- Campagne des Philippines (1944-1945)
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La Campagne des Philippines de 1944-1945 vit la reconquête par les Alliés des Philippines occupées depuis 1942 par l'Empire du Japon. Les manoeuvres pour l'invasion du pays débutèrent le 17 octobre 1944, et un débarquement d'envergure eut lieu le 20. Les combats se poursuivirent jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le courage des défenseurs philippins et américains est célébré aux Philippines le 9 avril, lors de la fête nationale connue sous le nom de "Jour de la bravoure" (Araw ng Kagitingan).
Sommaire
Contexte
Les Philippines étaient occupées par le Japon depuis la bataille de 1941-1942. Après avoir isolé les Japonais en Nouvelle-Guinée, et remporté de nombreuses victoires, aux îles Mariannes ou à Peleliu, les Alliés se rapprochaient du sol japonais. Le général Douglas MacArthur faisait une affaire personnelle de la reconquête de l'archipel, qui représentait en outre un point stratégique vital, permettant de couper le Japon de son approvisionnement en pétrole depuis notamment les Indes orientales néerlandaises et de lancer des assauts sur sol du Japon, hâtant ainsi la défaite d'un ennemi qui ne donnait aucun signe de vouloir capituler.
MacArthur n'ayant prévu qu'un engagement limité des forces australiennes au sol, l'Australie contribua essentiellement aux combats navals et aériens. Le Mexique apporta à partir d'avril 1945 le concours d'une escadrille d'avions de chasse, l'Escuadrón 201[1].
Débarquement
Batailles de Leyte et du golfe de Leyte
Articles détaillés : Bataille de Leyte et Bataille du golfe de Leyte.Les manoeuvres sur Leyte commencèrent le 17 octobre; le débarquement proprement dit eut lieu le 20. Du 23 au 26, une bataille navale de grande envergure tourna à l'avantage des Alliés. Les combats sur Leyte furent féroces mais se terminèrent par une victoire américaine le 31 décembre, offrant aux Alliés une tête de pont pour envahir le reste du territoire philippin.
Avance sur Manille
Articles détaillés : Bataille de Luçon (Philippines) et Bataille de Manille (1945).En décembre 1944, le gouvernement collaborateur philippin organisa des milices, les Makapili (Makabayan Katipunan Ñg Mga Pilipino, soit Alliance des patriotes philippins), destinées à aider les Japonais dans les combats contre les Alliés[2]. Le 9 janvier 1945, la 6ème armée du général Walter Krueger débuta son débarquement à Luçon, entraînant 175 000 hommes. La bataille de Luçon dura jusqu'au 15 janvier.
Soutenue par l'armée de l'air, l'infanterie avança en direction de Manille, d'autres débarquements ayant lieu entretemps dans la péninsule de Bataan et au sud de Manille, afin de prendre la capitale en tenaille. Les combats dans Manille débutèrent le 3 février et durèrent un mois, se soldat par la destruction d'une grande partie de la capitale et la mort de nombreux civils philippins, tués par les Japonais au cours du massacre de Manille.
Le 22 mars, le président collaborateur José P. Laurel prit la fuite pour le Japon, avec son gouvernement. Le 17 avril, la 8ème armée américaine débarqua sur l'île de Mindanao. À la fin du mois de juin, la résistance acharnée des Japonais avait été réduite, pour ne plus constituer que des poches résiduelles à Mindanao et Luçon. Les Japonais résistèrent jusqu'au 2 septembre, date de la signature des actes de capitulation.
Exactions contre la population
Article détaillé : Massacre de Manille.Conformément aux directives d'Akira Mutō, le chef d'état-major de Tomoyuki Yamashita, l'armée et la marine impériales assimilèrent la population à la guérilla. En conséquence, une kyrielle d'exactions fut commise à l'encontre des civils lors de la retraite des forces shōwa.
Le Tribunal de Tokyo et le Tribunal militaire de Manille identifièrent ainsi 72 massacres d’envergure dont :
- massacre d’environ 100 000 civils en février 1945 à Manille, dont 200 civils au St-Paul College[3] et 1000 hommes à Fort Santiago.
- massacre de 2 500 civils à Calamba
- massacre de 2 500 civils à Lippa, sur l'île de Luzon[4]
- massacre de 500 civils à Dapdap, province de Cebu[5]
- massacre de 328 civils à Bauan, 320 à Taal, 300 à Cuenca, 107 à San Jose, 39 à Lucero, province de Batangas[6]
La libération
La reconquête signa la fin de trois ans et demi de dure détention pour les prisonniers, marqués par des atrocités comme la marche de la mort de Bataan, et l'emprisonnement dans des camps de concentration et des bateaux japonais, où les détenus s'entassaient sans eau, nourriture ou ventilation. Elle représenta surtout pour la population la fin d'un régime de répression qui en était venu à assimiler les civils à la guérilla et à les exterminer en conséquence, comme ce fut le cas lors de la bataille de Manille où 100 000 civils trouvèrent la mort.
Liens externes
- Film d'archive sur la bataille de Manille [1]
Notes et références
- "Saga of the Aztec Eagles," Los Angeles Times July 25, 2004
- Ray C. Hunt, Bernard Norling, Behind Japanese lines : An American Guerrilla in the Philippines, The University Press of Kentucky, 1986
- Christine Sherman, M.J. Thurman, War Crimes, Japan's World War II, p.135
- Christine Sherman, War Crimes, Japan's World War II, p.136
- Christine Sherman, M.J. Thurman, War Crimes, Japan's World War II, p.137
- Christine Sherman, M.J. Thurman, War Crimes, Japan's World War II, p.136
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