- Chemin néocatéchuménal
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Le Chemin néocatéchuménal est un mouvement de l'Église catholique romaine créé à Madrid en 1964 par deux laïcs espagnols, Kiko Argüello et Carmen Hernández. En 2006, il est implanté dans 900 diocèses, particulièrement en Italie et en Espagne.
Ce mouvement a été créé à la suite du concile Vatican II et prône une action de l’Église face aux changements sociaux de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle (en particulier la laïcité) et un retour aux enseignements des anciens chrétiens. Pendant les 30 dernières années, le mouvement a mis en place différents séminaires dans le monde entier et est actuellement l’un des mouvements connaissant la plus forte croissance de l’Église catholique romaine.
Il a été reconnu par Jean-Paul II comme un "itinéraire de formation catholique"[1] c'est-à-dire une école de vie chrétienne catholique. Les statuts du Chemin ont été approuvés de façon définitive le 13 juin 2008[2].
Sommaire
Histoire
En 1964, Francisco (Kiko) Argüello, un peintre né à León (Espagne) formé par les Cursillos de Cristiandad[3], et Carmen Hernández, diplômée en chimie et formée dans l'Institut Misioneras de Cristo Jesús, se rencontrent parmi les habitants des bidonvilles de Palomeras Altas, à la périphérie de Madrid. Après trois ans, dans ce milieu composé essentiellement de pauvres, se forme une synthèse « kérygmatique, catéchético-liturgique ». Soutenue par la Parole de Dieu, la Liturgie et l'expérience communautaire, elle deviendra la base de ce que le Chemin néocatéchuménal portera dans le monde entier, dans la mouvance du Concile Vatican II. Mgr Casimiro Morcillo González (1904-1971), alors Archevêque de Madrid, approuve cette expérience et la fait connaître aux paroisses de Madrid, puis de Rome. En 1968, en effet, le Chemin démarre à Rome avec l'autorisation du Cardinal Angelo Dell'Acqua, Vicaire général de la ville, dans la paroisse de Notre-Dame du Très Saint Sacrement et des Saints Martyrs canadiens[4]. En 1969, peu après son ordination presbytérale, le prêtre italien Mario Pezzi[5] rejoint l'équipe de Kiko et Carmen. En 1974, l'expérience, après enquête et jugement, est approuvée par la congrégation pour le Culte Divin et recommandée comme « un exemple excellent de ce renouveau liturgique et catéchétique » voulu par le Concile. Elle lui donne le nom de Communautés néocatéchuménales. Celles-ci se multiplient dans les 5 continents.
Après 40 ans d'existence, cette réalité née dans un des faubourgs les plus pauvres de Madrid, s'étend aujourd'hui à plus de 120 pays, 9 000 paroisses, 1 000 diocèses, avec 42 000 communautés.
Statuts et reconnaissance
Le 30 août 1990, le pape Jean Paul II a définit le néocatéchuménat dans sa Lettre « Ogniqualvolta » à Mgr Paul Josef Cordes alors Vice-Président du Conseil pontifical pour les laïcs, chargé "ad personnam" du Chemin Néocatéchuménal[6] comme un « itinéraire de formation catholique ».
Statuts provisoires
Par un décret[7] du Conseil pontifical pour les laïcs signé le 29 juin 2002, les Statuts provisoires[8] ont été approuvés ad experimentum pour une durée de cinq ans, selon la norme canonique de l'Eglise. Ce décret conclut un processus de réflexion institutionnelle sur la réalité de la vie du Chemin, qui a démarré en 1997[9].
Dans une "lettre autographe"[10] envoyée le 5 avril 2001 au cardinal James Stafford, le pape Jean-Paul II assignait au Conseil pontifical pour les laïcs la mission de mener à terme le processus d'approbation juridique des Statuts du Chemin, lui donnant ainsi la compétence nécessaire pour trouver un cadre juridique nouveau. Ceux-ci ne voulaient pas que le Chemin soit considéré comme une "association publique internationale de fidèles" mais bien comme un "catéchuménat post-baptismal" de l’Église.
Statuts définitifs
Le 13 juin 2008, à Rome, le cardinal Stanislaw Rylko a signé le décret[11] d'approbation définitive du Statut[12] du Chemin Néocatéchuménal.
Le 17 janvier 2011, dans un discours[13] aux membres du Chemin, le pape Benoit XVI annonçait la reconnaissance théologique et juridique du "Directoire catéchétique du Chemin néo-catéchuménal" c'est-à-dire de l'ensemble des catéchèses et des rites constitutifs de cette initiation chrétienne post-baptismale. Le décret d'approbation[14] du directoire catéchétique a été signé le 26 décembre 2010 par le cardinal Rylko. Il indique que ce directoire est composé de 13 volumes qui ont été étudiées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi entre 1997 et 2003.
L'équipe responsable internationale
Le Chemin néocatéchuménal est dirigé par l'équipe composé des initiateurs Kiko et Carmen et d'un prêtre accompagnateur, l'italien Mario Pezzi.
Cette équipe désigne un collège d'électeurs composé de 80 à 120 personnes dont les noms sont transmis au Conseil pontifical pour les laïcs. Ce collège a pour mission de désigner l'équipe responsable internationale à la mort des deux initiateurs. L'équipe devra obligatoirement être composée d'un prêtre, qui garantit l'orthodoxie et l'orthopraxie du néocatéchuménat, et soit d'un couple marié et d'un homme célibataire, soit d'un homme célibataire et d'une femme célibataire[15].
Implantations
Dans le monde
Le plus grand nombre de communautés dans le monde se trouve en Italie. D'autres pays en Europe comme l'Espagne, la Pologne, le Portugal, la Croatie, et Malte ont un grand nombre de communautés. La plus grande densité de communautés au monde pour population se trouve à Malte (avec 100 communautés sur une île-nation de 400 000 Maltais seulement). Guam est la seconde avec 35 communautés (la population Catholique de l'île est un peu plus de 115 000), suivie par l'Andorre avec 20 communautés dans une nation de 70 000 personnes). Les Philippines comptent quant à elles plus de 700 communautés. En Australie, il y a environ 50 communautés. Les communautés d'Afrique connaissent un développement rapide dépassant les 800. Le Chemin est présent aussi au Moyen Orient. Le Liban a le plus grand nombre dans la région, avec environ 50 communautés. Le chemin se trouve aussi en Égypte, en Israël, en Palestine, en Jordanie, au Koweït et en Irak. En Asie, le Chemin Néocatéchuménal est présent en Inde, au Kazakhstan, au Japon, en Chine, à Hong Kong, au Sri Lanka, au Pakistan, en Indonésie, en Malaisie, à Singapour, au Timor Oriental et en Corée du Sud. En Amérique du Sud le chemin est très populaire et compte beaucoup de communautés, il en est autrement en Amérique du Nord où la sécularisation est plus forte. Les communautés aux États-Unis sont souvent composées de gens d'origine sud américaine. Au Canada, il y a une trentaine de communautés réparties en Colombie-Britannique, Ontario et au Québec. Aujourd'hui, il y a plus de 40 000 communautés dans le monde.[réf. nécessaire]
En France
À Paris, le néocatéchuménat est présent dans deux paroisses : à l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle[16], dans le 2e arrondissement, et à la paroisse Saint-Honoré-d'Eylau, dans le 16e arrondissement où Thierry Bizot[17], l'auteur de Catholique anonyme, a suivi les "catéchèses initiales". Dans la région parisienne, le Chemin se trouve dans la paroisse Sainte-Jeanne-d'Arc à Meudon[18]. Des communautés sont également présentes à Pernes, Strasbourg, Mulhouse, Bayonne...
Apostolats
Séminaires
Les séminaires du Chemin néocatechuménal sont appelés "Redemtoris Mater". En 1988, le cardinal Ugo Poletti, vicaire général de la ville de Rome, érige canoniquement le premier séminaire du Chemin néocatéchuménal appelé collège missionnaire diocésain "Redemptoris Mater". La direction de ce séminaire fut confiée à Mgr Giulio Salimei - évêque auxiliaire de Rome - qui en a été le premier Recteur. Mgr Maximino Romero alors à la retraite apporta son concours à la formation des séminariste comme directeur spirituel[19]. Les séminaires "Redemptoris Mater" ont 2 caractéristiques :
- Ce sont des séminaires diocésains. Ils sont érigés par des évêques diocésains pour former des prêtres diocésains. Les séminaristes issus du néocatéchuménat suivent le même cursus universitaire que les autres séminaristes diocésains, ils suivent les mêmes cours, passent les mêmes examens.
- Ce sont des séminaires missionnaires. Ils accueillent des séminaristes qui proviennent de différents pays et qui font, parfois, un stage à la fin du 1er cycle dans un autre diocèse ou un autre pays. Parmi les prêtres ordonnés, certains seront envoyés, après accord de l'évêque, comme prêtres Fidei donum ailleurs dans le monde
En 2011, on dénombre "78 séminaires diocésains missionnaires « Redemptoris Mater », dont 37 en Europe, 26 en Amérique, 7 en Asie, 6 en Afrique, et 2 en Australie"[20].
En Belgique, le séminaire a été érigé par l'évêque de Namur, André-Mutien Léonard, le 30 juin 2000[21]. Le recteur du séminaire est l'abbé Rocco Russo, ordonné dans le diocèse de Rome en 1997[22].
En France, il y a 4 séminaires :
- à Strasbourg où le séminaire est dirigé, depuis 2001, par Alfredo de Marsico (ordonné en 1995 à Rome)[23],[24].
- à La Seyne-sur-Mer dans le diocèse de Fréjus-Toulon le séminaire est dirigé par le père Leone Donini[25] (ordonné en 1995)[26]
- à Châteauneuf-de-Gadagne dans le diocèse d'Avignon dirigé par le P. Paolo Pressaco de 2004 à 2009[27] puis par le P. Giuseppe GIAU (ordonné à Varsovie en 2004)[28]
- à Marseille
Une vingtaine de séminaristes du Chemin étudient à l'Institut catholique de Paris[29].
Familles
C'est le 28 décembre 1986 que les douze premières familles du Chemin néocatéchuménal sont parties en mission[30] dans différents pays du monde pour évangéliser et soutenir les communautés naissantes par le partage de leur expérience. Elles doivent souvent apprendre une langue qu'elles ne connaissent pas, s'intégrer socialement et trouver elles-mêmes les emplois nécessaires pour pourvoir à leurs besoins. Le pape Jean-Paul II a présidé plusieurs cérémonies d'envoi des familles en mission au Vatican où il leur a personnellement remis une croix : en 1988[31], en 1991[32] et en 1994[33]. Le pape Benoît XVI a lui aussi participé à l'envoi de familles en mission en 2006[34], et en 2011[35].
D'après les informations du site zenit.org, « le nombre des familles du mouvement envoyées en mission dans le cadre de la nouvelle évangélisation s'élève à plus de 800 dans 78 pays, avec 3.097 enfants, dont 389 en Europe, 189 en Amérique, 113 en Asie, 56 en Australie, 46 en Afrique et 15 au Moyen-Orient »[36]
Jeunes
De nombreuses rencontres de jeunes du Chemin néocatéchuménal sont faites par les initiateurs en présence de l'évêque du diocèse dans lequel se déroule le rassemblement et éventuellement d'autres prélats voire du pape. À l'issue de chaque rencontre, le Chemin lance un « appel vocationnel » : aux jeunes hommes qui sentent un appel à la vocation presbytérale, aux jeunes filles qui sentent un appel à la vie religieuse.[réf. nécessaire]
Le 3 septembre 2007 s'est tenue une rencontre à Loreto (Italie) dans le cadre de l'invitation du pape Benoît XVI à tous les jeunes catholiques.[réf. nécessaire]
Le 21 juillet 2008, à la suite des JMJ de Sydney, le néocatéchuménat a organisé une rencontre de jeunes à laquelle a assisté Mgr André Léonard et dont il s'est fait l'écho sur le site de son diocèse[37].
Le 29 mai 2011, le Chemin a organisé une rencontre de jeunes de divers pays d'Europe, en préparation aux JMJ de Madrid, dans un stade de Düsseldorf, en présence du cardinal Joachim Meisner.[réf. nécessaire]
Critiques et controverses
Le Chemin néocatéchuménal a parfois fait l'objet de critiques depuis 40 ans, notamment de la part de certains évêques[38]. Les inquiétudes portent sur des points de doctrine, de liturgie et d'organisation.
Sur la liturgie
Le 1er décembre 2005, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Mgr Francis Arinze, a adressé une lettre aux initiateurs du Chemin néocatéchuménal "sur la célébration de la messe dans les communautés du Chemin"[39] dans laquelle il précisait les pratiques liturgiques licites et prescrivait une série de modifications d'usages dans le Chemin. La lettre s'inscrivait dans le processus de reconnaissance du Statut du Chemin néocatéchuménal qui prévoyait un temps d'étude approfondi des manières de faire dans le mouvement. Dans sa lettre, le cardinal Arinze confirme l'autorisation de la Congrégation aux communautés néocatéchuménales :
- de célébrer la messe en petits groupes
- de célébrer la messe le samedi soir
- de déplacer le rite de l'échange de la paix après les Prières Universelles
- de faire des monitions aux lectures
- de donner un témoignage personnel après la lecture de l'évangile et avant l'homélie.
Mais le cardinal insiste également sur des changements attendus :
- l'utilisation intégrale des livres liturgiques c'est-à-dire concrètement la récitation du "Credo" et de "l'Agnus Dei"
- l'usage de toutes les Prières eucharistiques et pas uniquement de la II
- la participation à la messe dominicale de la paroisse une fois par mois
- l'abandon de la réception de la communion assis.
Cette lettre a fait polémique[40]. dans la mesure où, certains commentateurs y ont vu une "mise au pas" ou un "rappel à l'ordre" du Chemin, soulignant uniquement les modifications exigées par le cardinal Arinze. Giuseppe Gennarini, "responsable du Chemin Néocatéchuménal aux États-Unis et chargé des relations de ce groupe ecclésial avec la presse"[41] a, au contraire, plutôt communiqué sur les aspects positifs à savoir la reconnaissance de nombreuses particularités liturgiques du Chemin. Mgr André Léonard s'est élevé contre ce qu'il considérait comme une conception erronée de cette lettre[42].
L'article 13 du Statut définitif[43] du Chemin néocatéchuménal précise que la communion est prise debout et à sa place[44].
Sur la doctrine
De nombreux détracteurs du Chemin l'ont accusé d'être hérétique. C'est le prêtre italien Enrico Zoffoli qui a lancé l'accusation dans 6 ouvrages rédigés entre 1990 et 1996[45]. Sa critique a été reprise par le mouvement des traditionalistes lefebristes - notamment le "Courrier de Rome" dès 1991[46] - et par Gordon Urquhart dans son livre L'armada du pape[47]. Le père Zoffoli s'est attelé à comparer des catéchèses de Kiko Argüello avec les textes de l'Eglise. Le défaut de son analyse est qu'il procède à une sélection de phrases sortis de leur contexte et leur donner un sens qu'elles n'ont pas. La méthode est la même que celle des lefebvristes qui montrent ainsi que les papes sont hérétiques. Gordon Urquhart reconnait pourtant que le Chemin NC "est celui des nouveaux mouvements qui, sur le plan de la théologie, est le plus proche du pape actuel"[48],[49].
D'un autre côté, le Directoire catéchétique du Chemin néocatéchuménal a été validé par la Conseil pontifical pour les laïcs après étude de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a corrigé certaines formulations maladroites et demandé l'ajout de 2000 renvois au Catéchisme de l'Eglise Catholique afin de prouver que les catéchèses du Chemin sont conformes à la Foi de l'Eglise.[réf. nécessaire]
D'autres personnes accusent le Chemin de s'attacher d'une façon trop servile à la doctrine de l'Eglise : à leurs yeux, le Chemin serait trop romain. C'est ce que soulignait Gordon Urquhart en considérant le Chemin comme une "armada du pape"[47]. Expression reprise sous une forme à peine différente par le journaliste Henri Tincq qui rangeait le Chemin dans la catégorie des "fantassins"[50] de l’Église, alors que Laurent Frölich le qualifie de mouvement "intransigeant" et que Golias magazine le dénonce comme "fondamentaliste et même fanatique"[51]. Bref, le Chemin serait un mouvement "conservateur", aux ordres du pape, soumis aux règles morales édictées par le Vatican, comme en témoigne la réception sans réserve de l'encyclique Humanae Vitae du pape Paul VI, dans un esprit d'obéissance et de confiance, qui tranche avec les critiques de certains prêtres et laïcs. Ce radicalisme de la foi a été critiqué par des personnes qui, comme Gordon Urquhart, ont cherché à le disqualifier. Or, l'enseignement moral du Chemin sur l'amour et la régulation des naissances est en tout point conforme avec celui de l'Eglise[52]. Bref, pour nombre de "progressistes", le Chemin serait une formation trop légitimiste à l'égard du pape, trop conformiste et pas assez "critique". Henri Bourgeois écrivait ainsi : "je me demande si [cette formation] (...) conduit à susciter des croyants libres et lucides"[53].
Sur l'organisation
Le Chemin néocatéchuménal a connu quelques échecs d'implantation, souvent dû à une méconnaissance de sa substance.
En Angleterre. En 1996, l'évêque du diocèse anglais de Clifton, Mgr Mervyn Alexander a interdit la présence du Chemin néocatéchuménal à la suite d'une enquête défavorable dans trois paroisses où il était présent. Cependant, aujourd'hui le Chemin existe dans plusieurs paroisses anglaises notamment à Londres dans la paroisse St-Charles Borromeo.
Au Japon. Le Chemin y est présent depuis les années 1970. La contestation a commencé avec la présence du séminaire "Redemptoris Mater" fondé en 1990. Il n'y avait au Japon que deux séminaires diocésains et ce séminaire était donc le troisième du pays, ce qui posait la question du coût et de la place trop visible et trop importante de ce type de séminaire dans un pays où le catholicisme est marginal. Le séminaire a été officiellement fermé en 2009 après consultation et accord des autorités vaticanes[54]. La contestation s'est faite, ensuite, sur l'organisation particulière des communautés néocatéchuménales. Certains évêques japonais ont dénoncé un manque de transparence à leur égard sur la question financière et sur le rôle des laïcs étrangers dans les paroisses trop porté à l'évangélisation alors que les évêques attendaient d'eux de participer aux tâches ordinaires de la paroisse, en particulier l'accueil des migrants. En 2011, malgré l'opposition du pape, les évêques japonais ont interdit l'organisation des activités habituelles du néocatéchuménat. Mais ils n'ont pas renvoyé les "familles en mission" étrangères ni les prêtres du mouvement auxquels ils ont témoigné une reconnaissance personnelle, comme l'a fait Mgr Mizobe Osamu, évêque de Takamatsu[55] Mgr Ikenaga Jun, archevêque d’Osaka et président de la Conférence épiscopale du Japon, reproche au Chemin de ne pas être culturellement soluble dans son pays[56]. Les prêtres et les familles en mission au Japon poursuivent leur mission dans l'acceptation de la décision prise par les autorités diocésaines d'interdire les réunions et célébrations du Chemin.
Ces deux cas restent cela dit l’exception plutôt que la règle dans la mesure où, si des conflits peuvent survenir et si des oppositions peuvent s'exprimer dans des paroisses ceux-ci finissent par être régulées et ne se terminent pas par des décisions aussi radicales. L'historien Gérard Cholvy a montré que les difficultés d'implantation d'un nouveau mouvement ou d'une nouvelle organisation dans la paroisse sont "normales" car récurrentes dans l'histoire de l'Eglise : quand un nouveau groupe ou mouvement apparaît, il fait l'objet d'un rejet de la part des autres composantes de la paroisse[57]. Après les scouts, l'Action catholique, le Renouveau charismatique, c'est donc au tour du Chemin de susciter la controverse. Et comme l'ont fait tous les autres mouvements avant lui, le néocatéchuménat se réfère, lui-aussi, au pape qu'il invoque comme soutient face à ses détracteurs. Si les conflits sont dus aux "détrônés" ou au "déçus" des mouvements, ils sont également dus à l'attitude des membres de ces mouvements qui peuvent être mal comprise et blessante, comme l'avait déjà souligné le cardinal Ratzinger en 1998[58]. Les paroissiens peuvent donc parfois considérer les communautés comme des organisations élitistes et ressentir une forme de "complexe d'infériorité" de type spirituel, qui peut provenir du regard ou de propos maladroits de membres du Chemin. Dans son enquête pour le journal La Croix[59], la journaliste Claire Lesegretain a montré que l'implantation des communautés dans les paroisses alsaciennes se passe sans problème. Dans son article, elle souligne une contradiction : tantôt il est reproché aux membres du Chemin d'être trop discret dans la paroisse, de faire "bande à part" en quelque sorte, tantôt il leur est reproché d'être trop impliqués, de "noyauter" la paroisse.
Ce qui est souvent reproché au Chemin c'est que les communautés célèbrent en petits groupes le samedi soir. Or, cette pratique est reconnue comme légitime et licite dans le Statut définitif du Chemin. Les eucharisties du Chemin néocatéchuménal sont désormais considérées comme faisant partie des offices de la paroisse, donc, sont accessibles à tous les paroissiens.
La reconnaissance de leur Statut et du Directoire catéchétique par le pape leur apporte une garantie du point de vue doctrinal et un cadre général qui doit éviter certaines dérives de fonctionnement.
Notes et références
- Lettre 'Ogniqualvolta' de sa sainteté Jean-Paul II à Mgr Paul Josef Cordes, 30 août 1990
- http://www.camminoneocatecumenale.it/new/default.asp?lang=fr&page=statuto08
- Entretien de Kiko Arguello avec Luc Baresta paru dans "France Catholique" Source ;
- http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/laity/documents/rc_pc_laity_doc_20020701_cammino-neocatecumenale_fr.html
- Intervention du père Mario Pezzi à la remise du Statut, 28 juin 2002 Source :
- Lettre 'Ogniqualvolta' de sa sainteté Jean-Paul II à Mgr Paul Josef Cordes, 30 août 1990 Source :
- Décret du Conseil Pontifical pour les laïcs : "Approbation ad experimentum des statuts du Chemin néocatéchuménal", 29 juin 2002
- "Statut du Chemin néocatéchuménal", 29 juin 2002
- Discours du pape Jean-Paul II aux membres du Chemin néocatéchuménal, 24 janvier 1997 Source : d'après
- Discours du cardinal président James Francis Stafford, Porto San Giorgio, 30 juin 2002 Source : d'après
- Approbation définitive du Statut du Chemin néocatéchuménal, 13 juin 2008
- Statut du Chemin néocatéchuménal, 13 juin 2008
- Discours du pape Benoît XVI aux membres du Chemin néocatéchuménal, 17 janvier 2111
- http://www.camminoneocatecumenale.it/new/evento.asp?lang=fr&id=131 Décret d'approbation du Directoire catéchétique], 26 décembre 2010
- Statut du Chemin néocatéchuménal, article n° 35, §3, 11 mai 2008 Source :
- Claire Lesegretain, "Une initiation chrétienne à une foi adulte", lacroix.com, 1-03-2011 Source :
- Thierry Bizot, "Jardin d'enfants", Réveil matin le blog d'un catholique anonyme, 28-02-2009 où il écrit tout le bien qu'il pense de ce mouvement qui lui a permis de redécouvrir la foi et dans lequel il n'a pas voulu continuer Source :
- Claire Lesegretain, "Néocatéchuménat : un parcours d'une vingtaine d'année", lacroix.com, 1-03-2011 Source :
- Discours du pape Jean-Paul II à la communauté du séminaire "Redemptoris Mater", 18 mars 2004 Source :
- "le Chemin néocatéchuménal en mission à travers le monde", zenit.org, 18 janvier 2011 Source :
- "Le Séminaire Redemptoris Mater: dix ans de présence à Namur", 28 mai 2010 Source :
- http://www.vicariatusurbis.org/Persona.asp?IDPERS=771 Source :
- http://www.vicariatusurbis.org/Persona.asp?IDPERS=302 Source :
- Biographie du recteur sur le site du Collège International Redemptoris Mater de Strasbourg Source :
- Un séminaire qui accueille des nouvelles communautés - Eglise catholique du Var, 10 mai 2008 Source :
- http://www.trinitabrescia.it/presbiteri_web/Presbiteri/donleonedonini.html Photo :
- http://www.diocese-avignon.fr/spip/Deces-du-Pere-Paolo-Pressaco Source :
- http://php.alghero-bosa.chiesacattolica.it/modules.php?modulo=mackey_html&title=Sacerdoti&mid=16 Source :
- Claire Lesegretain, "En France, le néocatéchuménat cherche à améliorer son image", lacroix.com, 1-03-2011 Source :
- http://www.camminoneocatecumenale.it/new/papa.asp?id=70&a=53 Source :
- http://www.camminoneocatecumenale.it/new/papa.asp?id=76&a=53 Source :
- http://www.camminoneocatecumenale.it/new/papa.asp?id=78&a=53 Source :
- http://www.camminoneocatecumenale.it/new/papa.asp?id=87&a=53 Source :
- Discours du pape Benoît XVI aux membres du Chemin néocatéchuménal, 12 janvier 2006 Texte intégral de l'audience :
- Discours du pape Benoît XVI aux membres du Chemin néocatéchuménal, 17 janvier 2011 Source :
- zenit.org, 18 janvier 2011 Source :
- A.M. Leonard, "Echos de Sydney" Lire :
- la critique de Mgr Luis Alberto Luna Tobar, archevêque de Cuenca (Équateur) cf:
- https://www.zenit.org/article-11899?l=french Source :
- Retour sur la polémique concernant la liturgie eucharistique dans le Chemin néocatéchuménal Voir
- "Le Chemin néocatéchuménal réagit à la lettre du Saint-Siège", zenit.org,11 janvier 2006 Voir
- Mgr Leonard, "Le Chemin néocatéchuménal rappelé à l'ordre ?",24 janvier 2006 Lire :
- http://www.camminoneocatecumenale.it/fr/statuti1.asp Source :
- "Comment se déroule la communion dans le néocatéchuménat ?" pour comprendre le sens qu'en donne le Chemin voir
- bibliographie d'E. Zoffoli sur Wikipédia Source :
- Source : P.C.L., « Le Chemin néo-catéchuménal, une hérésie encouragée par Rome », Courrier de Rome, Année XXIII, n°121 (311), février 1991
- Gordon Urquhart, L'armada du pape, éditions Golias, 1999
- Source : Gordon Urquhart, L’Armada du pape, éd. Golias, octobre 1999, p.12
- "Le néocatéchuménat est-il hérétique ?" Pour aller plus loin lire
- http://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/les-huit-grandes-familles-de-l-eglise_472723.html Source :
- Christian Terras, "Bruxelles : L'installation d'un nouveau séminaire du Chemin néocatéchuménal ou les nouveaux prêtres de Mgr Leonard", golias-editions.fr, 27 mai 2010 Source :
- "L'ouverture à la vie et la régulation des naissances : l'enseignement du néocatéchuménat et de l’Église" Voir :
- http://www.theopratic.org/Note-sur-le-Neo-catechumenat Source :
- Céline Hoyeau, "La présence du Chemin néocatéchuménal divise l'Eglise du Japon", La Croix, 17 janvier 2011 Source :
- Bulletin Église D'Asie, n° 548, 22-03-2011 "Considérés individuellement, les prêtres du Chemin, qui sont d’origine italienne, espagnole, latino-américaine ou autre, sont de bons prêtres et ne posent pas de difficulté. Ce qui pose problème, c’est le mode de fonctionnement du Chemin et la division que son action a créée dans les communautés paroissiales." in
- Bulletin Eglise D'Asie, n° 548, 22-03-2011 "La communauté néo-catéchuménale laisse apparaître dans toutes ses activités, quelles qu’elles soient, des caractéristiques communes, qui engendrent partout les mêmes effets pervers. Elle utilise la paroisse pour constituer un groupe qui se singularise en réunissant ses membres pour prier et célébrer la messe d’une façon qui leur est propre. Ils se comportent exactement comme si le bâtiment d’église leur appartenait, ce qui choque les autres paroissiens, qui sont pourtant la majorité. En introduisant dans la liturgie une musique et des comportements directement importés de l’étranger, en l’occurrence un modèle espagnol, ils heurtent la sensibilité culturelle de bon nombre de fidèles. Entre eux et les fidèles qui ne souhaitent pas les suivre, un fossé se creuse" in
- "Le Chemin néocatéchuménal et la paroisse : les tensions internes" Lire :
- Source : "les mouvements d’Église et leur lieu théologique", 1998
- C. L., "En France le néocatéchuménat cherche à améliorer son image", La Croix.com, 1 mars 2011 Lire :
Voir aussi
Liens externes
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