- Roger de Villiers
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Roger de Villiers, né le 18 juin 1887 à Châtillon-sur-Seine, mort le 19 juin 1958, est un sculpteur français, particulièrement d'art religieux.
Sommaire
Biographie
Roger Morel de Villiers, usuellement appelé Roger de Villiers, naît en juin 1887 dans l'hôtel de Clermont-Tonnerre à Châtillon-sur-Seine ; il est le fils de Charles Octave Morel de Villiers, propriétaire, et de Marie Culmet[1],[2].
Les débuts
Roger de Villiers commence à exposer ses sculptures à Paris en 1910, à 23 ans.
Il participe comme officier à la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il est blessé. Il est ensuite lieutenant de réserve[1].
En 1925, il aide Maxime Real del Sarte, partiellement amputé, à réaliser pour la ville de Rouen le Monument de la Victoire, anisi qu'une une statue de Jeanne d'Arc intitulée Jeanne au bûcher[3]. Il participe aussi aux monuments aux morts de Mende[4], de La Grand-Combe[5], de Dijon[6].
Statuaire religieuse, art sacré
Roger de Villiers se consacre ensuite essentiellement à la statuaire religieuse[7]. Il est jugé être plutôt un « modeleur » qu'un « tailleur » de matériau[8]. Ses œuvres présentent un « juste milieu » dans l'originalité, sont facilement acceptées et deviennent populaires[9].
Il est un des permiers artistes à participer aux Ateliers d'art sacré à leur création en 1919. Il prend ensuite la direction de la partie « sculpture » de ces Ateliers[10],[11].
Il sculpte sainte Jeanne d'Arc pour la façade de l'église Saint Joan of Arc de Farnham (Surrey)[12], sainte Thérèse de Lisieux pour l'église Sainte-Cécile de Graville[13]. Il est l'auteur en 1931 de « Notre-Dame des missions », grande Vierge à l'Enfant pour la chapelle du pavillon des missions catholiques à l'exposition coloniale ; cette chapelle est ensuite déplacée et reconstruite en béton, c'est l'actuelle église Notre-Dame-des-Missions d'Épinay-sur-Seine[14],[15]. Villiers réalise diverses statues pour d'autres églises : Saint-Dominique à Paris en 1926[16], Saint-Nicolas de Coullemelle[17], Saint-Just et Saint-Pasteur de Loudenvielle[18], Saint-Hippolyte de Crosmières[19], et le chemin de croix de Sainte-Marie-Madeleine de Cizancourt[20]. Pour l'Église du Sacré-Cœur de Dijon, il sculpte vers 1932 les tympans extérieurs, dont un avec les principaux saints de Bourgogne[21].
Au salon de 1933 à Paris, il expose un « très beau » Père de Foucauld[22]. L'année suivante, il présente une sainte Geneviève à l'exposition internationale de sculpture de Rome[23].
Une des œuvres majeures de Roger de Villiers est la grande statue de la Sainte Vierge qu'il sculpte pour le pavillon du Vatican à l'Exposition de 1937. La statue fait 7,20 mètres de haut et culmine en haut du pavillon. Elle est appelée « Notre-Dame de France » et surnommée la « Vierge du campanile ». Œuvre de Roger de Villiers, elle est réalisée par le ferronnier d'art Raymond Subes[24],[25]. En 1938, le cardinal Verdier souhaite que la statue soit élevée sur une des collines environnant Paris. Le projet est ajourné à cause de la Seconde Guerre mondiale ; jusqu'en 1982, la statue surplombe une église d'Amiens[26]. Elle est réinstallée à Baillet-en-France en 1988, sous le vocable originel de « Notre-Dame de France ».
Villiers sculpte aussi quelques œuvres profanes comme Les eaux thermales pour le pavillon du thermalisme à la même Exposition de 1937[27].
Il réalise une grande partie de la statuaire de l'église Saint-Nicaise à Reims[28], le Sacré-Cœur extérieur de l'église Notre-Dame-des-Otages à Paris en 1936[16], la statue de saint Jacques le Majeur à côté de l'église Saint-Jacques de Neuilly-sur-Seine[29]. En style gothique, il sculpte en haut-relief une Vierge à l'Enfant dans un médaillon avec mandorle, au-dessus du portail de Notre-Dame du Mont-Carmel, à Haïfa[30].
À partir de 1955 jusqu'à sa mort, Roger de Villiers réalise un grand chemin de croix, grandeur nature, autour de la nef de la basilique de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Enthousiaste, il écrit : « C'est le plus admirable programme qu'un sculpteur puisse souhaiter ». Quatre premières stations sont envoyées par bateau et installées en 1957. Il termine six autres stations en 1957 et 1958, et donne les consignes à son fils pour terminer son œuvre. Il meurt en juin 1958. Le chemin de croix complet est installé en 1960 ; il est jugé « superbe, de belle venue chrétienne, moderne sans exagération », et il « suscite beaucoup d'enthousiasme de la part des visiteurs et des pèlerins »[31].
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur, 27 décembre 1923[1].
- Membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1947[32].
Sources bibliographiques
- « Roger de Villiers », dans Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire..., 1955, tome 8, p. 575.
- « Le chemin de croix de Roger de Villiers », dans Denise Robillard, Les Merveilles de L'Oratoire : L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004, Editions Fides, 2005, p. 357, 359, 366-370, 382, 394, 455, 467.
Notes et références
- Notice no 19800035/193/25239, sur la base Léonore, ministère de la Culture.
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice PA21000021.
- Jacques Thirion, Alain Erlande-Brandenburg, Jean-Michel Leniaud, Études d'histoire de l'art..., Librairie Droz, 2001, p. 351 et suivantes. « La Jeanne au bûcher de Maxime Réal del Sarte », dans
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IM48000633.
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IM30000528.
- Monuments de mémoire : les monuments aux morts de la première guerre mondiale, Mission permanente aux commémorations et à l'information historique, 1991, p. 86, 89.
- La Revue de l'art ancien et moderne, volume 54, no 297, Georges Petis, 1928.
- G. Arnaud d'Agnel, L'art religieux moderne, volume 2, B. Arthaud, 1936, p. 103.
- Études, 1933, p. 320.
- Joseph Pichard, L'art sacré moderne, B. Arthaud, 1953, p. 48.
- Catherine Verleysen, Maurice Denis et la Belgique, 1890-1930, Universitaire Pers Leuven, 2011, p. 135.
- Hervé Cabezas, « Le culte de Jeanne d'Arc en Grande-Bretagne », dans Revue d'archéologie moderne et d'archéologie générale, Presses Paris Sorbonne, 1986, p. 168 et 183.
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IM76004357.
- Georges Monmarché, Paris et sa proche banlieue, Hachette, 1960, p. 473.
- J. L. Françoisprimo, Histoire universelle des missions catholiques..., Grund, 1958, p. 72.
- Églises parisiennes du vingtième siècle, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1996, p. 191.
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice PA00132921.
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IM65000316.
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IM72001298
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IA80000809.
- Annales de Bourgogne, volumes 17 à 18, Centre d'études bourguignonnes, 1965, p. 230.
- Revue des deux Mondes, 1933, p. 395.
- Jean Gaudemet et al., Histoire du droit et des institutions de l'Église en Occident..., Sirey, 1984, p. 391. Jean-Marie Aubert,
- L'Illustration, 1937, p. 491.
- 1937, exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne. Raymond Subes et le pavillon pontifical. Site www.expositions-universelles.fr,
- Ludovic Laloux, Passion, tourment ou espérance ? Histoire de l'apostolat des laïcs, en France, depuis Vatican II, Éditions François-Xavier de Guibert, 2003, p. 218.
- Pierre Rosenberg, Le musée des années 30, Somogy, 2006, p. 74. Emmanuel Bréon, Michèle Lefrançois,
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice PA00078784
- Ministère de la culture, Inventaire général, notice IM92000419.
- Silvano Giordano, Girolamo Salvatico, Le Carmel en Terre Sainte: des origines à nos jours, Mediaspaul Éditions, 1995, p. 193-194.
- Denise Robillard, Les Merveilles de L'Oratoire : L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004, Editions Fides, 2005, p. 357, 359, 366-370, 382, 394, 455, 467. « Le chemin de croix de Roger de Villiers », dans
- Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon, 1947, p. 65.
Catégories :- Sculpteur français du XXe siècle
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