- Claude-Anne de Rouvroy de Saint-Simon
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Claude-Anne de Rouvroy (° 16 mars 1743 - château de La Faye, Villexavier † 27 février 1819 - Pampelune ou Madrid), marquis de Saint-Simon et de Montblerú, puis duc de Saint-Simon est un militaire et homme politique français XVIIIe et XIXe siècles.
Sommaire
Biographie
Claude-Anne de Rouvroy de Saint-Simon fit ses études à l'École militaire de Strasbourg, passa dans le régiment d'Auvergne comme cadet, et y fit ses premières armes.
À dix-huit ans, il entra comme lieutenant chef de brigade dans les gardes du roi Stanislas. Ayant reçu le brevet de colonel, il commanda en 1771 le régiment du Poitou et en 1775 celui de Touraine.
Promu maréchal de camp en 1780, passé au service de l'Espagne la même année, après un court séjour à la Martinique, il fut embarqué en septembre 1781 sur l'escadre du comte de Grasse, comme commandant d'un corps expéditionnaire de 2 000 hommes envoyé en Amérique au secours des « Insurgents ». Il se distingua dans la campagne, particulièrementau siège de Yorktown.
Blessé en action, il fut reçu membre d'origine de la société des Cincinnati de France.
À son retour en France, devint, en mai 1783, gouverneur de Saint-Jean-Pied-de-Port. En 1788, il commandait en Franche-Comté et s'opposa avec fermeté à une assemblée illégale des gentilshommesde cette province.
Député aux États généraux
Claude-Anne de Rouvroy de Saint-Simon Le château Giscours, à Labarde.Mandats Royaume de France
Député de la noblesse du bailliage d'Angoulême aux États généraux5 mai 1789 – 17 juin 1789 Élection 30 mars 1789 Monarque Louis XVI de France Député de la noblesse du bailliage d'Angoulême à l'Assemblée constituante 17 juin 1789 – 30 septembre 1791 Biographie Diplômé de École militaire de Strasbourg Résidence Château de La Faye
Château GiscoursListe des députés aux États généraux de 1789
Liste des membres de l'Assemblée constituantemodifier Élu, le 30 mars 1789, député de la noblesse aux États généraux par le bailliage d'Angoulême, il protesta contre les réformes et l'abolition des titres nobiliaires, contre la violation du secret des lettres, particulièrement de celles qui lui étaient adressées, prêta, en 1790, le serment civique, sous le prétexte que la réaction pouvait changer la constitution qu'elle venait de donner, et signa les protestations de septembre 1791 contre les actes de l'assemblée.
A la Révolution française, le marquis Claude-Anne de Saint-Simon-Montbléru (1743-1819) prend la fuite en Espagne et ses propriétés (château Giscours dans le Médoc[1] et château de la Faye à Villexavier) sont saisies comme bien national.
En Espagne
Légion catholique et royale des Pyrénées
Le marquis de Saint-Simon émigre et fait la campagne de 1792 dans l'armée des Princes.
Le 16 mai 1793, Charles IV le nomme maréchal de camp de ses armées[2]. Il le charge de rassembler à Pampelune des émigrés désirant se battre. Il engage 600 fantassins et forme un escadron de hussards et prend leur commandement[3]. Cette légion des Pyrénées (ou légion de Saint-Simon) est formée de nobles, gentilshommes et officiers, mais aussi de prisonniers de guerre, de déserteurs, de basques émigrés et également de quelques sous-officiers espagnols[4]. Ces émigrés et déserteurs quand ils sont fait prisonniers sont exécutés[5].
L'unité ne participe à aucune opération importante au cours de l'année 1793. En décembre 1793, le gouvernement espagnol songe à envoyer la légion Saint-Simon au siège de Toulon, où Anglais et Espagnols avaient débarqué durant l'été[6].
Claude-Anne de Saint-Simon est employé sous les ordres du général Pedro Caro y Sureda. À l'affaire d'Irun, Saint-Simon reçoit une balle qui lui traverse le cou. Le 29 septembre 1793, il obtient le brevet de colonel de la légion royale des Pyrénées, et onze jours après le grade de lieutenant-général des armées d'Espagne[7]. Sa légion combat dans les Pyrénées-Atlantiques et notamment :
- à Saint-Étienne-de-Baïgorry (26 avril 1794), avec de fortes pertes, dont 17 prisonniers guillotinés[8]
- dans les montagnes d’Arquinzun (10 juillet), fortes pertes (30 à 50 % de l’effectif)
- à Port-Bidassoa (24 juillet), fortes pertes en couvrant la retraite espagnole (dont 50 prisonniers)
- au siège de Pampelune (novembre).
En défendant la position d'Argenson, Saint-Simon est encore atteint d'une balle qui lui traverse la poitrine. Sa légion opère désormais au sein de l’armée espagnole de Navarre et est envoyée à l’arrière en 1795, puis est appelée Légion de la Reine après sa fusion avec le Royal-Roussillon[9].
En 1796, Saint-Simon est nommé commandant en second de l'armée de Navarre, et, le 20 avril 1796, colonel-commandant du régiment d’infanterie de Bourbon qu'il a ordre de former. Au mois de mai suivant, le roi d'Espagne l'élève au grade de capitaine-général de la Vieille-Castille d'Espagne[10].
Régiment de Bourbon
Créé en 1796 par le marquis de Saint-Simon, le régiment de Bourbon regroupe des survivants de la légion de la Reine (ex-légion de Panetier), du bataillon de la Frontière, et surtout de la légion royale des Pyrénées. Saint-Simon en est aussi le premier chef. Ce régiment opère au sein de l’armée espagnole, où il porte le nom exact de Regimiento de Infantería Borbón et a le nº 47 en 1796, puis en 1802 le nº 37[11]. Ce régiment va exister au sein de l’armée espagnole, jusqu’en 1931, où il est intégré au Regimiento de Cazadores de Alta Montaña Galicia nº 64. Mais dès 1814 il est formé de soldats étrangers et des gardes Wallonnes. Du temps des émigrés français ses effectifs sont de 1 600 hommes en 1808. Il est en garnison à Ciudad Rodrigo (1797), puis à Majorque et se bat au siège de Gérone, qui chute le 9 décembre 1808, et où il perd 300 prisonniers et à la bataille de Rozas (1808).
Fin de carrière
En 1801, le marquis de Saint-Simon commandait la division espagnole employée avec les troupes françaises contre le Portugal (guerre des Oranges) et fut rayé de la liste des émigrés, et fut créé grand d'Espagne par Charles IV d'Espagne en 1803.
En 1808, il fut blessé à la tête des régiments de la garde à Madrid ; quand les Français se présentèrent devant la ville, il essaya de la défendre, fut fait prisonnier et condamné à mort par un conseil de guerre. Sa fille arracha sa grâce à l'Empereur: la peine fut commuée et Saint-Simon enfermé dans la citadelle de Besançon, où sa fille le rejoignit, compagne volontaire de sa prison. Il fut délivré par les Cosaques en 1814 et son jugement fut annulé par des lettres patentes de Louis XVIII, qui déclara en outre qu'il avait bien mérité par sa fidélité de la maison de Bourbon.
Il revint en Espagne lors de la restauration de Ferdinand VII d'Espagne qui l'éleva à la dignité de duc, capitaine général en octobre 1814, et colonel des gardes wallonnes en 1825. Il resta désormais étranger aux événements politiques.
Claude-Anne de Saint-Simon avait épousé, par contrat du 1er avril 1773, Françoise-Louise Thomas de Pange, fille d'un conseiller au Parlement, âgée de 17 ans. Elle mourut après quatre ans de mariage ayant donné à son mari deux enfants : un fils Hippolyte, qui mourut sur la neige de la suite de sesblessures pendant la guerre d'Espagne (Empire), et une fille Balbine, qui ne se maria pas et mourut en 1857, âgée de 80 ans.
Annexes
Bibliographie
- « Saint-Simon (Claude-Anne de Montbleru, duc de » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
Notes et références
- Château Giscours » sur www.abcduvin.com, 2008. Consulté le 14 mai 2011 Sylvain Torchet, «
- Biographie des hommes vivants: ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, Louis Gabriel Michaud, L.G. Michaud, 1819, t. 5 (P-Z), p.288.
- Les sources espagnoles relatives à l'histoire de la Révolution dans l'ouest de la France: 1789-1799 : guide des sources d'archives et publications de textes, Louis Miard, Édition du Conseil général de Loire-Atlantique, 1989, p.346.
- Soldats ambassadeurs sous le Directoire, an IV-an VIII, William-Aimable-Émile-Adrien Fleury, Plon-Nourrit, 1906, v. 1, p.150.
- Le Révolution dans le département des Basses-Pyrénées: 1789-1799, Michel Péronnet, Jean-Paul Jourdan, Horvath, 1989, p.128.
- Cahiers Saint-Simon, Société Saint-Simon, Société Saint-Simon., 2003, no.31 2003, p.107.
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- Études religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, Jesuits, V. Retaux, 1856, année 26:t.48 (1889), p.82 et Dugommier, 1738-1794, Arthur Maxime Chuquet, Arthur Chuquet, Fontemoing, 1904, p.380.
- Louis Gabriel Michaud 1819, p.288
- José de San Martín, le futur grand révolutionnaire sud-américain, combat dans ce régiment les bonapartistes.
- Source
- resumen de la biogrefia de don jose de san martin. Consulté le 14 mai 2011
Voir aussi
Articles connexes
- Maison de Rouvroy de Saint-Simon ;
- Duché de Saint-Simon ;
- Liste des personnalités françaises ayant combattu lors de la guerre d'Indépendance des États-Unis ;
- Château de la Faye à Villexavier ;
- Liste des députés des États généraux de 1789, par ordre, bailliage et sénéchaussée ;
Liens externes
- Claude-Anne de Rouvroy de Saint-Simon sur roglo.eu. Consulté le 14 mai 2011 ;
- Claude-Anne de Saint-Simon-Montblerú sur gw4.geneanet.org. Consulté le 14 mai 2011 ;
- H. Malet, « Les Propriétaires de la maison Saint-Simon » sur poetes.charentais.free.fr. Consulté le 14 mai 2011 ;
Catégories :- Maison de Rouvroy de Saint-Simon
- Naissance en 1743
- Naissance en Angoumois
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- Émigré sous la Révolution française
- Député français de la noblesse en 1789-1791
- Personnalité française de la Guerre d'indépendance des États-Unis
- Ordre de Cincinnatus
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