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Charles Manson
Charles Manson (photo d'identité judiciaire)Information Nom de naissance : Charles Milles Manson Naissance : 12 novembre 1934
Cincinnati, Ohio, (États-Unis)Condamnation : 25 janvier 1971 Sentence : Prison à perpétuité Meurtres Nombre de victimes : 9 à 35 Période : 9 août 1969 – 5 septembre 1975 Pays : États-Unis État(s) : Californie Charles Milles Manson, né le 12 novembre 1934 à Cincinnati, en Ohio, aux États-Unis, est un criminel américain. Leader d'une communauté appelée « la famille » en pleine période hippie à la fin des années 1960, il s'est rendu célèbre par une série d'assassinats dans la région de Los Angeles en 1969.
Il a été reconnu coupable, en 1971, du meurtre très médiatisé de l'actrice américaine Sharon Tate, épouse du réalisateur Roman Polanski alors enceinte, et de trois de ses amis. Il n'a pas commis lui-même les crimes, mais il en a été le commanditaire[1].
Sommaire
Biographie
Une enfance chaotique
Charles Manson est né en 1934 de Kathleen Maddox et d'un certain colonel Scott. En 1939, alors que Charles Manson a cinq ans, sa mère est envoyée en prison cinq ans pour vol à main armée[1]. L'enfant est alors placé chez son oncle et sa tante. Quand sa mère revient, son alcoolisme lui interdit d'avoir la garde de son enfant. Charles Manson est placé dans une école spéciale dans l'Indiana.
À l'âge de 14 ans, il vole dans une épicerie[1]. Il alternera alors les peines d'internement en « maison de redressement » et les périodes de liberté. À 16 ans, des médecins le jugent « agressivement antisocial »[2]. À 18 ans, un psychiatre de la prison diagnostique un traumatisme psychique et « une grande sensibilité qui n'est pas parvenue à recevoir de l'amour et de l'affection »[2]. Il se marie en 1957 et a un enfant. Mais sa femme le quitte lors de son incarcération suivante. En 1958, il tente de devenir proxénète et est incarcéré pour un chèque en bois.
Selon certaines sources, Manson manifeste au début des années 1960 un bref intérêt pour la Scientologie[2], puis au milieu des années 1960 il développe une fascination pour les Beatles. Par la suite, il signera l'un de ces meurtres par Helter Skelter . Quand il est relâché de sa dernière peine, en 1967, il demande à rester en prison, qui est toute sa vie, mais sa demande est rejetée. Toutefois, une fois dehors, Charles Manson découvre une société transformée. Il va vivre sur la côte ouest et se fond dans les milieux hippie où il mène la vie de musicien routard.
La « famille » dans le mouvement hippie
C'est à l'âge de 32 ans qu'il fonde une communauté hippie[2], dont il devient le leader charismatique, une réincarnation du Christ[3]. Le groupe, qui finit par s'appeler « la famille », s'établit dans divers ranchs abandonnés de Death Valley, une région aride située à la frontière de la Californie et du Nevada. Ils y vivent de vols et de trafic de drogue[4]. Les membres du groupe prennent des drogues, comme le veut le mouvement hippie de l'époque. De nombreux bébés naissent également.
En associant des extraits de la Bible avec des textes de l'album blanc des Beatles, il conçoit une étrange prophétie selon laquelle les Noirs allaient bientôt dominer les Blancs et se tourneraient vers lui pour diriger leur nouvelle nation. Afin de précipiter cette prophétie, il demande en août 1969 à quelques-uns des membres de sa communauté d'aller commettre des assassinats dans les beaux quartiers de Los Angeles, meurtres dont il voulait ensuite faire accuser les Noirs[2].
Helter Skelter et l'album blanc
The Beatles (communément appelé Double Blanc ou White Album en anglais) est un album des Beatles sorti en novembre 1968 dont Charles Manson fera une interprétation toute particulière, utilisant le sens prétendu des textes pour provoquer puis justifier les meurtres de l'été 1969.
La chanson Helter Skelter désigne une attraction de fête foraine qui consiste en un toboggan en spirale. Manson utilise les mots « helter skelter » dans le sens de « désordonné » et « confusion »[5],[6]. Il donnera ce nom à sa vision d'une guerre apocalyptique entre les Noirs et les Blancs, qui doit commencer en 1969[7] et dont lui et sa communauté devraient être, au final, bénéficiaires puisque les Noirs, après leur victoire, incapables de contrôler le monde, se tourneront vers lui pour bénéficier de ses conseils. Dans l'attente de cette apothéose, la « famille » doit se cacher dans un abri dans le désert de la Vallée de la Mort[8],[9],[10].
Dans Piggies (« Cochons »), une chanson de l'album écrite par George Harrison, métaphore dans laquelle les piggies sont les membres (blancs) de l'Establishment, il est dit ; « Ce dont ils ont besoin, c'est d'une sacrée bonne raclée » (« What they need's a damn good whacking. »), une phrase que Manson appréciait particulièrement[11]. Le procureur, Vincent Bugliosi fera un parallèle avec ce passage ; « Vous pouvez les voir sortir dîner, avec leurs femmes cochon, attrapant fourchettes et couteaux, pour manger leur bacon » (« You can see them out for dinner / With their piggy wives / Clutching forks and knives / To eat their bacon »), et le fait que Leno LaBianca fut retrouvé avec un couteau dans la gorge et une fourchette plantée dans l'abdomen.
Dans I Will, une autre des chansons de l'album blanc, Manson interprète un couplet qui dit « Et quand finalement je te trouverai, ta chanson remplira les airs. Chante-la fort que je puisse t'entendre et qu'il soit facile de te rejoindre » (« And when at last I find you / Your song will fill the air / Sing it loud so I can hear you / Make it easy to be near you ») comme une indication qui lui est donnée d'écrire une chanson (il avait un album en projet) pour qu'on puisse le retrouver dans son abri dans le désert[12].
Les assassinats et le procès
Le 9 août 1969, Charles « Tex » Watson, Patricia Krenwinkel et Susan Atkins, membres de la « famille », pénètrent dans la maison de Sharon Tate, femme de Roman Polanski, alors enceinte de 8 mois, et la tuent, ainsi que quatre autres personnes (Abigail Folger, Jay Sebring, Wojciech Frykowski et Steven Parent, un ami du gardien). L'une des adeptes, Linda Kasabian, qui faisait le guet, obtient plus tard une immunité juridique pour avoir témoigné contre le groupe.
Le lendemain, Watson, Atkins et Van Houten assassinent Leno et Rosemary LaBianca, un riche couple de Los Angeles. Les membres de la « famille » sont également responsables du meurtre de Gary Hinman, professeur de musique à Topanga Canyon. Ils sont suspectés d'avoir commis bien d'autres meurtres, notamment celui de Donald Shea.
Le procès de la « famille Manson » sera le plus long et le plus coûteux de l'histoire judiciaire des États-Unis.
Charles Manson n'était pas présent sur les lieux des meurtres, mais il est déclaré coupable le 25 janvier 1971 pour avoir dirigé les assassins et condamné le 29 mars à la peine de mort. Cette sentence est commuée en une peine de prison à vie après l'annulation par la Cour Suprême des peines capitales jugées avant 1972.
Dès le premier jour de son procès, il arbore un « X » incisé sur le front avec un couteau[13]. Plus tard, ses disciples en liberté, en signe de loyauté, marqueront également leur front avec un « X »[3]. Le « X » de Manson deviendra une croix gammée des années plus tard, sa première apparition publique avec la croix gammée sera l'interview qu'il donne au journaliste Tom Snyder pour l'émission Tomorrow de la NBC, le 13 juin 1981.
Depuis 1975
Le 5 septembre 1975, un autre membre de la « famille », Lynette « Squeaky » Fromme, tente, sans succès, d'assassiner Gerald Ford, le président des États-Unis.
Le 23 mai 2007, la onzième demande depuis 1978 de liberté conditionnelle de Charles Manson est rejetée par l'administration pénitentiaire de Californie (il est actuellement détenu à la Prison d'État de Corcoran). Charles Manson n'est plus admissible à une nouvelle audience avant 2012.
En novembre 2009, Matthew Roberts, un DJ californien de 41 ans, a annoncé qu'il avait découvert à 29 ans que son père biologique était Charles Manson[14],[15]. Enfant adopté, Matthew avait d'abord retrouvé sa mère biologique, qui lui avait expliqué avoir appartenu brièvement à la secte de Manson et être tombée enceinte après qu'il l'eut violée en 1967. Elle était ensuite retournée dans sa famille, puis avait donné à l'adoption l'enfant après sa naissance, en mars 1968. Matthew Roberts a publié plusieurs documents, dont des éléments de correspondance avec Manson dans lesquels il aurait confirmé avoir connu la mère en 1967 et déclare qu'il pourrait être le père. Il y eut en effet de nombreuses naissances au sein de la communauté de Manson, dont plusieurs bébés nés de viols[réf. nécessaire]. Charles Manson eut un enfant, Michael Valentine Manson, avec l'une des adeptes, Mary Brunner[16].
Charles Manson dans la culture populaire
- C'est de son nom, associé au prénom de l'actrice Marilyn Monroe, que s'est inspiré le chanteur de shock rock Brian Hugh Warner, pour composer son nom de scène : Marilyn Manson.
- The Downward Spiral, deuxième album studio de Nine Inch Nails, fut enregistré dans la maison où Sharon Tate a été assassinée. Les titres Piggy et March of the Pigs font d'ailleurs écho aux inscriptions sanglantes laissées par la « famille ».
- Portrait of an American Family, premier album studio de Marilyn Manson, fut également enregistré en 1993 avec Trent Reznor dans la maison où Sharon Tate a été assassinée.
- Bloodbath in Paradise, chanson d'Ozzy Osbourne présente sur No Rest for the Wicked, traite des meurtres commis par la « famille ».
- Un groupe de rap de Memphis, Tennessee, s'appelle Manson Family et ont sorti un album nommé Heltah Skeltah
- Charles Manson avait au départ essayé de percer dans le milieu de la musique (en pleine vague du rock californien), et avait été aidé en cela par son colocataire Dennis Wilson, frère de Brian Wilson et batteur des Beach Boys (au 14400 Sunset Drive à Beverly Hills) ; les Beach Boys enregistrèrent donc la chanson de Manson Cease to Exist (renommée Never Learn Not to Love (en)), sortie comme face B en 1968 puis incluse au vingtième album du groupe, 20/20 (1969). Manson avait dit à Wilson qu'il pouvait modifier la musique (ce qu'il ne fit pas) mais en aucun cas les paroles, ce qu'il fit ; Manson débarqua donc fou de rage dans le studio le jour où il entendit la chanson, menaça Dennis Wilson de mort, et après une violente bagarre Wilson mit son adversaire hors de combat. Moins d'un an plus tard, Manson devenait un des criminels les plus célèbres de l'histoire américaine, ce qui n'arrangea pas l'alcoolisme déjà sévère du batteur des Beach Boys.
- Chucky, poupée fictive d'une série de films d'horreur, est possédée par le tueur en série Charles Lee Ray, lequel doit son nom à trois célèbres criminels américains : Charles Manson, Henry Lee Lucas et James Earl Ray
- Dans Joyeux Noël Charlie Manson !, seizième épisode (Saison 2) de la série South Park, Stan, Kyle, Kenny et Cartman font la connaissance d'un dénommé Charles Manson, autrefois tueur en série. Dans cet épisode il a une croix gammée tatouée sur le front, comme celle qu'il avait à son procès, et son uniforme porte le numéro 06660 (le nombre de la Bête).
- Sur The Spaghetti Incident ?, album du groupe Guns N' Roses, figure un morceau caché, Look at Your Game, Girl (en), écrit par Charles Manson. Aussi, le chanteur Axl Rose portera fréquemment le T-Shirt Charlie Don't Surf à l'effigie de Charles Manson sur scène, pendant la tournée des albums Use Your Illusion I et II.
- Live Freaky! Die Freaky!, long métrage d'animation réalisé par John Roecker en 2006, s'inspire de l'histoire de Charles Manson.
- Sur l'album On The Beach de Neil Young, le morceau Revolution Blues raconte la cavale de Charles Manson.
- Sur l'album mi-live mi-studio Rattle and Hum de U2, Bono annonce, pour présenter la reprise de Helter Skelter : « This is a song that Charles Manson stole from the Beatles, we're stealing it back » (« Ceci est une chanson que Charles Manson a volé aux Beatles, et nous la lui reprenons »).
- Les deux anciens membre du groupe de rap Niggaz Wit Attitudes, Ice Cube et Dr Dre, citent Charles Manson dans leur chanson Natural Born Killaz : « So fuck Charlie Manson /I'll snatch him out of his truck/Hit 'em with a brick /And I'm dancin » (« Alors emmerde Charlie Manson /Je le bastonne à l'extérieur de son camion /Je le frappe avec une brique /Et je danse »)
- L'acronyme ATWA (Air, trees, water, animals et All the way alive), censé résumer une partie de la philosophie de Manson, fait l'objet d'une chanson de System of a Down, ainsi que « X ».
- Le rappeur américain Necro a écrit et composé un album sorti en 2004 rendant intégralement hommage à Charles Manson : The Pre-fix for Death. La chanson Creepy Crawl, présente sur son dernier album, raconte d'un point de vue subjectif les atrocités commises par la « famille Manson » dans la maison de Sharon Tate.
- Parole de Charles Manson dans la chanson Teenage Suicide - do it! par In/Humanity
- Charles Manson est cité pour illustrer un paroxysme de folie dans la chanson You Can't Bring Me Down du groupe de thrash metal Suicidal Tendencies
- Dans la chanson Glad to See You Go des Ramones, on entend à la fin du couplet ; « And in a moment of passion get the glory like Charles Manson ».
- La chanson Poem about an old prison Man, piste 1 sur l'album Organic Hallucinosis du groupe polonais Decapitated parle de la philosophie de Charles Manson (« Air, trees, water, animals » et « All the way alive »), il en aurait supposément écrit les paroles.
- Le début de la chanson A Murmur in Decrepit Wits sur l'album Strychnine.213 du groupe belge Aborted comporte un extrait d'une entrevue avec Charles Manson, lorsqu'il était admissible pour une libération.
- Les personnages de la série policière Esprits criminels évoquent souvent l'exemple de Charles Manson comme l'un des plus importants tueurs en série des États-Unis, et l'un des plus connus parmi la population.
- La chanson Sadie de l'album Crimson d'Alkaline Trio se réfère a Charles Manson.
- Le fils de Charles Manson, Matthew Roberts a annoncé le 28 octobre 2011 sa signature avec le label français Deadlight Entertainment (Undercover Slut, Los Disidentes Del Sucio Motel) pour la sortie de l'album "Honey" de son groupe New Rising Son
Films
Cinéma :
- Manson Family Movies, John Aes-Nihil (1984)
- Live Freaky! Die Freaky!, John Roecker, film d'animation (2006)
- The Manson Girls, Matthew Bright (2008)
- The Manson Family, un film de Jim Van Bebber, 2003, film d'horreur interdit aux moins de 16 ans.
Téléfilms :
Documentaires :
- The Manson Massacre, Kentucky Jones (1972)
- Manson, Robert Hendrickson et Laurence Merrick (1973)
- The Book of Manson, Raymond Pettibon (1989)
- Charles Manson Superstar, Nikolas Schreck (Music Video Distribu, DVD réalisé en 2002)
- Démoniaques (Most Evil), documentaire (2008), Saison 3, épisode 1, Discovery Channel
Série Télé :
- South Park : Saison 2, épisode 16 : Joyeux Noël Charlie Manson ! (1998)
Musique
- Charles Manson a fait un album intitulé Lie: The Love and Terror Cult (en), sorti initialement en 1970 et ré-édité en CD par ESP-Disk en 2006.
Notes et références
- (en) Faculty of University of Missouri Kansas City - École de droit -Projet sur les procès, « The Charles Manson Trial: A Chronology » sur law.umkc.edu. Consulté le 8 octobre 2010
- (en) Faculty of University of Missouri Kansas City - École de droit -Projet sur les procès, « The defendants » sur law.umkc.edu. Consulté le 8 octobre 2010
- (en) B.A. Robinson et Ontario Consultants on Religious Tolerance, « The Family; Charles Manson » sur religioustolerance.org. Consulté le 8 octobre 2010
- Countercultural communes: a sociological perspective, Gilbert Zicklin, Greenwood Press, 1983
- (en) Helter Skelter - Citations des Beatles et de Charles Manson sur Helter Skelter
- « Comprenez-vous ce que disent les Beatles ? Cherchez bien, car ils disent les choses telles qu'elles sont. Ils savent ce qui se passent dans les villes et que les Noirs se préparent. C'est Helter Skelter » Paul Watkins, Chapitre 12. Manson dit :
- Bugliosi Vincent et Curt Gentry, Helter Skelter -- The True Story of the Manson Murders, W.W. Norton & Company, 1994. Pages 311-12
- Paul Watkins et Soledad Guillermo My Life with Charles Manson, chapitre 12.
- Watson, Ch. 12
- Vincent Bugliosi 1994, 244-5.
- (en) Revolution/Revelation
- Bugliosi 1994, p. 240.
- (en) The Case of Serial Killer Charles Manson - Manson le 6 août 1970, FoxNews
- (en) I traced my dad... and discovered he is Charles Manson, Pete Samson, 23 novembre 2009, The Sun
- Un Américain apprend que Charles Manson est son père, Clément Ghys, 24 novembre 2009, Libération.fr
- The Manson women: a "family" portrait par Clara G. Livsey, Richard Marek Publishers, 1980
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) Charles Manson and the Family - CharlieManson.Com
- (en) Charles Manson Avant et Après
- (fr) [vidéo] Portrait de Charles Manson en vidéos sur ina.fr
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