- Ashtanga yoga
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Ashtanga
Ashtânga-yoga est formé par deux termes signifiant, pour ashtânga, "huit membres (parties)", du sanskrit Asht-, ("huit") et Ang- ("parties"). Les Yoga-Sûtra [1] [2], aphorismes du Yoga retranscrits peut-être au IIe s. av. J.-C. par Patañjali, et devenus textes de référence de la discipline établissent la fonction première du système en "huit membres" : atteindre la purification intérieure et ainsi réaliser le "soi universel". Le terme yoga, dont l'étymologie dérive de la racine sanskrite yuj- ("lier ensemble"), établit le fondement même de la pratique : l'union du corps et de l'esprit.
Il ne faut donc pas confondre l'ashtânga-yoga de Patañjali auxquels se réfèrent toutes les formes de yoga et l'Ashtânga (de shrî K.Pattabhi Jois, objet du présent article) qui est une des très nombreuses et différentes écoles de yoga.
Ashtanga Vinyasa Yoga Origines religieuses : Hindouisme Origines géographiques : Inde Fondateur : Sri K.Pattabhi Jois Développement : s'est développé depuis le 20° siècle Particularités : Vinyasa, respiration en ujjayi Lignée : Sri T Krisnamacharya Écoles liées B.K.S. Iyengar, Puna, Vini Yoga,( Kausthub Desikachar, Madras) Autres sujets coordone respiration et mouvement, approche physiquement intense Sommaire
Les huit membres du Râja-Yoga de Patañjali
Yoga-Sûtra II.29 :
- "L'ashtanga-yoga ou les huit membres du yoga : yamas : les règles de vie dans la relation aux autres ; niyama : les règles de vie dans la relation avec soi-même ; asana : la posture ; prânâyama : la respiration ; pratyâra : l'écoute sensorielle intérieure ; dhâranâ : le pouvoir de concentration ; dhyâna : la méditation ; samâdhi : l'état d'unité" (trad. Françoise Mazet).
- yama : code moral
- niyama : auto-purification et étude
- âsana : postures
- prânâyâma : contrôle de la respiration
- pratyâhâra : contrôle des sens
- dhârana : concentration, fixation sur un seul point
- dhyâna : méditation profonde
- samâdhi : contemplation profonde, "enstase" (Mircea Eliade), état d'union avec le Dieu personnel unique (Îshvara) ou d'absorption dans l'Absolu (Brahman).
Histoire
Le système d'ashtânga yoga a été écrit par un sage nomme Vamana Rishi dans un manuscrit appelé yoga Korunta. Ce manuscrit fut transmis à shrî Krishnamacharia par le guru Rama Mohan Brahmachari. Ce texte servi longtemps de référence à Sri Krishnamacharia pour redonner toutes ses lettres de noblesse au yoga. Il fut ensuite transmis a Sri K.Pattabhi Jois lors de ses études avec Sri Krishnamacharia. L'enseignement dispensé par B.K.S. Iyengar et Pattabhi Jois s'inscrit dans une chaîne de transmission traditionnelle initiée par leur maître Sri Krishnamacharya dans les années 1930 à Mysore, quand ils étaient tous les deux de jeunes hommes. Leurs styles en restent profondément marqués en ce qu'ils reflètent une forme de yoga dynamique approprié à de jeunes constitutions et particulièrement centré sur la pratique posturale asana.
Dans cette lignée, Sri K. Pattabhi Jois a continué à enseigner l'ashtanga yoga a Mysore en Inde jusqu'en 2007, à l'age de 92. Il propage aussi l'ashtânga à travers le monde et a permis l'essor de cette discipline en occident.
Dû à sa dynamique, l'ashtanga est souvent vu comme une gymnastique et a donné naissance à des dérivés occidentaux tels que le Power-Yoga. L'ashtânga est reste néanmoins une forme pure de yoga et un véritable enseignement ne saurait se contenter que de l'exercice physique contenu dans les asana (postures yogiques).
Principes
Comme vu plus haut, l'ashtânga-yoga comporte 8 voies. Elles doivent être suivies dans un ordre précis et permettent après être complètement maîtrisées, d'atteindre le but ultime du yoga qui est l'unification du corps et de l'esprit et ainsi l'état de béatitude. Les deux pré-requis à une étude sérieuse de l'ashtanga sont le Yama (code moral) et le Niyama (auto purification et étude). Cependant, il est très difficile de les pratiquer lorsque le corps est impur et il est nécessaire de pratiquer les âsana régulièrement pour se fortifier et purifier le corps. Maîtriser son corps pour maîtriser son esprit est un concept fondamental du yoga. Les explications suivantes concernent la pratique des asanas qui pourront ensuite permettre une étude plus avancée de la philosophie de l'ashtânga-yoga.
L'enseignement des âsana commence par la série primaire, puis celle-ci maîtrisée, est suivie de la secondaire. Ensuite on peut commencer les séries avancées qui sont au nombre de 4 (de A a D). Etant donne la difficulté et le travail nécessaire pour maîtriser une série, la plupart des adeptes de l'ashtanga se contentent de la série primaire voire secondaire. Les personnes pratiquant les séries avancées sont rares et celles de la série avancée D se comptent peut-être sur les doigts des mains. Toutes les séries reposent néanmoins sur les mêmes principes expliqués ci-dessous. Ces séries sont constituées d’une cinquantaine de poses effectuées en séquence toujours identiques. Elles ont toutes en commun les salutations préliminaires et les pauses de finale.
Vinyasa
Ce terme décrit la synchronisation du mouvement et de la respiration. Toutes les poses de l'ashtânga (environ 50 poses sur 1 heure et demie) sont liées entre elles par des poses intermédiaires de transition. Le mouvement est permanent et synchronisé sur la respiration. Ce mouvement doit être, de plus, accompagné de l'usage des bandha ("serrure" ou "verrou") ainsi que de la maîtrise des points de regards (drishti : "vision, fait de voir"). Enfin, il faut ajouter que la respiration est la clé du yoga et doit être le premier objectif de tout élève d'ashtânga. Cette respiration se fait uniquement par le nez, l'air inspirée devant, doit pénétrer par l'arrière de la gorge. Cette respiration s'appelle la respiration ujjayî (discipline du souffle qui peut se pratiquer debout et même en marchant, avec les mains sur les os iliaques, ou assis, les mains sur les genoux). Une maîtrise correcte de cette respiration implique un temps d'inspiration égal a l'expiration. Ces trois éléments (âsana, prânâyâma, drishti) constituent le tristana. Enfin, l’application des bandha (contractions musculaires locales, principalement uddiyâna-bandha, soulèvement du diaphragme, debout, les mains posées sur les genoux), qui bloquent la partie abdominale, optimisent la prise d’air par les poumons. L'exercice du vinyasa provoque une élévation de la température interne du corps et ainsi la transpiration. Cette transpiration purifie l'intérieur du corps en évacuant les toxines.
Bandha
Les bandha (que l'on peut traduire par "verrou" et qui signifient "contractions musculaires") sont au nombre de 3. Ils sont utilisés de façon quasi-permanente lors de la pratique des âsana (postures) et utilisés en harmonie avec le prânâyâma (discipline de la respiration). Ils permettent alors de libérer l'énergie (prâna) du corps. Une fois cette alliance maîtrisée, les mouvements viennent de l'intérieur du corps et permettent d'effectuer les poses avec grâce et légèreté . Les 3 bandha consistent en une contraction de groupes musculaires qui, de bas en haut du corps, sont décomposés comme suit :
- Mula-bandha
Le mula-bandha (contraction de la racine) est déclenché en contractant le muscle situé entre l'anus et le périnée. Il permet alors de constituer une assise solide du corps et de soutenir fermement les organes internes. Il bloque l'énergie à la base du corps et permettra ainsi au prâna de se diriger vers le haut du corps grâce à l'utilisation des 2 autres bandha.
- Uddiyana-bandha
Uddiayana signifie "s'envoler vers le haut". Concrètement il est exercé par une contraction des muscles de l’abdomen. Ce n’est pas un durcissement des muscles abdominaux mais, plus simplement, il s'agit de rentrer le ventre en contractant tous les muscles de l’abdomen. Il permet de bloquer tous les organes internes et est indispensable pour effectuer une respiration ujjayi correcte. Le ventre ainsi solidifie permet un mouvement ample des poumons. Ce bandha permet, lui aussi, d'amener le flux d'énergie plus haut dans le corps. Ce bandha permet de concentrer toute la force au centre du corps et une maîtrise parfaite de ce bandha est indispensable a une pratique correcte du yoga. Si ce bandha est mal utilisé, ce sera au reste du corps de forcer afin d'effectuer les asana. La force utilisée lors de la pratique de l' ashtânga ne doit pas venir de l'extérieur (muscles des bras, épaules ...) mais de la maîtrise de ce bandha. Enfin, on peut ajouter que ce bandha est particulièrement important pour protéger les organes internes lors de certaines poses (de torsion par exemple).
- Jâlandhara-bhanda
Ce bandha est un exercice de pression du menton, soit dans le creux de la gorge, soit environ 8 cm plus bas, sur la poitrine. Il est principalement utilisé dans le prânâyâma et apparaît aussi dans les asana. Il permet d'empêcher l'énergie prânique de s'échapper et que la pression monte à la tête.
Drishti
Ce sont les points de fixation du regard. A chaque pose, un point de regard est associé. Le respect de ces points de regard permet que l'esprit se recentre et, ainsi, une meilleure concentration. Ils sont particulièrement importants lors des étapes suivantes de développement du yoga pour la pratique de dhâranâ (concentration) et dhyâna (méditation). Enfin la bonne application des drishti permet de bien aligner le corps lors de chaque position.
Les drishti sont au nombre de 9 :
- nâsâgra-drishti : pointe du nez
- angusta-ma-dyai-drishti : pouces
- broomadhya-drishti : troisième œil
- nâbhi-chakra-drishti : nombril
- ûrdhva-drishti : vers en haut (ciel)
- hasta-drishti : main
- pâda-drishti : orteils
- parsva-drishti : au loin à gauche
- parsva-drishti : au loin à droite
Mantra
Un mantra est une brève formule sacrée d'invocation. Chaque pratique d'ashtânga-yoga est ouverte par la récitation du mantra sanscrit suivant:
Om
Vande gurunam charanaravinde
Sandarshita svatmasukhavabodhe
Nishreyase jangalikayamane
Samsara halahala mohasantyai
Abahu purusharakam
Shankhachakrasi dharinam
Sahasra sirasam svetam
Pranamami patanjalim
OmOm
Je prie aux pieds de lotus du maître suprême
Qui enseigne la connaissance, éveillant l'immense bonheur de la révélation à soi-même
Qui agit tel le physicien de la jungle
Capable de dissiper les illusions du poison d'une existence conditionnéeDevant Patañjali, incarnation d'Adisesa, blanc de couleur et aux mille visages radieux (sous sa forme du serpent divin Ananta), à forme humaine sous les épaules, portant le glaive de la discrimination, une roue de feu symbolisant l'éternité et la conque représentant le son divin
Je me prosterne
OmEt chaque pratique se clôt par ce mantra:
Om
Swastipraja byah pari pala yantam
Nyayena margena mahimahishah
Gobramanebhyah shubamastu niyam
Lokaasamastha sukhinobhavanthu
Om shanti shanti shantiOm
Que la prospérité soit glorifiée
Que les dirigeants de ce monde gouvernent avec justice
Que toutes les choses sacrées soient protégées
Et que tous les hommes de la terre soient heureux et prospères
Om paix paix paixPattabhi Jois
Le Guru Pattabhi Jois est décédé le 18 Mai 2009.
Son Yoga shala est toujours actif sous l'égide de son petit fils Sharath.
Pour plus d'informations concernant l'asthanga Yoga à Mysore et l'Asthanga Yoga Institute, se référer aux liens ci dessous.
Alimentation
Régime yogique classique, aucun produit animal (viande, poissons, œuf), à l'exception des produits laitiers.
Liens externes
- (en) Site officiel de Pattabhi Jois et de son centre de recherche sur l'ashtanga yoga
- (en) Site général sur l'Ashtanga Yoga
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