- Jean-Marie Messier
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Jean-Marie Messier, dit J2M, puis J4M et enfin J6M[1], né le 13 décembre 1956 à Grenoble, est un homme d'affaires français, qui a notamment été à la tête du groupe Vivendi.
Son ascension sociale et sa chute lui ont valu une grande notoriété. Il a été membre du club Le Siècle.
Sommaire
Biographie
Polytechnicien (X1976), énarque et inspecteur des Finances, après un poste de directeur de cabinet (1986-1988) de Camille Cabana, ministre délégué chargé de la Privatisation, il occupe celui de conseiller technique chargé des privatisations au cabinet d'Édouard Balladur. En 1989, il devient banquier d'affaires chez Lazard.
Il aurait été repéré par Guy Dejouany, alors PDG de la Compagnie générale des eaux (CGE) En 1994, il est nommé directeur général de la CGE. Il succède à Guy Dejouany, à son départ en 1996.
Vivendi
À partir du milieu des années 1990, il accompagne la CGE dans sa transformation et la renomme Vivendi. La stratégie est alors la maîtrise « du contenu et du contenant », Vivendi souhaitant contrôler à la fois les canalisations (eau, câbles de communication) et ce qu'elles véhiculent (eau, flux d'informations).
Le groupe est alors très présent dans la communication avec Havas, Canal+ et SFR et prétend profiter pleinement de la bulle internet.
Il rachète les actifs de Seagram (boissons, alcools, divertissement — dont les studios Universal) via un échange d'action dans lequel la famille Bronfman, propriétaire de Seagram, prend 8 % du capital du groupe français. Il revend les actifs dans les alcools de Seagram pour la somme de 8,2 milliards de dollars à Diageo et Pernod Ricard.
En septembre 2001, il s'installe à New York dans un appartement sur Park Avenue.
En 2002, Vivendi s'enfonce dans les difficultés, et déclare des pertes records qui sont mises « hors bilan » (car correspondant à des dépréciations d'acquisitions payées en titres Vivendi), les plus importantes jamais enregistrées par une société basée en France.
Au même moment, Messier décide de se séparer de Pierre Lescure, patron fondateur de Canal+, et lance un plan de licenciement. Au siège de Vivendi, le conseil d'administration, sous l'impulsion de Claude Bébéar (fondateur d'AXA), se désolidarise de Messier.
En juillet 2002, Jean-Marie Messier doit démissionner. Ses indemnités conventionnelles de 20 millions de dollars sont l'objet d'un contentieux judiciaire. Jean-René Fourtou, ancien PDG d'Aventis, reprend en main le groupe.
Aux Victoires de la musique 2002, Bertrand Cantat lit une lettre[2] adressée à J.-M. Messier.
Depuis 2005, Jean-Marie Messier vit entre New York et Paris et dirige une entreprise de conseil, Messier Partners, fondée avec une associée, la femme d'affaires franco-marocaine Fatine Layt. Une société employant, semble-t-il, une quinzaine de personnes.
Début 2007, Jean-Marie Messier devient actionnaire et administrateur du groupe Rentabiliweb, dirigé par Jean-Baptiste Descroix-Vernier, aux côtés de Groupe Arnault SAS et de Stéphane Courbit (ex patron d'Endemol).
Séparé de son épouse Antoinette Fleisch, Jean-Marie Messier a cinq enfants et vit essentiellement à New York en concubinage avec Christel Delaval, ex-épouse de Didier Schuller.
La compagnie, basée en France, fait plus d'affaires en France qu'aux États-Unis. Aussi réside-t-il à Paris trois semaines par mois depuis la rentrée 2008.
Jean-Marie Messier fait aussi, en 2009, son retour sur la scène médiatique, notamment avec la publication d'un livre, Le jour où le ciel nous est tombé sur la tête, et par de nombreuses interviews. Cela donne lieu à des polémiques, notamment pour ses critiques et ses leçons quant à la gestion de la crise.
Péripéties judiciaires
À la mi-juin 2004 à Paris, Jean-Marie Messier a de nouveau affaire à la justice dans le cadre de l'enquête sur les comptes de son ancienne entreprise. Il est placé en garde à vue, soupçonné « d'abus de biens sociaux et de manipulation de cours ». Afin de préserver l'action Vivendi Universal d'une forte chute les jours suivant le 11 septembre 2001 (du 17 septembre au 2 octobre plus précisément), le groupe a racheté de nombreuses actions, ce qui est interdit dans les 15 jours précédant une publication de résultats. Pour le moment, ses administrateurs ne sont pas mis en cause.
Le 7 décembre 2004, Jean-Marie Messier est condamné à une amende d'un million d'euros pour avoir « délibérément diffusé […] des informations inexactes et abusivement optimistes » alors qu'il dirigeait Vivendi Universal.
Le 21 janvier 2011, il est condamné à trois ans de prison avec sursis pour sa gestion du groupe[3].
Le 22 septembre 2011, Jean-Marie Messier est débouté par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour son action judiciaire en « diffamation » intentée, en 2009, contre les éditions Albin Michel, leur président Francis Esménard et le journaliste-écrivain Jean Montaldo, signataire du livre Lettre ouverte aux bandits de la Finance le mettant en cause, au même titre que les grands acteurs et spéculateurs, français et étrangers, « dont l'avidité et la cupidité viennent de précipiter le monde dans la plus grande destruction de valeurs de tous les temps. » En outre, le même jugement " condamne Jean-Marie Messier (susceptible de faire appel) à payer à Francis Esménard et Jean Montaldo (des) dommages et intérêts pour abus de constitution de partie civile » :[4]
Notes et références
Bibliographie
- Mon vrai journal, Jean-Marie Messier, 2002
- Messier Story, Pierre Briançon, Grasset, 2002
- Le Marché aux voleurs, Jean Montaldo, Albin Michel 2003
- Une faillite française, Martine Orange et Jo Johnson, Albin Michel, 2003
- The Man Who Tried To Buy The World, Martine Orange et Jo Johnson, Penguin, 2004
- Lettre ouverte aux bandits de la Finance, Jean Montaldo, Albin Michel, Juin 2009
- Presse
- « An Even Messier Tale: Anthea Liontos », Joanna Molloy, New York Daily News, 2005
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
Notes
- Article de 20 minutes
- Séquence sur Youtube
- Le Figaro, 21 janvier 2011.
- 17è chambre correctionnelle de Paris le 22 septembre 2011, N° affaire: 0923923031.
Catégories :- Personnalité française du monde des affaires
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