- Charles Collé
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Charles Collé est un chansonnier, dramaturge et goguettier français né à Paris le 14 avril 1709 et mort dans la même ville le 3 novembre 1783.
Biographie
Charles Collé était fils d'un substitut du procureur du roi au Châtelet de Paris et cousin du dramaturge Jean-François Regnard. Son père voulait le destiner aux études de droit, mais il s'en détourna pour s'adonner à la chanson, ce qui ne l'empêcha pas de mener, parallèlement, une carrière fructueuse dans les affaires.
Il se lia avec plusieurs célèbres chansonniers de son temps : Alexis Piron, Pierre Gallet et, par l'intermédiaire de ce dernier, Charles-François Panard, et commença par composer des vers amphigouriques. Puis il se lia avec Crébillon fils et devint en 1729 l'un des premiers membres de la Société du Caveau, si célèbre par sa gaieté.
Parallèlement, il fut d'abord attaché, pendant près de vingt ans, à un riche financier, M. de Meulan, receveur général de la généralité de Paris, puis au duc d'Orléans, grand amateur de chansons et de théâtre de société, qui le nomma son lecteur et son secrétaire. Cette charge lui valut des intérêts dans les fermes, ainsi que quelques gratifications qui arrondirent sa fortune.
Collé composa de nombreuses chansons, souvent égrillardes, dont il publiait les moins osées dans des recueils intitulés Chansons joyeuses, mises au jour par un âne onyme, onissime, avec un très grand succès. Melchior Grimm, dans sa Correspondance littéraire (février 1763), n'hésita pas à le comparer à Anacréon. Occasionnellement, il composait des chansons patriotiques dont la plus célèbre, La prise de Port-Mahon[1] (1756), lui valut une pension de 600 livres.
Dans un deuxième temps de sa carrière, il composa pour le théâtre du duc d'Orléans une foule de pièces et de parades fort gaies, qui le firent surnommer « le Corneille de la parade », et dont plusieurs furent recueillies dans le Théâtre des boulevards.
Dans un troisième temps, il donna des comédies plus ambitieuses quoique toujours légères, plus longues et plus travaillées, plus élégantes et plus vraies aussi, comme Le Galant Escroc ou La Vérité dans le vin. Il fut encouragé dans cette veine par sa femme, qu'il avait épousée sur le tard en 1757, et qui voulait qu'il devînt un véritable écrivain.
Enfin, Collé voulut sortir du cadre restreint des théâtres de société et fit recevoir une pièce à la Comédie-Française, Dupuis et Desronais, comédie larmoyante qui eut 17 représentations en 1763. Mais son second ouvrage dans ce genre, La Partie de chasse de Henri IV, quoique représentée chez son protecteur en 1762, fut interdit à Paris jusqu'à la mort de Louis XV en 1774[2]. Cette pièce, qui figure en tête de son Théâtre de société, remporta toutefois un grand succès après l'avènement de Louis XVI et demeure son œuvre la plus célèbre.
Dans cette comédie se trouve la chanson Vive Henri IV qui connut une très grande popularité durant plusieurs décennies.
La carrière de Collé souffrit du changement de ton qui s'effectua vers 1766 dans la société du duc d'Orléans à la suite de la liaison de celui-ci avec Madame de Montesson. Un souci affiché de respectabilité le fit progressivement mettre à l'écart, tandis que triomphait Carmontelle. Sa pièce La Veuve tomba à la Comédie-Française en 1770. Ces circonstances, avec la perte de sa femme, attristèrent sa vieillesse.
Dans son Journal historique ou Mémoires littéraires (Paris, 1807, 3 volumes in-8), publié après sa mort mais couvrant la période 1748-1772, il règle ses comptes avec ses concurrents et ses ennemis et se montre superficiellement libertin et gai, mais au fond amer et conservateur, détestant les comédiens, les Philosophes, l'Académie française, Voltaire et Rousseau.
Œuvres
Sainte-Beuve[3] a vu en Collé un témoin historique et moral de son temps.
Les pièces qu'il avait composées pour le duc d'Orléans ont été réunies sous le titre de Théâtre de société, 1768, 2 volumes in-8. Quelques-unes de ses parades se trouvent, mais défigurées, dans le Théâtre des Boulevards, 1756. Le recueil de ses chansons, publié en 1807, forme 2 volumes in-18.
- La Mère rivale, 1745
- La Vérité dans le vin ou les désagréments de la galanterie, comédie en 1 acte et en prose, 1747
- Daphnis et Églé, musique de Rameau, 1753
- La Partie de chasse de Henri IV, 1762
- Dupuis et Desronais, comédie en 3 actes et en vers libres, représentée pour la première fois par les comédiens français ordinaires du Roi le 17 janvier 1763
- L'Île sonnante, musique de Monsigny, 1768
- La Veuve, comédie, 1770
- La tête à perruque ou Le bailli, petit conte dramatique en 1 petit acte et en prose, 1777
- Journal historique ou Mémoires littéraires, Paris, 1807, 3 volumes in-8 ; rééd. par. H. Bonhomme, 1868
Références
- Lien externe
Ses pièces de théâtre et leurs représentations sur le site CÉSAR
- Bibliographie
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Charles Collé » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- Cardinal Georges Grente (dir.), Dictionnaire des lettres françaises. Le XVIIIe siècle, nlle. édition revue et mise à jour sous la direction de François Moureau, Paris, Fayard, 1995, p. 346
- Jacques Truchet, Notice du Théâtre de société, in : Théâtre du XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1974, tome II, pp. 1459-1465
- Jacques Perot, « Henri IV héros de théâtre au siècle des lumières : le rôle de La Partie de chasse de Henri IV de Collé », La légende d’Henri IV, colloque du 25 novembre 1994, Paris, Palais du Luxembourg, Société Henri IV, 1995, p. 243-259, ill.
- Notes
- Bataille de Minorque (1756) Voir :
- Madame du Barry à Louveciennes le 2 septembre 1771. V. Château de Madame du Barry (Louveciennes) Ceci n'empêcha pas que ce fut cette pièce qui fut choisie pour être représentée en présence de Louis XV lors de l'inauguration du pavillon de
- Nouveaux Lundis, Vol. VII
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