- Philippe Le Valois, marquis de Villette-Mursay
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Philippe Le Valois Marquis de Villette-Mursay Naissance 1632
au château de Mursay, dans le PoitouDécès 25 décembre 1707 (à 75 ans)
à ParisOrigine Royaume de France Allégeance Royaume de France Arme Marine royale française Grade Vice-amiral Années de service 1672 - 1704 Conflits Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Guerre de Succession d'EspagneFaits d'armes 1672 : Solebay
1676 : Alicudi, Agosta et Palerme
1677 : Tabago
1690 : Cap Béveziers
1691 : campagne du Large
1692 : Barfleur
1693 : Lagos
1704 : Vélez-MalagaDistinctions Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis Autres fonctions Lieutenant général dans le Bas-Poitou Famille Madame de Villette
(Sa mère)
Françoise d'Aubigné
(Sa cousine)
Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay, marquise de Caylus
(Sa fille)
Anne Claude de Caylus
(Son petit-fils)modifier Philippe Le Valois[1], marquis de Villette-Mursay[2]baron de Mauzé, né en 1632 en Normandie[3] et mort le 25 décembre 1707 à Paris, est un officier de marine et aristocrate français du XVIIe siècle. Il participe aux principales guerres menées par Louis XIV et termine sa carrière au grade de vice-amiral.
Sommaire
Biographie
Origines et famille
Philippe Le Valois, marquis de Villette-Mursay est un petit-fils d'Agrippa d'Aubigné et cousin de Madame de Maintenon. Philippe Le Valois nait au château de Mursay, dans le Poitou, dont la famille était originaire[4]. Il est le fils de Benjamin Levieux Le Valois, marquis de Villette (1582–1661), Lieutenant général dans le Bas-Poitou - une charge dont héritera son fils à sa mort -, et de sa femme Louise Arthémise d’Aubigné, dame de Mursay. Françoise d'Aubigné, la future marquise de Maintenon et seconde épouse de Louis XIV, est sa cousine. Il est élevé sur le domaine de ses parents, au Château de Mursay, dans la foi calviniste jusqu'à l'âge de sept ans.
Il épouse le 31 juillet 1662, Marie-Anne Hippolyte de Châteauneuf, fille de Gaspard de Châteauneuf, seigneur de Dillay et d'Ardin, avec laquelle il aura deux fils et deux filles, dont Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay, marquise de Caylus. À la fin de 1680, Madame de Maintenon enlève sa nièce, Mademoiselle de Mursay, ainsi que son frère aîné, à son cousin, le marquis de Villette-Mursay, protestant farouche, et à sa femme, catholique.
Veuf, il épouse en secondes noces le 3 avril 1695, avec Marie-Claire Des Champs de Marcilly. Dans son Journal, Dangeau écrit « M. de Villette, lieutenant général de la marine, épouse Mlle de Marsilly, que nous avons vue à Saint-Cyr; elle est fort jolie et n'a nul bien. M. de Villette a attendu que M. de Murcé, son fils, fût marié pour conclure cette affaire[5] ». Sa seconde femme se remarie en 1718 avec l'homme politique et philosophe anglais, Henri Saint Jean, vicomte de Bolingbroke.
Carrière dans la marine royale
Après un début de carrière décevant dans l'armée de terre, pendant lequel il parvient au grade de capitaine au régiment d'Infanterie Royal-Marine, le marquis de Villette-Mursay se retrouve tourmenté par l'inactivité qui le confinait dans le château de Mursay, en 1668. Il est maintenu noble par sentence du 10 décembre 1667, il porte : « d'azur au chevron d'or, accompagné de trois croissants d'argent, au chef du second chargé de trois roses de gueules ». Il sollicite alors sa célèbre cousine, mieux introduite que lui à la Cour de France, afin qu'elle le recommande au Secrétaire d'État de la Guerre Louvois.
- « Les recommandations auprès de M. de Louvois sont des chansons, lui écrit-elle en retour, et je doute que vous rentriez dans l'emploi, étant aussi oublié que tous l'êtes et n'ayant point de patron à la cour[6],[7]. »
Ainsi, Madame de Maintenon ne pouvait rien pour servir son cousin. Aussi, choisit-il de s'engager dans la marine royale alors administrée par Seignelay, le fils du Grand Colbert.
Guerre de Hollande
Article détaillé : Guerre de Hollande.Le 12 mars 1672[8], au début de la Guerre de Hollande, il est promu capitaine de vaisseau et prend part le 7 juin de la même année à la bataille de Solebay, au large de l'Angleterre, en tant que commandant en second du vaisseau de troisième rang, Le Fort, commandé par Monsieur de Blenac. Il reçoit en 1674 le commandement du vaisseau L'Apollon avec lequel il croise en Méditerranée.
Il se distingue, au commandement de L'Assuré, le 8 janvier 1676 lors de la seconde bataille du Stromboli contre l'amiral hollandais de Ruyter, au sein de l'avant garde française commandée par le marquis de Preuilly d'Humière. Dans la relation du combat que le chevalier de Valbelle envoie au ministre de la Marine, le 27 janvier 1676, ce dernier écrit : « En vérité, M. de Preuilly fut très-exact à l'obéissance, et nous vîmes plier deux vaisseaux de l'avant-garde; il se battit cruellement; MM. Chabert, Drelingue (sic) et Villette le secondèrent bien ». Il retrouve la flotte hollandaise de Ruyter quelques mois plus tard, au large d'Agosta, et il le combat sous les ordre de l'amiral Duquesne, protestant comme-lui. Au cours de cette bataille, Ruyter est mortellement blessé et décèdera quelques jours plus tard. Le 2 juin 1676, il est au combat de Palerme.
L'année suivante, en 1677, il commande Le Henri sur lequel il prend part à la bataille de Tabago, sous les ordres de l'amiral d'Estrées, contre la flotte hollandaise. La même année, il capture un navire corsaire anglais.
La paix revenue, en 1680, il croise dans la mer des Caraïbes au commandement du vaisseau Les Jeux, 36 canons, dans la flotte de Jean II d'Estrées. À son retour en France en mars 1681, il est furieux d'apprendre que ses enfants se sont convertis au catholicisme sous l'influence de Madame de Maintenon. Lui, décide de ne pas abjurer sa foi huguenote, ce qui nuira à sa carrière. Il commande L' Excellent et participe au bombardement d'Alger (1683).
Finalement, la pression exercée par le roi et ses ministres sur Villette-Mursay devint trop grande et il finit par se convertir lui aussi au catholicisme à Niort le 20 décembre 1685, peu de temps après la proclamation de l'Édit de Fontainebleau en 1685[9]. Cette conversion aura des conséquences immédiates sur son avancement. Le 2 janvier 1686, il est promu chef d'escadre de Provence et lieutenant général des armées navales du Roi, le 1er novembre 1689. Entre temps, il commande Le Bourbon puis L’Éclatant et une division navale sous Tourville.
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Article détaillé : Guerre de la Ligue d'Augsbourg.Pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, il commande à bord du vaisseau Le Conquérant, 70 canons, une escadre à la bataille du cap Béveziers, le 10 juillet 1690 au cours de laquelle il prend neuf ou dix bâtiments hollandais et harcèle ceux qui n'ont pas eu le temps de fuir et de se réfugier dans la Tamise[10].
À la bataille de la Hougue, le 29 mai 1692, il commande avec le grade de vice-amiral une escadre de six vaisseaux : L'Ambitieux, Le Courageux, La Couronne, Le Maure, Le Henri et Le Fort. Il se distingue en protégeant le Soleil Royal, navire amiral sur lequel se trouvait Tourville, attaqué par quatre vaisseaux anglais, mais il est obligé de brûler L'Ambitieux, 92 canons, et Le Fort, 58 canons, pour éviter leur capture. Pendant le combat, il endommage lourdement la HMS Royal Sovereign, commandé par l'Admiral Delaval[11]. L'année suivante, il participe à la capture du convoi anglais en provenance de Smyrne au large de Lagos au Portugal, sous les ordres du maréchal de Tourville.
Le 1er avril 1697, il reçoit la croix de commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et une pension de 4 000 livres, laissé libre par la mort du contre-amiral Jean Gabaret[12].
Guerre de succession d'Espagne
Article détaillé : Guerre de succession d'Espagne.Son dernier combat est la bataille navale de Vélez-Malaga, le 24 août 1704, au cours de laquelle il commande - sous les ordres du comte de Toulouse - l'avant-garde de la flotte française et affronte Cloudesley Shovell. Le vaisseau de Villette-Mursay, Le Fier, met à mal trois ou quatre vaisseaux anglais avant de recevoir une bombe qui fait sauter son arrière et déclenche un incendie. Cent hommes d'équipage sont tués ou blessée, mais il parvient finalement à le sauver.
Le marquis de Villette-Mursay décède dans son hôtel particulier, rue de Bourbon, à Paris, le 25 décembre 1707, à l'âge de 75 ans. Il est inhumé le surlendemain, le 27 décembre par le clergé de l'église Saint-Sulpice[13].
Il a écrit ses mémoires[14], publiées en 1844[15]
Descendance
De sa première union naissent quatre enfants:
- Constance, qui épouse en 1724 Jean-Baptiste, marquis de Montmorin-Saint Hérem.
- Philippe II (1667–1706), marquis de Villette-Mursay, il épouse en 1695 Marie-Louise Le Moyne de Villiers. Il est tué au Siège de Turin.
- Henri-Benjamin (1670–1692), il épouse Madeleine de Beaumont de Gibaud, et meurt de ses blessures après la bataille de Steinkerque.
- Marthe-Marguerite (1673–1729), marquise de Caylus, elle épouse en 1686 Anne, comte de Caylus.
Armoiries
Les armes des Valois d'Escoville sont :
D'azur au chevron d'or accompagné de trois croissants d'argent au chef du même chargé de trois roses de gueules.Notes et références
- Auguste Jal, p. 1273) L'orthographe correcte de son patronyme serait en réalité de Valois et non pas Le Valois, comme en témoigne son acte de décès (
- On trouve parfois son titre de noblesse orthographie Vilette-Mursai ou Vilette-Murcé.
- Château de Mursay. H. Granier, dans Marins de France au combat, 1610-1715 évoque le
- Mursay est un village proche de Niort
- Dangeau, Journal, tome V, p. 179.
- Auguste Jal, p. 1272
- Marquis de Villette-Mursay, p. IV
- Marquis de Villette-Mursay, p. VI
- 18 octobre 1685, révoque l’édit de Nantes octroyé par Henri IV en 1598. L’édit de Fontainebleau, signé par Louis XIV le
- J-C. Castex, p. 53
- J-C. Castex, p. 41
- Alexandre Mazas, p.182
- Auguste Jal, p. 1273) Texte de son acte de décès « Ht et pt seigr Messire Philippe de Valois marquis de Villette Murcé (sic) lieutt gl des armées navales, commandeur de St-Louis et lientt gl pour Sa Majesté, dans le bas Poitou. » (
- À la demande du Comte de Toulouse, d'après H. Granier.
- Mes campagnes de mer sous Louis XIV disponible sur Gallica. rééditées en 1991, voir Bibliographie. L'édition de 1844 est
Bibliographie
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Éditions maritimes et d'Outre-mer, 1982, réédition Tallandier, 1992, (ISBN 2-84734008-4)
- H. Granier, Marins de France au combat, 1610-1715, France-Empire, 1994, (ISBN 2-7048-0726-4)
- Philippe de Villette-Mursay, Mes campagnes de mer sous Louis XIV, Tallandier, 1991, (ISBN 2-235-02407-X)
Avec une introduction, des notes et un dictionnaire des personnages et des batailles par Michel Vergé-Franceschi.- Philippe de Villette-Mursay, Mémoires du Marquis de Villette sur Google Livres, Renouard, 1844
- Alexandre Mazas, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis depuis son institution en 1693 jusqu'en 1830 sur Google Livres, vol. 1, Didot, Dentu, 1860
- Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire sur Google Livres, Slatkine repr., 1867, p. 1272 et suiv.
- Jean-Claude Castex, Dictionnaire des batailles navales franco-anglaises sur Google Livres, Presses Université Laval, 2004
Liens externes
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