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Viticulture au Chili
L'océan Pacifique à l'ouest, la chaîne des Andes à l'est, le Chili a de nombreux atouts pour être un pays de grands terroirs : de bonnes terres bien situées, de l'eau, un climat favorable, une main d'œuvre qui connaît la viticulture.
La viticulure chilienne date de l'époque des conquistadores qui apportèrent avec eux la vigne depuis l'Europe vers le milieu du XVIe siècle. Le pays n'a pas connu les ravages du phylloxéra, et conserve des vignes préphylloxériques non greffées, apportées au milieu du XIXe siècle par Don Luis Cousiño.
La production des vins se fait pour l'essentiel dans la vallée centrale, une région bordée par deux chaînes montagneuses, traversée de nombreux cours d'eau, comme l'Aconcagua, le Maipo, le Cachapoal, le Tinguiririca, le Teno, le Lontué, le Loncomilla et le Maule, et s'étendant sur 80 km au nord et 350 km au sud de la capitale Santiago.
Sommaire
La réglementation
La qualité des vins est peu réglementée et très contrastée. Aucune loi ne règlemente le système de dénomination. Les appellations « gran vino » et « reserva » sont utilisées en fonction de l'image que les viticulteurs se font de leur vin.
Les viticulteurs chiliens ont cependant commencé, depuis le début des années 1990, une politique d'amélioration de leur vin, avec l'introduction de techniques qui ont fait leurs preuves ailleurs, pour produire des vins de caractère :
- contrôle des températures ;
- maîtrise des procédés de fermentation ;
- baisse des rendements ;
- amélioration du vieillissement en barriques de vrai chêne.
Les vins chiliens
Les vins rouges destinés au marché domestique sont vinifiés à base d'un cépage local, le « païs », laissés trop longtemps en fût, ils prennent un goût très oxydé.
Les vins rouges, destinés à l'exportation, sont vinifiés notamment à partir du cabernet-sauvignon, du merlot et du Carménère; ils ont beaucoup de charmes.
Quelques vins blancs sont aussi vinifiés à partir de chardonnay et de sauvignon, essentiellement.
Le phylloxéra
Le phylloxéra est un petit insecte qui s'attaque aux racines des vignes. Il a d'abord fait ravage au milieu du XIXe siècle, en arrivant en Europe au départ des États-Unis. Un système de greffe a dû être instauré : la vigne est greffée sur un pied différent. Cette méthode implique une rénovation de la greffe chaque 20-25 ans, empêchant une extension maximale des racines et empêchant aussi un approvisionnement plus varié, qui serait bénéfique pour le vin.
Le Chili est un des seuls pays au monde dont le vignoble n'est pas affecté par le phylloxéra.
De nombreuses explications ont été avancées :
- La première mettait en avant le côté isolé du Chili, encadré entre l'Océan Pacifique, le désert d'Atacama et la Cordillère des Andes, le phylloxéra n'avait tout simplement pas pu rentrer. Cependant avec de tels arguments on pourrait penser que la Nouvelle-Zélande ne devrait pas être affectée non plus, ou du moins, qu'à terme, de part la mondialisation des échanges, le Chili aurait été infecté. Or ce n'est pas le cas.
- La deuxième se réfère à l'irrigation mise en place au Chili. On pensait, que le phylloxéra ne résistait pas à l'abondance d'eau, peut-être en faisant allusion à un vieux traitement du phylloxéra utilisé dans la région de Bordeaux qui consistait à mélanger de l'eau et du cuivre et d'inonder les vignes. Cependant, la Californie ne devrait pas être affectée non plus car elle aussi irrigue ses vignes. Néanmoins la piste était lancée.
- La troisième reprend la deuxième. En effet, le Chili est le premier producteur de cuivre au monde. Or, pour extraire le cuivre, celui-ci doit être lavé, et les rivières ont été utilisées pour cela. Ainsi les rivières ont réparti une infime quantité de cuivre un peu partout dans le pays. Cela a abouti à ce que la teneur en cuivre du Chili, et plus précisément des régions viticoles, soit légèrement supérieure à la moyenne. Le cuivre est un élément corrosif que le phylloxéra n'a pas l'air de supporter. Voici la raison pour laquelle le Chili aurait réussi à y échapper.
Les vignes ont ainsi l'avantage unique de ne pas être greffées : certaines vignes ont plus de 140 ans d'âge, permettant un approvisionnement maximum et cela aboutit à un vin plus complexe.
C'est avec cette longévité que certains cépages, aujourd'hui disparus, ont été retrouvé au Chili avec l'arrivée d'œnologues européens. C'est notamment le cas du Carménère; ce vieux cépage bordelais, aujourd'hui très rare en France, s'est remarquablement bien adapté au Chili, et sa spécificité a permis de mettre encore plus en valeur le pays. "La recherche de nouveaux vignobles d'altitude et de véritables terroirs devrait permettre au vin chilien de faire un nouveau bond qualitatif" (Mariana Martinez, journaliste viticole chilienne).
Les grands crus
Le pays a depuis longtemps attiré quelques investisseurs français, au total une quinzaine de français sont aujourd'hui sur place, dont les Rotschild (ceux de Mouton-Rothschild et de Lafitte), les Marnier-Lapostolle (Grand-Marnier), « Michel Laroche » (Chablis) et les Dassault. De grands œnologues interviennent sur les propriétés.
Voir aussi
Liens internes
- Vignoble de San Pedro, Castillo de Molina, Santa Emiliana
- Vignoble de la bodega Concha Y Toro
Liens externes
- Chateau los Boldos, Santa Amalia
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