Colioure

Colioure

Collioure

Collioure

Partie nord de Collioure
Partie nord de Collioure

Administration
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Arrondissement Céret
Canton Côte Vermeille
Code Insee abr. 66053
Code postal 66190
Maire
Mandat en cours
Michel Moly
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Côte Vermeille
Démographie
Population 2 937 hab. (2006)
Densité 226 hab./km²
Géographie
Coordonnées 42° 31′ 36″ Nord
       3° 04′ 53″ Est
/ 42.5266666667, 3.08138888889
Altitudes mini. 0 m — maxi. 655 m
Superficie 13,02 km²

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Collioure (en catalan, Cotlliure, en espagnol Colibre) est une commune française, située au bord de la Méditerranée sur la Côte Vermeille, à 20 km de l'Espagne. Collioure se situe dans le département des Pyrénées-Orientales, lui-même dans la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Colliourencs.

Sommaire

Géographie

Ville touristique du Roussillon située sur la Côte Vermeille, Collioure (en catalan Cotlliure) a pour communes limitrophes : Argelès-sur-Mer, Banyuls-sur-Mer et Port-Vendres. Ancien village de pêcheurs, renommé pour ses anchois, Collioure est également prisée des artistes peintres qui se plaisent à immortaliser son château royal, ses ruelles et son église pittoresque accolée à un clocher bâti sur une ancienne tour de guet médiévale.

Histoire

Origine du nom

Collioure est mentionné dans un texte de Julien de Tolède datant de 673 sous la forme castrum Caucoliberi. Mais un texte de l'Anonyme de Ravenne géographe du VIIe siècle, reprend une mention qui serait plus ancienne Ve siècle, donnant une forme légèrement différente Caucho liberi en 2 mots.

Par la suite, se développent des graphies du type Cochliure, Cocliure, parfois transformées en Cobliure ou Copliure (également Coblliure, Coplliure). Du temps que le Rousillon était possession du royaume d´Aragon, on l´appelait en espagnol Colibre. La graphie catalane actuelle Cotlliure avec un "t" n'a jamais été la plus fréquente. La forme française actuelle s'est développée au XIXe siècle ( références trouvées dans : "Toponymie Historique de Catalogne Nord" Louis Basseda(1990) .

Proposition d'étymologie ibérique

D'après certains auteurs, repris par Henri Guiter, le nom serait d'origine ibère (ibéro-basque pour les uns, ibéro-ligure pour d'autres). Il serait composé de la racine kauk (= creux, baie) et de illiberi , ce dernier terme ayant aussi servi à désigner la ville d'Elne jusqu'au IVe siècle.

Proposition d'étymologie latine

Michel Sauvant propose une autre interprétation dans une étude en cours[1]. Son interprétation se fonde sur les 2 mots de la mention du Ve siècle; de plus elle rend compte du "t" du nom catalan, et explique l'évolution de "-liberi" vers "-lliure"; il y a un parallèle avec l'évolution du mot latin "liber" (= "libre") a évolué vers le catalan "lliure" (= "libre").

Cette nouvelle interprétation s'appuie sur un regroupement de noms de villages au 4ème siècle, regroupés par trois pour mémoriser des phrases probablement importantes pour les premiers chrétiens locaux.

Ainsi, un homme ayant eu le pouvoir de changer les noms des villages par prosélytisme religieux, a imaginé,vers 340-350, de changer le précédent nom de Collioure en "cautio liberi " = "le statut de l'homme libre". La phrase complète aurait contenu :

d'une part le nom latin "Adligato" du village qui a précédé Latour-Bas-Elne , dont on retrouve la trace dans les mentions du 10e siècle "Atilago" et "Aziliaco",

d'autre part le nom latin "Tectio" du village de Taxo, dont deux mentions du 9e siècle étaient "Villa Tacione" et "Tatso".

La phrase latine mémorisée pouvait ainsi être "Cautio liberi est tectio adligato"; sa traduction en mots de nos jours est : "Le statut de l'homme libre protège tout prisonnier" . Cette phrase évoquait une règle adoptée par les chrétiens à cette époque pour améliorer le sort de ceux punis temporairement d'enchaînement ou de prison. Il faut rappeler qu'au 4e siècle il y avait dans la société gallo-romaine des esclaves et des hommes libres.

Collioure et Illiberis

Si on s'en tient à la seconde proposition:

Collioure a reçu son nom à peu près en même temps que Illiberis est devenue le "Castrum Helenae" qui évoluera en Elne. Dans ce cas le nom d'Illiberis a disparu quand celui de Collioure est apparu.

Le nom antérieur de Collioure, avant l'arrivée du sénat romain pour rencontrer Hannibal qui campait devant Elne en 217 avant JC, pourrait être celui de Pyrène, cité antique qu'on ne sait pas localiser. La mention de cette cité de Pyrène résulte d'interprétations médiévales de textes d'Hérodote et de Rufus Festus Avienus. Ces interprétations ont été reprises par tous les auteurs ayant parlé de cette ville de Pyrène jusqu'à nos jours. Et diverses localisations sur la côte entre Canet et Ampurias ont été proposées pour cette ville par des auteurs du XXe siècle. Michel Sauvant suggère qu'il n'y a peut-être jamais eu de cité nommée Pyrène; en effet il se peut que Hérodote et de Rufus Festus Avienus aient seulement fait mention du "pays des Pyrénées" ; en effet, les mots qu'ils emploient respectivement, à savoir "polis" (grec) et "civitas" (latin), signifient tout à la fois "cité" ou "pays". Les flancs des Pyrénées peuvent avoir été un pays riche de son fer; les archéologues G.Mut et V.Izard ont daté du milieu du premier millénaire avant J.C. certaines exploitations autour du Canigou.

Qu'il ait été ou non le lieu de la cité de Pyrène, le site de Collioure est le plus indiqué pour avoir été, grâce à l'exportation du fer, une "cité à la riche destinée" (la traduction classique remise en cause ci-dessus d'une expression du poète Rufus Festus Avienus dans son "Ora Maritima"), où venaient les navires de Massilia vers le 5ème siècle avant J.C. Il est très probable que le fer du Canigou s'exportait par son port sous les Grecs et les Romains ; en effet :

Anse de Collioure
  • Des fouilles menées dans le glacis du château ont montré que la ville existait déjà au VIe siècle av. J.-C.
  • Le site de Collioure était le plus proche port possible pour des lourds chariots descendant du Vallespir, et des Aspres par des voies qui ne traversaient pas des zones basses inondables.

Mais il n'est pas possible d'assurer que le port antique dans le site Collioure ait été toujours le port le plus proche d'Illiberis . En effet, même s'il n'a jamais été trouvé de trace de port antique près d'Elne, il ne faut pas exclure complètement qu'il y en ait eu un, car l'épaisseur des limons qui sont venus s'étaler à l'Est d'Elne entre Alenya et Taxo d'Aval est de plusieurs mètres. Au Sud ou au Nord du village de Latour-Bas-Elne, aujourd'hui à 5 mètres d'altitude, et situé entre les collines où sont maintenant Elne et Saint-Cyprien, il y a la possibilité d'anses marines dont l'une aurait pu accueillir un port au début du 1er millénaire avant J.C.. Ce port, s'il a existé, aurait subi le même sort que le port de cette époque découvert enfoui dans les limons près de Salses.

Autres informations historiques

Château royal de Collioure

Le site de Collioure était déjà occupé par les hommes préhistoriques, si l'on en croit les divers dolmens recensés : près du hameau du Rimbau (assez bien conservé) au col del Molló (ruiné) et sans doute au lieu-dit l'Arqueta.

Son château est déjà cité en 673, preuve du rôle stratégique et commercial tenu par la cité à l'époque wisigothique.

Le château et la ville appartiendront ensuite aux comtes de Roussillon, puis aux divers rois qui se succéderont en Roussillon : rois d'Aragon de 1172 à 1276, puis rois de Majorque jusqu'en 1343, avant de revenir aux rois d'Aragon. Sous le règne des rois de Majorque, le château, entièrement renconstruit entre 1242 et 1280 au détriment d'une maison templière qui lui était accolée, devint résidence royale, la ville étant pour sa part le premier port du Roussillon. Le commerce, surtout au temps des rois d'Aragon, y était intense : on exportait notamment des draps, de l'huile et du vin, et l'on importait des épices, des tissus orientaux et d'autres produits exotiques.


La province fut occupée de 1475 à 1481 par le roi de France Louis XI, qui fit bâtir des fortifications à Collioure, rebaptisée Saint-Michel, fortifications aujourd'hui dissimulées par les constructions postérieures. Son successeur, Charles VIII, rendit le Roussillon à Ferdinand le Catholique, dont le successeur l´empereurCharles Quint renforça les fortifications de la ville.

En 1643, la ville fut prise par les armées du très jeune Louis XIV, alors âgé de 5 ans, avant d'être annexée officiellement à la France en 1659 par le traité des Pyrénées. Son rôle stratégique fut redéfini par Vauban, qui voulant en faire une ville de garnison, rasa la vieille ville pour accroître le château, et construisit de nouveaux forts — Saint-Elme et le Mirador. La population, menacée de déportation à Port-Vendres, obtint de reconstruire la ville à son emplacement actuel. L'église, dotée d'un clocher aménagé dans une ancienne tour de guet de l'époque majorquine, fut consacrée au début du XVIIIe siècle.

En 1793, la ville fut occupée par les troupes espagnoles, et reprise par le général Dugommier en mai 1794.

Au XIXe siècle, on note un important essor économique lié à l'expansion de la pêche — succès des anchois de Collioure — et à la production viticole. Ce progrès s'essouffle cependant au début du XXe siècle : après un maximum de 3 846 habitants en 1857, on tombe à 2 830 habitants en 1901, soit une perte de 1 000 habitants en une cinquantaine d'années. Le développement de Port-Vendres y est sans doute pour beaucoup.

Culture

Rochers de Collioure, par Adolphe Appian (1890)

Mais, à cette époque, Collioure connaît un tournant essentiel, qui contribuera grandement à son développement touristique. C'est en effet en 1905 qu' Henri Matisse vient peindre à Collioure, où, en compagnie de André Derain, il crée le fauvisme. D'autres peintres suivront, notamment Albert Marquet, Juan Gris, Georges Braque, Picasso, Raoul Dufy, Foujita et bien d'autres.

Henri Matisse arrive à Collioure en mai 1905, quelques mois avant que le terme de « fauves » soit lancé par un critique d'art au salon d'automne. L'artiste a quitté Saint-Tropez et Paul Signac, bien décidé à en finir avec le pointillisme. Il invite le jeune André Derain à le rejoindre ; ce fut le départ d'une amitié et d'une collaboration féconde. Pour les deux peintres, l'été 1905 est un moment d'intense ouvrage et ils produisent énormément, en utilisant « les couleurs qui sortent du tube ». Tout dans le village les inspire : le port, le clocher, les toits et les coins des ruelles. Ils ont aussi produit six portraits et autoportraits.

« L'Hostellerie des Templiers » a régalé une foule d'artistes (Picasso, Dufy, Signac, Maillol...). En témoignent les quelque deux mille oeuvres d'art offertes aux propriétaires.

Le « Chemin du fauvisme » relie à travers les rues des reproductions de tableaux placées aux endroits mêmes où les maîtres de ce mouvement (Matisse, Derain) ont placé, jadis, leur chevalet.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 Michel Moly PS
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

La population s'est aujourd'hui stabilisée entre 2 500 et 2 900 habitants permanents. L'été s'y ajoute le flot des dizaines de milliers de touristes qui visitent chaque année cette petite cité méditerranéenne.

Évolution démographique (Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
2 398 2 525 2 516 2 527 2 726 2 763 2 937
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Église Notre-Dame-des-Anges de Collioure
  • L'église Notre-Dame-des-Anges, construite entre 1684 et 1691 dans un style gothique méridional, elle est avec son célèbre clocher pratiquement entourée par la mer sur ses trois côtés.

Au départ, le clocher est un ancien phare médiéval, annonçant la position du port de Collioure par des fumées le jour et par des feux la nuit. À la fin du XVIIe siècle, l'église médiévale sur les hauteurs de Collioure fut rasée sur l'ordre de Vauban. Les consuls de Collioure obtinrent tout de même de Vauban l'autorisation de construire une nouvelle église sur les récifs qui ferment la passe. Cette église s’appuie alors contre le phare. Entre-temps, Vauban ne veut plus de port à Collioure, il préfère la baie en eau profonde de Port-Vendres. Du fait, Collioure n'a plus besoin d'un phare. Il devient dès lors le clocher de l'église. Mais, ce n'est que 100 ans plus tard, vers 1809, qu'une décision municipale est prise pour le couvrir d'une coupole en s'inspirant d'un modèle originaire de Toscane.

L'interieur possède une collection de neuf retables sculptés sur bois et dorés. Le retable du maître-autel a été réalisé par Joseph Sunyer en 1698. Il prend la forme d'un grand triptyque de trois étages occupant tout l'arrière-chœur. Au centre figurent la Vierge de l'Assomption et au sommet le Père Éternel entre la Justice et la Charité. À gauche du chœur, un autre retable de Joseph Sunyer évoque le Saint-Sacrement.

Faisant l'objet de plusieurs restaurations exterieures et interieure, l'église a vu son ancienne sacristie réhabilitée, pour acceuillir le trésor. Ainsi sont visibles un meuble-vestiaire d'époque Louis XIII, des peintures du XVème siècle, un reliquaire du XVIème siècle, une Vierge du XVIIème siècle.

  • Jusqu'à la fin du royaume de Majorque, en 1344, le Château Royal de Collioure servit de fastueuse résidence d'été aux rois de Majorque et à leur cour.
  • Fort Saint-Elme.
  • Tour de Madeloc.
  • L'ancien couvent des dominicains se compose d'un couvent du XIIIème siècle auquel vient s'ajouter un cloître du XIVème siècle. Le couvent, propriété des vignerons depuis 1926, abrite aujourd'hui la cave coopérative. Le cloître a été reconstitué par la ville et déplacé en 1995 dans les jardins du musée d'art moderne de Collioure.
  • Chapelle Saint-Vincent. Construite en 1701 l'arrivée des nouvelles reliques de Saint-Vincent, la chappelle était située à l'origine sur un ilot rocheux, avant que celui-ci ne soit relié à la terre ferme par une digue en 1876.
  • Jardin Gaston Pams.
  • Musée d'art moderne de Collioure dit "Musée Peské".


Vie Locale

Éducation

Santé

Fêtes

Chaque année, les fêtes de la Saint Vincent se déroulent dans les rues de Collioure, du 14 au 18 août.

Historiquement, la procession sur mer du 16 août constituait l'événement majeur des fêtes. La première eut lieu le 16 août 1701, afin de célébrer l'arrivée dans la ville des reliques de Saint Vincent. Cette célébration eut alors lieu chaque année jusqu'à l'instauration de la loi de séparation de l'Église et de l'État en 1905. Depuis 2001 (à l'occasion du tricentenaire des fêtes), la procession sur mer a lieu à nouveau.

A signaler, l'un des plus beaux feux d'artifice de France, tous les 16 août. L'intensité est certes moindre que d'autres feux mais la mise en valeur du cadre n'a pas son pareil.

Sport

Personnalités liées à la commune

Jumelage

Voir aussi

Images

Notes et références


Liens externes

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