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Bertrand Cantat
Bertrand Cantat Nom Bertrand Lucien Bruno Cantat Naissance 5 mars 1964 , Pau, France Profession(s) Chanteur, guitariste, parolier Genre(s) Rock Années actives Depuis 1980 Label(s) Barclay Site Web noirdez.com Bertrand Cantat, né le 5 mars 1964 à Pau, est un chanteur français, membre du groupe Noir Désir.
Sommaire
Biographie
Il passe sa jeunesse en Normandie puis sa famille s'installe dans le Sud-Ouest en 1980.
Bertrand Cantat, vers l’âge de 11 ans, écoute le groupe américain MC5. Ses parents à la maison ne passent que très peu de disques, musique classique, Georges Brassens et Jacques Brel. À 13 ans, il commence à écrire des textes. Il découvre les Doors. L’arrivée du punk l’encourage à jouer dans un groupe. Par la suite, il se passionne pour le Gun Club, formation de Jeffrey Lee Pierce.
La même année, en classe de seconde au lycée Saint-Genès à Bordeaux, Bertrand Cantat, 16 ans, rencontre Serge Teyssot-Gay, 17 ans, et, grâce à une petite annonce, les autres futurs membres du groupe Noir Désir : Denis Barthe qui joue de la batterie et Frédéric Vidalenc de la basse.
Bertrand à l’époque ne sait jouer d’aucun instrument, il opte donc pour le chant.
Les débuts
Le jeune groupe bordelais se baptise un temps Psychoz, d'inspiration new wave - avec lequel il gagne un tremplin rock organisé par FR3. 6.35 sera un autre nom et finalement le groupe s'appellera Noirs Désirs en 1987. Bertrand Cantat répète avec ses amis en amateur entre 1981 et 1984.
Au cours de ces premières années, Noirs Désirs se produit dans les bars de Bordeaux, notamment au Chat Bleu. En ce début des années 1980, Bordeaux foisonne de groupes : Camera Silens, Parfum de Femme, Les Exemples, Gamine, Les Standards, Strychnine... Jusqu’en 1984, il y a une émulation incroyable entre les formations, de nombreux concerts et même un festival, Les Boulevards du Rock.
En 1986, Noirs Désirs réalise une maquette. Theo Hakola, ancien chanteur d’Orchestre rouge, et à l’époque leader de Passion Fodder, l’écoute et décide d’aider le groupe. Par son intermédiaire, les Bordelais rencontrent Philippe Constantin de chez Barclay et signent un contrat pour un an renouvelable. Seule concession, ils abandonnent le pluriel de leur nom. En deux mois, ce premier essai se vend à 5000 exemplaires. Noir Désir tourne en France et se produit à Paris, notamment au Rex Club.
Les albums et les concerts
En 1988, le groupe prolonge son contrat avec Barclay. À la fin de l’année, ils enregistrent, à Bruxelles, leur premier véritable album. Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient), produit par Ian Broudie, paraît en 1989. L’énergie du deuxième opus est plus contenue, maîtrisée que celle du précédent. Aux sombres héros de l'amer entre au Top 50, et le disque se vend à plus de 150 000 exemplaires. Face à ce succès, Noir Désir refuse de faire sa promotion dans les émissions grand public à la télévision. Le groupe préfère se défendre sur scène, accompagné par le violoniste François Borie, et s’embarque pour une longue tournée en France (à Paris, Élysée Montmartre et Olympia à guichets fermés, Eurockéennes de Belfort, Francofolies de La Rochelle, Printemps de Bourges, etc.), URSS, Canada, et Tchécoslovaquie. En concert, Noir Désir donne son maximum et Bertrand aborde la scène comme une séance de chamanisme. Il alterne transes et périodes plus calmes.
Il doit s'arrêter de chanter en 1989 lorsque, déjà éprouvé par des cordes vocales endommagées, il tombe en syncope sur scène lors d'un concert (à Besançon). Finalement, il devra être opéré en 1994 après la très intense tournée de l'album Tostaky.
Du ciment sous les plaines sort en février 1991. Sans promotion ni tube, l’album se vend à plus de 120 000 exemplaires. Noir Désir reprend la route en compagnie de François Borie, jusqu’en juillet 1991, avec plusieurs passages à guichets complets à l'Élysée Montmartre à Paris, un détour par Bruxelles et par Tōkyō. Le groupe en sort éreinté et Bertrand Cantat rencontre de sérieux problèmes avec ses cordes vocales. Noir Désir s’octroie alors de longues vacances. Bertrand, lui, s'en va quelques temps au Mexique.
Tostaky (contraction de todo está aquí », « tout est là » en espagnol), paraît début décembre 1992. La voix de Cantat est moins placée en avant que précédemment. Tostaky (le continent) entre à la première place du Top 50 et l’album est disque d’or peu de temps après sa sortie.
En novembre 1996, l'album 666.667 Club, paraît ; Fred Vidalenc est remplacé par Jean-Paul Roy à la basse. Musicalement, ce nouvel opus navigue entre morceaux rock (Fin de siècle, L'Homme pressé, Un jour en France, Comme elle vient, Lazy, etc.) et d’autres aux tempos plus lents (À la longue, Ernestine avec Félix Lajkó au violon, À ton étoile, Septembre en attendant composé par Fred Vidalenc). Akosh S. joue du saxophone, de la bombarde et de la clarinette basse sur certains titres. Il y apporte une touche de free jazz et donne des consonances orientales à l’instrumental 666.667 Club ouvrant l’album.
Début 1998, 666.667 Club dépasse les 700 000 ventes. Noir Désir participe à Aux suivants, disque hommage à Jacques Brel, et il reprend Ces gens-là.
En décembre 1998, Bertrand Cantat participe à la Black session de Yann Tiersen et interprète « À ton étoile » avec un quatuor à cordes (cet enregistrement sort en novembre 1999). Il tourne également aux côtés d’Akosh S..
Bertrand multiplie les collaborations : avec Alain Bashung, Volontaire sur Climax, album compilation de ce dernier paru en 2000, avec Têtes Raides (L’Iditenté sur Gratte poil en 2000), Brigitte Fontaine (Baby Boum Boum sur Kékéland en 2001), etc.
Le groupe reprend, en 2001, Le Roi de Georges Brassens sur l'album hommage Les Oiseaux de passage. Dès juillet 2001, le single Le vent nous portera, ballade avec Manu Chao à la guitare et Akosh S. à la clarinette, envahit les ondes, précédant la sortie de l'album Des visages des figures en septembre.
Noir Désir est en hiatus entre 2003 et 2008 suite à l'incarcération de Bertrand Cantat (voir plus bas). Le 12 novembre 2008, le groupe propose deux nouveaux morceaux en téléchargement gratuit sur son site officiel : un titre inédit, "Gagnant / Perdant" et une reprise du " Temps des cerises". Selon un message laissé sur le site, "La chanson, « Gagnants / Perdants » a été enregistrée par Noir Désir, en réaction au contexte actuel (la crise économique - NDLA), politique et humain dans toute l’acceptation du terme. Impossible d’attendre pour la mettre à disposition".
En dehors de ce message, le groupe fait le choix d'une politique de silence médiatique, et ses membres et sa maison de disques refusent de commenter la sortie de ses morceaux.
Écriture
Bertrand Cantat développe une écriture personnelle, poétique, comme dans la chanson Toujours être ailleurs :
« ...Chaque nuit se réduire en cendre/Se laisser répandre/Dans les lavabos blancs... »Marqué par Baudelaire, Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud et Maïakovski, il évolue à partir de l'album Tostaky, vers des textes plus concis et imagés.
Certains textes figurant dans 666.667 Club, sont ouvertement politiques : il dénonce la montée du Front national dans Un jour en France, le culte de la réussite dans L'Homme pressé, la mondialisation dans Fin de siècle...
Engagements civiques
Personnage doté d'une forte personnalité et d'un réel charisme, Bertrand Cantat et son groupe profitent de leur notoriété pour exprimer et défendre leurs convictions politiques. L'un des nombreux exemples est un concert à Toulon - ville alors dirigée par le Front national - en 1997. Bertrand Cantat réitère ces actions avec le groupe, mais aussi en solo lors d'une soirée à l'Institut d'études politiques de Bordeaux en avril 1999, invité par les élèves.
En avril 1999, Bertrand Cantat marque son opposition aux lois relatives à l'immigration et se produit avec le groupe pour un concert de soutien au GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), sur l’initiative de Rodolphe Burger de Kat Onoma. Têtes Raides les rejoignent dans cette aventure, qui a donné lieu à plusieurs concerts pour la liberté de circulation. En 2002, ils improvisent quatre concerts en France en réaction à la qualification de l'extrême droite pour le second tour des élections présidentielles en France, avec Têtes Raides, Dominique A, Yann Tiersen, Rodolphe Burger.
Lorsque son groupe reçoit la Victoire de la musique pour l'album rock de l'année et le clip de l'année le 9 mars 2002, Bertrand Cantat prend la parole pour haranguer le groupe Vivendi dont dépend leur maison de disques Universal et son président, Jean-Marie Messier. Il lui reproche une certaine récupération de leur nom comme alibi culturel quant à la diversité dont se prévaut le premier label français. Cet incident marque les esprits avec cette phrase : « Même si nous sommes embarqués sur la même planète, nous ne sommes décidément pas du même monde ! ».
Homicide de Marie Trintignant
Le 27 juillet 2003, au cours d'une dispute, Bertrand Cantat frappe à plusieurs reprises sa compagne, l'actrice Marie Trintignant. Marie Trintignant meurt de ses blessures le 1er août 2003[1]. Les faits ayant eu lieu en Lituanie à Vilnius, il est condamné par la justice lituanienne à huit ans de prison ferme pour « meurtre commis en cas d'intention indirecte indéterminée »[2].
Le 28 septembre 2004, Bertrand Cantat est transféré à la prison de Muret, près de Toulouse.
En 2005, Hubert-Félix Thiéfaine place sur son album Scandale mélancolique la chanson Télégramme 2003 dédiée à Bertrand Cantat et à sa vie depuis sa condamnation pour cet homicide.
En 2007, pour bon comportement, Bertrand Cantat bénéficie de plusieurs permissions de sorties très discrètes et dépose le 22 juillet une demande de libération conditionnelle à laquelle le parquet ne s'oppose pas. Le 15 octobre, celle-ci est accordée[3]. Il s'engage à se soumettre à des mesures de contrôle et d'assistance psychologique pendant un délai d'un an[4], et à ne pas s'exprimer publiquement sur l'affaire Trintignant[5]. La mère de la victime, Nadine Trintignant, s'est opposée à cette libération par l'envoi d'une longue lettre au Juge d'application des peines, ainsi qu'au journal Le Figaro, dans laquelle elle déplore « un signal négatif » vis-à-vis des violences faites aux femmes[4].
Participations discographiques (hors Noir Désir)
- 1993 : Hunger of a Thin Man de Théo Hakola
- 1995 : No Reprise de A Subtle Plague
- 1997 : Low Estate des 16 Horsepower (reprises de Fire Spirit du Gun Club et de The Partisan de Leonard Cohen)
- 1998 : Imafa de Akosh S. Unit
- 1998 : 1000 Vietnam de Giorgio Canali
- 1999 : Élettér de Akosh S. Unit
- 1999 : Black Session de Yann Tiersen (reprise de A ton étoile de Noir désir)
- 2000 : Irvi de Denez Prigent
- 2001 : Kebelen de Akosh S. Unit
- 2001 : Hoarse des 16 Horsepower
- 2002 : Oulipop de Frandol
- 2002 : Ah le monde ! de Per Grazia Ricevuta
- 2009 : À tout moment la rue ! de Eiffel.
Notes et références
- ↑ Affaire Cantat-Trintignant, affaires-criminelles.com
- ↑ Il s'agit de la qualification Lituanienne du crime. Cf. Jugement du TGI de Toulouse reprenant le déroulement des faits et la condamnation.
- ↑ Jugement du 15 octobre 2007 du juge de l'application des peines du TGI de Toulouse, minute n°2007/964
- ↑ a et b Bertrand Cantat, le chanteur du groupe Noir Désir, obtient la liberté conditionnelle, Le Monde en ligne du 15 octobre 2007
- ↑ Loi Perben II
Bibliographie
- Noir(s) Désir(s), biographie de Noir Désir, éditions Verticales, 1999, ISBN 2-84335-047-6
- Noir Désir, l'expérience des limites, entretiens avec Bertrand Cantat de Dominique-Emmanuel Blanchard et Jean Yssev, éditions le Bord de l'eau, 2002, ISBN 978-2-911803-54-3
- Un Noir Désir, Bertrand Cantat, biographie de Andy Vérol, éditions Scali, 2008, ISBN 978-2-350-12231-1
- Noir Désir, Bertrand Cantat, Un destin rock, biographie de Bertrand, signée par Pierre Mikaïloff, guitariste du groupe Les Désaxés et journaliste rock, et préfacé par Jean Fauque, éditions Alphée, sortie annoncée le 17 avril 2009
Liens externes
- Site officiel du groupe Noir Désir.
- Chronologie de l'affaire Bertrand Cantat, article du Nouvel Observateur.
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