- Classification Goldschmidt
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Classification géochimique des éléments
La classification géochimique des éléments est aussi appelée classification Goldschmidt puisqu'elle résulte des travaux menés dans les années 1920 par le chimiste Victor Goldschmidt en vue d'éclaircir les fondements des diverses proportions des éléments chimiques de la Terre, et particulièrement des terres rares[1] dans les différentes phases minéralogiques lors de la cristallogénèse à partir d'un magma.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 1 H He 2 Li Be B C N O F Ne 3 Na Mg Al Si P S Cl Ar 4 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr 5 Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe 6 Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn 7 Fr Ra * Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Uut Uuq Uup Uuh Uuo ↓ * La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb * Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lithophiles Sidérophiles Chalcophiles Atmophiles L'analyse comparée de la composition élémentaire de chaque phase minéralogique, d'une part des météorites, d'autre part des produits de fusion des minerais sulfurés, a conduit Goldschmidt à distinguer quatre classes d'éléments :
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- les éléments qu'il appela lithophiles, qui ont une affinité dominante pour l'oxygène et se retrouvent par conséquent avec les aluminates et les silicates — dans l'esprit de Goldschmidt, lithophile signifiait précisément : qui a de l'affinité pour les silicates dans la mesure où λιθος signifie roche (essentiellement des silicates et des aluminates) en grec ancien ;
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- ceux qu'il appela chalcophiles, qui ont une affinité dominante pour le soufre — dans l'esprit de Goldschmidt, chalcophile signifiait « qui a de l'affinité pour le soufre », bien qu'en fait χαλκος signifie cuivre en grec ancien ;
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- ceux qu'il appela sidérophiles, qui ont une affinité dominante pour le fer — c'est le sens exact du grec ancien σιδηροφιλος ;
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- et enfin, ceux qu'il appela atmophiles, qui ont une affinité dominante pour les phases fluides — ἀτμος signifie vapeur en grec ancien.
Cette classification n'est pas normalisée, et des études différentes peuvent répartir différemment les éléments. En effet, il est fréquent qu'un élément situé aux confins de deux familles présente, selon les circonstances, un comportement le rattachant tantôt à l'une tantôt à l'autre, ainsi :
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- le carbone est généralement considéré comme atmophile car ses formes solides (charbon, carbonates) sont issues du dioxyde de carbone atmosphérique, mais il est sidérophile en l'absence d'oxygène.
- le phosphore est généralement vu comme lithophile, mais est également sidérophile en l'absence d'oxygène.
- le germanium et l'étain, essentiellement chalcophiles, ont également des aspects sidérophiles, voire lithophiles.
- le fer est paradoxalement de nature à la fois chalcophile et lithophile en même temps que sidérophile, ce qui explique son abondance dans l'écorce terrestre.
L'état d'oxydation peut faire varier la situation d'un élément, à l'exemple du chrome : Cr3+ est chalcophile, mais Cr6+ est lithophile[2].
La classification géochimique des éléments est étroitement liée à leur abondance dans l'écorce terrestre comparée à leur abondance dans le système solaire :
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- L'écorce terrestre est enrichie en éléments lithophiles par rapport au système solaire, car ils forment des oxydes solides peu denses qui se sont concentrés dans les couches superficielles de la Terre lors de la phase d'accrétion initiale
- Elle est en revanche fortement appauvrie en éléments sidérophiles et atmophiles, les premiers ayant une densité élevée qui les a entraînés jusqu'au noyau avec le fer, et les seconds étant trop volatiles pour être intégrés dans la masse terrestre lors de l'accrétion initiale
- Elle est enfin relativement appauvrie en éléments chalcophiles, plus denses que les oxydes formés par les lithophiles.
Le tableau ci-dessous permet de comparer l'abondance relative des éléments dans le système solaire et dans l'écorce terrestre :
Notes et références
- ↑ C'est au cours de ces travaux que Goldschmidt détermina le rayon ionique des lanthanides et découvrit la contraction des lanthanides, c'est-à-dire la diminution sensible du rayon ionique de ces éléments lorsque leur numéro atomique augmente.
- ↑ Université d'Ottawa : Classification géochimique des éléments. Page 13 : « Exceptions et surprises ».
- ↑ University of Colorado : Mineral Crystal Chemistry. Table 3.1 – « Element Abundances Given in log10 of Numbers of Atoms Per 106 Si Atoms »
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