- Fosse n° 2 des mines d'Ostricourt
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Fosse no 2 des mines d'Ostricourt dite Henri Charvet
La fosse no 2 modernisée.Puits n° 2 Coordonnées [BRGM 1] Début du fonçage 3 juillet 1860 Mise en service 1863 Profondeur 505 mètres Arrêt 1976 Remblaiement ou serrement 1977 Administration Pays France Région Nord-Pas-de-Calais Département Pas-de-Calais Commune Oignies Caractéristiques Compagnie Compagnie des mines d'Ostricourt Groupe Groupe d'Oignies
Groupe CentreUnité de production UP d'Ostricourt Ressources Houille Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
modifier La fosse no 2 dite Henri Charvet de la Compagnie des mines d'Ostricourt est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Oignies. Les travaux commencent le 3 juillet 1860, et la fosse entre en exploitation en septembre 1863. Le cuvelage en bois est renforcé par une chemise en fonte en 1870, car il fuyait trop. Les berlines sont ensuite utilisées pour remonter le charbon. Le cuvelage est de nouveau consolidé en 1890. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. En 1937, décision est prise que cette fosse deviendrait un siège de concentration pour la compagnie. Le puits est élargi au diamètre de 5,30 mètres. En ce sens, de vastes cités commencent à être bâties dans les années 1940.
La Compagnie des mines d'Ostricourt est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Oignies. La Seconde Guerre mondiale a ralenti les travaux de modernisation qui ne sont terminés qu'en 1950. La concentration des fosses nos 1, 3, 5 et 6 de l'ancienne Compagnie des mines d'Ostricourt est effective en à cette date. Les cités sont alors étendues, et une grande variété de logements est construite. Divers lavoirs et usines sont construits sur le carreau de fosse, et les ateliers centraux et les grands bureaux du Groupe d'Oignies sont bâtis à proximité. La fosse cesse d'extraire en 1976, le puits est comblé l'année suivante, et le chevalement est détruit l'année suivante. Le terril no 115 est ensuite partiellement exploité.
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 2. Les grands bureaux et les ateliers de la fosse sont respectivement détruits en 2000 et 2003, la passerelle et la lampisterie le sont en 2007. Il subsiste encore de nombreux bâtiments sur le carreau de fosse. En novembre 2009, le bâtiment de la machine d'extraction et la mine-image sont respectivement classé et inscrit aux monuments historiques. Le terril no 115A, 2 d'Oignies, fait partie de l'espace protégé de la mine-image, le terril no 115, 2 du téléphérique, est un espace naturel protégé. Au début des années 2010, la cité 1940 est rénovée. Les autres cités l'ont été peu de temps avant.
Sommaire
La fosse
Quatre ans après les premiers travaux de la fosse no 1[D 1], la Compagnie des mines d'Ostricourt entreprend une nouvelle fosse à 1 340 mètres au nord-ouest[note 1].
Fonçage
La fosse no 2 a été commencée le 3 juillet 1860 à Oignies[A 1], à 700 mètres au nord-est du clocher, et à 700 mètres à l'ouest de la ligne de Paris-Nord à Lille[SB 1]. Le diamètre utile du puits est de quatre mètres[A 1]. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 29 mètres[JA 1]. On y atteint la profondeur de 61,45 mètres en avril 1861[D 2] sans le secours d'une machine d'épuisement[D 3] ; mais à cette profondeur, la quantité d'eau à épuiser s'élève à 300 hectolitres par heure[D 4]. On ne peut en venir à bout avec la machine d'extraction de vingt chevaux, et on installe une petite machine d'épuisement de cinquante chevaux, qui permet de pousser l'approfondissement à 71,48 mètres[D 4]. Elle devient alors insuffisante, et on doit recourir à une machine de 200 chevaux, louée par la Compagnie de Meurchin. Cette machine, alimentée par cinq générateurs et avec deux pompes de 50 et 55 centimètres de diamètre, élève jusqu'à 65 hectolitres d'eau par minute. À cette profondeur, la venue d'eau est de 3 900 hectolitres à l'heure[SB 1].
Des picotages successifs retiennent les eaux, et à 86 mètres on peut établir la base définitive du cuvelage[D 4]. Le cuvelage a une hauteur de 86 mètres, et il est en bois[SB 1]. Le terrain houiller est rencontré à 151,95 mètres[D 4],[JA 1]. La fosse porte le nom d'Henri Charvet, administrateur de la compagnie[A 1].
Exploitation
Enfin, en septembre 1863[A 1], cette fosse entre en exploitation. Elle a été approfondie jusqu'à 378,14 mètres[D 4]. Elle a recoupé neuf couches de houille, dont cinq seulement ont été reconnues exploitables. L'une d'elles , la no 6, a même une assez grande épaisseur : de 1,10 à 1,50 mètre. Cette couche, et la no 9, ont fourni la très grande partie de l'extraction[D 4]. Le 6 février 1868 une explosion tue quatre mineurs[A 1]. Le grisou fait son apparition en 1864[D 2].
Les terrains de la fosse no 2 sont assez tourmentés. Toutefois, on y a suivi, sur d'assez grandes longueurs, la veine no 6, dans des conditions d'exploitation favorables ; et dans les années 1880, cette fosse peut fournir une extraction importante, à un prix de revient faible[D 4]. Le cuvelage en bois donne lieu, vers sa base, à des ruptures de pièces assez fréquentes. On a été obligé, en 1870, de le revêtir d'une chemise en fonte sur 14.20[D 4] ou 18 mètres[D 2] de hauteur, ce qui a réduit le diamètre du puits de la fosse à 3,58 mètres dans cette chemise[D 4]. Le cuvelage en bois fuyait jusqu'alors régulièrement[D 2].
Jusqu'en mars 1871, l'extraction du charbon et des eaux s'effectue avec des tonneaux. On se décide à y établir un système de guides à câbles en fil de fer[D 2] ; et, depuis lors, l'extraction se fait au moyen de deux berlines superposées, de cinq hectolitres chacune[D 4]. Ce système offre bien des désagréments dans les mines du Nord, où l'on est obligé d'avoir deux et même trois accrochages en activité en même temps, et de plus, d'extraire les eaux avec la machine d'extraction. Aussi la fosse no 2 d'Ostricourt est le seul point de la région où ce système ait été adopté[D 4]. Le parachute Cousin est mis en place[D 2]. À la fin des années 1870, le puits est profond de 378,14 mètres[D 2].
À la fin de l'année 1890, le cuvelage est consolidé de 69 à 86 mètres de profondeur par un revêtement en fonte qui a réduit le diamètre utile du puits à 3,58 mètres[SB 1]. Les accrochages sont établis aux profondeurs de 192, 223, 260, 300 et 354 mètres. Les trois premiers étages ont été jusqu'alors peu exploités[SB 1].
La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. En 1937, il est décidé que la fosse no 2 deviendrait un puits de concentration[A 1]. Pour y parvenir, le puits est au préalable élargi à 5,30 mètres de diamètre[A 1].
Siège de concentration
Les travaux sont ralentis à cause de la Seconde Guerre mondiale et seulement achevés en 1950[B 1]. La Compagnie des mines d'Ostricourt est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Oignies[B 1]. Une nouvelle machine à vapeur, la plus puissante de France, est installée. Un nouveau chevalement à poutrelles à treillis de 55 mètres de hauteur est installé en 1947 et 1948. La concentration des fosses nos 1, 3, 5 et 6 de l'ancienne Compagnie des mines d'Ostricourt est effective en 1950. La fosse est équipée de berlines de 2 700 litres, d'un criblage et d'un lavoir. Un téléphérique est installé pour mettre à terril les déchets. Il s'écroule en 1958. Sur le carreau de la fosse il y a également un lavoir à grains, deux lavoirs à fines, un criblage et une usine à boulets[B 1].
La fosse est approfondie en 1966 à 456 mètres et une bowette la relie aux fosses nos 9 - 9 bis et 10. Le premier soutènement marchant du groupe entre en action en 1967[B 1].
En 1976, la fosse cesse d'extraire. les mineurs sont mutés à la fosse no 9 - 9 bis. Le puits est remblayé au cours de l'année 1977. Il est alors profond de 505 mètres. La cheminée de 94,60 mètres est dynamitée la même année, quant au chevalement, il est abattu en 1980[B 1].
Reconversion
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Les Grands bureaux du Groupe d'Oignies sont détruits en l'an 2000, les ateliers de la fosse le sont trois ans plus tard. La lampisterie et la passerelle sont détruits en 2007[2]. De nombreux bâtiments ont été conservés : la salle des machines, les ateliers, le garage, le local sauveteurs, la mine-image, le bâtiment des transformateurs et les bains-douches[3]. Le bâtiment de la machine d'extraction de la fosse no 2 avec l'ensemble de son dispositif technique, à savoir la machine à vapeur et le pont roulant font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 novembre 2009[4]. La mine-image en totalité, avec l'ensemble de ses galeries souterraines et extérieures et avec ses dispositifs techniques servant à la formation des mineurs, située sous le terril no 115A et aux abords font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 25 novembre 2009[5].
Les terrils
Deux terrils résultent de l'exploitation de la fosse no 2[6].
Terril no 115, 2 du téléphérique
Le terril no 115, situé à Libercourt, était alimenté par un système de téléphérique par la fosse no 2 des mines d'Ostricourt, alors siège de concentration du Groupe d'Oignies, à partir de 1948. Malgré le fait qu'il a été exploité, il en reste un volume non négligeable.
Terril no 115A, 2 d'Oignies
Le terril no 115A, situé à Libercourt, est le premier terril de la fosse no 2 des mines d'Ostricourt. Il est situé juste au nord du carreau et est désormais boisé. Il s'agit du premier terril de la fosse, il a en conséquence une taille très modeste. La mine-image y est établie.
Les cités
De vastes cités ont été bâties tardivement au nord de la fosse, sur le territoire de Libercourt. Les habitations de la cité 1940 ont été bâties au début des années 1940, quant à celles de la cité de la Faisanderie, elles l'ont été après la Nationalisation. Cette cité est particulièrement boisée, au même titre que la cité de la Forêt.
L'église Saint-Henri
Une église a été construite au nord de la cité de la Faisanderie, près des cités de la fosse no 5.
Les écoles
Des écoles ont été construites dans la cité de la Faisanderie.
Notes et références
- Notes
- Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne. Les distances sont mesurées grâce à
- Références
- Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais », http://dpsm.brgm.fr/,  2008 [PDF]
- Permis de démolir de la lampisterie et de la passerelle sur Wikimedia Commons
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 2 des mines d'Ostricourt », http://minesdunord.fr/
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Bâtiment de la machine d'extraction » sur www.culture.gouv.fr.
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Mine-image » sur www.culture.gouv.fr.
- Terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Liste des terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, fournie par la Mission Bassin Minier, voir
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I, 1991
- Dubois et Minot 1991, p. 79
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II, 1992
- Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel, 1880
- Vuillemin 1880, p. 32
- Vuillemin 1880, p. 51
- Vuillemin 1880, p. 33
- Vuillemin 1880, p. 34
- Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, 1904
- Gosselet 1904, p. 98
- Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, 1895
- Soubeiran 1895, p. 151
Voir aussi
Articles connexes
- Compagnie des mines d'Ostricourt
- Groupe d'Oignies
- Liste des monuments historiques du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
Liens externes
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 2 des mines d'Ostricourt », http://minesdunord.fr/
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, 1991, 176 p., p. 79
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, 1992
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, 1880, 410 p. [lire en ligne], p. 32-34, 51
- Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, 1904, p. 98
- Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, 1895, p. 151
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