Wessex

Wessex

51° 12′ N 2° 00′ W / 51.2, -2

Royaume du Wessex
Ƿestseaxna rice (ang)

519927

Drapeau
Blason

Vouivre du Wessex et Blason reconstitué du roi Edmond selon Matthieu Paris

Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Winchester
Langue Vieil anglais (Englisc), dialecte West Saxon
Religion Paganisme
Christianisme
Histoire et évènements
519 Fondation
927 Æþelstan unifie l’Angleterre
Principaux rois (liste complète)
519 - 534 Cerdic
688 - 726 Ina
871 - 899 Alfred le Grand
925 - 927 Æþelstan

Entités suivantes :

Le Wessex dans l'Heptarchie (en jaune) vers 800.

Le Wessex est l'un des royaumes de l'Heptarchie anglo-saxonne qui couvrait la côte sud-ouest de l'Angleterre, dont Alfred le Grand avait fait de Winchester la capitale en 871.

Ses souverains conquirent les autres royaumes anglo-saxons (Mercie, Est-Anglie, etc.) pour devenir rois de toute l'Angleterre. Leur dynastie s'éteignit à la mort du roi Édouard le Confesseur. Parmi les concurrents à sa succession se trouvait Harold Godwinson, comte de Wessex, qui prit un temps possession du trône mais fut battu par Guillaume le Conquérant en 1066, à la bataille de Hastings où il trouva la mort, mettant ainsi fin à la domination des Anglo-saxons sur l'Angleterre.

Sommaire

Histoire

Le Wessex aurait été fondé, selon la Chronique anglo-saxonne, par le chef Cerdic lorsqu'il aborda les côtes du Hampshire en 495. Il est donc considéré comme étant le fondateur de la Maison de Wessex. En 508, il aurait battu le roi breton Natanleod à la bataille de Netley, avant de s'imposer comme chef des Saxons de l’Ouest après une bataille à Cerdicesford (Charford) au nord de Southampton. Il conquit également l'Île de Wight en 530, et mourut en 534, laissant son fils (ou petit-fils) Cynric lui succéder.

Le règne de Cynric dura, selon les sources, 17 ou 26 ans. Certains voient en lui le meneur des Saxons à la Bataille du Mont Badon vers l'an 500, dernière défaite contre les Bretons. Quelques années avant sa mort, il enlève la cité de Old Sarum près de Salisbury en 552.

Son fils Ceawlin, monté sur le trône en 560, est qualifié par Bède le Vénérable de bretwalda, chef d'une partie (ou de la totalité) des royaumes anglo-saxons d'Angleterre. Lui-même sera déposé en 591 par Ceol, qui subira le même sort de la part de son frère Ceolwulf en 597. Ceolwulf ne put garantir une paix durable sur le royaume et régna jusqu'à sa mort en 611. Son neveu Cynegils lui succéda.

C'est Cynegils qui autorisa, en 634, l'envoyé du pape Honorius Ier, Birinus, à venir évangéliser le royaume. Birinus dernier reçoit même en don la cité de Dorchester de la part de Cynegils, afin d'y installer un siège épiscopal. En retour, Birin lui donne le baptême l'année suivante, faisant de lui le premier roi chrétien du Wessex.

Durant le VIIe et VIIIe siècles, la Mercie du roi Penda et de ses successeurs domine l'Angleterre et le Wessex subit ses assauts comme les font les autres royaumes anglo-saxons. Ainsi, les territoires au nord de la Tamise et du Avon sont perdus au profit des Merciens, ce qui incite le Wessex à accroître sa pression sur le sud, notamment vers le Devon et la Domnonée.

L'arrivée sur le trône d'Egbert marqua le début de la montée en puissance du Wessex vis-à-vis des autres royaumes de l'Heptarchie. La bataille d'Ellendune en 825 sonne le glas de suprématie mercienne, à l'issue de laquelle Egbert envahit les royaumes de Kent et d’Essex, qu'il ajouta par la suite à ses domaines, le Surrey et le Sussex allant plus tard se soumettre d'eux-mêmes. En 829, Egbert envahit finalement la Mercie et contraint son roi Wiglaf à l'exil, tandis que la Northumbrie se soumet la même année à Dore. Egbert devient ainsi le premier des souverains d'une Angleterre saxonne unifiée et règne même un temps sur la Mercie.

À sa mort en 839, ses domaines sont partagées entre ses deux fils : Ethelwulf, qui régna sur le Wessex, et Athelstan, qui devint vice-roi du Kent. Le règne d'Ethelwulf est marqué par l'arrivée des vikings danois sur les côtes orientales de l'Angleterre en 865. Leur Grande Armée se taille très vite un royaume scandinave autour de York. Les vikings n'hésitent pas à effectuer plusieurs tentatives de raids sur le Wessex, repoussés par les troupes du roi Ethelred (de 865 à 871), fils de Ethelwulf, et surtout d'Alfred le Grand.

Le règne d'Alfred commence donc à la mort de son frère en 871. L'essentiel de sa politique consiste à mener une guerre d'usure contre les Danois, qu'il finira par mettre en déroute en 897. Son domaine s'étend sur la quasi-totalité des territoires de l'heptarchie, cantonnant les Danois sur la côtes est de l'Angleterre. Sa victoire sur les vikings permettra une réorganisation de son royaume en matière administrative, fiscale et militaire, par la création notamment d'une force navale permanente. Son œuvre dans les autres domaines de la société anglo-saxonne, telles que l'éducation et la justice, est également indéniable, au point qu'il sera le seul souverain britannique à obtenir le qualificatif de grand.

À la mort d'Alfred le Grand en 899, son fils Édouard l'Ancien lui succède. Avec son frère Ethelred de Mercie, puis de sa belle-sœur Ethelfleda, il combat lui aussi les Vikings et entreprend un programme d'expansion, s'emparant de territoires danois qu'il fortifie. En 918, Édouard contrôle toute l'Angleterre au sud de l'Humber. Cette même année, la mort d'Ethelfleda entraîne l'intégration totale de la Mercie au sein du Wessex. Mais Édouard meurt en 924, ne pouvant parachever l'unification de l'Angleterre.

C'est son fils, Athelstan, qui réalisera l'ambition de son père en devenant le premier à régner directement sur la totalité de l'Angleterre après la conquête de la Northumbrie en 927. La politique expansionniste d'Athelstan ne limite pas seulement à l'Angleterre : après avoir étendu ses conquêtes au Pays de Galles, il s'intéresse aussi à l'Écosse en envahissant le royaume de Strathclyde, dont il conquiert la partie méridionale lors de la bataille de Brunanburh en 937. C'est sous le règne d'Athelstan le Glorieux que la destinée du Wessex se confond avec celle de l'Angleterre.

À la mort d'Athelstan, son frère Edmond Ier lui succéda. On lui doit notamment le renouveau de la vie monastique en Angleterre. Mais son règne sera court et il mourra au bout de sept années de pouvoir. Ses deux premiers fils Edred et Edwy lui succèderont en treize ans. Le troisième, Edgar, règnera à lui seul pendant seize ans, de façon paisible, ce qui lui permettra de contribuer à développer une vie spirituelle dans les monastères en y introduisant la règle bénédictine. Le prestige de son couronnement à Bath en mai 973 fut tel que d'autres rois britanniques viendront jurer fidélité à Edgar à Chester.

Son fils Édouard le Martyr lui succède à sa mort en 875, mais il est assassiné trois ans plus tard, probablement par sa belle-mère Elfrida, qui souhaitait voir son fils accéder au trône. Celui-ci, Ethelred II devient roi à la place de son demi-frère, mais il doit faire bientôt face au regain d'intérêt des Scandinaves pour les îles britanniques avec le Norvégien Olaf Trygvasson, décidé à libérer son pays de la domination danoise. En 991, l'armée anglaise est écrasée à la bataille de Maldon et Ethelred est forcé de verser un lourd tribut annuel à Olaf, qui rentre en Norvège. Il se résout à verser de l'argent aux envahisseurs. Cette pratique avait été sécularisée sous le nom de Danegeld (littéralement « l'argent des Danois »). Néanmoins, il souhaite se débarrasser des Scandinaves et, le 13 novembre 1002, il commandite le massacre de la Saint-Brice, où la sœur du roi de Danemark Sven Ier trouve la mort. En représailles, Sven entame une série de campagnes en vue de conquérir l'Angleterre, ce en quoi il réussit, contraignant Ethelred à se réfugier en Normandie auprès de son beau-frère le duc Richard II. Cependant, Sven ne survit que cinq semaines à son succès. Ethelred récupère son trône en 1014, mais meurt deux ans après.

Son fils Edmond II Côtes-de-Fer ne règne que six mois et meurt de causes naturelles, pour être remplacé par le roi Knut Ier (Knut II de Danemark), le fils de Sven Ier, en vertu d'un accord signé entre eux. Le Witenagemot reconnait aussitôt Knut comme roi et règne personnellement sur le Wessex, cédant l’Est-Anglie à son second, Thorkell le Grand, la Mercie à Eadric Streona (qu'il fera bientôt assassiner), et la Northumbrie à Eirikr le Norvégien, nommé du temps de son père. En épousant la veuve d'Ethelred, Emma, fille de Richard Sans Peur, duc de Normandie, il consolide les liens politiques et commerciaux entre l'Angleterre et le duché normand. Il dirige le royaume d'une main de maître, prenant des mesures fiscales et administratives pour assurer la défense du royaume grâce à des lois rédigées selon la tradition anglaise, éliminant les dangers extérieurs. Il anéantit une série d’équipages vikings qui s’aventurent encore sur les côtes anglaises, refoule les Écossais et les contraint à reconnaître la suprématie anglaise. Cette sécurité lui permet de voyager à l’étranger et d'entreprendre diverses missions militaires. Sa conversion au christianisme en Allemagne le fait reconnaître souverain d'Angleterre par le pape Benoît VIII. Mais il meurt en 1035.

Ses deux fils Harold Ier Pied-de-Lièvre et Knud II le Hardi (Knut III de Danemark) se disputent le trône. Le premier profite de l'absence du second du Danemark, pour s'emparer du pouvoir en Angleterre. Knud reconnaît alors son frère comme régent, mais Harold se fait couronner roi en 1037. Il doit faire face aux prétentions des fils nés du premier mariage de sa mère Emma avec le roi Ethelred II. Il fera crever les yeux de l'un d'eux, Alfred Aetheling, avant de mourir lui-même en 1040. Son frère Knut lui succède, mais devient très vite impopulaire car il est un souverain autoritaire. Il augmente les taxes pour entretenir sa flotte, et l'un des événements les plus notables de son règne sur l'Angleterre est une révolte à Worcester en 1041, qu'il écrase en détruisant pratiquement la ville. La même année, il se décide finalement à rappeler de son exil normand son autre demi-frère, Édouard le Confesseur (le frère d'Alfred Aetheling), afin de l'associer au pouvoir et le nommer comme successeur. Ce qu'il devint effectivement à la mort de Knut en 1042.

Le règne d'Édouard sera marqué par une période de paix et de prospérité. Fils cadet d'Emma de Normandie, il garde de son exil une très grande sympathie pour le pays de sa mère, s'entourant de nombreux conseillers normands, au grand dam de la noblesse saxonne et danoise qui se coalise autour du beau-père d'Édouard, Godwin Comte de Wessex. Mais ce dernier, un temps disgracié par le roi, meurt subitement lors d'un banquet en 1053. Son fils Harold Godwinson, hérite du comté de son père et devient l'homme le plus puissant du royaume. Sans enfants, donc sans héritier, Édouard pense à sa succession. Il envisage un moment de nommer Édouard l'Exilé, fils d'Edmond Cote-de-Fer, comme successeur, mais celui-ci meurt subitement à son retour en 1057. Grâce à ses succès militaires, Harold pense avoir toutes ses chances, mais le choix du roi se porte cette fois-ci sur Guillaume de Normandie, le fils de son cousin maternel, Robert le Magnifique. La mort d'Édouard le Confesseur, le 5 janvier 1066, va déclencher une lutte sans merci entre les deux prétendants.

On prétend que Harold serait venu en Normandie avant le décès d'Édouard ,afin d'y prêter serment de fidélité à Guillaume et renoncer à la succession au trône anglais au profit du jeune duc normand. Revenu en Angleterre, Harold se serait parjuré et, à la mort du roi, se serait emparé du trône en se faisant couronner le lendemain, avec l'appui du Witenagemot (ou Witan). Ayant appris la trahison l'aristocrate anglo-saxon, Guillaume décida de monter une expédition militaire pour conquérir l'Angleterre. Après quelques mois de préparatifs, le duc de Normandie débarque à Pevensey dans le Sussex de l'Est, le 28 septembre 1066. Le 14 octobre, il défait les troupes de Harold à la bataille d'Hastings, où Harald est tué. Le 25 décembre, Guillaume, que l'on appellera désormais le Conquérant, est couronné roi d'Angleterre à l'Abbaye de Westminster. La conquête normande ne fait que commencer et mettra fin de facto à l'existence des divers royaumes anglo-saxons, dont celui du Wessex, en créant de façon définitive un seul et unique Royaume d'Angleterre.

Voir aussi

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