Alessandro Scarlatti

Alessandro Scarlatti
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Alessandro Scarlatti
Alessandro Scarlatti
Alessandro Scarlatti

Naissance 2 mai 1660
Trapani ou Palerme, Sicile,
Bandera de España 1701-1760.svg Royaume d'Espagne.
Décès 24 octobre 1725
Naples, Flag of the Kingdom of the Two Sicilies (1738).svg Royaume de Naples
Activité principale Compositeur
Style Musique baroque
Descendants Domenico Scarlatti, son fils
Giuseppe Scarlatti, son petit-fils
Œuvres principales

Alessandro Scarlatti (Trapani ?, 2 mai 1660 ; † Naples, 24 octobre 1725) était un compositeur de musique baroque particulièrement connu pour ses opéras. Il est considéré comme le fondateur de l'école napolitaine d'opéra. Il est le père de Domenico Scarlatti.

Sommaire

Biographie

Il naquit en Sicile, à Trapani ou Palerme. La légende veut qu'il ait été un élève de Giacomo Carissimi à Rome. Cependant, il semble aujourd'hui peu probable que le jeune Scarlatti à peine âgé de douze ans ait pu être accueilli par le plus célèbre musicien romain[réf. nécessaire]. L'hypothèse la plus vraisemblable est que Scarlatti aurait été l'élève d'un modeste compositeur, Antonio Foggia, fils du célèbre maître de chapelle à S. Maria Maggiore, Francesco Foggia. En outre, il existe des raisons de penser qu'il avait des liens avec le nord de l'Italie, ses œuvres de jeunesse montrant l'influence de Stradella et Legrenzi.

La représentation à Rome de son opéra Gli Equivoci nell’amore (1679) lui amena la protection de la reine Christine de Suède (qui vivait à cette époque à Rome) ; il en devint le Maître de Chapelle. En février 1684, il devint le Maître de Chapelle du vice-roi de Naples, grâce à l'influence de sa sœur, chanteuse d'opéra, qui était la maîtresse d'un noble napolitain influent. Il y produisit une grande série d'opéras, remarquables par leur fluidité et leur expressivité, ainsi que d'autres musiques pour des cérémonies officielles de l'Etat.

Il quitta Naples en 1702 et n'y retourna pas jusqu'à ce que la domination autrichienne ne remplace celle de l'Espagne. Pendant cette période, il fut sous le patronage de Ferdinand III de Médicis, pour le théâtre privé duquel il composa des opéras, puis sous celui du cardinal Ottoboni, qui le fit Maître de Chapelle, et lui procura un poste similaire à la basilique de Santa Maria Maggiore à Rome.

Après avoir visité Venise et Urbino en 1707, il reprit sa charge à Naples en 1708, et y resta jusqu'en 1717. À partir de ce moment-là, Naples sembla se lasser de sa musique ; les romains l'appréciaient mieux, et c'est au théâtre Capranica de Rome qu'il produisit ses meilleurs opéras (Telemaco, 1718; Marco Attilio Regoló, 1719; Griselda, 1721), ainsi que de remarquables œuvres de musique religieuse, parmi lesquelles une messe pour chœur et orchestre, composée en l'honneur de sainte Cécile pour le cardinal Acquaviva en 1721. Sa dernière œuvre de grande envergure fut une sérénade inachevée pour le mariage du prince de Stigliano (1723). Il mourut à Naples.

Œuvre

La musique de Scarlatti forme un lien très important entre la tentative de « musique nouvelle » du XVIIe siècle et l'école classique du XVIIIe siècle qui culmina avec Mozart. Ses premiers opéras (Gli equivoci nel sembiante (1679); l’Honestà negli amori (1680); Pompeo (1683), contenant les airs célèbres “O cessate di piagarmi” et “Toglietemi la vita ancor,” et d'autres jusqu'en 1685 environ) utilisent encore les cadences anciennes dans leur récitatifs et une très grande variété de formes très construites dans leurs charmants petits arias, parfois accompagnés par un quatuor à cordes, traités avec une élaboration soignée, parfois accompagnés du seul clavecin.

Depuis 1697 environ et avant La Caduta del decemviri, peut-être sous l'influence du style de Giovanni Bononcini et probablement encore plus sous l'influence du goût du vice-roi, ses opéras deviennent plus conventionnels et communs du point de vue du rythme, cependant que son écriture devient plus rude, non sans éclat cependant (Eracles, 1700). Les hautbois et les trompettes sont fréquemment utilisés, les violons jouent souvent à l'unisson. Les opéras composés pour Ferdinand de Médicis sont perdus, peut-être auraient-ils donné une idée plus positive de son style, sa correspondance avec le prince montrant qu'ils furent composés avec une sincère inspiration.

Mitridate Eupatore, considérée comme son œuvre maîtresse, composée à Venise en 1707, contient une musique très en avance par rapport à ce que Scarlatti avait écrit pour Naples, à la fois techniquement et intellectuellement. Les derniers opéras napolitains (L'Amor volubile e tiranno (1700); La Principessa fedele (1712); Tigrane, 1715, &c.) sont plus ostentatoires et efficaces que d'une profonde émotion. L'instrumentation marque un grande avancée par rapport aux œuvres antérieures, la voix étant principalement accompagnée par le quatuor à cordes, le clavecin étant réservé exclusivement aux ritournelles instrumentales bruyantes. C'est dans l'opéra Teodora (1697) qu'est initié l'emploi du ritornello par l'orchestre.

Son dernier groupe d'opéras, composés pour Rome, montre un sens poétique plus profond, un large et digne style de mélodie, un fort sens dramatique, particulièrement dans les récitatifs accompagnés, une technique qu'il fut le premier à utiliser dès 1686 (Olimpia vendicata) et un style beaucoup plus moderne d'orchestration, les cors apparaissant pour la première fois et traités avec des effets saisissants. En plus des opéras, oratorios (Agar et Ismaele esiliati, 1684; Oratorio de Noël, c. 1705; S. Filippo Neri, 1714; et d'autres) et sérénades, qui montrent tous un style similaire, Scarlatti écrivit près de cinq cent cantates de chambre pour voix soliste. Elles représentent la musique de chambre la plus intellectuelle de cette période. On peut regretter qu'elles soient restées à ce jour à l'état de manuscrits, car une étude attentive de ces dernières est indispensable à qui veut se former une idée de l'évolution de Scarlatti.

Les quelques messes retrouvées (l'idée qu'il en aurait composé deux cents est peu crédible) et la musique religieuse en général sont comparativement de moindre importance, à l'exception de la grande Messe de Sainte Cécile (1721), qui est l'une des premières tentatives dans le style qui atteignit des sommets dans les grandes messes de Jean-Sébastien Bach et Ludwig van Beethoven.

Sa musique pour clavier comporte un recueil de 7 toccates pour clavecin dont la première est entièrement doigtée par le compositeur. On connaît aussi une longue Toccata nel primo tono (v. 1710) qui se termine par 29 variations sur La Follia.

Sa musique instrumentale, bien qu'intéressante, semble d'une écriture très ancienne en comparaison de ses œuvres vocales.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Adélaïde de Place, Alessandro et Domenico Scarlatti, Paris, Fayard, coll. « Mirare », 2003, 94 p. (ISBN 978-2-213-61468-7) 

Liens externes

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