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Famille Zoubov
Les Zoubov (en russe : Зубов) sont une famille de la noblesse russe qui a participé aux plus hautes affaires de l'État dans les années 1790, lorsque Platon Zoubov a succédé au comte Orlov et au prince Potemkine en tant que favori de Catherine II de Russie dit Catherine II la Grande.
Sommaire
Origines
Les Zoubov sont d'abord apparus au service de ducs moscovites au XVe siècle. Nicolas Vassilievitch Zoubov (1699-1786) sert à l'Académie d'économie [1], et son fils Alexandre Nikolaïevitch Zoubov (1727-1795) est réputé pour s'être enrichi en étant au service du vice-gouverneur de Vladimir. Il eut trois filles et quatre fils, dont trois, Nicolas, Platon et Valerian ont été faits comtes par l'empereur François II.
Le prince Platon Zoubov
Platon Alexandrovich Zubov (15 novembre 1767- 7 avril 1822), ou von Zuboff, comme il préfère être appelé, est le troisième fils. C'est grâce à un parent éloigné, le maréchal d'infanterie [2] Nikolaï Saltykov, qu'il rencontre l'impératrice. Saltykov présente le jeune et bel officier à la cour à condition qu'il l'aide dans sa querelle avec le favori de longue date de Catherine, le prince Potemkine.
En août 1789, Catherine écrit à Potemkine qu'elle est revenue à la vie après un paisible et long hiver "comme le fait une mouche"[3]. "Maintenant je me sens bien et joyeuse à nouveau", qu'elle rajoute, en parlant de son nouvel ami, "un sombre et mystérieux homme". Catherine informe ainsi Potemkine dans sa lettre suivante, "notre bébé", comme elle l'appelle, "pleure lorsque l'accès à ma chambre lui est refusé"[4]. De jeunes laquais se succédant chaque mois dans le cœur de Catherine, Potemkine n'attache pas plus d'importance que cela à cette nouvelle liaison. Catherine avait 60 ans et Zubov seulement 22, le vieux courtisan ne pouvait croire que leur relation durerait une période de temps prolongée.
Zubov, cependant, s'est arrangé pour établir une emprise forte sur les affections et le caractère de Catherine. En 7 ans, il est fait comte puis Reichsfurst, titre de noblesse désignant le prince du Saint Empire romain germanique, et devient ainsi le quatrième et dernier Russe à obtenir ce titre. À la mort de Potemkine, il lui succède en tant que gouverneur-général de la Novorossiïa ou "Nouvelle Russie", une zone historique situé à présent surtout sur le territoire de l'Ukraine et de la partie sud de la Russie. Ainsi Fédor Rostoptchine rapporte à Semion Romanovitch Vorontsov le 20 août 1795, "le comte Zubov est tout ici. Il n'y a aucun autre désir que le sien. Sa puissance est supérieure à celui de Potemkine. Il est aussi irresponsable et incapable qu'avant, bien que l'impératrice continue à répéter qu'il est "le plus grand génie que l'histoire de Russie ait connue".
Pendant ses années de pouvoir, Zubov a amassé une énorme fortune. L'impératrice lui confère des dizaines de milliers de serfs, en même temps les courtisans rivalisent de lui prodiguer chacun, le présent le plus extravagant. Dans les dernières années du règne de Catherine, même la plupart des sujets les plus futiles et insignifiants passent à travers la décision de Zubov. Une foule de quémandeur "petitioners" s'amassait dans la chambre à coucher tous les matins, tentant désespérément d'attirer l'attention de son singe de compagnie sinon de lui même, tandis que les vieux généraux préparaient son café. Les secrétaires de Zubovs eux s'enrichissaient sur les pots-de vin que donnaient les pétitionnaires. Ils étaient tous considérés comme singulièrement incompétents dans les affaires d'État, mais au moins l'un d'entre eux demeure dans la postérité, l'Espagnol José De Ribas, en tant que fondateur d'Odessa.
Le caractère de Zubov est capricieux et instable. Alexandre Souvorov et Denis Fonvizine sont sous sa protection, mais il est désigné comme étant l'instigateur de la persécution de Alexandre Radischev et de Nikolaï Novikov. Il ne laisse apparaître aucun respect envers l'héritier de la couronne Tsesarevich Paul, le futur Paul Ier. Comme beaucoup s'y attendaient, la mort de Catherine l'amène au bord de la folie. Pendant 10 jours, il se cache dans la maison de sa sœur Olga. Le onzième jour, l'empereur Paul Ier, lui rend visite, boit à sa santé et lui souhaite "autant d'années de prospérité qu'il y a de gouttes dans un vase" [5]. Néanmoins, il est dépossédé de ses provinces, relevé de toutes ses fonctions et il lui est fortement conseillé d'aller à l'étranger.
Durant le règne de Paul, Zubov voyage en Europe, où il est montré comme une curiosité. À Teplitz il tombe amoureux de la comtesse de la Roche-Aimont, puis est proposé à la princesse de Courlande qui refuse. Après un obscur duel, auquel il refuse de prendre part et qui résulte de son aide à tuer le cousin du roi de France Louis XVI, le Chevalier de Saxe, Zubov se retire dans son palais Rundāle dessiné par l'architecte Bartolomeo Rastrelli situé en Courlande, autrefois siège du duc qui prétendit appartenir à la dynastie des Biron, Ernst Johann von Biron. Il termina sa vie totalement retiré du monde, avec pour seul contact ses serfs qu'il traite sans pitié. Sa jeune veuve, Thekla Walentinowicz, la fille d'un propriétaire foncier local, se remarie avec le comte Shuvalov, et de ce fait introduit les vastes domaines de Zubov dans la famille Chouvalov.
Le comte Valérien Zoubov
Les Zoubov sous Paul et Alexandre Ier
Les frères ainés de Platon, Nicolas (1763-1805) et Dimitri (1764-1836), sont faits généraux quand leur famille est au pouvoir. Nicolas sert dans l'armée de Souvorov, soutient le maréchal d'infanterie [6] dans ses intrigues contre Potemkine et se marie à sa fille unique, l'illustre Suvorochka (1775-1844), dont leur lignée existe toujours jusqu'à présent.
Nicholas Zubov est impliqué dans la conspiration menant à l'assassinat de l'empereur de Russie Paul Ier, dont on dit que la propre sœur de Nicholas Olga Zherebtsova (1766-1849) était l'inspiratrice. Le comte Piotr Alekseevitch Pahlen et d'autres conspirateurs se rencontrèrent et discutèrent des plans dans sa résidence. Certains maintiennent qu'elle s'appropria les fonds passant par elle que le gouvernement britannique destinait aux conspirateurs. Elle s'enfuit en Angleterre pour échapper à la colère d'Alexandre Ier, fils de Paul, où elle devient la maîtresse du prince régent et donna naissance à un fils naturel, nommé George Nord, du nom de son prétendu père royal.
Dans les années de déclin de sa vie, la sœur de Platon retourne à la capitale russe, où elle essaye d'influencer les affaires politiques à travers son beau-fils, le prince Aleksey Orlov. Dans les années 1840, elle fit connaissance avec Alexandre Herzen, un écrivain et penseur, "père du socialisme russe", qui rappellera ses opinions et son caractère avec admiration dans ses mémoires "Mon passé et pensées", "My Past and Thoughts":
"Like a tree in winter, she maintained the linear outline of her boughs after the leaves had fallen off and the scraggy bare branches had been pinched with cold, all the more clearly demonstrating her magnificent stature, her daring bulk, and the trunk, though white with frost, still stalking lordly and sulkily and braving every tempest and gust".
Liens internes
Références
- ↑ Collegium of Economics
- ↑ the Field Marshal
- ↑ she returned to life after a long winter slumber "as a fly does"
- ↑ "Now I am well and gay again," she added, telling about her new friend, "a dark, little one". "Our baby", as she called him, "weeps when denied the entry into my room"
- ↑ "as many years of prosperity as there are drops in this beaker"
- ↑ Field Marshal
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