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Vallée des Aldudes
La vallée des Aldudes (village d'Esnazu)Massif Pyrénées Pays France Région Aquitaine Département Pyrénées-Atlantiques Communes Aldudes, Banca, Urepel Latitude
Longitude[1] Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
Orientation nord-est Longueur Type Écoulement Nive des Aldudes Voie d'accès principale modifier La vallée des Aldudes (ou vallée de Baïgorry[2]) est une vallée des Pyrénées où coule la Nive des Aldudes, un affluent de la Nive.
Isolée des grandes voies de communication, la vallée des Aldudes a gardé un caractère vierge et elle est renommée pour la beauté de ses paysages et la qualité de ses productions gastronomiques. Elle bénéficie d'un micro-climat agréable qui favorise des éco-systèmes remarquables.
Sommaire
Toponymie
Le toponyme Aldudes apparaît sous les formes Alduide (1193[3]), Montes de alduides (1237[4]), Aldude (1353[4]), Alduyde (1374[4], 1381[3] et 1392[3]), Alduide (1614[5], titres de la Camara de Comptos[6]) et Les Aldudes (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque[5]).
Le nom Aldudes est également donné à l'ensemble de la vallée frontalière avec l'Espagne[5].
Jean-Baptiste Orpustan[3] propose l'étymon ald(a)-uhide qui signifie 'versant du chemin des eaux'.
Géographie
Elle est située au Pays basque français, dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Aquitaine, à la frontière avec l'Espagne (communauté forale de Navarre) où elle se prolonge au sud par le Pays Quint (Kintoa en basque ou Quinto Real en espagnol).
Trois communes sont situées dans la vallée des Aldudes, elles font partie de la communauté de communes de Garazi-Baigorri :
Elle est traversée par la Nive des Aldudes qui y prend sa source.
Histoire
La vallée des Aldudes est une des quatre voies de passage qui permettent de traverser les Pyrénées occidentales et elle était déjà fréquentée au Paléolithique. Les matières colorantes naturelles (hématite, limonite) utilisées à l'époque pour décorer les grottes d'Isturitz provenaient certainement de la vallée des Aldudes.
La tourbière de Quinto Réal dans la vallée des Aldudes a fait l'objet d'une analyse afin d'essayer de mieux connaître son histoire ancienne. Des traces de pollution au plomb indique la présence d'activités métallurgiques tandis que les registres polliniques ont montré un accroissement des activités pastorales entre 1750 et 1500-1350 av. J.C. (période du Bronze moyen)[7].
La vallée est un enjeu stratégique entre la France et l'Espagne, le contrôle du col de Berdaritz permet d'être maître de cette voie de passage.
En 1611, le traité d'Arnéguy signé entre les représentants du roi de France, dirigés par l'évêque de Bayonne, d'une part, et les représentants du roi d'Espagne et du vice-roi de Navarre d'autre part, fixe une première ligne de frontière entre les deux pays, permettant ainsi de mettre un terme provisoire aux conflits récurrents entre les populations situées de part et d'autre[8] au sujet de l'utilisation des pacages de la vallée.
Ces conflits n'étant pas apaisés, les rois de France et d'Espagne décident de conclure un nouveau traîté en 1785. À cet effet ils chargent respectivement François-Marie comte d'Ornano et Don Ventura de Caro de parcourir la région afin de déterminer ensemble la frontière la plus adéquate entre le pays des Aldudes (appelé aussi Quint-Royal à l'époque) et Valcarlos, pour faire cesser les conflits frontaliers. Suite à ce travail, les deux commissaires rédigent et signent à Elissonde un traîté daté du 31 août 1785 et prenant effet le 1er janvier 1786, qui est ensuite ratifié par les deux souverains[9].
En 1793, lors de la guerre entre la France et l'Espagne, l'armée espagnole prend le contrôle de la vallée des Aldudes. Le 3 juin 1794, un bataillon composé de compagnies franches du Pays basque, rattaché à l'Armée des Pyrénées occidentales, sous les ordres de Jean Isidore Harispe qui reprend le commandement du général de brigade Lavictoire, mortellement blessé au début des combats, et du général en chef Müller, reprend la vallée défendue, selon les sources, soit par 300 émigrés de la légion royale des Pyrénées, commandés par le lieutenant-général marquis de Saint-Simon[10], soit par 300 « chasseurs aldudiens »[11].
En 1856 et 1857, l'empereur des Français Napoléon III et la reine d'Espagne Isabelle II font établir un nouveau traîté de délimitation de la frontière entre la France et l'Espagne, connu sous le titre de traité de Bayonne[12]. L'article 7 du traité précise que : « À pertolé la ligne [divisoire] fera un coude pour aller à l'ouest vers le sommet de Mendimocha, d'où elle remontera, en se dirigeant vers le sud, par les crêtes qui séparent le Valcarlos de la vallée des Aldudes jusqu'à Lindus-balsacoa. ». Il s'agit encore aujourd'hui de la définition de la frontière localement.
Le traité accorda à l'Espagne la propriété du pays Quint au sud, et à la France la jouissance indivise sur la vallée des Aldudes au nord. Il accorda également à la France la jouissance pour le pacage des troupeaux sur le pays Quint moyennant une rente annuelle versée par les habitants de la vallée des Aldudes.
Voies d'accès
Côté français, on y accède depuis Saint-Étienne-de-Baïgorry via la D948.
Côté espagnol, on y accède via la N138 en traversant un massif boisé.
Notes et références
- Google Maps et cartes IGN sur Géoportail Sources :
- en ligne sur Gallica Adolphe Joanne, Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 1, A-B, préface de Élisée Reclus, publié sous la direction de Paul Joanne, Hachette, Paris, 1890-1905, p. 45, lire
- Jean-Baptiste Orpustan, Nouvelle toponymie basque, Presses universitaires de Bordeaux 2006 (ISBN 2 86781 396 4), pages 166 et 167
- Notice no IA64000418, sur la base Mérimée, ministère de la Culture : Notice générale sur Aldudes.
- Paul Raymond, Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque
- Pampelune Titres publiés par don José Yanguas y Miranda - Diccionario de Antiguedades del reino de Navarra ; 1840 ;
- en ligne sur le site HAL archives ouvertes du CNRS Laurent Carozza, Didier Galop, Fabrice Marembert, Fabrice Monna, Quel statut pour les espaces de montagne durant l'âge du Bronze ?, Documents d'Archéologie Méridionale, tome 28, pp.7-23, ADAM éditions, 2005, texte consultable
- en ligne sur Google Books Jean-François Labourdette, Jean-Pierre Poussou, Marie-Catherine Vignal, Le Traité de Vervins, PUPS, 2000, p. 552, extraits consultables
- Reproduction du manuscrit du traîté et des documents connexes dans la base Choiseul du Ministère des Affaires étrangères [PDF]
- L'Art de vérifier les dates, version de 1783, Partie 3, Volume 3, p.308, consultable en ligne sur Google Books
- 1801, p.86, consultable en ligne sur Google Books Citoyen B., Mémoires sur la dernière guerre entre la France et l'Espagne dans les Pyrénées occidentales,
- Reproduction du traîté dans la base Choiseul du Ministère des Affaires étrangères Traité entre la France et l'Espagne pour déterminer la frontière, depuis l'embouchure de la Bidassoa jusqu'au point où confinent le département des Basses-Pyrénées, l'Aragon et la Navarre, conclu entre la France et l'Espagne le 2 décembre 1856, ratifié le 12 août 1857 et promulgué le 31 août 1857, [PDF]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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