- Tribu (Rome antique)
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Les tribus sont une institution fondée selon la tradition romaine par le roi Servius Tullius. Elles regroupent les citoyens en fonction de leur domicile, forment un certain nombre de circonscriptions.
- 4 tribus urbaines (tribus urbanae) à Rome, s'agissant en fait à l'origine de régions qui furent confondus avec les tribus[1], remplaçant les trois tribus primitives (Ramnenses, Titienses, Lucerenses) et était, selon Varron :
- Suburana, comprenant le quartier de Subura, la partie de la Velia qui s'incline vers le Forum, la partie du Caelius comprise dans l'enceinte.
- Esquilina, enfermant l'Oppius, le Fagutal et le Cipius.
- Collina, avec le Némétal, le Quirinal, les colles Salutaris, Mucialis, Laliaris
- Palatina, Germalus, côté de la Velia attenant au Palatin, partie du Forum.
- 10 tribus rurales (tribus rusticae) hors de la ville. Elles permettent l'expression du peuple romain lors de la tenue des comices tributes.
Elles marquent l'affaiblissement du lien gentilice comme mode de relations sociales et de pouvoir politique, avec celui des comices curiates. Les propriétaires fonciers sont inscrits dans la tribu où ils résident, les non-propriétaires, les négociants et artisans, dans une des tribus de Rome.
Avec la conquête romaine de l'Italie, le nombre des tribus rustiques augmente : il est de 21 vers 495 av. J.-C. après l'élimination des Tarquins[2] et passe à 25 en 389 av. J.-C.[3], et enfin à 31 en 241 av. J.-C., tandis que celui des tribus urbaines reste stable. Ceci augmente le pouvoir politique des propriétaires ruraux au détriment du peuple habitant à Rome.
L'indication de la tribu complète l'identification civile d'un citoyen romain. Au milieu du Ier siècle av. J.-C., la lex Iulia Municipalis impose pour les opérations de recensement l'indication du prénom, du nom (gentilice), du surnom (cognomen) , de la filiation (le prénom du père) et de la tribu. Celle-ci est indiquée à l'ablatif signifiant ainsi l'origine, ou le plus souvent abrégée en trois lettres[4]. Quoique son importance électorale soit devenu caduque sous l'Empire, la mention de la tribu pour l'identité d'un individu persiste dans l'épigraphie jusqu'au milieu du IIIe siècle, puis se raréfie pour disparaître à partir d'Aurélien[5].
Liste des 35 tribus de Rome
En gras, les 4 tribus urbaines
- Aem(ilia)
- Ani(ensis), créée en 300 av. J.-C.[6]
- Arn(ensis), créée en 389 av. J.-C.[3]
- Cam(ilia)
- Cla(udia)
- Clu(stumina)
- Col(lina)
- Cor(nelia)
- Esq(uilina)
- Fab(ia)
- Fal(erna), créée en 318 av. J.-C.[7]
- Gal(eria)
- Hor(atia)
- Lem(onia)
- Maec(ia), créée en 333 av. J.-C.[8]
- Men(enia)
- Ouf(entina), créée en 318 av. J.-C.[7]
- Pal(atina)
- Pap(iria)
- Pob(lilia), créée en 358 av. J.-C.[9]
- Pol(lia)
- Pom(ptina), créée en 358 av. J.-C.[9]
- Pup(inia)
- Quir(ina)
- Rom(ilia)
- Sab(atina), créée en 389 av. J.-C.[3]
- Scap(tia), créée en 333 av. J.-C.[8]
- Ser(gia)
- Stel(latina), créée en 389 av. J.-C.[3]
- Suc(cusana) ou Sub(urana)
- Ter(etina), créée en 300 av. J.-C.[6]
- Tro(mentina), créée en 389 av. J.-C.[3]
- Vel(ina)
- Vol(tinia)
- Vot(uria).
Notes
- Dictionnaire de Ch. Daremberg et E. Saglio (1877)
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 21
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre VI, 5
- ISBN 2200217749), p. 66 Mireille Cébeillac-Gervasoni, Maria Letizia Caldelli, Fausto Zevi, Épigraphie latine, Armand Colin, 2006, (
- Épigraphie latine, ouvrage précité, p. 68
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre X, 9
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre IX, 20
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre VIII, 17
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre VII, 15
Bibliographie
- (en) Lily Ross Taylor, The Voting Districts of the Roman Republic : The Thirty-five Urban and Rural Tribes (« Papers ans Monographs of the American Academy in Rome », 20), 1960.
- (en) Andrew Alföldi, Early Rome and the Latins, Anne Arbor, University of Michigan Press, [1963] (surtout pp. 304-318).
Catégories :- Politique de la Rome antique
- Tribu romaine
- 4 tribus urbaines (tribus urbanae) à Rome, s'agissant en fait à l'origine de régions qui furent confondus avec les tribus[1], remplaçant les trois tribus primitives (Ramnenses, Titienses, Lucerenses) et était, selon Varron :
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