Chemin neocatéchumènal

« Vierge de Chemin » - Icône de Kiko Argüello

Le Chemin néocatéchuménal est un mouvement de l'Église catholique créé à Madrid en 1964 par le peintre espagnol Kiko Argüello. En 2006, il est implanté dans 900 diocèses, particulièrement en Italie et en Espagne et a été approuvé par Jean-Paul II.

Ce mouvement a été créé en réponse au concile Vatican II et prône une réaction de l’Église face aux changements sociaux de la fin du XIX^e siècle et du XX^e siècle (en particulier la laïcité) et un retour aux enseignements des anciens chrétiens. Pendant les 30 dernières années, le mouvement a mis en place différents séminaires dans le monde entier et est actuellement l’un des mouvements connaissant la plus forte croissance de l’Église catholique romaine.

En 2007, les statuts du Chemin sont en voie d'être approuvés par le Pape. Ils avaient été classés ad experimentum pour cinq ans comme tous les nouveaux mouvements de l'Église.

Les statuts du Chemin ont finalement été approuvés de façon définitive le 13 juin 2008.

Le Chemin est avant tout une école de vie chrétienne catholique.

Histoire

En 1964, Francisco (Kiko) Argüello, un peintre né à León (Espagne), et Carmen Hernández, diplômée en chimie et formée dans l'Institut Misioneras de Cristo Jesús, se rencontrent parmi les habitants des bidonvilles de Palomeras Altas, à la périphérie de Madrid. Après trois ans, dans ce milieu composé essentiellement de pauvres, se forme une synthèse « kérygmatique, catéchético-liturgique ». Soutenue par la Parole de Dieu, la Liturgie et l'expérience communautaire, elle deviendra la base de ce que le Chemin néocatéchuménal portera dans le monde entier, dans la mouvance du Concile Vatican II. M^gr Morcillo archevêque de Madrid approuve cette expérience et la fait connaître aux paroisses de Madrid, puis de Rome. En 1974, l'expérience, après enquête et jugement, est approuvée par la congrégation pour le Culte Divin et recommandée comme « un exemple excellent de ce renouveau liturgique et catéchétique » voulu par le Concile. Elle lui donne le nom de Communautés néocatéchuménales. Celles-ci se multiplient dans les 5 continents.

Après 40 ans d'existence, cette réalité née dans un des faubourgs les plus pauvres de Madrid, s'étend aujourd'hui à plus de 120 pays, 9 000 paroisses, 1 000 diocèses, avec 42 000 communautés. La rénovation ainsi apparue dans les paroisses a produit de nombreux fruits de conversion personnelle, et d'élan missionnaire : de nombreux catéchistes et des familles entières prêtes à partir là où il est nécessaire d'évangéliser. Il apparaît qu'il est possible de vivre l'Évangile dans sa 'radicalité' (qui n'est pas 'radicalisme'), comme un don gratuit de Dieu. Un autre fruit important pour l'Église est une floraison de nombreuses vocations. Celle-ci a permis la naissance de séminaires missionnaires diocésains qui peuvent venir au secours de nombreux diocèses en difficulté. C'est pourquoi beaucoup d'évêques ont décidé d'ouvrir ces séminaires missionnaires dans leur diocèse (73 à ce jour, dont 61 érigés canoniquement) : Rome, Madrid, Varsovie, Medellin, Bangalore, Callao, Lima, Newark (New York), Takamasu (Japon), Perth(Australie), Vienne, Namur, Amsterdam et dans d'autres pays, et depuis peu, Namur, Amsterdam, et en France, Avignon…

Lettre du pape Jean Paul II

Le 30 août 1990, le pape Jean Paul II a écrit la Lettre « Ogniqualvolta » à M^gr Paul Josef Cordes futur cardinal :

« Je reconnais le Chemin Néocatéchuménal comme un itinéraire de formation catholique, valable pour la société et les temps actuels. Je désire donc que mes Frères dans l’Épiscopat valorisent et aident - ensemble avec leurs presbytères - cette œuvre pour la nouvelle évangélisation, pour qu'elle se réalise selon les lignes proposées par les initiateurs, dans l'esprit de service à l'ordinaire du lieu et de communion avec lui et dans le contexte de l'unité de l'Église particulière avec l'Église universelle. »

Les Statuts du Chemin Néocatéchuménal

Par un décret du 29 juin 2002, les Statuts du Chemin Néocatéchuménal ont été approuvés par le Conseil pontifical pour les laïcs. Ce décret conclut un processus de réflexion institutionnelle sur la réalité de la vie du Chemin, menée à terme avec l'encouragement et la bénédiction de Jean-Paul II.

C'est le pape Benoît XVI lui-même qui, par lettre du 5 avril 2006, assignait au Conseil pontifical pour les laïcs la mission de mener à terme le processus d'approbation juridique des Statuts du Chemin, lui donnant ainsi la compétence nécessaire par rapport aux autres Dicastères intéressés.

L'élaboration des Statuts du Chemin a donc été conclue dans une collaboration et un dialogue étroits entre le Conseil Pontifical pour les Laïcs et les responsables du Chemin. Le texte final est approuvé par ce Dicastère, qui exerce ainsi le mandat du Saint Père. Dans la lettre citée, le Pape exprimait, en outre, sa volonté que le Conseil Pontifical pour les Laïcs soit le Dicastère qui, parmi tous les organismes du Saint Siège, continue d'accompagner l'activité apostolique du Chemin Néocatéchuménal, une fois les Statuts approuvés, même s'il ne s'agit pas, en ce cas précis, d'une association internationale de fidèles.

Ce document a été approuvé ad experimentum pour une période de cinq ans, comme il est de coutume. Ce Statut n'est que l'expression synthétique d'une réalité déjà vivante dans l'Église. C'est pourquoi l'approbation de ce Statut de la part du Conseil Pontifical pour les Laïcs, qui œuvre au nom du Saint Père, représente avant tout la confirmation d'une pratique apostolique vivante et consolidée tout au long de ces années. Le 13 juin 2008 à Rome, au Siège du Conseil Pontifical, les statuts définitifs du Chemin Néocatéchuménal ont été remis par le Saint Siège. ^[1]

Le Chemin Néocatéchuménal dans le Monde

Le plus grand nombre de communautés dans le monde se trouve en Italie. D'autres pays en Europe comme l'Espagne, la Pologne, le Portugal, la Croatie, et Malte ont un grand nombre de communautés. La plus grande densité de communautés au monde pour population se trouve a Malte (avec 100 communautés sur une île-nation de 400 000 Maltais seulement). Guam est la seconde avec 35 communautés (la population Catholique de l'île est un peu plus de 115 000), suivie pas l'Andorre avec 20 communautés dans une nation de 70 000 personnes). Les Philippines comptent quant à elles plus que 700 communautés. En Australie, il y a environ 50 communautés. Les communautés d'Afrique connaissent un développement rapide dépassant les 800. Le Chemin est présent aussi au Moyen Orient. Le Liban a le plus grand nombre dans la région, avec environ 50 communautés. Le chemin se trouve aussi en Égypte, en Israël, en Palestine, en Jordanie, au Koweït et en Irak. En Asie, le Chemin Néocatéchuménal est présent en Inde, au Kazakhstan, au Japon, en Chine, à Hong Kong, au Sri Lanka, au Pakistan, en Indonésie, en Malaisie, à Singapour, au Timor Oriental et en Corée du Sud. En Amérique du Sud le chemin est très populaire et compte beaucoup de communautés, il en est autrement en Amérique du Nord où la sécularisation est plus forte. Les communautés aux États-Unis sont souvent composées de gens d'origine sud américaine. Au Canada, il y a une trentaine de communautés réparties en Colombie-Britannique, Ontario et au Québec. Aujourd'hui, il y a plus de 40 000 communautés dans le monde.

Le Pape remercie le Chemin Néocatéchuménal pour les vocations qu'il suscite

En 18 mars 2004, L’évangélisation de tout le diocèse de Rome représente une priorité pastorale, a déclaré Jean-Paul II aux séminaristes et aux prêtres du séminaire diocésain « Redemptoris Mater ». Jean-Paul II a reçu le séminaire au Vatican à l’occasion du 16^e anniversaire de son érection dans le diocèse. C’est une initiative du Chemin Néocatéchuménal pour favoriser les vocations sacerdotales nées dans les 450 communautés de Rome et plus de 90 paroisses. Depuis sa fondation, 196 prêtres sortant de ce séminaire ont été ordonnés à Rome et environ mille dans les 50 autres collèges « Redemptoris Mater » des cinq continents. Ils ont aujourd’hui 1500 étudiants.

« Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute la Création » : Jean-Paul II a accueilli ce matin les représentants du séminaire par ces paroles du Christ ressuscité. Le pape disait rendre grâce à Dieu pour « les bons fruits portés ces dernières années par le séminaire », et il remerciait tout particulièrement le Chemin Néocatéchuménal au sein duquel ces vocations « sont nées et ont grandi ». « Ma gratitude va enfin aux fondateurs du mouvement, auxquels on doit l’excellente initiative de créer ce séminaire et qui s’efforcent de favoriser la naissance de vocations sacerdotales et religieuses au sein du Chemin », ajoutait le pape.

Il constatait avec satisfaction : « Un grand nombre de prêtres zélés est sorti de cette institution au cours de ces 16 années, en partie justement attribués au service du diocèse de Rome mais aussi à la Mission dans de nombreuses parties du monde, comme prêtres Fidei Donum ». Il y voit une « expérience neuve et très significative » dans le cadre de la « nouvelle évangélisation ». Il leur recommandait aussi de se préparer à vivre de « façon sereine et profitable » et « sans réserve » leur appartenance au « presbyterium diocésain », en évitant une « fausse alternative » entre « service pastoral diocésain » et « mission universelle » à laquelle prépare particulièrement bien le Chemin Néocatéchuménal.

« En vous confiant avec une obéissance confiante et cordiale » aux décisions de l’évêque, soulignait Jean-Paul II, « vous trouverez votre paix et votre sérénité intérieure ».

200 familles envoyées en mission par le Pape

12 janvier 2006, le pape Benoît XVI a reçu en la salle Paul VI du Vatican 200 familles missionnaires du Chemin néo-catéchuménal, partant en mission surtout en Amérique latine. Les Familles missionnaires du mouvement sont nées en 1986. Participaient à cette audience 5 cardinaux et 30 évêques, ainsi que 1 100 prêtres missionnaires, formés dans 70 séminaires « Redemptoris Mater », quelque 2 000 séminaristes et leurs recteurs, ainsi que 700 catéchistes itinérants dans le monde entier, et des représentants des communautés du mouvement de Rome : en tout quelque 10 000 personnes. Le pape Benoît XVI situait d’emblée leur mission « dans le cadre de la nouvelle évangélisation ». Il a expliqué que le Chemin Néocatéchuménal a souhaité que les 200 familles s’apprêtant à partir soient envoyées en mission par le pape lui-même « parce que (son) action apostolique entend se placer au cœur de l’Église, en totale harmonie avec ses directives et en communion avec les Églises particulières dans lesquelles vous irez œuvrer, en valorisant pleinement la richesse des charismes que le Seigneur a suscités à travers les initiateurs du Chemin ».

« Chères familles, se réjouissait le pape, vous témoignez par votre histoire que le Seigneur n'abandonne jamais ceux qui se confient à lui. Continuez donc à diffuser l'Évangile de la vie (…). Montrez que le Christ est le roc solide sur lequel bâtir sa vie, et que la confiance en lui n'est jamais vaine ».

« Votre longue expérience confirme bien que le caractère central du mystère du Christ célébré dans les rites liturgiques constitue une voie privilégiée et indispensable pour construire des communautés chrétiennes vivantes et persévérantes, a déclaré le pape.

« Grâce à l’adhésion fidèle à toute directive de l’Église, vous rendrez encore plus efficace votre apostolat en harmonie et pleine communion avec le pape et les pasteurs de chaque diocèse », a ajouté Benoît XVI.

Rencontre de Jeunes du Chemin Néocatéchuménal à Loreto

Le 3 septembre 2007, à l'invitation du pape Benoît XVI, 100 000 jeunes des communautés néocatéchuménales d'Europe se sont rendus à Loreto pour une rencontre, suivie d'un appel vocationnel.

2 000 jeunes hommes se sont dits disponibles pour entrer au séminaire et 1 200 jeunes filles pour embrasser la vie religieuse.

À cette réunion présidée par monseigneur Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, participaient de nombreux évêques.

Critiques et controverses

Le Chemin néo-catéchuménal a parfois fait l'objet de critiques depuis 40 ans notamment de la part d'évêques ^[2]. Les inquiétudes portent sur des points de doctrine, de liturgie et d'organisation.

Le Chemin néo-catéchuménal a déjà été accusé d'avoir une approche jugée trop européenne et de négliger les réalités ecclésiales locales, notamment en Amérique du Sud^[2] et au Japon^[3].

En décembre 2005, le pape Benoît XVI s'est penché sur la liturgie et les catéchèses enseignées par le Chemin néo-catéchuménal. Le préfet de la Congrégation pour le culte divin, M^gr Francis Arinze, leur a demandé par lettre d'abandonner certaines innovations jugées non conformes aux règles liturgiques de l'Église, notamment la communion assis, l'autel au centre et l'échange de la paix après les prières universelles. Il leur était aussi demandé d'assister une fois par mois à la messe du dimanche et non plus systématiquement le samedi^[4]. Depuis le Saint-Siège a accordé au Chemin de continuer les offices liturgiques de la même façon, en ajoutant quelque modifications (ex. être debout pour recevoir la communion). ^[5].

L'apparent caractère autoritaire du Chemin néo-catéchuménal et le supposé embrigadement de ses membres a été une source de critiques. En mai 2007, le journal La Croix le qualifiait de mouvement « aux allures martiales et conquérantes »^[6]. La création d'une communauté dans une paroisse est quelque fois source de fracture et de division, les membres de la communauté se séparant des autres fidèles qui se sentent exclus. Cependant, la raison de la formation de petites communautés est très bien expliquée dans les statuts, de plus, les eucharisties du Chemin néo-catéchuménal le samedi soir sont maintenant considérés comme faisant partie des offices de la paroisse, donc, sont accessibles à tous les paroissiens (voir statuts). L'admiration de certains membres pour Kiko et Carmen est aussi critiquée par quelques-uns comme étant un culte de la personnalité.

Autres points négatifs qui sont parfois évoqués: -la direction spirituelle trop autoritaire et invasive. -la prédominance du sentiment sur le raisonnement. -le sentiment qu'ont les membres du Chemin d'etre superieurs a tous les autres Chrétiens. -la vie en vase clos. Les membres du Chemin n'ont souvent plus beaucoup d'amis a l'exterieur, et tendent a se marier exclusivement entre eux. -le refus de la critique.

La reconnaissance de ses Statuts par le Pape lui apporte toutefois une garantie incontestable.

Notes et références

Voir aussi

Lien externe

• Site officiel