- La Clémence de Scipion
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La Clémence de Scipion, appelé aussi La Continence de Scipion, est l'histoire légendaire et mythique de la prise de la cité de Qart Hadasht (aujourd'hui Carthagène) par le général romain Scipion l'Africain, qui est devenu l'un des thèmes préférés de la poésie, de la littérature, de la sculpture et de l'opéra durant la Renaissance et le baroque.
Sommaire
La Clémence de Scipion
Le légendaire épisode de la prise de la cité de Qart Hadasht apparaît pour la première apparition dans un texte de Polybe, au IIe siècle av. J.‑C.[1],[2] et s'est développé dans la littérature latine d'abord, avec des conséquences sur les textes littéraires au VIe siècle, puis sur la peinture et le motif iconographique à partir de la Renaissance jusqu'au XIXe siècle.
Basé sur le texte original de Polybe, l'historien du Ie siècle Tite-Live reprend la question de la conquête de Qart Hadasht dans son Ab Urbe condita. Le récit semble remarquablement agrandi et enrichi par rapport à l'original. L'action se développe, sous une forme très résumée, de la manière suivante : quelques soldats romains, après la prise de la cité de Qart Hadasht, et la double concession de la couronne murale, ils présentent devant Scipion l'Africain une jeune princesse native, d'une exceptionnelle beauté, comme butin de guerre. La jeune fille était promise à Luceius, un chef celtibère. Apparaît le père de la princesse, en portant avec lui la rançon pour sa liberté. Scipion l'Africain qui est jeune et pas encore marié, donne, cependant, l'ordre de la rendre à son père, en consignant la rançon comme dot pour les noces.
L'axe central du sujet qui nous occupe est basé sur le triomphe de la vertu sur le désir, sur la presque déification de la figure de Publius Cornelius Scipion et sur sa conversion en un modèle de vertu pour les Romains.
La Clémence de Scipion dans la peinture
Les exemples de peintures qui représentent ce thème sont nombreux. Ainsi, une série de tapisseries du XVe siècle du Palais Royal de Madrid, une table du peintre italien Pinturicchio au XVe siècle, une grande tableau de Giovanni Bellini en 1505, deux peintures du Flamand Antoine van Dyck au XVIIe siècle, et deux autres des Français Nicolas Poussin et Lemoine au XVIIe siècle conservée au Musée du Louvre à Paris. Pour finir, un grand tableau du Vénitien Tiepolo au XVIIIe siècle conservée au Musée du Prado et une série de fresques du même auteur conservée à la Villa Cordellina Lombardi de Vicenza.
La Clémence de Scipion dans l'opéra
Ce thème de « la Continence de Scipion » a émergé, comme presque tous les opéras historiques, à Venise et a inspiré, au moins dix neuf opéras entre 1664 et 1815. Les opéras sur le thème de Carthago Nova ont été publiés pour l'ensemble de l'Italie (Venise, Rome, Naples, Florence, Ferrare, Milan…), et à Londres. L'histoire de Scipion est également vu en Allemagne et en Autriche, et même la Cour des Tsars à Saint-Pétersbourg.
Pour citer certains exemples,
- "Scipione Africano" de Francesco Cavalli. Livret de Nicolo Minato. Paru au Théâtre de Los Santos Giovanni e Paolo de Venise en 1664. Renouvelé à Ancone en 1666, Naples en 1667, Ferrara et Florence en 1669, Bologne en 1670 et Rome en 1671.
- "Scipione nelle Spagne" de Alessandro Scarlatti. Livret de Apostolo Zeno, Théâtre de San Bartolomeo de Naples en 1714.
- "Scipione nelle Spagne" de Antonio Caldara. Livret de Apostolo Zeno, Théâtre de Vienne en 1714.
- "Scipione nelle Spagne" de Tomaso Albinoni. Livret de Apostolo Zeno, Théâtre de San Samuele de Venise en 1724.
- "Scipione" de Georg Friederich Haendel. Livret de Paolo Rolli, King’s Theatre de Londres en 1728. Repris en 1730.
- "Scipione in Cartagine Nuova" de Geminiano Giacomelli. Livret de Frugoni, Piacenza en 1730.
- "Scipio Africanus" de Carl Heinrich Graun. Livret attribué à Gottlieb Fiedler. Renouvelé à Braunschweig (Allemagne) en 1732.
- "Scipione nelle Spagne" Giovanni Battista Ferrandini. Livret de Apostolo Zeno, Munich en 1732.
- "Scipione nelle Spagne" de Carlo Arrigoni. Livret de Apostolo Zeno, Florence en 1739.
- "Scipione in Cartagine" de Baldassare Galuppi. Livret de F. Vanneschi, King’s Theatre de Londres en 1742.
- "Scipione nelle Spagne" de Baldassare Galuppi. Livret de Agostino Piovene, Théâtre de San Angelo à Venise en 1746.
- "Scipione" de Francesco Domenico Araja. Livret de Bonechi, Saint-Pétersbourg en 1745.
- "Scipione nelle Spagne" de Ferdinando Bertoni. Livret de Agostino Piovene, Milan en 1768.
- "La Clemenza di Scipione" de Johann Christian Bach. Livret anonyme, King’s Theatre de Londres en 1776.
- "Scipione in Cartagena" de Luigi Caruso. Livret de Bellini, Venise en 1779 et Rome en 1781.
- "Scipione Africano" de Giuseppe Francesco Bianchi. Livret de Nicolo Minato, Naples en 1786.
- "Scipione" de Giordano Giordani. Livret de E. Giusti, Rovigo (Italie) en 1788.
- "Scipione Africano" de Gioacchino Albertini. Livret de Nicolo Minato, Rome en 1789.
- "Scipione in Cartagena" de Giuseppe Farinelli. Livret de Luigi Andrioli, Turin en 1815.
Haendel a composé l'opéra Scipion sur un livret de Paolo Rolli en 1726 pour sa première au King’s Theatre de Londres. Pour l'occasion, Haendel possédait un casting de haut niveau: la diva Francesca Cuzzoni, dans le rôle de la princesse Bérénice, et les sopranos castrats rivaux Senesino dans le rôle de Luceius et Antonio Baldi dans celui de Scipion.
Annexes
Notes et références
Bibliographie
Ce logo indique que la source a été utilisée pour l'élaboration de l'article.- (es) A. Egea Vivancos, La Continencia de Escipión, Internet, Panta Rei (ISBN 1136-2464)
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