- Vincent Furnier
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Alice Cooper
Pour les articles homonymes, voir Cooper.Alice Cooper Nom Vincent Damon Furnier Naissance 4 février 1948
à Détroit (Michigan)Pays d’origine États-Unis Profession(s) Acteur
Disc jockey
MusicienGenre(s) Hard rock
Heavy metal
Glam rock
Shock rockAnnées actives Depuis 1964 Label(s) Warner Bros. Records, Atlantic Records, Music Corporation of America, Epic Records Site Web AliceCooper.com Alice Cooper (né Vincent Damon Furnier le 4 février 1948 à Détroit, Michigan[1]) est un chanteur de rock américain. De par son attitude et son apparence, il est reconnu comme étant le principal père du shock rock[2]. Sa carrière est une véritable série de montagnes russes.
Alice Cooper était à l'origine un véritable groupe, avec Vincent Furnier, alias Alice Cooper, à l'harmonica et au micro, Glen Buxton et Michael Bruce à la guitare, Dennis Dunaway à la basse et Neal Smith à la batterie. Le "Alice Cooper Group" est véritablement entré sur le devant de la scène en 1971 avec son premier grand succès international, "I'm Eighteen", titre issu de l'album Love it to Death, succès confirmé l'année suivante avec le single "School's Out". Le succès commercial du groupe atteint son apogée en 1973 avec l'album culte Billion Dollar Babies.
Après la dissolution du groupe, en 1974, Vincent Furnier entame une carrière solo en conservant le pseudonyme d'Alice Cooper, et sort en 1975 l'album conceptuel Welcome to My Nightmare qui connaitra un succès retentissant. Toujours en activité, il vient de publier, en 2008, son dix-huitième album solo, Along came a spider. Particulièrement prolifique et éclectique, cette véritable icône du rock traversera différentes phases et différents styles musicaux durant sa carrière (hard rock, shock rock, rock expérimental, new wave, electro-rock, heavy metal, pop-rock, grunge, metal industriel,...), avec une tendance récurrente à soumettre les modes à son propre style[3],[4],[5].
Hors scène, Alice Cooper est connu pour être un personnage sociable spirituel[6]. Il a contribué à façonner le style et l'apparence du heavy metal, et est considéré comme le premier artiste rock à avoir introduit des images d'horreur dans le rock 'n' roll, ses mises en scène et son sens du spectacle ayant "définitivement transformé le genre"[7]. Outre la musique, Alice Cooper est un acteur de cinéma, une célébrité du golf, un restaurateur et, depuis 2004, un DJ populaire animant le rock show "Nights with Alice Cooper".
Sommaire
Biographie
Vincent Furnier est né à Détroit dans une famille aux ancêtres anglais, écossais, français huguenots, et suisses (sa grand-mère vient de Suisse (Nendard)). Il grandit à Phoenix, en Arizona. Il y forme un groupe de rock avec ses copains de classe : Glen Buxton (guitare), Michael Bruce (guitare rythmique), Dennis Dunaway (basse) et Neal Smith (batterie). Ces racines scolaires et adolescentes contribueront à la force et à la cohésion future du groupe. À l'époque, leur répertoire se compose principalement de chansons des Rolling Stones et des Beatles dont ils jouent le répertoire en playback. Le jeune groupe adoptera différents noms comme The Earwigs (les « perce-oreilles ») en 1964, puis The Spiders (« les araignées ») et The Nazz en 1965.
Dès 1968, ils réapparaissent à Los Angeles sous le nom d'Alice Cooper. Une légende raconte que, étant jeune, Furnier se serait rendu à une séance de spiritisme au cours de laquelle on lui aurait dit qu'il était la réincarnation d'une sorcière du XVIIe siècle portant le nom d'Alice Cooper. Cette légende a, par la suite, été démentie par Cooper lui-même dans plusieurs interviews (parues en 2000 au moment de la sortie de l'album Brutal planet) : il a admis qu'il s'agissait d'un coup publicitaire. Le nom, qu'il a choisi lui-même, lui évoque l'image d'une « charmante petite fille cachant une hachette derrière son dos ». En 1968, ils apprennent que Todd Rundgren a lui aussi un groupe qui s'appelle The Nazz et ils prennent alors pour nom Alice Cooper par provocation, puisque tous les membres sont de sexe masculin. Par la suite, Vincent Furnier prend ce pseudonyme pour lui-même et arrive même sur scène en robe[8]. Ils jouent dans les bars et boîtes de nuit avant d'être repérés par Frank Zappa qui les engage sous son nouveau label, Straight.
Des groupes phares comme les Yardbirds, The Who, The Beatles et The Rolling Stones comptent parmi les principales inspirations musicales du Alice Cooper Group, qui développe un shock rock direct et énergique. Mais c'est surtout au niveau de la scène que ce groupe laisse son empreinte. En effet, l'image androgyne et choquante d'Alice Cooper, novatrice pour l'époque, influence plusieurs artistes et groupes ultérieurs comme Kiss, David Bowie, Lordi, Twisted Sister, W.A.S.P., Rob Zombie, King Diamond et Marilyn Manson, pour ne nommer que les plus connus.
The Alice Cooper Group
Article détaillé : Alice Cooper (groupe).Leur réputation de groupe déjanté et malsain intéresse Frank Zappa, grâce à qui deux albums sortent : Pretties for You en 1969, et Easy Action l'année suivante. Ces albums utilisent des références aux Beatles, au rock psychédélique et à la freak music expérimentale. Malgré l'échec commercial de ces deux disques, Alice Cooper s'affirme comme un groupe scénique de premier plan. Au bout d'un an, le groupe, ruiné - ils en étaient alors réduits à vivre à cinq dans la même chambre d'un motel -, décide de tenter sa chance à Détroit, qui semble alors une ville plus accueillante que Los Angeles pour le rock.
Le 13 septembre 1969, lors d'un concert au Rock'n'Roll Revival Festival de Toronto, le groupe connu un incident. Une poule passa sur la scéne et Alice, ne s'y connaissant pas aux animaux, pensa que les poules pouvaient voler et s'en saisisa puis la relanca au dessus de lui. Alice s'attendait à voir le poulet s'envoler au dessus de la scène mais à la place l'oiseau tomba dans les premières rangées de la foule occupés par des personnes handicapées en fauteuil roulant qui auraient ensuite procédés à la déchirure de l'animal en morceaux. Alice Cooper se dit innocent.[9]
C'est à Detroit qu'ils rencontrent leur futur producteur, Bob Ezrin, sous la direction duquel ils enregistrent leurs deux disques suivants : Love It To Death (1971), qui révèle alors leurs talents musicaux et capacités commerciales (I'm Eighteen est le premier tube du groupe) et Killer, paru lui aussi en 1971 et qui s'inscrit dans la même veine musicale. Il confirme leur importance grandissante, notamment grâce à deux nouveaux succès, Under my Wheels et Desperado, hommage d'Alice Cooper à Jim Morrison, mort la même année. Killer est un album particulièrement sombre qui justifie un Cooper plus théâtral et obscène sur scène.[réf. nécessaire]
Utilisant certains ingrédients du Grand Guignol, Cooper affine son image de marque en découpant des poupées à la hache et en utilisant des accessoires étonnants. Chaise électrique, guillotine, potence et boa constrictor surgissent de la scène. La mise en scène d'une thématique morbide et violente fait émerger Alice Cooper de la scène rock, et le groupe devient une grande attraction aux États-Unis : son public se presse pour voir Cooper crever des ballons remplis de vers au-dessus des premiers rangs et se faire « pendre » en public. Le groupe apparaît également comme le peintre cynique d'une Amérique sombre très éloignée des idéaux de l'époque. On va jusqu'à dire qu'il aurait « coulé le mouvement hippie à lui tout seul ».[réf. nécessaire]
En 1972, l’album School's Out remporte un énorme succès. C'est la plus grosse vente de singles du groupe pour les années 1970. Le disque vinyle est vendu emballé dans une culotte féminine en papier, coup de publicité garanti[10].
L'album Billion Dollar Babies, paru l'année suivante, comporte des compositions qui deviennent des classiques du groupe : Hello Hooray, Elected, No More Mr Nice Guy, etc. Il atteint la première position des ventes aux États-Unis et en Angleterre malgré certains titres choquants comme I love the dead (« j'aime les morts ») qui traite de nécrophilie. La tournée de 1974 est grandiose et Cooper se surpasse au niveau théâtral[réf. nécessaire] mais les choses ne tardent pas à se gâter.
Éclipsés derrière un chanteur charismatique et exubérant, certains membres du groupe préfèrent abandonner l'aspect théâtral en spectacle. Cependant, Alice Cooper lui-même n'est pas d'accord, pensant qu'il doit au contraire aller plus loin dans la démesure. Le groupe sort un nouvel opus à la fin de l'année 1973, Muscle of Love. Dès le début du projet, Bob Ezrin quitte le navire. Le guitariste Glen Buxton éprouve des problèmes de santé assez importants pour justifier un remplacement occasionnel. Sans obtenir un succès égal à son prédécesseur, l'album se classe dans le top ten américain mais les tensions internes grandissent. En 1974, à l'issue d’une longue tournée harassante, le groupe est mis en veilleuse. Warner, la maison de disque, en profite pour éditer un Greatest Hits aux juteuses retombées (N°8 aux États-Unis). Le groupe original se sépare fin 1974.
Alice Cooper en solo
Les années 1970, le succès
Alice Cooper entame une carrière solo en s'entourant de nouveaux musiciens (en particulier Dick Wagner et Steve Hunter aux guitares, ex-musiciens de Lou Reed). Il écrit l'album-concept Welcome to my Nightmare qui raconte l'histoire d'un jeune garçon, Steven, plongé dans un cauchemar dont il ne parvient pas à trouver l'issue. Le disque est produit par Bob Ezrin et paraît en 1975. Il s'impose avec des compositions comme Only Women Bleed, Department Of Youth ou Steven. Même si la violence originelle du rock d'Alice Cooper fait place à toutes sortes d'expérimentations allant du cabaret (Years Ago) au rock jazzy (Some Folks), l'ambiance est lugubre et malsaine. L'album est accompagné d'un téléfilm mettant en scène l'histoire, diffusé aux États-Unis.
Le disque remporte un grand succès (N°5 aux É-U) et persuade le chanteur de continuer en solitaire. Un film retraçant les concerts de la tournée Welcome to my Nightmare montre les performances scéniques de Cooper, théâtral et délirant. L'acteur Vincent Price participe à cette tournée. Apparaissent sur scène un cyclope, un écran géant, des monstres et une troupe de danseurs dans laquelle s'illustre sa future femme, Sheril.
Après ce succès, sa carrière décline lentement, tant à cause de ses problèmes d'alcool que des changements de mode. Le disco envahit les ondes radiophoniques et les jeunes se tournent davantage, soit vers les groupes punk, soit vers la seconde vague de heavy metal britannique (Def Leppard, Motörhead...). Cooper, de son coté, ne caractérise plus le provocateur suprême qu'il était entre 1969 et 1975. Alors que les ventes de ses albums décroissent peu à peu, il maintient sa popularité grâce à des ballades qui lui valent certains de ses plus gros succès commerciaux avec par exemple You and Me, I Never Cry et How do You Gonna See Me Now. Les textes de cette dernière sont tirés d'une lettre qu'Alice Cooper écrit à sa femme alors qu'il est interné pour alcoolisme.[réf. nécessaire]
Cooper apparait à la télévision, notamment au Muppet Show, et s'éloigne progressivement de son image anti-establishment. Au niveau musical, Alice Cooper goes to Hell (1976) se présente comme une suite au précédent opus, avec la même recherche de diversité. Cette fois, Cooper se retrouve au purgatoire, jugé pour ses méfaits et c'est maintenant à lui-même de s'évader de son cauchemar. Il hante les nuits de Steven avec ses appels de détresse. La tournée de promotion prévue est annulée pour des problèmes d'asthme. La même année, il épouse Sheril Goddard, danseuse et chorégraphe avec qui il a trois enfants. Si le disque rencontre encore un succès estimable, le suivant, Lace and Whiskey (1977), traduit déjà une certaine baisse de popularité. Celui-ci aborde les thèmes de l'alcoolisme et des films policiers en noir et blanc.
À la fin des années 1970, le groupe Kiss obtient un succès phénoménal avec un enregistrement en concert, Alive!. Alice Cooper s'essaie à la même stratégie avec The Alice Cooper Show. Il est interné peu de temps après la sortie de cet album pour subir une première cure de désintoxication. Cette expérience traumatisante devient le sujet central de son nouvel essai, From The Inside, en 1978, qui comporte certaines sonorités disco et d'autres morceaux plus conformes au style traditionnel de leur auteur (Inmates, We're All Crazy, Nurse Rosetta, Serious). Les textes sont inspirées de personnes rencontrées pendant son internement. L'album est coécrit par Bernie Taupin, parolier d'Elton John. La pochette représente le visage de Cooper à nouveau maquillé (il avait abandonné sa marque sur le précédent) devant les portes d'un asile, des aliénés apparaissant derrière ses yeux. La même année, Alice reprend le morceau Because des Beatles, accompagné par les Bee Gees.
Les années 1980 et l'incertitude
Flush The Fashions (1980) voit le chanteur s'essayer aux sonorités électroniques et new wave. L'accueil est timide. L'album contient le morceau Clones, repris plus tard par les Smashing Pumpkins. Cooper présente un nouveau look qui dissimule mal son piètre état physique.
En 1981, Alice replonge dans l'alcool à plein temps. L'album Special Forces (1981) est une tentative de renaissance en un nouveau personnage. L'album fait une intrusion sur les ondes radio avec Who Do You Think We Are. Alice In Paris 1982 est une vidéo, maintenant difficile à se procurer, qui représente bien l'image de cet époque.
L'album Zipper Catches Skin suit en 1982, sans succès et sans tournée pour appuyer cette tentative plus rock que les deux albums précédents.
Suite à ces trois albums, Alice Cooper est épuisé mais il lui reste un album à livrer à Warner Bros. pour honorer son contrat. Il reçoit l'aide de deux anciens collègues, le producteur Bob Ezrin et le guitariste Dick Wagner. Il en résulte Dada (1983) dont la pochette est empruntée à Salvador Dalí. Très expérimental et personnel, il se révèle un désastre commercial monumental. L'album ne bénéficie d'aucune publicité ni spectacle. L'histoire présente un portrait lugubre d'une famille dysfonctionnelle où un homme tourmenté cache un frère cannibale.
Sombrant de plus en plus dans un alcoolisme frénétique, Alice Cooper frôle la mort à quelques reprises. La rumeur veut que, dans un état pitoyable, il projette une suite à Welcome To My Nightmare, en collaboration avec Dick Wagner et Joe Perry. Ce dernier, démissionnaire d'Aerosmith n'est pas au mieux lui non plus. Le projet ne verra jamais le jour.[réf. nécessaire] En 1984, il renonce à l'alcool pour sauver sa vie et son mariage.
En 1986, Cooper est sobre et prêt pour son grand retour. Entouré de compositeurs, le chanteur garde désormais un œil sur les modes et troque sa tenue de provocateur contre un univers de film d'horreur série B. Constrictor (1986), avec pour guitariste principal Kane Roberts, est orienté hard rock. Le titre He's Back est sélectionné pour la bande originale du film Vendredi 13.
L'année suivante paraît Raise Your Fist And Yell qui va piocher dans un heavy metal plus virulent. Alice apparaît dans le film Prince Of Darkness de John Carpenter et signe le titre éponyme de la B.O. En spectacle, c'est le retour d'un personnage plus sanguinolent et gore que jamais. Malgré le relatif insuccès des deux albums, les salles de spectacle se remplissent à l'occasion des tournées.
L'aspect théâtral et provocateur revient ; Cooper interprète alors de vieux titres comme Dead Babies (1971) qui scandalise l'association américaine conservatrice PMRC. Avec d'autres grands du rock/métal comme Ozzy Osbourne et Dee Snider, Alice Cooper est pointé du doigt, accusé d'inciter les jeunes à la violence et au suicide. Certaines villes interdisent ses spectacles. Alice se défendra de cette accusation dans Freedom (1987) et plus tardivement dans Hey Stoopid (1991).[réf. nécessaire]
En 1989, Alice participe à la bande sonore du film Shocker de Wes Craven, auquel participent également Desmond Child, Paul Stanley de Kiss, Tommy Lee de Mötley Crüe, Iggy Pop, Megadeth, Dangerous Toys, etc. Alice interprète un morceau typé rap, en duo avec l'acteur Horace Pinker, sur le morceau Shockdance. Ce film comprend une reprise de No More Mr. Nice Guy par Megadeth. La même année, I Got a Line on You figure sur la B.O. du film Iron Eagle II.
Le renouveau des années 1990
Toujours en 1989, on retrouve Cooper avec pour producteur Desmond Child. Pour son nouvel album, il choisit des invités prestigieux : Aerosmith et Bon Jovi. Trash est un succès et permet à Cooper de retrouver son ancien statut. Only My Heart Talkin et Poison sont en outre des succès radiophoniques. Il récidive en 1991 avec Hey Stoopid où le chanteur s'offre les services de Slash, Joe Satriani, Steve Vai, Vinnie Moore et Mick Mars aux guitares ainsi que Nikki Sixx à la basse et Ozzy Osbourne pour les chœurs. Il apparaît ensuite en tant qu'invité dans le film Wayne's World : il y interprète la chanson Feed My Frankenstein.
Le hard rock et le heavy metal tendent à s'épuiser en ce début d'années 1990, notamment avec l'essor du grunge. Nirvana, emmené par Kurt Cobain, bouscule les standards de la musique et de l'apparence sur scène, contrastant avec le cuir, les chorégraphies et les feux d'artifices des années 1980. Cooper tente de s'adapter en collaborant avec Chris Cornell de Soundgarden. En 1994, il revient avec The Last Temptation. Renouant avec ses concepts et ses personnages, il ressuscite Steven qui va rencontrer un inconnu qui se prétend forain dans un théâtre abandonné. Celui-ci lui présente les sombres réalités de la société américaine. Le forain est en fait une incarnation maléfique de la tentation qui essaiera de troubler Steven. Le disque est accompagné d'une bande dessinée signée Neil Gaiman, plus connu pour son comic book Sandman, édité dans le label Vertigo par DC Comics. Malgré ces efforts, le succès commercial n'est pas au rendez-vous. Par la suite, Cooper doit se contenter d'un succès limité qui s'accompagne paradoxalement du statut de véritable légende vivante.
Entre 1995 et 1999, c'est le vide quasi-total, à l'exception de quelques spectacles dont une tournée avec Scorpions, une compilation (Classicks, 1995), un live (A Fistful Of Alice, 1997) et un coffret de 4 disques (Life And Crimes, 1999). Classicks se conclut avec une reprise de Fire de Jimi Hendrix. Courant 1997, il engage sa fille, la danseuse et actrice Calico Cooper, alors âgée de 16 ans, pour l'accompagner sur scène lors de ses concerts. En 1999, Cooper reprend la route pour ce qui, d'après l'apparence du chanteur et le choix des morceaux interprétés, ressemble à une tournée de promotion pour l'album The Last Temptation. Pendant cette période, Alice fait la connaissance de Rob Zombie, avec lequel il écrit un morceau, Hands Of Death, utilisé sur la bande sonore de la série télévisée X-Files. Cette collaboration influence musicalement ses deux projets suivants[11].
Le parcours sinueux des années 2000
En 2000, à l'époque où le metal industriel est popularisé par Marilyn Manson, Nine Inch Nails et Rob Zombie, Alice Cooper sort l'album Brutal Planet qui se veut un regard noir sur le futur humain.[réf. nécessaire] La musique est simple, répétitive, très lourde et jonchée de sonorités électroniques. Les textes sont probablement les plus sombres et les plus pessimistes de sa carrière. Bob Ezrin est de retour au côté de Bob Marlette pour produire cet album que les fans accueillent diversement.[réf. nécessaire] Certains titres de l'album s'inspirent de l'actualité de l'époque ; ainsi, Wicked Young Man fait référence aux tueries dans les écoles et plus particulièrement celle de l' université de Columbine en 1999 [réf. nécessaire][12], 'Pick Up The Bones raconte l'histoire d'un personnage qui collectionne les ossements de sa famille et ses amis. Il affirme dans ses interviews décrire dans cette chanson ce qu'il a réellement vu sur CNN au moment de la guerre au Kosovo. Le single Gimme remporte un certain succès. De cette « planète brutale » , on se retrouve dans la cité Dragontown (« la ville du dragon »). C'est également le titre de l'album suivant, en 2001, dans lequel il décrit sa vision de l'enfer. Alice Cooper prévoit alors de faire une trilogie et d'intituler le dernier volet du triptyque Spirit Rebellious, mais ce projet est abandonné.[réf. nécessaire]
En 2003 paraît The Eyes Of Alice Cooper. L'album est annoncé comme un retour au son rock-garage, pouvant rappeler Love It To Death (1971). Dans le climat musical de l'époque, le metal industriel cède la place au rock garage, avec The White Stripes pour porte-drapeau. Cooper surfe sur cette vague. Dirty Diamond (2005) lui succède. Cooper y aborde ses anciens styles musicaux, des références à des groupes qui l'ont inspiré et des expérimentations. Ainsi, Sunset Babies est une référence aux Rolling Stones. La sonorité du morceau Dirty Diamond rappelle les Queens of the Stone Age. On peut entendre Alice Cooper chanter à la manière Johnny Cash sur The Saga Of Jesse Jane et l'album se conclut avec une collaboration rap-metal avec Xzibit, Stand. En 2008, Tobias Sammet obtient, par le biais d'Eric Singer (qui joue de la batterie pour les deux artistes), la collaboration d'Alice Cooper sur le titre The Toy Master pour le nouveau volet du projet opéra-metal Avantasia.
La même année sort le dernier album en date d'Alice Cooper, Along came a spider. Le line-up a bien changé et seuls Eric Singer et Chuc Garric sont confirmés à leurs postes, respectivement la batterie et la basse. Ryan Roxie, notamment, après plus de 10 ans de service au sein du groupe, a tiré sa révérence l'année précédente. Along came a spider raconte l'histoire d'un dangereux criminel, surnommé l'araignée (The spider), qui assassine des jeunes filles en laissant leurs corps dépouillés d'une jambe. Son but est de rassembler huit jambes pour devenir lui-même une araignée, mais cet objectif finit par être contrarié lorsqu'il tombe amoureux de sa dernière victime. Il semblerait que l'araignée soit en fait Steven[13]. Deux invités sont présents : Slash joue de la guitare sur le premier single Vengeance is mine et Ozzy Osbourne joue de l'harmonica et chante sur Wake The Dead. Cet album connaît un certain succès commercial : c'est le mieux vendu au Royaume-Uni depuis The last temptation et aux États-Unis depuis Hey Stoopid!. Après avoir habitué le public à un aspect plutôt sobre depuis The Eyes Of Alice Cooper, Alice Cooper opte pour une nouvelle apparence franchement gothique et théâtrale, avec une nouvelle panoplie de costumes extravagants et une nouvelle version de son célèbre maquillage[14]. Alice Cooper met fin en décembre 2008 à sa tournée Psycho Drama Tour, qui avait débuté début 2007, avant d'entamer la tournée promotionnelle d'Along came a spider au printemps 2009.
Autres engagements et activités
Alice Cooper a fondé le restaurant Alice Cooper's Town à Phoenix.
Réfection du panneau Hollywood
Alice Cooper est à l'origine de la réfection du panneau Hollywood en 1978, alors très fortement dégradé et voué à disparaître. Il a financé lui-même le dernier O[15] .
Apparitions, collaborations et hommages
En musique
En 1985, Alice Cooper chante deux couplets sur le titre "Be Chrool To Your Scuel", issu de l'album Come Out And Play du groupe de hard rock Twisted Sister. Il apparait également dans le clip vidéo consacré à cette chanson.
En 1991 il est invité à chanter la chanson "The Garden" présente sur l'album Use Your Illusion I du groupe de hard rock Guns N' Roses.
Alice Cooper participe en 2009 à l'enregistrement de Slash & Friends, le premier album solo de Slash (ex-Guns N'Roses).
Au cinéma et à la télévision
Alice joue le rôle du père adoptif de Freddy Krueger dans le film La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar et apparait dans un film de John Carpenter, Le prince des ténèbres, dans lequel il joue un tueur possédé. Il a joué son propre rôle dans la série That '70s Show, dans l'épisode Sexy Donna de la troisième saison. Il joue à Donjons et dragons avec des présentateurs radios tout en fumant de la drogue. En 1992, il joue son propre rôle dans le film culte Wayne's World de Penelope Spheeris avec Mike Myers et Dana Carvey. Alice Cooper a aussi participé à des spots publicitaires pour les hôtels Marriott, pour une marque de fournitures scolaires, pour Samsung et fait une apparition dans une publicité pour les pneus Bridgestone. Dans le dernier épisode de la saison 1 de Californication, Madeleine Martin interprête Only women Bleed.
Relation avec d'autres artistes
Lors d'une interview donnée en 1978 au magazine Rolling Stone, Bob Dylan déclare qu'il pense qu'Alice Cooper est « un compositeur sous-estimé »[16].
Dans la préface du coffret rétrospectif The life and crimes of Alice Cooper, John Lydon des Sex Pistols déclare qu'il considère Killer comme le plus grand album de rock de tous les temps et a présenté, en 2002, son propre hommage à Cooper sur la BBC[17].
En 1999, Cleopatra Records conçoit un album-hommage à Alice Cooper avec la contribution d'un certain nombre de stars du rock et du heavy metal, parmi lesquelles Dave Mustaine, Roger Daltrey, Ronnie James Dio, Slash, Bruce Dickinson, et Steve Jones[18]. Cet album témoigne de l'estime que portent à Alice Cooper d'autres éminents musiciens au sein de l'industrie de la musique.
En 2007, l'ex-chanteuse de Nightwish, Tarja Turunen, fait une reprise de Poison.
Parmi les admirateurs non-musiciens de Cooper figuraient Groucho Marx et Mae West, qui ont tous deux apprécié ses premiers spectacle comme une sorte de vaudeville[19], et Salvador Dalí, qui lui a dédié en 1973 un hologramme intitulé Premier cylindre. Portrait du cerveau de Alice Cooper[20]. Une réplique de cet hologramme est exposée au Dali Museum de St. Petersburg, en Floride. Le chanteur, qui, avec ses musiciens Dennis Dunaway et Glen Buxton, a étudié le peintre durant son cursus scolaire à la Cortez High School de Phoenix (Arizona), a utilisé le tableau Marché d'esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire pour son album Dada, dont le titre fait référence au dadaïsme.
Sport
Dans une entrevue accordée à Golf Digest en décembre 2006, Cooper raconte qu'au début des années 1980, il pouvait ingurgiter une grande quantité d'alcool chaque jour et cependant jouer au golf, parfois complètement saoul. Après avoir vu la mort de tout près, il entreprend de s'adonner sobrement au golf à raison de 36 trous par jour durant un an. Une décision qui change sa vie, puisqu'il n'a jamais repris un verre d'alcool depuis. Le golfeur, qui présente aujourd'hui un index de 5.3, avoue également avoir trouvé dans le golf une drogue enivrante. « Le golf est le crack du sport! À partir du jour où j'ai commencé à jouer sérieusement, je suis devenu accro et le golf a sauvé ma vie », affirme-t-il.
Engagement religieux
Contrairement à ce qui est couramment prétendu, Alice Cooper n'a jamais pratiqué l'occultisme. Il est à présent engagé dans une grande église protestante américaine et a aussi fondé la Solid Rock Foundation, association qui vient en aide à des jeunes défavorisés.
Diversité musicale
Il serait réducteur de classer Alice Cooper dans la seule catégorie hard rock tant sa carrière, en particulier dans les années 1970 et surtout 1980, est marquée par l'éclectisme.
Alice Cooper est ainsi connu tout autant pour les hurlements de School s' Out que pour son intrusion dans un registre crooner avec un I Never Cry que Sinatra lui-même a fortement apprécié.[réf. nécessaire]
Cooper a fait des incursions dans de très nombreux styles musicaux : hard rock des années 1970 avec Elected, rock typé années 1950 avec Be My Lover ou encore Under My Wheels, punk avec School's Out, rock jazzy façon Doors sur Welcome To My Nightmare et I'm The Coolest, blues sur I'm Eighteen, country-western sur Desperado ou encore pop sur No More Mr Nice Guy. Alice Cooper s'est également attaqué à des genres plus éloignés du rock, comme le funk - l'introduction de Wish You Were Here a un air de famille avec celle de Shaft, un classique de ce style - et le gospel (Teenage Lament '74, Give The Kid A Break).
Cooper a en outre abordé certains styles musicaux apparus au cours de sa carrière, comme le disco, notamment sur From The Inside, ou la new wave au début des années 1980. Dans un registre musical plus dur, les albums Constrictor et Raise your fist and yell peuvent se classer davantage dans le heavy metal alors que Brutal Planet et Dragontown donnent dans le metal industriel.
Discographie
Article détaillé : Discographie d'Alice Cooper.Parmi les albums les plus connus d'Alice Cooper, sont généralement cités (sont également cités entre parenthèses les titres les plus emblématiques) :
- Killer - 1971 (Be my lover, Under My wheels, Desperado, Dead Babies) ;
- School's Out - 1972 (School's out) ;
- Billion Dollar Babies - 1973 (Billion dollar babies, Elected, No more mr. nice guy, Hello Hooray, I love the dead) ;
- Welcome to my nightmare - 1975 (Welcome to my nightmare, Only women bleed, Department of youth, Steven) ;
- Trash - 1989 (Poison, Only my heart talkin' , House of fire).
Love it to death (1971), Muscle of love (1973), Alice Cooper Goes to Hell (1976), Hey Stoopid (1991) et The Last Temptation (1994) sont aussi souvent cités même s'ils ont obtenu un succès moindre.
Filmographie
- 1975 : Welcome to My Nightmare
- 1978 : Sgt. Peppers Lonely Hearts Club Band
- 1978 : Sextette
- 1980 : Roadie
- 1984 : Monster Dog
- 1987 : Prince des Ténèbres
- 1991 : La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar
- 1991 : The Alice Cooper's story
- 1992 : Wayne's World
- 1999 : Freakshow
- 2000 : That '70s Show (Saison 3, épisode 14)
- 2000 : Brutally Live
- 2001 : Attic Expéditions
- 2006 : Monk (Saison 5, épisode 2)
- 2006 : Metal : voyage au coeur de la bête
- 2008 : Horroween 3D
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Alice Cooper, Keith Zimmerman Alice Cooper, Golf Monster: A Rock 'n' Roller's 12 Steps to Becoming a Golf Addict, Crown Publishers, 2007, (ISBN 0-307-38265-6)
- (en) Alice Cooper, Steven Gaines, "Me, Alice: The Autobiography of Alice Cooper", Putnam, 1976, (ISBN 0-399-11535-8)
- (en) Wolfgang Heilemann, Sabine Thomas, "Alice Cooper: Live on Tour, Studio, Backstage", Schwarzkopf & Schwarzkopf, 2005, (ISBN 3-896-02651-8)
- (en) Michael Owen Bruce, Billy James, "No More Mr. Nice Guy: The Inside Story of the Original Alice Cooper Group", SAF, Publishing Ltd, 2000, (ISBN 0-946-71932-2)
- (en) Bob Greene, "Billion Dollar Baby", Simon & Schuster, 1974, (ISBN 9780689106163)
Voir aussi
- (en) Jeffrey Morgan, "Alcohol and Razor Blades, Poison and Needles: The Glorious Wretched Excess of Alice Cooper, All-American",(Reproduit sur le site officiel), et dans le livret du coffret The Life and Crimes of Alice Cooper, paru en 1999)
Notes et références
- ↑ (en) Alice Cooper Biography, NME
- ↑ (en) Artist bio by Rock critic Stephen Thomas Erlewine of Allmusic hosted at VH1.com
- ↑ (en) Furious.com
- ↑ (en) History of Glam Rock
- ↑ (en) NewWestRecords.com
- ↑ (en) The New Rolling Stone Album Guide, Fireside, (ISBN 0-74320-1698)
- ↑ (en) Sydney Morning Herald, July 2, 2007. Article by Guy Blackman
- ↑ (en) Cf. interview sur le CD bonus de l'édition spéciale de Brutal Planet, 2002.
- ↑ (en) cf. interview de Cooper du 19 juin 2003, reproduite sur le site du journal The Independant.
- ↑ Cf. Me, Alice: The Autobiography of Alice Cooper par Alice Cooper et Steven Gaines (1976). ISBN 0-399-11535-8. (Référence à préciser.)
- ↑ (en) Voir cette interview de Cooper et Rob Zombie sur le site rzr.online.fr.
- ↑ a rockumentary " Alice cooper in his own words " interview donnée sur une radio anglaise Total Rock
- ↑ Voir l'avant-dernière page du livret d'Along came a spider : « Thank you : [...] and Steven (The spider) »
- ↑ Voir les photos sur le site officiel
- ↑ (en) Voir cet historique du panneau, de sa construction à nos jours.
- ↑ (en) Cott, Jonathan (26 janvier 1978) : The Rolling Stone Interview in Rolling Stone.
- ↑ (en) Lydon déclare, dans cette interview, qu'il « connait toutes les paroles des morceaux d'Alice Cooper ».
- ↑ (en) Critique de l'album sur Yahoo Entertainment
- ↑ (en) Enough Rope re: Groucho Marx and Mae West
- ↑ (en) Salvador Dali's Hologram Portrait of Cooper
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