- Chapelle Saint-Louis de Carthage
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La chapelle Saint-Louis de Carthage était une chapelle qui fut édifiée entre 1840 et 1841 à Carthage (Tunisie), à partir d'une donation d'un terrain au roi de France par le bey de Tunis en 1830. Elle se trouvait au sommet de la colline de Byrsa, au cœur du site archéologique de Carthage, jusqu'à sa destruction en 1950.
Sommaire
Histoire
Édification
Le 8 août 1830, Hussein II Bey signe un acte concédant à Charles X un espace destiné à honorer Louis IX « à l'endroit où ce prince est mort », à « La Malka ». Cet acte s'ajoute à une confirmation d'anciens traités conclus entre la France et la Tunisie[1]. Du fait des vicissitudes politiques liées à l'abdication de Charles X et à la mort d'Hussein en 1835, l'acte ne peut entrer en vigueur qu'en 1840, après confirmation de ses termes par Ahmed Ier Bey[2]. Le consul de France choisit d'ériger la bâtisse sur la colline de Byrsa, qui est baptisée « mont Louis-Philippe »[2].
La première pierre de la construction est posée le 25 août 1840[3] et la chapelle inaugurée le 25 août 1841[4]. La construction modeste destinée à loger le desservant n'étant pas utilisée à cet effet, elle sert comme premier musée archéologique sur le site[5].
Utilisations
La chapelle sert à célébrer le souvenir de Louis IX tous les ans, le 25 août[6]. Le lieu sert aussi de lieu de prière aux marins français en relâche à La Goulette[7].
Le projet d'installation d'un ordre religieux, initié en 1844, est concrétisé le 13 juin 1875 par l'arrivée d'une petite communauté de Pères blancs du cardinal Lavigerie[8] : deux Pères et un frère. Dès novembre 1875, Alfred Louis Delattre intègre la communauté[9]. La vie y est rude, de par le relatif éloignement des lieux d'approvisionnement[10], ainsi que de la médiocrité des voies d'accès. Outre une action médicale auprès des populations locales[11], les Pères blancs sont chargés d'une activité archéologique par Lavigerie. L'action de Delattre aboutit à la création du futur musée Lavigerie, qui compte 6 347 pièces en 1881[12].
Dès 1860, le constat de l'absence d'entretien de la chapelle par la France est fait par Victor Guérin ; elle est remise en état en 1875, à l'occasion de la visite du gouverneur général d'Algérie Alfred Chanzy[13].
Une friction entre la France et la Tunisie a lieu à propos de l'entrée dans l'enclos de la chapelle de Mustapha Ben Ismaïl, événement qui se termine par une « demande d'excuses publiques et officielles »[11].
Vers la fermeture
Dès 1881 est prise la décision d'édifier une basilique sur le site : Lavigerie lance un appel aux dons à cette fin[14] ; la première pierre est finalement posée en 1884[15]. La cathédrale est consacrée le 15 mai 1890[16]. La chapelle continue cependant d'être utilisée[16], la Première Guerre mondiale y étant l'occasion d'un regain de dévotion[17].
En novembre 1910, des travaux y sont effectués, puis à nouveau en 1925 sous l'impulsion de Louis Poinssot[17]. Le lieu est visité par Gaston Doumergue en 1931[18]. Le centenaire de la chapelle est célébré en 1940 en présence d'une importante assemblée franco-tunisienne et des descendants des personnes ayant assisté à la pose de la première pierre du monument[19].
La chapelle est fermée au public en 1943[20]. Un architecte sollicité pour évaluer les travaux dresse un devis et émet l'hypothèse de remplacer la construction[21]. Le résident général de France transmet les éléments au ministère des Affaires étrangères le 4 septembre 1947[22]. Des crédits étant alloués à l'opération, la destruction de la chapelle débute le 11 janvier 1950[22].
Architecture et décoration
Le plan est inspiré par celui de la Chapelle royale de Dreux. Les matériaux ont été trouvés sur place, sauf la coupole bâtie en briques.
Une statue de Louis IX, sculptée par Charles Émile Seurre[23], a été envoyée par le roi de France et mise en place le 11 août 1841[4]. Le projet initial prévoyait d'entourer la construction de 200 cyprès, ce qui ne fut pas mené à bien[24]. Le jardin de la chapelle est par ailleurs dévasté par une tempête en décembre 1931[18].
La chapelle était située dans un enclos. Dans le mur de la galerie qui s'ouvre sur le jardin étaient scellés des éléments antiques retrouvés lors de la construction des fondations ou sur les terrains environnants[25].
La façade à colonnade remplaça l'ancien pavillon[26].
Notes et références
- Pierre Gandolphe, « Saint-Louis de Carthage », Cahiers de Byrsa, I, 1951, p. 270
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 271
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 272
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 275
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 279
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 280
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 285
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 282
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 287
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 288
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 291
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 293
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 286
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 294
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 299
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 300
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 302
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 303
- Pierre Gandolphe, op. cit., pp. 304-305
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 305
- Pierre Gandolphe, op. cit., pp. 305-306
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 306
- Aimé Dupuy, « En marge de l'année Saint-Louis », Bulletin Guillaume Budé, n°1104, décembre 1970
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 277
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 292
- Pierre Gandolphe, op. cit., p. 295
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Gandolphe, « Saint-Louis de Carthage », Cahiers de Byrsa, I, 1951, pp. 269-306
Liens internes
Liens externes
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