Tyr

Tyr
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Tyr
(ar) صور — Şūr
Tyr : la ville moderne (partie sud)
Tyr : la ville moderne (partie sud)
Administration
Pays Drapeau du Liban Liban
Gouvernorat Sud-Liban
District Tyr
Géographie
Coordonnées 33° 16′ 08″ Nord
       35° 12′ 59″ Est
/ 33.268889, 35.216389
Démographie
Population 41 421 hab. (est. 2008)
Localisation
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City locator 13.svg
Tyr

Tyr (صور, Sour) est une grande ville du Liban. C'est le chef-lieu du Caza de Tyr dans la Mouhafazah du Sud-Liban. La ville de Tyr est située à 70 kilomètres au Sud de Beyrouth et à environ 35 kilomètres au Sud de Sidon.

Sommaire

Géographie

Carte du Liban. Tyr est situé au sud-ouest.

L’ancienne Tyr (aussi appelée Sour en arabe) se situe dans la Phénicie méridionale à un peu plus de 70 km au sud de Beyrouth (aussi appelée Beryte pour compléter les correspondances entre noms arabes et antiques) et à 35 km au sud de Sidon (aussi appelée Saida en arabe), presque à mi-chemin entre Sidon au Nord et Acre au sud, et à quelques kilomètres au sud du Litani (le leontes des sources classiques).

Comme il est bien connu, il y avait deux Tyr, une insulaire et l’autre continentale. La ville insulaire était située sur un rocher entouré par la mer de tous les côtés, d’où son nom « SR » qui signifie en phénicien "le rocher". La ville était séparée du continent par un détroit de 500 à 700 mètres de large qui liait la ville insulaire à la ville continentale, et ceci avec Alexandre le Grand lors du siège de la ville en 332 av. J.-C. La ville insulaire était dotée de deux ports, un au nord « le port Sidonien » et un au sud « le port égyptien ».

En partant de Tyr vers le nord en direction de Sidon, on passe près de la source ‘Ain Babouq, puis près de la source thermale ‘Ain Habrian, et enfin on arrive à Nahr (fleuve, rivière) el Qasmiyé qui est la partie inférieure du Nahr el Litani. Ce fleuve constituait la frontière Nord entre le royaume de Tyr et celui de Sidon quand ils se sont séparés, mais la frontière nord a dépassé ce fleuve plusieurs fois et elle s’est élargie jusqu’à Sarepta et même un peu plus parfois.

En dehors de la route menant à Sidon, une route côtière très importante partait de Tyr vers le sud, l’échelle de Tyr, d’où l’on atteint tout de suite Tell el Rachidieh et juste après Ras el ‘Ain. Certains historiens spécialistes, ont identifié cette dernière à Palaetyrus ou Ushu mais cette identification n’a pas exclu les autres possibilités. La route franchit Ras el Abyad qui, à gauche mène à Oum El Amed située sur une colline à une dizaine de mètres au-dessus de la route côtière, qui, vers le sud, nous fait aboutir à Akzib et puis à Acre et sa plaine pour arriver finalement à Haïfa et le mont Carmel, qui constituent la frontière sud du royaume de Tyr avec les voisins.

Histoire

L’histoire de Tyr se confond avec l’histoire de Sidon principalement en raison du fait que, sur plusieurs périodes, les deux villes étaient unifiées. L’histoire de Tyr est très longue et remonte loin dans l’histoire. Hérodote qui visita la ville en 450 av. J.-C. fut informé par les prêtres du temple de Melkart que la ville avait été fondée en même temps que le temple et que Tyr était habitée depuis 2300 ans, ce qui nous donne la date de 2700 av. J.-C. Cette date fut attestée par l’archéologie, et surtout par le sondage effectué par Patricia Bikai dans le centre de Tyr l’insulaire, ce sondage ayant livré 27 niveaux dont le premier niveau remonte au premier quart du troisième millénaire.

Entre le troisième et la fin du deuxième millénaire, Tyr n’a joué qu’un rôle secondaire dans l’histoire du Levant, ce qui explique son omission dans les sources mariotes et eblaites. Elle figure dans les textes égyptiens du IIe millénaire pour sa situation stratégique méridionale ; mais elle n’était qu’un petit port d’escale entre l’Égypte et Byblos (Jbeil en arabe, le nom antique faisant référence au papier utilisé pour la Bible) en premier lieu et un port de transit entre les ports levantins et l’intérieur. Le statut de Tyr entre le règne de Thoutmôsis II et Ramsès III lui a permis de profiter de sa position pour développer son rôle comme port stratégique, son commerce et son industrie, surtout par ses relations avec les autres villes levantines.

L’histoire de Tyr vers le Xe siècle reste conjecturale, mais on pense que l'union de Tyr et de Sidon parait favorable entre le (Xe siècle av. J.‑C.) et le (IXe siècle av. J.‑C.). Après la défaite de Louli (fin VIIIe siècle av. J.‑C.), lors de l’invasion assyrienne, Baalu régna sur Tyr (début du VIIe siècle) et Sidon s’en sépare après le refus de coopération avec les assyriens. Ainsi, l’arrière-pays de Tyr devint une province assyrienne. Ceci a marqué un affaiblissement politique dans les deux villes, mais l’activité commerciale et maritime a continué à évoluer jusqu’à l’arrivée d’Alexandre le Grand. Avant le VIIe siècle, le Litani était la frontière Nord du royaume de Tyr, tandis qu'Acre en était la frontière Sud. Cependant, la superficie du royaume diminua avec l’invasion et les assyriens offrirent à Baalu Ma‘rub et Zarephath (Sarepta) au nord du Litani, qui restèrent sous la domination tyrienne jusqu’au IVe siècle av. J.‑C.

Ainsi l'hégémonie phénicienne sur la côte au sud de la Phénicie s’est étalée jusqu’à Ascalon qui est devenue une « cité des Tyriens » à l’époque perse. Cette présence des phéniciens est affirmée par l’archéologie (les fouilles d’Akzib, Tell el fukhar, Tell Keisan, Kabri, Mont carmel, ‘Atlit, Shiqmona, Tell Dor, Ascalon, Tell el kheleifeh, Arad, Ashdod, Azor).

Quand Nabuchodonosor II accèda au trône babylonien, après la chute de Ninive en 612, il assiégea Tyr pendant 13 ans (635-610), mais quelques hypothèses présument qu'une sorte de compromis s'était établi entre les Tyriens et les Babyloniens au terme duquel Tyr conserverait une certaine autonomie.

En 539, Cyrus rentre à Babylone comme vainqueur sur les Babyloniens et une nouvelle période commence. Intégrés dans l'empire perse, les Phéniciens commencèrent à battre monnaie (Tyr était la seconde cité après Byblos vers le milieu du Ve siècle av. J.‑C., suivie peu après par les cités de Sidon et d'Arwad) et Tyr fournissait des flottes aux souverains achéménides (surtout pour leurs guerres contre les Grecs).

Après la victoire d'Alexandre sur les Perses, à Issos vers 333 av. J.-C., il se dirigea vers la côte phénicienne. Ainsi, les cités phéniciennes commencèrent à se rallier volontairement et pacifiquement au nouveau conquérant. Seule Tyr résista en 332 à Alexandre, qui l’assiégea pendant 7 mois, se heurtant à ses solides murailles et à sa position insulaire. A cette époque, Tyr était essentiellement située sur une île que l'on appelait parfois Ancharadus. Alexandre parvint cependant à construire une digue jusqu'à l'île, avec les pierres de l'agglomération qui lui faisait face. La conquête de la ville la fit passer de la domination perse à la domination grecque.

Après la mort d’Alexandre le Grand (juin 323), l’Orient a commencé à subir les conséquences des conflits entre ses successeurs (les Diadoques) qui se faisaient la guerre afin de partager l’empire créé par leur maître. Ptolémée Ier fonda la dynastie lagide en Égypte vers 305-304. Ayant adopté la politique égyptienne ancienne, il se tourna vers la Phénicie. Il occupa Tyr et les autres cités phéniciennes.

Séleucos Ier ayant participé aux guerres des Diadoques conquit Babylone, fonda l’état séleucide et se nomma roi de Syrie en 305 avant de la délocaliser à Antioche. Alors une guerre éclata entre les Lagides et les Séleucides, qui ne se termina qu'avec la bataille d'Ipsos en 301. La Phénicie, devenue séleucide sous Démétrios Poliorcète, devint lagide avec Ptolémée Ier en 290 av. J.-C. C'est sous le règne des Lagides que débuta la première ère tyrienne (275/4 av. J.-C.).

L’affaiblissement de l’état lagide après la mort de Ptolémée IV (203/2 av. J.-C.) marqua la fin de la domination lagide sur la Phénicie sud qui passa sous la tutelle des Séleucides vers l’an 200 av. J.-C. La deuxième ère tyrienne débuta avec les Lagides vers l'an 126 av. J.-C. et se termina vers l'an 69-70 apr. J.-C.

Vers le milieu du premier siècle av. J.-C. les guerres civiles à répétition dans l'Empire Séleucide détachent Tyr de son influence. En 64 av. J.-C., les Romains réorganisent la région en créant la province de Syrie sur les ruines de l'ancienne Syrie séleucide et Tyr connaît la Pax Romana.

La cité phénicienne devient une ville de province paisible. Elle commence à regagner un peu de son passé sous les Romains (l'hippodrome de Tyr est l'un des plus grands hippodromes romains déjà construits, mais inachevé !!). La situation générale de l'empire et surtout les problèmes des généraux en Orient ne lui laissent aucune chance de retrouver sa gloire. Le Nouveau Testament y place un voyage de Jésus (Mc 7:24). Une église chrétienne y est ensuite fondée, et les Actes des Apôtres déclarent que saint Paul y passe sept jours en revenant de Chypre (Ac 21:3). Un évêché est attesté dès la fin du IIe siècle. Un concile s'y tient en 355. Selon saint Jérôme, le père de l'Église Origène y meurt, et est enterré dans la basilique.

En 636, Tyr tombe aux mains des Arabes. Elle passe ensuite aux Seldjoukides (1089), puis est prise par les croisés (1124). En 1291, elle est prise par les Mamelouks.

En 1920, après la domination ottomane, Tyr est restituée à la république Libanaise.

Depuis lors, Tyr a connu une croissance urbaine de 1%, mais une économie évoluant selon les crises politiques du Liban.

Patrimoine mondial de l'UNESCO

Tyr *
Patrimoine mondial de l'UNESCO
Les ruines de Tyr
Les ruines de Tyr
Pays Drapeau du Liban Liban
Type Culturel
Critères (iii) (vi)
Superficie 154 ha
Numéro
d’identification
299
Zone géographique États arabes **
Année d’inscription 1994 (18e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO

Tyr a fait l’objet d’une demande officielle du Gouvernement libanais auprès de l’Unesco pour être inscrite sur la liste du Patrimoine mondial, en décembre 1983. Le Comité de la Convention du Patrimoine Mondial Culturel et Naturel à sa 8ème session en 1984, et suite à la recommandation de l’Icomos, a inscrit Tyr sur la Liste du Patrimoine Mondial essentiellement au titre des critères (iii)[1] et (vi)[2].

Le patrimoine culturel de Tyr est constitué de[3] :

La ville antique

  • murailles phéniciennes,
  • allée principale bordée d’une colonnade et de trottoirs,
  • arène,
  • quartier résidentiel,
  • château Croisé,
  • palestre,
  • thermes,
  • rues quadrillées,
  • cathédrale Croisée[4].

La nécropole (El-Bass)

  • nécropole,
  • arc monumental,
  • route romaine et chaussée byzantine,
  • aqueduc,
  • hippodrome.

Liste des rois de Tyr

Shoftim (Suffètes)

Rois rétablis

  • -556/-555 : Baal-Ezer III
  • -555/-551 : Makarbaal
  • -551/-533 : Hiram III
  • -vers 532 : Ittobaal IV?
  • -vers 486 : Hiram IV?
  • -vers 480 : Mattan III
  • -vers 359 : Abdashtart

...

Jumelage

La ville de Tyr est jumelée avec :

Galerie

Notes et références

  1. soit apporter un témoignage unique du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou civilisation vivante ou disparue ;/
  2. soit être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (Ce critère est utilisé uniquement dans des circonstances exceptionnelles et appliqué concurremment avec d'autres critères.)
  3. In Unesco, 1983, by Maurice CHEHAB, alors Directeur général des antiquités de Liban
  4. Dans la cathédrale Croisée de Tyr fut enterré Frédéric Barberousse.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bariaa Mourad, Du Patrimoine à la Muséologie. Conception d'un musée sur le site archéologique de Tyr, Thèse de DEA (études doctorales); Museum National d'Histoire Naturelle, Paris, 1998, (Étude réalisée en coopération avec l'Unesco, Secteur de la Culture, Division du Patrimoine Culturel).
  • A. Poidebard, Un grand port disparu - TYR - Recherches aériennes et sous-marines 1934-1936, Libr. Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1939.
  • UNESCO, Proposition d’inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial soumis par le Liban : Tyr, Unesco, Paris, 1983.
  • Sabatino Moscati Les Phéniciens, Arthème Fayard, Paris (1971) (ISBN 2501003543).
  • Josette Elayi, Recherches sur les cités phéniciennes à l'époque perse, Institut Universitaire Oriental, Naples 1987.
  • Josette Elayi, Économie des cités phéniciennes sous l'Empire perse, Institut Universitaire Oriental, Naples 1990.
  • J. Elayi et A.G. Elayi, The Coinage of the Phoenician City of Tyre in the Persian Period (5th-4th cent. BCE), Éditions Peeters, Leuven 2009 (ISBN 978-90-429-2202-0).

Articles connexes

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