- Berthe Sylva
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Berthe Sylva Nom Berthe Faquet Décès 26 mai 1941
MarseilleActivité principale Chanteuse Genre musical Musette, opérette Années d'activité 1910 - 1937 Entourage Darcelys Berthe Sylva, pseudonyme de Berthe Faquet, est une chanteuse française, née à Brest[1] le 7 février 1885, décédée à Marseille le 26 mai 1941.
Biographie
Elle aurait passé son enfance à Brest avant de se faire employer comme femme de chambre. Elle se serait mise à la chanson vers 1910, après avoir abandonné un premier enfant. De ses débuts, on ne possède pas beaucoup de témoignages, excepté une interview où elle évoque des voyages en Amérique du Sud, en Russie, en Roumanie et en Égypte, ainsi qu'une photo prise pendant la Première Guerre mondiale, où on la voit aux côtés d'Eugénie Buffet et du chansonnier aveugle René de Buxeuil (enterré au cimetière du Père-Lachaise).
En 1928, Berthe Sylva se produit au caveau de la République. L'accordéoniste et compositeur Léon Raiter la remarque et lui propose de passer à l'antenne de Radio Tour Eiffel. C'est grâce à Léon Raiter, l'auteur de " Les Roses blanches" qu'elle se met à enregistrer, tout d'abord chez Idéal, puis chez Odéon, firme pour laquelle elle aura gravé en tout près de 250 titres, contre de bien maigres royalties…
Le succès est foudroyant. Le Raccommodeur de faïence, enregistré en 1929, se serait vendu à 200 000 exemplaires en deux ans. Les tournées en province se multiplient. À Paris, on l'entend à Pacra, à l'Européen, au Bataclan, à la Gaîté-Montparnasse, mais les salles les plus prestigieuses la boudent. Elle partage un moment l'affiche avec Fred Gouin, chanteur très prolixe en enregistrements (450 faces de 78 tours pour Odéon entre 1927 et 1935, aujourd'hui tombé dans l'oubli, avec qui elle grave des duos tels Ferme tes jolis yeux (1932) et Un soir à La Havane (1933). Leur relation est passionnelle. Fred Gouin fut très affecté par la perte de son amante et amie. Il prit le maquis durant les années de guerre, puis quitta le monde de la chanson pour se reconvertir dans le commerce des frites.
Quelques anecdotes d'une authenticité plus ou moins douteuse jalonnent le parcours flamboyant de Berthe Sylva. En 1935, ses admirateurs marseillais lacérèrent les banquettes de l'Alcazar, où elle jouera à guichets fermés au début de la guerre, et enfoncent la porte de sa loge. En 1936, à l'enquête « quelle est votre chanteuse préférée ? », une majorité de jeunes filles entre 13 et 15 ans répondent « Berthe Sylva ». Une autre source mentionne un passage sur Radio-Toulouse en 1925 qui lui aurait valu 16 000 lettres d'admirateurs.
Berthe Sylva se fixe à Marseille au moment de l'Armistice de 1940. Le chanteur Darcelys y fut l'un de ses amis les plus fidèles. Elle meurt minée par la boisson et la pauvreté. Sa maison de disques finance les obsèques auxquelles seuls quelques amis assistent. Sa dépouille fut transférée à la fosse commune du cimetière Saint-Pierre de Marseille, lorsque, plusieurs années après, il ne se trouva personne pour renouveler la concession.
Les légendes entourant Berthe Sylva auraient été créées de toutes pièces ou bien à partir d'extrapolations de faits réels par des journalistes après sa disparition. La propagation de ces légendes fut facilitée par le fait qu'on ne possède quasiment aucun témoignage solide de nature biographique, et par l'absence de documents cinématographiques. En outre, si l'on relativise l'importance (exagérée) de ses prestations sur scène, l'immense succès de Berthe Sylva est avant tout lié à ses nombreux enregistrements.
Sa voix précise qui se marie très bien avec la technologie en plein essor du microphone et de l'enregistrement, son registre vocal étendu, son expression tantôt pathétique, tantôt enjouée, son physique ingrat de femme meurtrie par la vie furent les clefs du succès qu'elle connut de son vivant. Sa discographie puise à toutes les sources, sauf américaines : succès anciens des années 1900, succès d'opérette comme de cabaret, ou répertoire plus récent, chanson réaliste, musette, musiques de films à grand succès. Berthe Sylva excelle dans la chanson narrative.
Après sa disparition, on retiendra d'elle, non pas les chansons qui racontent les bluettes et les joies du bal, mais celles qui dénoncent la misère, l'injustice, l'enfance blessée, la perte d'un être cher, la désillusion et l'échec sentimental.
Discographie sommaire
- 1920
- L'Enfant de la misère
- 1926
- Les Roses blanches (paroles Ch.L. Pothier ; musique Léon Raiter)
Enregistrement de référence 1937, Orchestre André Valsien, Méridian
- 1929
- Le Raccommodeur de faïence
- Adieu Paris (Adios muchachos)
- Si je pouvais n'avoir plus d'yeux (Celosa)
- 1930
- Fleur de misère.
- Rôdeuse de barrière (René de Buxeuil/L. Stollé).
- Frou-Frou.
- C'est mon gigolo.
- Le Tango des fauvettes.
- 1931
- Si l'on ne s'était pas connu.
- Du gris, paroles de Ernest Dumont, musique de F.L. Bénech (1920, sans cotage).
- Sous les toits de Paris (du film de René Clair).
- Amoureuse de la tête aux pieds (du film L'Ange bleu : Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt) chantée par Marlene Dietrich.
- Tu ne sais pas aimer
- Le tango des fauvettes
- Viens, maman
- La légende des flots bleus
- Adoration, musique Mario Cazes
- Aimer,souffrir,mourir, musique Mario Cazes
- 1932
- La Voix de maman (C. Fortin/R. de Buxeuil)
- Mousmé d'amour (avec Fred Gouin)
- Ferme tes jolis yeux (avec Fred Gouin)
- 1933
- Un soir à la Havane (avec Fred Gouin)
- Le Clown et l'enfant
- Lilas-blanc
- Les Mômes de la cloche
- Viens danser quand même
- Le petit ballon rouge
- Berceuse tendre (avec Fred Gouin)
- 1934
- Mon vieux pataud
- Toute pâle
- Les nocturnes
- 1935
- Le p'tit Boscot
- On n'a pas tous les jours vingt ans
- Comme un moineau
- Où sont tous mes amants?
- 1937
- Arrêter les aiguilles (Si l'on pouvait arrêter les aiguilles)
- Si tu reviens
- Du soleil dans ses yeux
- Le Joli Fusil (chanson coquine)
- Les nuits
Notes et références
Catégories :- Chanteuse française
- Chanson réaliste
- Nom de scène
- Naissance en 1885
- Naissance à Brest
- Décès en 1941
- 1920
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