Famille de Chevron Villette

Famille de Chevron Villette
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Les Chevron Villette sont une famille de la noblesse savoyarde (barons et comtes) d'extraction chevaleresque (filiation noble continue prouvée dès avant le XVe siècle), dont le pape Nicolas II et saint François de Sales sont des descendants.

Aujourd'hui, la famille possède des vignes près de Saint-Tropez, sur le domaine du Château Reillanne.

Sommaire

Blasons et Devise

Maison de Chevron Villette

Les armes de la Maison de Chevron Villette se blasonnent ainsi : "D'azur au chevron d'or chargé d'un chevron de gueules accompagné de trois lionceaux d'or, deux affrontés en chef et un en pointe[1]. Cimier : "Un bouc ou chevron issant de sable accolé d'une couronne ducale."

Historique : Le blason des seigneurs de Chevron est "d'azur au chevron d'or chargé d'un de gueules" jusqu'en 1277 où la branche s'associe à celle des Villette portant pour blason "d'azur à trois lions d'or armez et lampassez de gueules." De la fusion des deux familles, ce dernier se évolue en "D'azur au chevron de gueules bordé d'or, accompagné(e)(s) de trois lions du même, ceux du chef affronté."

La devise de la Maison de Chevron Villette est "In ardvis stat" ou "Altissima qvero".

Histoire de la famille

Les seigneurs Chevron Villette sont originaires de Tarentaise, de Villette, proche d’Aime, et de la motte de Chevron, qui contrôle la route de Genève à l’Italie, au pied du col de Tamié, et sur laquelle fut établie une puissante forteresse médiévale.

Les seigneurs de Chevron

En 1209, lors de la fondation du prieuré de Lémenc (sur les hauteurs de Chambéry) par Rodolphe III de Bourgogne, l'acte nomme le premier seigneur de Chevron, Wilfried[2]. Wilfried de Chevron réside à Châteauvieux et gouverne sur les terres de Mercury, Allondaz, Thénésol au pied du col de Tamié, sur la voie romaine transversale Genève-ad Publicanos (proche d'Albertville) et le col du Petit-Saint-Bernard[2].

La fondation de l'abbaye de Tamié, en 1132, est possible grâce à l'octroi d'un domaine par les seigneurs de Chevron[3].

Guillaume II de Chevron, de retour de la deuxième croisade où il a accompagné le comte de Maurienne Amédée III de Savoie, obtient le titre de baronnie en 1149. Il épouse la fille du seigneur de Villette dont il aura trois filles.

Les seigneurs de Chevron Villette

N'ayant pas de descendant mâle, Guillaume II favorise le mariage de ses filles avec Amédée et Humbert de Villette[4]. En 1277, la première association des deux noms est constatée avec Amédée.

Les seigneurs de Chevron Villette ne firent allégeance à la Maison de Savoie que le 6 mars 1306. "Quelques-uns, les Chevron et les sires de Miolans devaient affirmer longtemps qu'ils ne dépendaient que de l'Empire, c'est-à-dire de personne[5]". Ainsi, Humbert IV de Chevron Villette devient vassal du comte de Savoie. Cette association se trouve "consolidée" avec le mariage de Marguerite de Chevron Villette et Humbert Ier, surnommé le bâtard de Savoie (fils du comte Aymon de Savoie) et la participation à la guerre entre la Maison du Faucigny, celle du Dauphiné et le Savoie, au cours de laquelle vers 1325 la forteresse de Châteauvieux fut détruite. Les pierres serviront à la construction du château de Chevron à Mercury[6].

Au XIVe siècle, Humbert V est fait chevalier, seigneur de Chevron Villette, Giez, Thénésol, Bonvillard, Rovagny (actuel hameau de Giez), bailli du Chablais en résidence au château de Chillon[7].

Les titres de la famille de Chevron

Les titres portés par la famille Chevron Villette au cours de son histoire sont divers[8] :

Néanmoins, la situation au regard du droit nobiliaire en vigueur en France jusqu'à la Révolution française puis redéfini sous le Premier Empire, le Second Empire et la Restauration, et en Savoie jusqu'en 1860, est plus complexe.

Les titres nobiliaires sont habituellement donnés par le souverain. Toutefois autour de l'an mil, dans une période en recomposition du fait de la déliquescence du Saint Empire romain germanique et en particulier en Savoie, région aux marches de cet Empire, l'emprise du souverain était inexistante. D'où l'émergence de familles qui exerceront un pouvoir local au nom de l'Empereur. Puis avec le temps, du fait de meilleurs appuis, de meilleures alliances, d'une plus forte position "économique" et in fine d'un rapport de force militaire plus favorable, certaines familles prirent le dessus et imposèrent leur reconnaissance aux autres en leur demandant de faire allégeance.

C'est ce qui arriva aux Chevron, devenus Chevron Villette dont la noblesse n'a pas été conférée par un souverain et qui sont donc « d'extraction chevaleresque » : c'est pourquoi il y a confusion entre leur nom patronymique (Chevron Villette, qui au cours des âges sera utilisé de plusieurs façons : Chivron Villette ou Villette Chevron ou Chevron Villette) et certains de leurs titres.

Par contrat du 6 mars 1306, Humbert IV de Chevron Villette céda au comte de Savoie, la souveraineté immédiate sur le fief de Chevron qui relevait auparavant de l'Empire. Une des conséquences de cette allégeance fut que Humbert IV et son fils Humbert V furent entraînés dans les guerres entre Aymon de Savoie et Guigues VIII, baron de Faucigny, allié du Dauphin (nous sommes avant 1348...date de l'acquisition du Dauphiné par le Roy de France). C'est durant ces guerres que vers 1325 la forteresse de Châteauvieux à Chevron fut prise puis détruite. Les Chevron Villette perdirent là les moyens de leur puissance... et dès lors la famille s'employa à la reconquérir tout en soutenant la famille de Savoie jusqu'à l'abandon de la Savoie par ses Princes en 1860.

Ensuite au cours des siècles, les souverains conférèrent des titres d'abord pour confirmer leurs prérogatives et surtout pour récompenser leurs soutiens. Les titres de chevalier caron, parfois comte étaient accordés. Mais souvent ces souverains se méfièrent de cette noblesse ancienne, toujours jalouse de certaines de ses prérogatives, et eurent besoin de renouveler ce corps social en lui adjoignant les meilleurs de leurs serviteurs : ce furent les anoblissements faits par les souverains, phénomène qui prit de l'ampleur, voire connurent une inflation à partir du XVIIe siècle, utile pour remplir les caisses des souverains puisque cela se faisait contre monnaie ! On verra ainsi fleurir les titres de marquis au cours de cette période. L'Empire rétablit la noblesse et créa de nombreux titres, mais en revalorisant ceux de baron et de comte.

Ainsi François (+1516), conseiller et chambellan du duc Charles III et du roi de France, puis gouverneur de Bretagne devint grand écuyer de Savoie puis capitaine de Chambéry et fut fait 1er baron de Chevron, le 24 avril 1486.

Néanmoins au cours des siècles, l'attitude constante de la maison de Savoie fut de tenter de mettre la main sur les fiefs et biens de la famille : cela se fit aussi bien par une politique de mariage (5 unions entre les CV et la branche Savoie-Arvillard) que par des tentatives de confiscations du XIVe au XVIe siècle.

Le dernier Chevron Villette de la branche aînée, Gaspard, mort à 17 ans en 1630 sans postérité, fut le dernier Chevron Villette à Chevron. Sa sœur Jeanne-Françoise épousa en 1630 le comte Charles-François di Valperga, d'une vieille famille du Piémont, qui s'installa à Chevron. Malgré les fideicommis et du fait de la puissance financière tant de la branche aînée des Chevron Villette et surtout de la famille Valperga, Charles-François de Valperga voulut conserver les titres de la famille. Il s'ensuivit un procès avec la branche subsistante des Chevron Villette : le sénat de Savoie rendit deux arrêts favorables à la branche cadette, en 1661 et 1664, mais la restitution des biens n'eut jamais lieu. In fine, le 2 mai 1666, une transaction eut lieu et les Valperga prirent le titre de baron de Chevron, mais laissèrent les autres à la branche cadette. À la génération suivante, les Valperga se firent appeler comte de Chevron et deux générations plus tard, en 1755, la famille Valperga retourna en Italie et vendit son fief au comte de la Tour. C'est pourquoi en visitant certains châteaux en Piémont, vous pourrez découvrir les armes Chevron Villette.

Issue d’'Eustache Sallier, notaire à la fin du XVIe à Tournon, proche de Chevron, la famille Sallier de la Tour eut une ascension rapide : son fils fut anobli et son arrière-petit-fils Antoine fut membre du sénat de Savoie ; le fils de ce dernier fut créé comte de la Tour et acquit le titre de marquis de Cordon et Combloux, puis son fils François-Joseph acheta le titre de baron de Chevron en raison de sa renommée. À la Révolution, les Sallier de la Tour prirent le chemin de l'Italie où ils firent leur fortune : au XXe, une branche cadette de cette famille devint ducs de Sallier de la Tour Corio. Aujourd'hui, le titre de baron de Chevron est toujours porté par un descendant romain de cette famille.

À noter que de l'autre côté du Petit-Saint-Bernard, en Val d'Aoste, une mésaventure similaire arriva un peu plus tard aux Challant, ancienne et puissante famille du Val d'Aoste qui eut de nombreuses alliances (et aussi quelques disputes) avec les Chevron Villette, établissant ainsi entre eux un contrôle resserré de la route Genève à Turin tout au long de la traversée des Alpes..

Le 1er avril 1604, Amédée III fut fait baron de Villette. Ses descendants constituent la branche cadette.

Son arrière-petit-fils, Hyacinthe de Chevron Villette, devint comte de Monjoye et retrouva le titre de baron de l'Orme en épousant Françoise Hyeronime Anselme de Monjoye, héritière de ces titres. Ainsi le 27 juin 1771, il reçut investiture des seigneuries de Giez et Villette, du comté de Monjoye et de la baronnie de l'Orme.

De nos jours, dans les pays monarchiques, la noblesse est un corps social vivant avec des règles précises. La plupart du temps les souverains actuels confèrent des titres à usage personnel, non transmissibles. En Angleterre et en Allemagne, le droit nobiliaire est très strict, du point de vue de l'usage. En France, il n'existe plus de règles codifiées par l'État, sauf pour la petite centaine de familles qui sous la Révolution acceptèrent de payer un impôt spécifique leur permettant de continuer à porter leur titre dans leur identité et qui continuent de payer cet écot à l'État qui n'est finalement avare de rien ! Alors qu'il n'existe en droit nobiliaire qu'un seul porteur d'un titre, en France, l'habitude s'est aussi prise d’utiliser des titres de courtoisie (celui du chef de famille suivi du prénom) ; en Belgique cet usage de courtoisie est même étendu aux femmes. En France, une association telle que l'ANF a pour but de regrouper les familles nobles, de défendre leur nom et d'assurer la bienfaisance nécessaire à ses membres qui seraient dans le besoin (et cela est plus fréquent qu'on ne le pense.)

Ainsi aujourd'hui, selon les règles nobiliaires, Jean est seigneur de Giez, de Chevron, de Pontverre, de Planaise, baron de l'Orme, 12e baron de Villette, 10e comte de Monjoye... L'habitude est restée d'utiliser le titre de comte associé au patronyme Chevron Villette : après l'Annexion en 1860, Charles-Albert de Chevron Villette et son fils Pierre de Chevron Villette eurent à faire reconnaître cet état de fait auprès de la nouvelle administration française en place en Savoie.

Châteaux

Château de Giez.

Personnalités

Parmi les membres de cette maison, on peut retenir :

Il y eu aussi d'autres prélats : un évêque d'Aoste, quatre archevêques de Tarentaise, quatre abbés de Tamié, un abbé de Saint-Michel de la Cluse (val de Suse), trois abbesses de Betton...

Bibliographie

  • GARIN (Joseph), 1910, 1912, Histoire de Chevron, 3 tomes, éditeur Honoré Champion, Paris
  • MILLION (François-Marie), 1913, Biographie de Benoît-Théophile de Chevron-Villette archevêque et Comte de tarentaise 1633-1658, 42 p.

Notes et références

  1. Annuaire de la Noblesse de France et des Maisons souveraines de l'Europe, publié sous la direction de M. Borel d'Hauterive, 1855 sur Gallica, de même que dans l'ouvrage de Amédée de Foras, 1992, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie. (1863-1966)
  2. a et b Article "Les seigneuries", p. 58-58, in HUDRY (M), BERUARD (A), CHATEL (J), FAVRE (A), 1998, Découvrir l'Histoire de Savoie, Centre de la Culture Savoyarde, Albertville, 240 p.
  3. Henri Ménabréa, 1933, Histoire de Savoie, Ed. Bernard Grasset, p.40
  4. HUDRY (M), BERUARD (A), CHATEL (J), FAVRE (A), 1998, ...
  5. Henri Ménabréa, 1933,... p.37
  6. HUDRY (M), BERUARD (A), CHATEL (J), FAVRE (A), 1998, ...
  7. HUDRY (M), BERUARD (A), CHATEL (J), FAVRE (A), 1998, ...
  8. HUDRY (M), BERUARD (A), CHATEL (J), FAVRE (A), 1998, ...

Voir aussi

  • FAURE DAVID-NILLET Thierry, seigneurs et seigneuries du plateau d'Hauteville-Lompnes, 2009

Articles connexes

Villages liés à l'histoire de la Famille :

Liens externes


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