- Île des Cygnes (ancienne île de Paris)
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L'île des Cygnes ou île Maquerelle est une ancienne île de Paris, réunie à la rive gauche de la Seine à la fin du XVIIIe siècle. Elle se trouvait au nord-ouest de l'actuel 7e arrondissement, entre la rue de l'Université et la Seine, les Invalides et le Champ de Mars, là où se situe à présent le Musée du quai Branly.
Il convient de ne pas la confondre avec l'actuelle île aux Cygnes située en aval, dans le 15e arrondissement.
Sommaire
Formation
L'île des Cygnes a été constituée par la fusion de plusieurs îlots : l'île des treilles, l'île aux vaches, l'île Maquerelle, l'île de Jérusalem et l'île de Longchamp[réf. nécessaire].
Histoire
La pirogue en chêne assemblée avec des chevilles en sapin, découverte en août 1806 lors de la construction de la culée du pont d'Iéna, pourrait être une embarcation normande datant du Siège de Paris de 885-886[1],[2].
Au XIIIe siècle, les paysans de Chaillot ont le droit de faire paître leurs vaches sur l'île Maquerelle en échange d'une redevance en espèces et en nature payée à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés[3],[4].
Le fermage est de 20 livres en 1492, et le bail de l'herbe est porté à 27 livres en 1551[5].
En 1572, après le massacre de la Saint-Barthélemy, on y enterre les corps de 1 200 victimes[6],[7].
Elle est renommée « île des Cygnes » après que des cygnes y aient été placés par ordonnance royale du 16 octobre 1676[8]. Le « garde-cygnes » est chargé de les récupérer « depuis le pont de Saint-Cloud jusqu'à Saint-Maur et Corbeil » pour les mettre à l'abri durant l'hiver[9]. La maison du garde-cygnes est inventoriée dans les bâtiments du roi[10].
Le roi cède l'île à la ville de Paris le 21 mars 1722[11].
Vers 1730[12] on y trouve un chantier où l'on transforme en bûches et entrepose le bois de chauffage, de charpente, et où l'on récupère le bois des bateaux mis hors-service[13],[14].
Elle est alors reliée à la rive gauche par le « pont des Cignes »[15] ou « pont rouge », situé à son extrémité orientale.
Jean-Jacques Rousseau s'y promène[16].
Des lettres patentes, autorisant la Ville de Paris à faire combler le canal qui sépare l'île des Cygnes du Gros-Caillou, sont signées le 20 juin 1773[11] et un comblement partiel du canal est signalé en 1780[17].
En 1782, on y fabrique de l'huile de tripes, destinée à alimenter les réverbères [18].
Le 11 avril 1786, une ordonnance de police dispose que « tous les abbatis de bœufs, vaches et moutons, continueront d'être portés à l'île des Cygnes pour y être préparés et cuits comme à l'accoutumée » [19].
En 1789, les frères Jacques et Augustin Périer sont chargés par la ville de Paris d'y installer des moulins à vapeur pour répondre à la pénurie hivernale de farine, lorsque les eaux de la Seine sont trop basses pour alimenter les moulins à eau. L'installation, formée de deux machines à vapeur entraînant douze meules d'1,95 m de diamètre, est inaugurée le 30 novembre 1790 en présence du maire[20].
En 1802-1803 l'inventeur Robert Fulton y mène ses expériences sur la navigation à vapeur[21].
Le reste du canal est comblé en 1812[22], en même temps que l'on construit le pont d'Iéna.
Article connexe
Références
- Compte rendu, année 1905, p.455 Schleicher frères, 1906 Société préhistorique française
- , Histoire du Pont Neuf, p.36 Édouard Fournier,
- Paris à travers les âges, histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, paru en 1879
- Jean-Baptiste-Bonaventure de Roquefort Histoire de la vie privée des François p.94 Legrand,
- Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, Magny Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, p.368, 1779
- Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français - Page 134, 1861
- Précis de l'histoire de l'Église réformée de Paris p.126, 1862 Athanase Coquerel
- Énigmes des rues de Paris, p. 278 Edouard Fournier,
- Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle, p.134, 2001 Dominique Garrigues,
- Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV - Page 1130 1901 Jules Guiffrey,
- Inventaire sommaire de la collection Lazare-Montassier pp.87-88, Imprimerie Nouvelle (association ouvrière) 1899 Lucien Lazard
- voir le plan de « Paris, ses fauxbourgs et ses environs », de Roussel
- Déchireurs et Hotteurs
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, p.683
- Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, Magny, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, p.99, 1779
- Rêveries du promeneur solitaire in Oeuvres complètes, tome 6 p.522, Ch Lahure 1857 Neuvième promenade,
- Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France 1864, p.106
- Tableau de Paris, par Louis-Sébastien Mercier, paru en 1782
- Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l'an 420 jusqu'à la Révolution française p.165, Belin-Le Prieur 1827 De France, Jourdan , Decrusy,
- Les moulins de l'île aux Cygnes, 14 novembre 2006 Jean Paul Favreau
- Exposition et histoire des principales découvertes scientifiques modernes, pp. 284-285 , 1862 Louis Figuier ,
- Paris sous Napoléon, tome 2, p.119, Plon, 1905 Léon de Lanzac de Laborie,
Liens externes
- Île Maquerelle ou des Cygnes, dans l'Atlas de Trudaine pour la généralité de Paris, 1745, 1780
- Gros caillou et île des cygnes, dans le Plan de Turgot, planche 20
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- Ancienne île parisienne
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