité et en abaissant celle des autres institutions politiques de Rome.

César détient à la fois la dictature et le tribunat, mais alterne entre le consulat et le proconsulat[99]. En 48 av. J.-C., César se voit donner les pouvoirs tribuniciens de façon permanente[100], ce qui rend sa personne sacrosainte, lui donne le pouvoir de sopposer au Sénat par son veto et lautorise à dominer le concile plébéien. De ce fait, il peut ratifier nimporte quelle loi sans aucune opposition. En 46 av. J.-C., César obtient les pouvoirs censoriaux[100], quil utilise pour remplir le Sénat de ses propres partisans. Il augmente ensuite le nombre des membres du Sénat à 900[94],[101], ce qui enlève son prestige à laristocratie Sénatoriale et assure sa soumission[102]. Bien que les assemblées continuent de se réunir, il choisit tous les candidats aux élections et toutes les actions à appliquer. Par conséquent, les assemblées deviennent impuissantes et sont incapables de sopposer à César[102].

Vers la fin de sa vie, César commence à se préparer pour une guerre contre les Parthes. Comme son absence lui rendra la tâche plus difficile pour installer ses propres consuls, il promulgue une loi qui lautorise à nommer tous les magistrats en 43 av. J.-C., ainsi que tous les consuls et tribuns en 42 av. J.-C[101]. Les magistrats qui étaient jusque- des représentants du peuple deviennent des représentants du dictateur[101].

Après que César a été assassiné en 44 av. J.-C., Marc Antoine forme une alliance avec le fils adopté et petit neveu de César, Octavien. Avec Marcus Aemilius Lepidus, ils forment une alliance connue sous le nom de Second triumvirat, et détiennent des pouvoirs à peu près identiques à ceux de César. De sorte que le Sénat et les assemblées restent impuissants, même après la mort de César. En effet, il nexiste aucune différence constitutionnelle entre un individu détenant le titre de dictateur et celui de triumvir. Bien que les conspirateurs ayant assassiné César aient été défaits à la bataille de Philippes en 42 av. J.-C., la paix qui en résulte est seulement temporaire. Marc Antoine et Octavien se livrent une dernière bataille. Marc Antoine est défait lors de la bataille navale dActium en 31 av. J.-C., et se suicide en 30 av. J.-C. En 29 av. J.-C., Octavien retourne à Rome comme maître incontesté de lÉtat, il fait vraisemblablement passer une série de réformes constitutionnelles mettant fin à lancienne République. Le règne dOctavien, dont on se souviendra sous le nom dAuguste, le premier empereur romain, marque la rupture entre la République romaine et lEmpire romain.

Voir aussi

Bibliographie

Sources antiques
Sources modernes utilisées
Autres ouvrages francophones
Autres ouvrages anglophones

Notes et références

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  2. Holland 2005, p. 24
  3. Holland 2005, p. 25
  4. Lintott 1999, p. 40
  5. a et b Abbott 1901, p. 46
  6. Lintott 1999, p. 65
  7. a, b, c, d et e Byrd 1995, p. 179
  8. a, b et c Abbott 1901, p. 44
  9. a, b et c Abbott 1901, p. 96
  10. Abbott 1901, p. 133
  11. a et b Holland 2005, p. 1
  12. a et b Holland 2005, p. 2
  13. Abbott 1901, p. 25
  14. Abbott 1901, p. 28
  15. Holland 2005, p. 22
  16. a et b Holland 2005, p. 5
  17. a et b Abbott 1901, p. 37
  18. Abbott 1901, p. 42
  19. Abbott 1901, p. 45
  20. Abbott 1901, p. 43
  21. a, b et c Abbott 1901, p. 47
  22. Abbott 1901, p. 48
  23. Abbott 1901, p. 52
  24. a et b Abbott 1901, p. 51
  25. Abbott 1901, p. 53
  26. a, b et c Holland 2005, p. 27
  27. Abbott 1901, p. 63
  28. Abbott 1901, p. 65
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  33. Holland 2005, p. 64
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  49. Byrd 1995, p. 96
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  54. a, b et c Byrd 1995, p. 34
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  84. Lintott 1999, p. 101-102
  85. Lintott 1999, p. 113
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  99. a, b et c Abbott 1901, p. 134
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  102. a et b Abbott 1901, p. 138

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