- Panzer III
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Panzerkampfwagen III
Pz III Ausf. M Caractéristiques générales Équipage 5 Longueur 5,56 m Largeur 2,95 m Hauteur 2,50 m Masse au combat 21,5 tonnes Blindage et armement Blindage 50 mm Armement principal canon de 50 mm KwK 39 L/60 (84 obus) Armement secondaire deux mitrailleuses MG-34 de 7,92 mm (2700 balles) Mobilité Moteur Maybach HL 120 TRM
300 ch (220,6 kW)Suspension barre de torsion Vitesse sur route 40 km/h Puissance massique 13,95 ch/tonne Autonomie 150 km Le Panzerkampfwagen III (PzKpfw III), souvent abrégé en Panzer III est un char d'assaut allemand, conçu à la fin des années 1930 et utilisé intensivement pendant la première phase de la Seconde Guerre mondiale. Il fut mis au point pour engager les blindés ennemis, alors que le Panzer IV, qui lui était contemporain, avait été prévu lui pour fournir des tirs d'appui aux formations blindées. Cependant, avec l'apparition de chars alliés de mieux en mieux protégés, seul le Panzer IV fut capable d'embarquer les armes capables de les détruire, et il supplanta le Panzer III comme char principal de la Wehrmacht.
Sommaire
Histoire
Suivant les spécifications de Heinz Guderian, inspecteur des troupes mécanisées, la direction de l'armement de la Wehrmacht, le Heereswaffenamt, demanda l'étude d'un char VK 619, destiné à devenir l'ossature des panzerdivisions en cours de création, on utilisa le terme Zugführerwagen ou ZW (véhicule de chef de section) pour camoufler le but de l'étude. Le char devait être capable d'atteindre la vitesse de 35 km/h sur route, et sa masse devait rester inférieure à 15 tonnes pour pouvoir emprunter les ponts posés par le génie. Quatre sociétés répondirent au programme, en produisant des prototypes : Daimler-Benz, Krupp Ag, MAN, et Rheinmetall-Borsig. Finalement après des essais intensifs en 1936 et 1937, c'est le modèle de Daimler-Benz qui fut choisi, et la première série de dix Panzer IIIA sorti des chaînes en mai 1937. Cependant, la production de masse ne fut lancée qu'à partir de la variante F, en 1939.
Le char était fabriqué en quatre sous ensembles : châssis, superstructure avant, superstructure arrière et tourelle, qui étaient assemblés par boulonnage à la fin de la construction. Le char comportait trois compartiments distincts. A l'avant, prenait place le conducteur à gauche et l'opérateur radio à droite, qui servait aussi une mitrailleuse MG-34 sur rotule. Derrière, venait le compartiment de combat où le chef de char, sur un siège surélevé, était encadré par le tireur et le pourvoyeur. Derrière la tourelle, enfin, venait le compartiment moteur qui entrainait la transmission passant à travers l'habitacle pour entraîner les barbotins, situés à l'avant.
S'il peut sembler inférieur sur le papier, en termes de blindage et de puissance de feu, à de nombreux chars contemporains, le Panzer III introduisait des caractéristiques le rendant particulièrement efficace sur le champ de bataille. La répartition de son équipage, en particulier, avait été bien pensée, l'emploi d'une tourelle triplace permettant au chef de véhicule, débarrassé de toute autre tâche, de se concentrer sur la surveillance des alentours et les ordres à donner. Cette répartition des rôles devint par la suite standard sur tous les chars. Autre avantage, l'emploi d'un interphone généralisé à tout l'équipage, permettant une bonne coordination et la répartition de la surveillance par secteur aux différents membres de l'équipage. L'emploi généralisé de la communication par une radio moderne, entre les véhicules, s'avéra lui aussi de plus en plus déterminant, car il permettait, même si les panzers étaient dominés individuellement, de réaliser des attaques coordonnées pour venir à bout des adversaires les plus coriaces.
Protection
Les premiers Panzer III avaient été construits avec un blindage très léger de 15 mm d'acier homogène sur tous ses cotés. Le véhicule devant être employé en pointe du combat, il devait être protégé aussi bien contre des tirs venant de l'avant que des cotés ou de l'arrière. Seul le toit de la tourelle et la caisse blindés à 10 mm, et le châssis à 5 mm, avaient été jugés moins importants. Rapidement, ces 15 mm furent jugés insuffisants au regard des armes antichars alors en service et, dès le Panzer IIID, on porta l'épaisseur à 30 mm. Ce blindage peu incliné se révéla par la suite lui-même trop faible et le Panzer IIIH fut protégé par deux plaques supplémentaires de 30 mm boulonnées à l'avant et à l'arrière. Sur le J, ce blindage additionnel fut intégré sous la forme de plaque homogène de 50 mm, plus résistante encore, et de nouvelles appliques boulonnées sur l'avant de 20 mm, apparurent sur les modèles suivants L, M et N.
Armement
L'armement principal fut l'objet d'un désaccord entre Guderian et la direction de l'armement, cette dernière préférant adopter un canon d'un calibre de 37 millimètres KwK36 L/45, en lieu et place de celui de 50 prévu initialement, car elle souhaitait uniformiser le calibre et donc les munitions avec le canon antichar en service dans l'infanterie, le Pak 36. Cette volonté de standardisation aurait pu se révéler fatale à l'avenir du blindé, mais le constructeur avait néanmoins prévu une tourelle assez spacieuse, permettant le montage d'une arme de 50 mm, ce qui s'avéra nécessaire très tôt dans la guerre.
À partir de la variante G, le KwK36 céda la place au 50 mm KwK38 L/42, la seconde mitrailleuse coaxiale disparu alors pour dégager l'espace nécessaire au montage. Sur le J, on monta un canon encore plus puissant le KwK39 L/60, d'une longueur supérieure, 60 calibres au lieu de 42, donnant à l'obus une pénétration encore meilleure des blindages adverses. Cependant, la qualité de ceux-ci s'améliorant encore, il devint impossible au Panzer III de continuer la course à la puissance de feu, en embarquant un canon long de calibre supérieur, la dernière variante du char le Panzer IIIN, fut donc conçue pour l'appui-feu avec un canon court de 75 mm, le KwK37 L/24, qui équipait auparavant les premières versions du Panzer IV, ce dernier reprenant à son compte la mission de lutter contre les chars ennemis avec des canons de 75 mm longs.
Mobilité
Jusqu'au modèle C, le Panzer III fut propulsé par un moteur Maybach HL 108 TR, de 12 cylindres en V développant 230 chevaux, donnant une vitesse de 32 km/h sur route et un rayon d'action de 150 kilomètres. Le modèle D introduisit le nouveau moteur Maybach HL 120 TR, de 320 chevaux. Par la suite, tous les autres modèles furent équipés du Maybach HL 120 TRM, plus fiable avec 300 chevaux. Les performances variaient d'une version à l'autre en fonction de la masse totale du véhicule et de sa transmission, mais la vitesse de pointe était généralement aux alentours de 40 km/h et l'autonomie de 150 kilomètres.
Comme tous les chars allemands de la Seconde Guerre mondiale, le Panzer III, utilisait l'essence comme carburant, car celle-ci permettait de réaliser des moteurs, et donc des chars, compacts. Mais, surtout, contrairement au gazole, l'essence pouvait être réalisée de façon artificielle par synthèse, ce qui, vu les approvisionnements de l'Allemagne en pétrole naturel, était vital, ce dernier étant réservé à l'aviation (Luftwaffe).
La suspension des premières versions du Panzer III évolua constamment, elle ne finit par se stabiliser que sur le modèle qui peut être considéré, réellement, comme le premier exemplaire de série. Les autres trains de roulements ne donnèrent absolument pas satisfaction, et les véhicules furent assez rapidement retirés du service, car sujets à de nombreux problèmes de chenille.
De même la transmission fut aussi un souci constant jusqu'au modèle E, dont la boîte, bien que complexe, permit enfin une conduite souple de l'engin. Par la suite, l'introduction de la boîte de vitesses SSG 77, à six rapports, sur le PzIIIH permit de simplifier la production, tout en gardant une grande qualité de conduite.
Variantes
- Panzer III Ausf A ou 1/ZW version de pré-production, 5 exemplaires en mai 1937 puis 10 autres (numéros de châssis de 60101 à 60110) au cours de l'année. suspension à cinq roues de route et deux galets de retour.
- Panzer III Ausf B ou 2/ZW version de pré-production, 15 exemplaires (numéros de châssis de 60201 à 60215) en 1937, nouvelle suspension avec quatre bougies doubles et trois galets de retour, adaptation de la coupole de commandement du Panzer IV, amélioration de la vision du pilote et du système d'échappement.
- Panzer III Ausf C ou 3a/ZW version de pré-production, 15 exemplaires (numéros de châssis de 60301 à 60315) de juin 1937 à janvier 1938, suspension encore modifiée par le montage de ressort supplémentaires, direction améliorée.
- Panzer III Ausf D ou 3b/ZW version de pré-production, 30 exemplaires entre janvier et juin 1938 (numéros de châssis de 60221 à 60225 et de 60316 à 60340), blindage porté à 30 mm, suspension avec ressorts inclinés, nouvelle boîte de vitesses à six rapports avant et un arrière.
- Panzer III Ausf E ou 4/ZWversion produite entre décembre 1938 et octobre 1939, 96 exemplaires, deux fentes de vision pour le pilote et portes latérales de la tourelle à deux battants avec fentes de vision et de tir pour pistolet, suspension par barre de torsion définitive avec six roues de route et trois galets de retour, moteur TR-120M de 300 chevaux, nouvelle boîte de vitesses à dix rapports avant et un arrière.
- Panzer III Ausf F ' ou 5/ZW version produite à partir de janvier 1939, 435 exemplaires, armée par le canon KwK36 L/45 de 37 mm, ils furent par la suite, pour certains, réarmés avec des canons de 50 mm. Amélioration de la protection de l'admission d'air, des freins et l'ajout de feux supplémentaires.
- Panzer III Ausf G' ou 6/ZW version produite entre avril 1940 et février 1941, 600 exemplaires. Une commande de 1250 fut placée en janvier 1939, mais fut ramenée à 800 en mai, lorsque le PzKpfw 38 devint disponible. À part les cent premiers exemplaires ils furent tous armés en usine, avec le canon KwK38 L/42 de 50 mm. Ils se distinguent entre autres par le montage d'un casier de stockage à l'arrière de la tourelle et d'un ventilateur d'extraction des fumées sur le toit de la tourelle.
- Panzer III Ausf G(Tp)' modèle G équipé de filtre à air Fiefel monté à l'extérieur du compartiment moteur, et d'autre équipement pour le service dans le désert.
- Panzer III Ausf H ou 7/ZW version produite entre octobre 1940 et avril 1941, 308 exemplaires, blindage renforcé par le boulonnage de de plaque de 30 mm sur l'avant et l'arrière, nouvelle boîte de vitesses du panzer IV, plus simple ZF SSG 77 Aphon à six rapports avant et un arrière, chenille élargie de 38 à 40 cm et nouveaux barbotins et roues tendeuses.
- Panzer III Ausf J version produite en 1941, 482 exemplaires, blindage avant et arrière en une seule plaque de 50 mm.
- Panzer III Ausf J/1 version produite de 1941 à la mi-1942, 1067 exemplaires, canon KwK39 L/60 de 50 mm.
- Panzer III Ausf L version produite en 1942, 653 exemplaires, blindage avant renforcé par le boulonnage de de plaque de 20 mm.
- Panzer III Ausf M version produite en 1942 et 1943, 250 exemplaires, modifications mineures.
- Panzer III Ausf N version d'appui-feu armés d'un 75 mm KwK37 L/24, 700 réalisés à partir de versions J (3) , L et M.
Véhicules dérivés
- Tauchpanzer III quelques Panzer III, furent convertis pour le franchissement en prévision de l'opération Sealion.
- Panzerbefehlswagen III véhicule de commandement avec canon factice et des radios à longue portée.
- Artillerie-Panzerbeobachtungswagen III véhicule d'observation pour l'artillerie, 262 produits.
- Flammpanzer III Ausf M/Panzer III (F1) 100 Panzer IIIM convertis en char lance-flamme.
- Bergepanzer III véhicule de dépannage.
- Sturmgeschütz III canon d'assaut automoteur.
- SU-76i canon d'assaut automoteur soviétique réalisé à partir des Panzer III et des StuG III qu'ils avaient capturés, 1200 furent réalisés avec un canon ZIS-5 de 76,2 mm dans un superstructure blindée.
Liens externes
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