- Tonnellerie
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Tonneau (récipient)
Pour les articles homonymes, voir Tonneau.Un tonneau est un conteneur de révolution servant à conserver les liquides de consommation. Inventé par les Gaulois, le tonneau a traversé les siècles.
Sommaire
Histoire
Le tonneau de bois, cerclé de fer, est une invention gauloise. Il leur servait à conserver la cervoise et à transporter des liquides comme de l'eau potable.
Son emploi se généralisa dans l'Empire romain à compter du IIIe siècle. Les Romains l'empruntèrent aux Gaulois pour la conservation et le transport du vin qui se faisaient jusqu'alors dans des amphores grecques. On peut dire que la période gallo-romaine voit non seulement la reconnaissance de cet objet utilitaire par les Romains, mais aussi sa diffusion progressive dans l'Empire, notamment dans la partie septentrionale.
Les premières corporations de bateliers gallo-romaines les utilisaient le long des fleuves navigables à bord de lourdes barques, car ils étaient plus maniables que les fragiles amphores romaines, et donnaient moins de goût que les outres en peau d'ovins ou de bovins.
Sa diffusion se fait tout au long du Moyen-Âge, du Nord au Sud de l'Europe, par le biais des rivières, des fleuves, des mers et des océans, des ports, des routes, des foires, des marchés régionaux ou internationaux (Foires de Champagne). Il accompagne l'essor des premières grandes villes marchandes italiennes, flamandes, allemandes (La Hanse), anglaises (Bristol) ou françaises (La Rochelle, Bordeaux, Nantes), puis se diffuse à d'autres continents, surtout à partir des Grandes découvertes et de l'accélération de la mondialisation, des conquêtes et du commerce transatlantique.
Vers 1650, ce récipient fut associé à une expérience célèbre : le crève tonneau. Il permit d'écrire le Principe de Pascal.
Pourquoi utiliser un tonneau en bois ? D'abord pour faciliter le transport d'un liquide, mais aussi et surtout aujourd'hui pour donner du goût à une boisson. Le bois du tonneau apporte au bout de quelques mois des tannins aux liquides (vins rouges, spiritueux) qu'il contient, mais aussi des arômes secondaires (vanille, noix de coco, noisette, beurre...) donnant souvent à une boisson plus de complexité et de garde (5 à 10 ans de garde selon les appellations, les cépages...). Cette caractéristique est utilisée aussi pour fabriquer en Italie le célèbre vinaigre balsamique. Cette technique de vieillissement peut être remplacée selon les législations régionales ou nationales dans certains procédés de vinification par l'ajout de copeaux de chêne dans le moût stocké en cuve inox ; le producteur ou le négociant n'a pas le droit alors de mentionner sur l'étiquette que son vin a vieilli en fût de chêne. Cette technique permet surtout une oxygénation contrôlée, mesurable, son utilisation entraînant une évaporation des liquides plus connue sous le nom de (part des anges), le tonneau n'étant pas complètement étanche. On recommande le vieillissement en fûts de nombreux vins rouges (Pauillac ou Chianti Classico par exemple) ou blancs (Bourgogne ou Chardonnay américain par exemple), de certains vins mutés ou spiritueux connus mondialement : [[]], cherrys, whiskeys, cognacs, armagnac, rhums, calvados ...
Fabrication
La planche de bois longitudinale utilisée pour la fabrication du corps du tonneau est nommée douve ou douelle. Plusieurs douves sont assemblées ensemble à l'aide d'un cerclage de fer. La boiserie utilisée est celle du chêne.
Jusqu'au milieu du XXe siècle, les tonneaux étaient le mode de colisage le plus pratique pour le transport ou de stockage, bien que n'étant pas le plus économique. Toutes sortes de produits en vrac, des clous aux pièces d'or, y étaient stockés. Les sacs et les caisses étaient meilleur marché, mais ils n'étaient pas aussi robustes et ils étaient plus difficiles à manipuler à poids égal. En effet, un tonneau roule évidemment très bien comme un cylindre, mais s'il est debout, tout manœuvre adroit réussit à le déplacer sans effort en le roulant incliné, en équilibre sur son arête. Ainsi, des concours d'adresse se déroulaient autrefois aux halles où les livreurs devaient courir avec un tonneau. Les tonneaux perdirent peu à peu leur importance au cours du XXe siècle, en raison de l'apparition de la palettisation et de la conteneurisation de la chaîne logistique.
À la fin du XXe siècle, de tonneaux en tôle d'acier sont toujours utilisés pour le stockage et le transport de nombreux liquides, tels que l'huile, le pétrole et les déchets dangereux. La bière sous pression pour les bars est toujours livrée en tonneaux métalliques, soit en aluminium soudé (deux parties embouties ou en métal repoussé), soit en trois parties serties à la façon des boîtes de conserve.
Autres noms
- Un tonnelet est un petit tonneau.
- Un fût est un tonneau de 30 à 50 litres.
- Un baril est un tonneau de pétrole.
- Un Foudre (récipient) est un tonneau grande capacité.
Différentes capacités des tonneaux
- Anée : de l’Isère (76 l), du Rhône (93 l), de Bresse et du Mâconnais (300 l) ;
- Barbantane (563 l) ;
- Baril : de Madère (15 l), de Carpentras (26 l), de Malaga (30 l), des Hautes-Alpes (32 l), d’Alicante (38 l), du Gard (45 l) ;
- Barillo corse (150 l) ;
- Barrique des Haute-Alpes (80 l), de Champagne (200 l), de l’Hermitage (205 l), de Cognac (205 l), de Charente (205 l), de Freusies (208 l), de la Drôme (210 l), du Vivarais (214 l), du Tarn (214 l), du Languedoc (214 l), du Rhône (220 l), de Cahors (224 l), bordelaise (225 l), de Bordeaux (225 l), de la Rochelle (226 l), de Beaune, de la Dordogne, de Frontignan, du Gers, du Lot, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne (228 l), de Tours et de Saumur (232l), de la Vienne (252 l), du Cher (259 l), basque (270 l), des Deux-Sèvres (295 l), de Châtellerault (300 l), de la Chalosse (304 l), des Landes (304 l), de Paris (402 l);
- Bassenne d’Anvers (pour la malvoisie) (316 l) ;
- Baste bordelaise (25 l) ;
- Boisseau (13 l) ;
- Botte : d’Anvers (490 l), Malvoisie (490 l), (botta) d’Espagne (500 l), de Provence (520 l) ;
- Bucket de Wurtenberg (1810 l) ;
- Bussard (350 l) ;
- Busse : de la Mayenne (232 l), de la Sarthe (240 l) ;
- Butt de Xérès (480 l) ;
- Charge : de la Meuse (40 l), de la Meurthe (40 l), de l’Isère (100 l), des Hautes-Alpes (110 l), du Roussillon (118 l), de Castelnaudary (138 l), bordelaise (800 l) ;
- Comporte (46 l) : du Midi (43 l), de Narbonne (94 l) ;
- Demi : du Mâconnais (106 l), bordelaise (110 l) ;
- Demi-botte (221 l) ;
- Demi-coque (53 l) ;
- Demi-feuillette (68 l) ;
- Demi-muid : gros (152 l), très gros (167 l), (ou petit muid) du Languedoc (365 l) , du Gard (560 l), de Cognac (600 l) ;
- Demi-pièce : de Paris (115 l), de Côte d’Or (128 l), de Reims (200 l) ;
- Demi-queue (108 l), de Villeneuve (175 l), de Champagne (183 l), de Château-Thierry (183 l), de Saint-Dizier (213 l), de Mâcon (213 l), de Montigny (213 l), de Charlieux (213 l), d’Orléans (213 l), de l’Hermitage (215 l), de la Garonne (217 l), de Cahors (221 l), des Riceys (221 l), de Lachaise (221 l), de Sancerre (221 l), du Gâtinais (221 l), chalonnaise (224 l), Grosbard (224 l), de Beaune (228 l), de Sologne (232 l), (ou pièce) de Blois (236 l), de Chinon, nantaise, d’Anjou, de Montlouis et du Cher (243 l), de Condrieu (251 l), de Vouvray (255 l), d’Auvergne (265 l), du Languedoc (274 l), du Comtat Venaissin (275 l), de Saint-Gilles (289 l) ;
- Douil bordelais (400 l) ;
- Fass de Rheingau (600 l) ;
- Feuillette : de Mâcon (112 l), de Côte d’Or (114 l), ordinaire (130 l), de Chablis (132 l), de Paris (133 l), de l’Yonne (136 l) ;
- Foudre de Moselle (1000 l) ;
- Fût : de Bourgogne (228 l), d'Armagnac (273 l), de Cognac (350 l) ;
- Halbstück de Rheingau (600 l) ;
- Manrée d’Anjou (40 l) ;
- Muid : de Missy et Soupir (137 l), de Craônelle (137 l), de Jumigny (137 l), de Beaurieux (137 l), de Laon (145 l), de Bourguignon-sur-Montbazin (153 l), de Mons (182 l), d’Hermenonville (226 l), de Valenciennes (227 l), du Quesnay (227 l), d’Avesne et du sud Hainaut (228 l), de l’Aisne et de l’Ile-de-France (250 l), ordinaire (251, 370 l), de Compiègne et de l’Eure (266 l), de Paris (268 l), de l’Yonne (272 l), du Rhône (288 l), d’Orléans (289 l), de Cahors et de Bourgogne (297 l), commun (300 l), rapé (304 l), gros (320 l), très gros (342 l), très gros de Bourgogne (350 l), de Saint-Gilles (380 l), du Languedoc (450 l), du Roussillon (472 l), de Montpellier (510 l), de l’Hérault (685 l) ;
- Pièce : du Mâconnais (142 l), de Champagne (200 l), d’Auvergne (210 l), de Mâcon (212 l), de Beaujolais (212 l), du Rhône (212 l), beaujolaise (216 l), de Chalon-sur-Saône (222 l), d’Anjou (225 l), bordelaise, de Bourgogne, de l’Île de France et de l’Eure (228 l), du Loiret (230 l), de Touraine (250 l),d’Anvers (412 l), d’Armagnac (420 l) ;
- Pipe (410 l) : de Madère (418 l), d’Anjou (480 l), de Porto (522 l), du Languedoc (533 l), de la Rochelle (533 l), de Cognac (600 l), de Paris (620 l), 3-6 du Languedoc (650 l) ;
- Poinçon : de Blois (228 l), du Cher (250 l) ;
- Pot d’Auvergne (40 l) ;
- Quart : de bordelaise (55 l), de Paris (67 l), de muid (68 l), botte (106 l) ,
- Quartaut ou champ (94 l), bourguignon (57 l), d’Orléans (114 l), de Beaune (114 l), du Châlonnais (114 l), de tiercerolle (114 l), busse (122 l), de Vouvray (125 l), d’Auvergne (137 l) ;
- Queue : d’Anvers (412 l), de Beaune (457 l), de Missy et Soupir (457 l), de Beaurieux (480 l), de Craônelle (503 l), de Reims (568 l), de Jumigny (615 l), d’Hermenonville (672 l), de Laon (678 l), d’Avesne (684 l), de Paris (894 l) ;
- Saumée provençale (110 l) ;
- Setier : du Vendômois (8 l), parisis (11 l), du Hainaut (12 l), du Bas-Hainaut (14 l), d’Anvers (39 l) ;
- Sixain (60 l) ;
- Stück (1200 l) ;
- Tiercerolle du Gard (230 l) ;
- Tierçon (53 l) : de Champagne (91 l), de Cognac (560 l), ;
- Tonneau de Missy et de Soupir (685 l), de Beaurieux (719 l), de Craônelle (754 l), de Saint-Denis (773 l), de Paris (804 l), d’Anvers (824 l), de la Rochelle (913 l), de Jumigny (922 l), de Laon (1017 l), du Sud Hainaut (1026 l), du Valenciennois (1082 l), du Quesnoy (1082 l), de Mons (1252 l) ;
- Velte ou verge : bordelaise (7, 530l).
Article détaillé : Tonneaux monstres.Voir aussi
Bibliographie
- Au temps des légionnaires romains, collection La Vie privée des Hommes, Hachette, 1978, collectif, textes de Pierre Miquel ISBN 2-01-003352-3
- Camus, Albert. Les Muets. L'Exil et le royaume. Paris : Gallimard, 1957.
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