- Abbaye de Hambye
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Abbaye de Hambye Présentation Culte Catholique romain Type abbaye bénédictine Début de la construction 1147 Style(s) dominant(s) Roman et gothique Protection Classé MH (1902) Géographie Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Ville Hambye Coordonnées [1] Géolocalisation sur la carte : Basse-Normandie
Géolocalisation sur la carte : France
modifier L’abbaye Notre-Dame de Hambye est une abbaye bénédictine qui a été fondée au XIIe siècle sur les bords de la Sienne, dans le département de la Manche. Aujourd'hui elle se trouve sur le territoire de la commune de Hambye. L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 12 août 1902[2].
Sommaire
Histoire
Fondée en 1147 par le seigneur et baron du lieu, Guillaume Paynel, l’abbaye de Hambye est élevée en un siècle. Sous l’impulsion des « moines gris », moines bénédictins venus de la congrégation de Tiron dans le Perche, Notre-Dame de Hambye connaît alors une période florissante. Les donations affluent : rentes, dîmes, terres, églises avec leurs revenus…
En 1249, six religieux de l'abbaye, accompagnés du Père Dom Robert partirent fonder l'Abbaye Notre-Dame de Lanthénac, dans les Côtes-d'Armor. Cet âge d’or dura jusqu’au XIVe siècle. Tombée en décadence à partir du XVe siècle, la communauté monastique s’éteint à la fin du XVIIIe siècle.
La seigneurie de Hambye, quant à elle, est transmise au siècle suivant par Jeanne Paynel à son mari Louis d'Estouteville, glorieux défenseur du Mont Saint-Michel. Elle passe ensuite, avec le patrnage de l'abbaye aux maisons d'Orléans-Longueville, puis de Matignon-Grimaldi, qui deviennent princes de Monaco.
Comme partout en France, l’abbaye devient bien national en 1790 et le mobilier est dispersé aux enchères. L’église abbatiale elle-même est vendue en 1810 sur décret impérial : elle sert alors de carrière de pierres, tout comme le cloître. Ce n’est qu’à partir de 1900 que l’édifice est classé monument historique. En 1956, des particuliers, les époux Beck, rachètent une partie des bâtiments. En 1964, les élus du conseil général de la Manche votent l’acquisition du reste de l’abbaye : l’église abbatiale en ruine, la porterie et la maison des frères convers.
Les unes et les autres entreprennent alors des travaux de restauration pour lui rendre sa beauté.
Aujourd’hui, l’abbaye de Hambye appartient au réseau départemental des sites et musées de la Manche mis en place par le conseil général. Les bâtiments conventuels demeurent une propriété privée.
Architecture
Église abbatiale
L'église abbatiale est une construction du XIIIe siècle qui présente une longue et haute nef sans bas-côtés. Sa façade a aujourd'hui disparu et seules des conjectures permettent de l'imaginer, faute de document. La nef est éclairée par de longues lancettes. La voûte de pierre reposait sur de fines colonettes qui ne subsistent que dans leur partie supérieure. Les arcs et les voûtes ont totalement disparu. Dans la dernière travée vers l'est, deux passages s'ouvrent pour accéder aux croisillons du transept. Ils formaient le commencement du déambulatoire, qui entourait le chœur des moines.
Le trasnsept est formé d'une tour carrée autrefois voûtée, dans laquelle se trouvaient les cloches, et dont le toit était probablement en forme de pyramide. De chaque côté se trouvent les croisillons à deux travées, l'une formant la suite du déambulatoire et donnant sur celui du sanctuaire, l'autre formant une chapelle sud et une chapelle nord. La chapelle sud est contigue aux bâtiments convcentuels (cf. ci-après).
Le sanctuaire et le chœur sont la partie la plus travaillée architecturalement parlant de tout l'édifice. Le chœur capitulaire, contenant les stalles, commençait sous la tour. Il s'ouvrait probablement à l'occident par un jubé donnant sur la nef, et qui a totalement disparu. Du côté oriental, le sanctuaire comprenait l'autel majeur. Cette partie est ouverte sur le déambulatoire arrondi par de grandes arcade en tiers point reposant sur de hautes colonnes, inspirées sans doute de la cathédrale de Coutances. A chaque arcade correspondait une voûte d'ogive sur le déambulatoire, laquelle donnait soit sur un mur ouvert d'une fenêtre, soit sur une chapelle, à commencer par la chapelle axiale. deux des colonnes rondes du chœur ayant été démontées au XIXe siècle pour être remontées dans un château anglais, elles ont été remplacées par des piliers carrés.
Bâtiments conventuels
Cloître
Armoiries
Sur l'ancien porche, on relevait les armoiries de la famille des fondateurs, les Paynel ou Paisnel : d'or à deux fasces d'azur à une orle de merlettes de gueules alias d'or à deux fasces d'azur à neuf merletles de gueules, 4, 2, 3[3].
Terriers, dépendances, revenus
L'abbaye tenait à Hambye le fief de l'Abbaye, dont l'extension est mal connue[4].
Liste des abbés
- FOULQUES, premier abbé
- ROSCELIN, cité en 1182
- GUILLAUE, cité en 1197
- LUCAS, présent dès 1218
- JEAN, cité en 1234 et 1240
- HAMON, en 1242-1243
- HUGUES, en 1248
- Louis d’Estouteville[5], dit le Protonotaire 1504-1512, précédemment abbé de Valmont et futur abbé de Savigny.
- Béraut de Boucé 1512-
- Hippolyte Bellarmato 1549-1555
(liste non exhaustive)
En 1248, Dom Robert assiste au chapitre général que tient l'abbé d'Hambye avant de prendre la charge d'abbé de Notre-Dame de Lanthénac.Visite
De cet ensemble conventuel, le plus complet de Basse-Normandie après celui du Mont-Saint-Michel, une grande partie a donc été sauvegardée et restaurée. L’église abbatiale à ciel ouvert oscille entre roman et gothique. Certes, le réfectoire des moines et le cloître ont disparu, toutefois une exceptionnelle suite de salles demeure aujourd’hui : la salle capitulaire, la sacristie, le parloir (ou salle des morts) et ses fresques, le scriptorium…
Le premier étage du bâtiment des convers abrite une exposition permanente De la prière aux champs, la vie économique d'une abbaye médiévale. Les moines bénédictins et cisterciens ont organisé au Moyen Âge un modèle unique de fonctionnement et de gestion de leurs domaines. Ils ont largement contribué à l’aménagement des territoires et des paysages d’aujourd’hui. Articulée autour d’une grande maquette du site de Hambye, l’exposition met en lumière le monastère dans son environnement naturel et économique.
Les bâtiments agricoles qui jouxtent le logis des moines abritent, quant à eux, une rare collection d’art populaire du XIXe siècle : les toiles de Hambye, entièrement peintes à la main, sur fond noir ou rouge, ornaient les lits alcôves dans les intérieurs normands.
Notes et références
- Géoportail
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00110427 » sur www.culture.gouv.fr.
- Renault, Histoire et antiquitées de l'arrondissement de Coutances, Annuaire du département de la Manche, 1854, p. 119.
- Renaud, ibidem, p. 115.
- Guillaume d'Estouteville. Second fils de Jacques d’Estouteville et de Louise d’Albret et petit-neveu du cardinal
Bibliographie
- Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie, t. 2, Caen, Mancel, 1825 [lire en ligne], « Recherches sur les abbayes de la Manche - Abbaye de Hambye », p. 74-80
- Arcisse de Caumont et collectif, Bulletin monumental, t. 4, Caen, Hardel, 1838 [lire en ligne], p. 112-122
- René Le Conte, Curiositez Normandes comparées. Études historiques et archéologiques sur les abbayes de bénédictins en général et sur celle de Hambye en particulier, Bernay, 1890, 556 p.
- Guylaine Joyeux, L'Abbaye de Hambye, Cully, OREP, 2003, 30 p. (ISBN 2-912925-39-8)
- Lucien Musset, Bernard Beck et Élisabeth Beck, L'Abbaye Notre-Dame de Hambye, Caen, Art de Basse-Normandie, 1968, 45 p.
Article connexe
Liens externes
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