- Concentration d'insertion
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Dhyāna
(bouddhistes)
Perfections10 pāramī dāna sīla nekkhamma paññā viriya khanti sacca mettā upekkhā 6 pāramitā dāna sīla kṣānti vīrya dhyāna prajñā Les articles colorés sont dans les deux listes. Dhyāna ( en sanskrit; en pali : jhāna) est le septième membre du Yoga dans les Yoga Sutras de Patanjali. Ce terme désigne des état de concentration cultivés dans l'hindouisme et le bouddhisme. Il est souvent traduit par « absorption », bien qu'étymologiquement il signifie simplement méditation ou contemplation.
Patañjali, le compilateur de la voie du Rāja yoga, en fait une étape préliminaire du « samādhi ». Les deux termes sont interchangés pour désigner ces états de conscience « transcendants ». Par exemple, les traductions Ch'an en chinois, Sŏn en coréeen et Zen en japonais sont des noms d'écoles de dhyāna bouddhistes, dérivées les unes des autres, où dhyāna prend ce sens fort de samādhi.
On rencontre plus souvent, en bouddhisme, le terme pali jhāna, parce que les enseignements qui y sont liés sont plutôt une préoccupation de l'école Theravāda.
Sommaire
Dans le yoga
Le mot dhyâna signifie, dans l'hindouisme :
1) méditation profonde ;
2) le septième membre du Râja-Yoga et du Hatha-Yoga ;
3) flux ininterrompu de conscience sur un objet particulier (chez shrî Aurobindo)[1].Dhyâna est l'avant-dernière des huit directions, ou « membres », exposées dans le Yoga, plus particulièrement le Râja-Yoga décrit par Patañjali dans les Yoga-Sûtra (IIe s. av. J.-C. ?). Cette étape s'intègre à une pratique beaucoup plus vaste basée sur l'observance simultanée des huit directions appelées ashtânga-yoga, qui sont :
- yama : code moral envers autrui,
- niyama : les observances envers soi-même,
- âsana : posture,
- prânâyâma : contrôle de la respiration, discipline du souffle
- pratyâhâra : retrait des sens, contrôle des sens
- dhâranâ : concentration, "établir la fixation du mental sur un seul point, c'est la concentration."[2] (Yoga-Sûtra III-1).
- Dhyâna : méditation profonde, "L'y maintenir dans un courant ininterrompu, c'est la méditation."[3] (Yoga-Sûtra III-2).
- samâdhi : contemplation profonde, état de l'unité mystique, état d'union avec le Dieu personnel ou d'absorption dans l'Absolu.
La concentration est associée au mental, la méditation est associée à la conscience.
Dans le Bouddhisme
Therāvada
Atteindre les jhānas correspond au développement de la tranquillité : voir Samatha bhavana. On distingue cinq jhānas de la forme ou de la sphère physique pure. Anapanasati est la principale technique d'accès aux jhānas. Ces jhānas sont différenciés en fonction des "facteurs" qui les caractérisent ; ces facteurs sont des activités mentales, samkhāra, dont voici la liste :
- Pensée conceptuelle, ou prise-ferme : vitakka ;
- Réflexion décisive, ou application soutenue : vicara ;
- Joie, ravissement : piti ;
- Bonheur : sukha ;
- Concentration : ekkagata ;
- Équanimité : upekkha.
Pour être atteints, les jhānas nécessitent la suppression de cinq empêchements :
- le désir des sens (kāmacchanda) ;
- la colère ou l'animosité (byāpāda, vyāpāda) ;
- la torpeur (thīna-middha) ;
- l'agitation ou le souci (uddhacca-kukkucca) ;
- le doute (vicikicchā).
Les cinq jhānas du monde de la forme comportent tous des facteurs différents ; leur nombre est souvent réduit à quatre :
- premier dhyâna : vitakka, vicara, piti, sukha et ekkagata (le monde des cinq sens est complètement transcendé) ;
- deuxième dhyâna : piti, sukha et ekkagata (il n'y a plus d'action, de mouvement du mental, sont seulement ressentis la joie et le bonheur).
- troisième dhyâna : sukha et ekkagata (seul le bonheur demeure).
- quatrième dhyâna : upekkha et ekkagata (pure équanimité, il y a arrêt temporaire de la respiration dans cet état).
Ces deux facteurs, équanimité et concentration, resteront présents dans les 4 jhānas du sans-forme ou non physiques,
Mahayana
Chan et Zen
Chan et Zen sont les transcriptions en chinois et en japonais du terme Dhyâna. Dans ces écoles, la pratique correspond au zazen tout en ne s'y limitant pas. Dhyâna y est traditionnellement présenté comme la triple pratique de Sila, Samadhi et Prajna.
Notes et références
Voir aussi
Liens internes
- Arūpajhana
- Ashtanga yoga
- Facteurs menant au dhyâna : vitakka, vicara, piti, sukha et upekkha. Le dernier facteur, ekkagata correspond à l'achèvement du samadhi.
- Veda
Liens externes
- Les dhyâna, ou la concentration dans la méditation.
- Les dhyâna du monde de forme et du monde sans forme.
- Instructions for Entering Jhana (en)
- Portail du monde indien
- Portail de la philosophie indienne
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