- Charles Léon Joseph Bazoche
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Charles Léon Joseph Bazoche Naissance 21 octobre 1784
NancyDécès 22 juin 1853 (à 68 ans)
BrestOrigine France Années de service 1801 - 1849 Distinctions Commandeur de laLégion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Chevalier de l' Ordre de Saint-FerdinandFamille Gendre du contre-amiral Julien Marie Cosmao-Kerjulien modifier Charles Léon Joseph Bazoche est un officier de marine et gouverneur de La Réunion français né le 21 octobre 1784 à Nancy et décédé le 22 juin 1853 à Brest.
Fils de Claude Bazoche (1742 - 1805), ancien officier de l'armée de terre, et de Marie Ferry (1757 - 1803), Charles Bazoche fait, à Nancy, entre 1797 et 1800, quelques études de mathématiques et de dessin. Puis, attiré par la marine, il s'embarque à Toulon, en 1801, en qualité de novice.
Ainsi commence sa carrière militaire qui va l'entraîner dans les campagnes napoléoniennes où il s'illustre notamment à Trafalgar avec le navire Bucentaure, puis dans les batailles pour la conquête de l'Algérie en 1830 et les affrontements avec l'Angleterre. Il participe ensuite à l'expédition du Mexique (1838) au retour de laquelle il doit répondre devant le Conseil de guerre de la perte de sa frégate l'Herminie, naufragée au large des Bermudes. Il est acquitté.
Nommé Gouverneur de l'Ile Bourbon et dépendances en 1841 et promu contre-amiral en 1842, il se heurte au Conseil Colonial de l'île sur la question de l'abolition de l'esclavage qui est proclamée finalement en 1848.
De retour à Brest en octobre 1846, Bazoche est mis à la retraite trois ans plus tard. Commandeur de la Légion d'honneur, Chevalier de Saint-Louis et Chevalier de l'Ordre (espagnol) de Saint-Ferdinand, il totalise alors plus de 48 ans et demi de services dont près de 23 ans en mer. Il meurt à Brest le 22 juin 1853 où il est enterré au cimetière Saint-Martin, dans la même tombe que son beau-père le contre amiral Julien Marie Cosmao-Kerjulien.
Sommaire
Les batailles napoléoniennes
Après s'être distingué à Saint-Domingue, dans des opérations menées contre les noirs révoltés, il passe sur la frégate la Cornélie et croise en Méditerranée, à Alger, en Égypte et dans les îles grecques.
En 1804, il embarque sur le Bucentaure, navire amiral de l'escadre commandée par le vice-amiral Villeneuve qui le prend dans son état-major. Il participe ainsi à la campagne de l'escadre franco-espagnole en 1805, de Toulon à la Martinique, puis de retour en Europe aux batailles du cap Finisterre et de Trafalgar. Il est grièvement blessé à l'épaule et au genou à Trafalgar le 21 octobre 1805, mais il réussit à reprendre aux anglais le navire Bucentaure, qui fera finalement naufrage. Bazoche est alors affecté au vaisseau Héros, à Cadix et envoyé à Algésiras.
En 1808, les insurgés espagnols bombardent le port de Cadix et attaquent pendant deux jours le vaisseau avec des forces supérieures. Nommé enseigne de vaisseau par le vice-amiral Rosily au début de l'attaque, il est fait prisonnier par les Espagnols puis échangé et libéré par la suite. Il rejoint alors le port de Lorient.
Embarqué en 1808 sur le vaisseau le d'Hautpoul, comme officier de manœuvre, il fait campagne aux Antilles. Le 17 avril 1809, après un combat de plus de deux heures contre l'escadre anglaise de l'amiral Cochrane, il est fait prisonnier, sans avoir quitté son poste quoique blessé à la tête. Il est ensuite échangé en 1809 à La Martinique et embarque sur un brick américain à destination de Boston. Ayant coulé bas au large de Charleston, il est recueilli par un autre brick américain qui le conduit jusqu'à New York. En 1810, il rejoint Lorient, où il prend, de 1811 à 1814, le commandement de la corvette aviso la Vedette, avec laquelle il est envoyé en parlementaire en Angleterre, en 1812.
Promu lieutenant de vaisseau en 1812, puis capitaine de frégate à titre définitif en 1815, il est affecté au service du port de Brest. C'est à Brest qu'il épouse le 21 mai 1815 Zélie Cosmao Kerjulien, fille du contre amiral Julien Marie Cosmao-Kerjulien, à ce moment-là Préfet maritime de Brest.
Les batailles coloniales
En 1817, il reçoit le commandement de la frégate la Flore, et se rend à Cayenne où il contribue à la reprise de possession de la Guyane, puis à Cuba et dans les Antilles où, en 1818, il prend le service du port de la Martinique.
En 1821, sur le brick l'Euryale, il se rend à Terre-Neuve pour commander la station puis croise en Manche et sur les côtes de France et d'Espagne. Il s'empare d'un brick de commerce espagnol chargé de fusils et munitions.
En 1823, il prend le commandement de la frégate la Marie-Thérèse , avec laquelle il fait une longue campagne sur les côtes de l'Amérique du Sud, au Chili, au Pérou et au Brésil, sous les ordres du contre-amiral de Rosamel.
Rentré à Brest en 1828, il prend le commandement de la frégate la Belle Gabrielle avec laquelle il fait campagne aux Antilles et va stationner dans le Tage.
Appelé à commander le vaisseau le Duquesne, il participe, sous les ordres de l'amiral Duperré, à l'expédition contre Alger, en juin et juillet 1830 et prend part à l'attaque des forts. Il est chargé de rapporter en France des caisses provenant du trésor confisqué à Alger (quatre tonnes d'or et vingt-cinq tonnes d'argent), ainsi qu'une pièce de canon dite « la Consulaire »(douze tonnes - qu'il transporte ensuite à Brest [1]).
En 1834, il embarque comme commandant sur la frégate l'Herminie avec laquelle il accomplit diverses missions à Tanger, Tunis et Constantinople. Puis il part commander la station de la Havane et du golfe du Mexique.
L'expédition du Mexique
Au printemps 1838, sur l'Herminie, « il notifia au gouvernement mexicain que ses côtes étaient soumises à un blocus. Mais il avait si peu de navires à sa disposition que ce blocus ressemblait plutôt à une farce. À plusieurs reprises on lui envoya d'autres petites unités, mais sans résultats. La seule façon d'imposer une solution au Mexique était d'attaquer son port principal, Vera Cruz, ce que Bazoche n'osait faire, car ce port était puissamment fortifié. Et ses équipages s'usaient rapidement en mer et étaient décimés par la fièvre jaune. Désespéré, il demande son rappel. Au début de l'automne, il est remplacé. » [2] C'est dans ces conditions, après huit mois passés au large des côtes du Mexique, avec un équipage épuisé, lui-même étant atteint de la fièvre jaune, qu'il fait naufrage le 2 décembre 1838 à proximité des Bermudes.
Rentré en France, au début de 1839, il est traduit devant un Conseil de Guerre à Brest, pour répondre de la perte de l'Herminie. Bazoche n'ayant pas été considéré comme responsable du naufrage et de la perte du navire, il est acquitté "honorablement" et n'est pas pénalisé dans la suite de sa carrière.
Gouverneur de l'île Bourbon (île de la Réunion)
Le 16 octobre 1841, il est nommé Gouverneur de l'Ile Bourbon et dépendances et promu contre-amiral l'année suivante, il conserve cette fonction jusqu'en août 1846.
Charles Baudelaire a séjourné dans l'île à ce moment-là, du 19 septembre au 20 octobre 1841.
Au début de son gouvernement, il se heurte au Conseil Colonial de l'île, qu'il doit même dissoudre en février 1842, car le Conseil refuse toute évolution, en particulier concernant les mesures préparatoires à l'abolition de l'esclavage qui se trouvait alors au centre des débats (l'abolition de l'esclavage fut proclamée définitivement en 1848).
Ensuite, un calme relatif s'établit pour quelque temps dans les relations entre le Gouverneur et le Conseil Colonial. Toutefois, Bazoche doit avoir de nouveau recours à la dissolution en novembre 1845, après la démission des Conseillers. Par la suite, les membres du Conseil, élus après cette dissolution, acceptent un compromis et les relations s'améliorent au point que, à son départ de l'ile Bourbon, il est l'objet de marques d'estime de la part de ses administrés : les membres du Conseil Colonial font une souscription pour lui offrir une épée d'honneur en témoignage de reconnaissance.
Derniers affrontements contre l'Angleterre et retour en France
De sa propre initiative, il prend possession au nom de la France, en 1843, à la barbe des Britanniques, des îles de Saint-Paul et d'Amsterdam qui font partie de nos jours des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Il autorise à partir de 1843 "l'importation" de travailleurs chinois.
Au cours de son séjour dans l'île Bourbon, il prend sous sa protection Henry de Balzac, frère de l'écrivain Honoré de Balzac, si bien que, pour le remercier, ce dernier lui dédicace son roman "L'Interdiction"[3], ainsi qu'un exemplaire de ses œuvres complètes.
Il avait emmené avec lui comme aide de camp Paul Orcel, jeune officier de marine, frère de son gendre Henry Orcel. Pour le former, il lui confia le commandement du brick aviso Colibri, attaché à l'ile Bourbon. Malheureusement, le 27 février 1845, lors d'une tempête, au nord-ouest de Madagascar, le navire chavira, et le jeune officier fut emporté par une vague et disparut.
Après son retour, en octobre 1846, après une escale à l'Île Sainte-Hélène, Bazoche est affecté au port de Brest, jusqu'au 26 octobre 1849, où il est mis à la retraite. Il a 65 ans et totalise alors plus de 48 ans de service dont près de 23 ans en mer. Il était commandeur de la Légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis et chevalier de l'ordre (espagnol) de Saint-Ferdinand. Il meurt à Brest le 22 juin 1853 où il est enterré au cimetière Saint-Martin, dans la même tombe que son beau-père le contre-amiral Julien Marie Cosmao-Kerjulien.
Notes et références
- Ce canon, de son nom algérien "Baba Merzoug", fut nommé ainsi en référence au consul de France à Alger en 1682, le Père Le Vacher, qui, ayant échoué à faire cesser le bombardement de la ville par la flotte française commandée par Duquesne, fut attaché à la bouche de ce canon et son corps propulsé par le boulet en direction de l'escadre française mouillée au large. Le canon fut transformé en une colonne commémorative érigée en 1833 sur le quai de la Penfeld à Brest. La restitution de "Baba Merzoug" à l’Algérie devenue indépendante a toujours été refusée par la France.
- H. E. Jenkins : Histoire de la Marine française - Albin Michel 1977 (page 344)
- l'Interdiction DEDIE A MONSIEUR LE CONTRE-AMIRAL BAZOCHE, Gouverneur de l'Ile Bourbon, par l'auteur reconnaissant,
Lien externe
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