- Clarinette Basse
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Clarinette basse
La clarinette basse est une clarinette sonnant exactement à l'octave inférieure de la clarinette soprano en si dont l’origine remonte à la deuxieme moitié du XVIIIe siècle.
Elle possède les mêmes caractéristiques de registre que la clarinette en si :
- le chalumeau (grave), timbré, chaud et fluide.
- le second registre (medium), un peu sourd.
- le clairon (aigu), registre très chantant.
- le dernier registre (suraigu), assez criard et angoissé.
Sommaire
Histoire et répertoire
Les premiers instruments ressemblants à la clarinette basse ont paru à la fin du XVIIIe siècle. Mais c’est Adolphe Sax qui a construit l’instrument moderne dans les années 1830s. En 1836 Giacomo Meyerbeer introduit la clarinette basse dans son opéra Les Huguenots et écrit un solo pour cet instrument dans la cinquième acte. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle la clarinette basse devient membre permanent de l’orchestre symphonique.
La clarinette basse est capable d’une extrême douceur dans les nuances, et est de ce fait très employée dans la musique orchestrale lorsque qu’il s’agit de réaliser des basses discrètes, des contrepoints de second plan ou encore des fonds. C’est pourquoi son timbre passe souvent un peu inaperçu. Quand même il existe quelque solos pour la clarinette basse dans les œuvres de Richard Wagner (Tristan und Isolde, deuxième acte), Franz Liszt (Tasso), Piotr Ilitch Tchaïkovski (Symphonie Manfred; La Dame de pique), Béla Bartók (Concerto pour orchestre), Dmitri Chostakovitch (Treizième symphonie).
Les compositeurs de la Seconde école de Vienne (Anton Webern notamment) ont employé la clarinette basse comme instrument de chambre, et en 1931 le premier sonate pour clarinette basse et piano est écrit par Othmar Schoeck. Parmi les compositeurs qui ont écrit leurs œuvres pour clarinette basse, on peut citer Sofia Goubaïdoulina, Slava Vorlova, Viktor Ekimovski et d’autres. Un des virtuoses célèbres de clarinette basse en XXe siècle est le tchéque Josef Horák.
C'est aussi un instrument utilisé par les clarinettistes de jazz, comme Michel Portal, Louis Sclavis, Marcus Miller ou Eric Dolphy qui en font souvent leur deuxième instrument de prédilection.
Description et technique
La technique de la clarinette basse est quasiment similaire à celle de la clarinette en si, à cela près que son étendue se situe une octave en-dessous. On trouve néanmoins une différence dans le fait que toutes les clarinettes basses ont une clé de mi grave (= ré en ut) et que certaines descendent, par un ajout de clé, à l'ut grave (= si en ut).
La technique de la clarinette basse est plus complexe que celle de la clarinette ordinaire à tel point qu'à l'orchestre, on est obligé de faire appel à des spécialistes de l'instrument.
La clarinette basse est un instrument dit transpositeur. C’est-à-dire que le son joué n'est pas celui entendu : Lorsque l'instrumentiste joue un doigté de , l'auditeur entend
La clarinette basse transpose donc une 9e majeure en-dessous du doigté correspondant.
La clarinette basse en la
Il a existé, notamment en Allemagne, des clarinettes basses en la. Ces instruments remplaçaient avantageusement la clarinette basse en si pour interpréter des pièces dans des tonalités à dièses. Ainsi, dans une pièce en la majeur, où 3 dièses sont à la clé, plutôt que d'en assigner 5 à la clarinette basse en si, l'utilisation d'une clarinette basse en la permettait de réduire le nombre d'altérations et de faciliter le jeu du musicien (qui jouait alors en do majeur). La clarinette basse en la était également la seule à atteindre le la grave, puisqu'elle sonnait un demi-ton en-dessous de sa collègue en si.
Citations
« […] Les notes les meilleures sont les plus graves, mais, eu égard à la lenteur des vibrations, il ne faut pas les faire se succéder trop rapidement. M. Meyerbeer a fait prononcer à la clarinette basse un éloquent monologue dans le trio du cinquième acte des Huguenots. Selon la manière dont il (sc. la clarinette basse) est écrit et le talent de l’exécutant, cet instrument peut emprunter au grave le timbre sauvage des notes basses de la clarinette ordinaire, ou l’accent calme, solennel et pontifical de certains registres de l’orgue. Il est donc d’une fréquente et belle application ; il donne d’ailleurs, si on en emploie quatre ou cinq à l’unisson une sonorité onctueuse, excellente, aux basses des orchestres d’instruments à vent[1]. »Référence
- ↑ Hector BERLIOZ, Traité d’instrumentation et d’orchestration
Voir aussi
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