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Châtaignier
ChâtaignierCastanea sativa Classification classique Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Fagales Famille Fagaceae Genre Castanea Nom binominal Castanea sativa
Mill., 1768Synonymes - Castanea vesca Gaertn.
- Castanea vulgaris Lam.
Classification phylogénétique Ordre Fagales Famille Fagaceae Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le châtaignier (Castanea sativa Mill.) est un arbre à feuilles caduques de la famille des fagacées. Il produit des fruits : les châtaignes.
Sommaire
Description
Le châtaignier est un arbre majestueux (25-35 m) à longues branches et grandes feuilles caduques dentées (qui peuvent aller jusqu'à 25 cm de longueur sur 4 à 8 cm de large) riches en tannins (pour l’essentiel des tanins ellagiques tels que castalagine et vescalagine). Lorsqu'il est en nombre, il forme une châtaigneraie.
Cet arbre fleurit de début juin à début août, les fleurs mâles répandent alors une forte odeur de sperme[1]. On ramasse ses châtaignes à partir du mois d'octobre. La plante est monoïque : on trouve sur le même arbre des fleurs unisexuées, disposées en chatons dressés à la floraison, les mâles à la base des rameaux et femelles plus au sommet.
La bogue, involucre vert épineux, enveloppe les fruits. Elle correspond à une transformation des bractées.
À l'intérieur de la bogue se trouvent les châtaignes, au nombre de 1 à 3, qui sont, au sens botanique, des fruits secs de type akènes.
Article détaillé : Châtaigne.Étymologie
Châtaignier vient du latin castanea, lui-même dérivé du grec kastanon. Ce nom ferait référence à Kastanon, une ville de Thessalie renommée dans l'Antiquité pour la qualité des châtaignes qu'on y récoltait. Castanea était l'ancien nom des chênes avant de désigner le châtaignier.
Sativus signifie « cultivé » en latin. Le châtaignier a été surnommé "arbre à pain" pour les qualités nutritives de ses fruits. Il remplaçait les céréales dans une grande partie des Cévennes par exemple.
Aire de répartition
Le châtaignier est une espèce spontanée autour de la Méditerranée. On le trouve en Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), dans l'Europe méridionale, de la péninsule Ibérique à la Grèce ainsi qu'en Suisse, Hongrie, Bulgarie, Croatie, Albanie et aussi en Roumanie. Il s'étend aussi en Asie Mineure (Turquie) et dans la région du Caucase (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan…).
Il a été introduit en Grande-Bretagne par les Romains. Il est par ailleurs cultivé dans de nombreux pays.
En France, le châtaignier est présent à l'état naturel en Midi-Pyrénées, en Corse, en Ardèche (Cévennes), dans les Alpes méridionales, les Pyrénées-Orientales, le Limousin, en Auvergne, en Basse-Normandie et en Bretagne. Il est rare dans le Nord et le Nord-Est mais relativement abondant dans les Vosges du Nord.
Avec un million d‘hectares, le châtaignier est la troisième essence feuillue française. Les châtaigneraies occuperaient à l'heure actuelle une superficie supérieure à 5000 km² soit environ 4% du domaine forestier français (soit une surface équivalente à celle existant dans le domaine forestier italien, mais où le châtaignier est surtout cultivé en taillis).
Le capitulaire De Villis, rédigé à l'époque de Charlemagne, incite au développement de la culture du châtaignier. Elle a connu son apogée en France aux XVIe et XVIIe siècles. Dans le Limousin, la châtaigne était la principale source de nourriture aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Utilisation
Le bois
Le bois de châtaignier est un bois dur qui servait autrefois à la tonnellerie (fabrication des cercles de barriques) et en bois de mine. Il était utilisé pour les échalas dans les vignes en raison de sa résistance à la corruption dans le sol. Repoussant facilement en cépée après la coupe, il produit des tiges régulières et faciles d'emploi.
Il est toujours utilisé en ébénisterie, en menuiserie, en petite charpente et, de manière marginale, pour la couverture de bâtiments (lauzes de châtaignier ou essentes). Il est peu utilisé pour la réalisation de poutres de grande section, car le bois a tendance à se détacher selon les cernes de croissance (roulure). On trouve cependant dans les Hauts-Cantons de l'Hérault des maisons anciennes avec leurs poutres d'origine en châtaignier. Il existe un artisanat de petits objets en bois de châtaignier, dont les castagnettes sont l'exemple le plus connu. En vannerie, les jeunes perches de trois à huit ans d'âge sont refendues et planées soigneusement pour réaliser des paniers très robustes.
C'est aussi un bois riche en tanins qui fait que les araignées ne tissent jamais leur toile sur du bois de châtaignier. Il contient de 4 à 11 % de tanin et a été largement exploité à cet effet de 1890 à 1960, en particulier dans la région lyonnaise, ce qui a conduit à la destruction de peuplements entiers.
C'est un bois de chauffage moyen.
Alimentation
Article détaillé : Châtaigne.Dans certaines régions d'Europe, le châtaignier, surnommé "l'arbre du pauvre"[2], a longtemps joué un rôle prépondérant dans l'alimentation humaine.
En France, mêmes les feuilles sont recherchées pour parfumer et emballer le fromage de chèvre comme le banon et le mothais sur feuille.
Les abeilles en tirent un miel de châtaignier foncé et de goût prononcé.
Culture
Le châtaignier est une espèce thermophile (il aime la chaleur), héliophile(il aime la lumière) ou de demi-ombre. Sensible au gel de printemps, il a besoin de chaleur en été et d'eau en septembre. Les anciens disaient : " au mois d'août, la châtaigne doit être dans un four, au mois de septembre dans un puits..."
C'est un arbre silicicole, qui aime les sols schisteux, granitiques et alluvionnaires et qui redoute avant tout les sols basiques ou riche en calcaire. C'est une espèce acidophile (aime les sols acides), il forme des forêts acidophiles, chênaies sur sols acides.
Il prospère en montagne moyenne (800 m), parfois jusqu'à 1200 m d'altitude.
Les variétés sélectionnées se multiplient par greffage[3] ou marcottage. Dans les zones calcaires, il serait possible de greffer le châtaignier sur chêne sessile[4].
Pour une plantation de rapport deux variétés sont actuellement préconisées[5] :
- Marigoule (en marcotte) : Arbre à grand développement, exigeant sur la qualité du sol, nécessitant la présence de pollinisateurs (1 rang sur trois de variété Goujounac, chevanceaux ou Précoce-Migoule). Ses fruits de bonne tenue tombent dans leur bogue.
- Bouche de Bétizac (à greffer sur Marsol) : Développement moindre, mise à fruits rapide, récolte précoce, exigeante sur la qualité du sol et les besoins en eau. Les fruits tombent hors de leur bogue.
La densité de plantation recommandée pour Marigoule est de 10x10 m ou mieux 12x12 m, pour Bouche de Bétizac : 8x8 m. Une plantation en quinconce occupera mieux l'espace qu'une plantation en carré.
L'élagage des bois morts, des bois les plus faibles et des gourmands permet d'obtenir des châtaignes de plus gros calibre.
En France, des subventions agricoles facilitant la plantation de châtaigneraies peuvent être obtenues auprès de FranceAgriMer.
Variétés
Il existe de très nombreuses variétés anciennes et modernes. Certaines variétés sont issues de l'hybridation, naturelle ou artificielle, entre deux espèces: le châtaignier européen (Castanea sativa) et le châtaignier du Japon (Castanea crenata). Elles sont généralement plus tolérantes (mais pas résistantes) au chancre et à la maladie de l'encre que les variétés indigènes. C'est le cas des variétés en gras ci-dessous :
- Aguyane: cette variété donne des châtaignes de forme triangulaire très savoureuses.
- Auvergnate
- Belle épine
- Bouche de Bétizac
- Bouche rouge
- Bournette
- Bourrue
- Comballe
- Dauphine
- Gène longue
- Grosse Bouche: cette variété donne des châtaignes de très grosse taille et de forme allongée, mais sans grand intérêt culinaire. C'est la variété utilisée dans le commerce.
Ennemis du châtaignier
- maladies : deux maladies constituent un réel problème et ont entraîné le déclin de l'arbre au XXe siècle:
- la maladie de l'encre (Phytophthora cinnamomi ou P. cambivora),
- le chancre de l'écorce (Nectria ou Cryphonectria parasitica).
- ravageurs :
- le xylébore disparate attaque le bois ;
- le carpocapse des châtaignes et le Balanin des châtaignes font des dégâts sur les fruits ;
- le cynips du châtaignier, nouveau ravageur apparu en Italie (probablement introduit avec l'importation de plants venus de Chine) il y a quelques années et qui a été repéré en France en 2005. Il provoque la formation de galles au niveau des bourgeons et il est responsable d'une chute importante de production. Il menace l'existence des variétés traditionnelles en France.
Parents proches du châtaignier commun
- Le châtaignier du Japon (Castanea crenata Siebold et Zucc.)
- Le châtaignier de Chine (ou châtaignier de Ducloux) (Castanea mollissima Blume)
- Le châtaignier d'Amérique (Castanea dentata Borkh.)
- Le châtaignier chinkapin d'Allegheny (Castanea pumila Mich. et Mill.)
Certains arbres ayant dans leur dénomination courante le nom de châtaignier n'ont en réalité aucun rapport avec la famille des Fagacées : châtaignier du Brésil, châtaignier des Antilles, châtaignier de Guyane, châtaignier de Malabar, châtaignier de Tahiti, entre autres. La « faute » semblant en incomber aux conquérants ibériques des XVIe et XVIIe siècles.
Divers
- Châtaigniers remarquables :
- La longévité de châtaignier est très grande, le châtaignier aux cent chevaux[6] situé sur la commune de Sant'Alfio en Sicile (sur les pentes de l'Etna) atteindrait un âge estimé entre 2 000 et 4 000 ans...
- Le châtaignier (Castanea sativa) du château de Blaasveld (7,40 m en 1977) en Belgique
- Le châtaignier tri-centenaire de Momalle (Castanea sativa)(6m30 à 1m50 du sol en 2008) en Belgique
- Le Musée de la châtaigneraie, situé à Joyeuse dans le département de l'Ardèche, permet la découverte de la culture de l'arbre le plus important économiquement du département. Il présente une collection d'outils anciens, d'objets usuels et de mobilier. En complément, il propose le sentier du châtaignier.
- La Maison du Châtaignier, située à Châlus, dans la Châtaigneraie Limousine, est un espace muséographique interactif entièrement dédié au châtaignier, à ses possibilités ainsi que celles de la châtaigne, et qui présente l'activité et la production du métier de feuillardier.
Références
- ↑ La Fleur de châtaignier - Nouvelle du Marquis de Sade
- ↑ "Le châtaignier: un arbre, un bois" par Catherine Bourgeois - Edité par l'institut pour le développement forestier
- ↑ La greffe du châtaignier
- ↑ La greffe du châtaignier sur chêne
- ↑ Conseils pour réussir vos plantations de châtaigniers et Technique de plantation
- ↑ (it)Il Castagno dei Cento Cavalli
- JC. Rameau, D. Mansion, G. Dumé Flore forestière française, guide écologique illustré, 1 Plaines et collines, Institut pour le développement forestier, 1989
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Référence Belles fleurs de France : Castanea sativa (fr)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Castanea sativa Mill., 1768 (fr)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Castanea vesca Non Valide (fr)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Castanea vulgaris Non Valide (fr)
- Référence Tela Botanica (La Réunion): Castanea sativa Mill. (fr)
- Référence ITIS : Castanea sativa Mill. (fr) ( (en))
- Référence ITIS : Castanea vesca Gaertner Non Valide (fr) ( (en))
- Référence ITIS : Castanea vulgaris Lam. Non Valide (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Castanea sativa (en)
- Référence GRIN : espèce Castanea sativa Mill. (en)
Galerie d'images
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