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Sidon
(ar) صيدا — ŞaydāLe château de la merAdministration Pays Liban Gouvernorat Sud-Liban District Saida Maire Abdel-Rahman Bizri Géographie Coordonnées Démographie Population 57 800 hab. (est. 2008) Localisation Sidon ou Saïda en arabe (en phénicien Sydwn ou Saidoon, en grec : Σιδώνα, en hébreu : צידון, en arabe : صيدا Saydā) est une ville de Phénicie sur la Méditerranée qui fut bâtie en partie sur une île. C'est sur la plage de Sidon - selon la mythologie grecque - que Zeus a enlevé Europe, fille d'Agénor roi de Tyr en Phénicie. Elle est aussi appelée Sagette ou Sayette durant les Croisades (nom donné par les Francs) et Sidon dans la Bible. C'est la troisième plus grande ville du Liban. Elle est située dans le gouvernorat du Sud du Liban, à environ 40 km au nord de Tyr et à 40 km au sud de la capitale, Beyrouth. Son nom signifie « pêcherie ». La ville était construite sur un promontoire s'avançant dans la mer. Ce fut le plus grand port de la Phénicie sous son roi Zimrida, au XVIIIe siècle.
Vers 1200 avant J.-C., elle fut prise par les Philistins et ce fut Tyr qui passa au premier plan. Elle possède une longue et riche histoire et traversa les siècles avec des destinées diverses au contact des différents peuples qui la contrôlèrent comme : Les Phéniciens, les Assyriens qui la ruinèrent en -677, les perses Achéménides, les Macédoniens, les Séleucides, les Romains et plus tard les Croisés, les Arabes, les Ottomans, les Français, etc. Les rois Eshmounazar II (ou Eshmun'azar ou Eshmunazar אשמנעזר), dont le tombeau a été découvert en 1855, et Tabnit, qui ont régné vers 550-530 av. J.-C., y furent enterrés. La chronologie des rois de Sidon est bien connue entre 372 et 333 av. J.-C. par leurs monnaies qui étaient datées annuellement par l'année de règne.
La cité offre aujourd'hui une multitude de vestiges à visiter comme : le Château de la mer, le château de la terre (Château de Saint-Louis, 1228-1270), le temple d'Eshmoun dont l'édification remonte au VIIe siècle av. J.-C., la médina (la ville médiévale), la colline de Murex, le musée du savon, le Khân el-Franj « la maison des Français » (Ancien consulat de France), etc. Homère (poète grec de la fin du VIIIe siècle av. J.-C) a salué l'habileté des artisans de la ville dans la production de verre et la fabrication de teinture pourpre dont Sidon était réputée. La pourpre, une teinture obtenue à partir des pigments de la coquille d'un murex (Murex trunculus).
Sommaire
Histoire
L'antique Sidon serait l'une des plus vieilles villes de la côte phénicienne, fondée par le fils de Canaan, petit-fils de Noé.
Elle fut la capitale du royaume cananéen aux environs du XVe siècle av. J.‑C. Avec Tyr et Byblos, ses rivales, elle développa le commerce maritime et fut l'un des plus importants ports de la Méditerranée orientale aux environs du XIIIe siècle av. J.‑C., avant sa dévastation probable par les Peuples de la Mer et l'hégémonie de Tyr aux environs du IXe siècle av. J.‑C. Elle fut ensuite soumise aux puissances du Proche-Orient. Tributaire de l'Assyrie, s'étant révoltée, Assarhaddon la détruisit en 677 av. J.-C.. La ville fut reconstruite par les Babyloniens, et reprise par les Perses vers 540 av. J.-C.. Lors des guerres médiques, elle fournit des contingents navals à la bataille de Salamine, et en 351 av. J.-C., elle fut brûlée après un soulèvement contre la Perse. Affaiblie, elle se rendit sans lutte à Alexandre le Grand, en 333 av. J.-C.. Sidon connut une nouvelle prospérité aux XVIe siècle et XVIIe siècle, jusqu'à ce que Beyrouth la détrône.
En 551, Sidon vivra un violent séisme. Ancien évêché, la ville est assez modeste et sans grande importance lorsqu'elle est prise par les Arabes en 637. Elle sera finalement prise en 1110 par les Croisés de Baudouin, roi de Jérusalem, avec l'aide de la flotte norvégienne de Sigurd Ier. Son blocus durera 47 jours. Baudouin la donne alors à l'un de ses fidèles barons, Eustache de Grenier, le titrant comte de Sidon et de Césarée. Lui-même et ses descendants règneront jusqu'en 1260 sur la ville et ses environs.
Sidon deviendra chef-lieu de la seigneurie de Sagette, englobant le château de Beaufort au sud-ouest, seconde des quatre baronnies du royaume de Jérusalem. Reprise au comte Renaud de Grenier par Saladin en 1187, ses remparts seront rasés. Envahie par les Arabes, rendue aux de Grenier par Saladin avant sa mort, attaquée par les Mongols, Sagette sera vendue par le comte Julien de Grenier aux Templiers. La ville sera le refuge des survivants du siège de Saint-Jean-d'Acre.
Après le départ des Croisés, Sidon deviendra le port de Damas et connaîtra une relative prospérité. La France y installera même un consulat. Cependant, l'expulsion des Français en 1791 portera un coup fatal à son commerce, ce dont Beyrouth saura profiter. Saïda deviendra un modeste port de pêche, et le restera jusqu'à nos jours.
Sidon Aujourd'hui
Lieux célèbres
- Château de Sidon, ou de la Mer
- Château de la terre (Château de Saint-Louis)
- La médina (la ville médiévale)
- La colline de Murex
- Le souk
- Mosquées de l'époque médiévale (Grande Mosquée, Mosquée Kikhia,...)
- Le Musée du savon
- Le Khân el-Franj "la maison des Français" (ancien consulat de France)
- Le temple d'Eshmoun... site phénicien, unique au Liban
- Le Musée du Palais Debbané
Chronologie des rois phéniciens de Sidon
- - vers 560 : Eshmunazor I
- - vers 550 : Tabnit
- - vers 540 : Amoashtart (interrègne de la reine-mère)
- - vers 530 : Eshmunazor II
- - vers 520 : Bodashtart
- - vers 510 : Yatonmilk?
- ...
- - vers 490 : Anysos?
- - vers 480 : Tetramnestos
- ...
- - vers 425 : Baalshillem I
- - vers 415 : Abdamon
- - 409/406-402 : Baana
- - 401-366 : Baalshillem II
- - 365-352 : Abdashtart I
- - 351-347 : Tennès
- - 346-343 : Evagoras II
- - 342-333 : Abdashtart II
- - après 333 : Abdalonym ou Abdalonymos
Bibliographie
- Josette Elayi, Sidon, cité autonome de l'Empire perse, Éditions Idéaphane, Paris 1989.
- J. Elayi et A.G. Elayi, Le monnayage de la cité phénicienne de Sidon à l'époque perse, 2 volumes, Éditions Gabalda, Paris 2004.
- Josette Elayi, Abdashtart 1er/Straton, un roi phénicien entre Orient et Occident, Éditions Gabalda, Paris 2005.
Transport
- 43 km de Beyrouth, reliée par l'autoroute
- Place de l'Étoile: point de départ des liaisons d'autocars vers Beyrouth, Tyr...
Aujourd'hui
Plusieurs confessions se côtoient à Saïda : musulmans sunnites, chiites, chrétiens maronites et jusqu'aux années 1980, on y trouvait des juifs libanais... La ville compte quelque 200 000 habitants (2000). Elle est devenue le centre commercial et financier du Liban Sud. Saïda est la cité natale de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné à Beyrouth le 14 février 2005 dans un attentat à la voiture piégée.
Environnement
Saïda possède le plus grand dépot d'ordures du Liban: la Montagne ou le Djebel, un tas d'ordures de 50 mètres de haut et 375 mètres de long en bordure de mer, représentant plus de 600 000 m3, qui se remplit au rythme de 200 tonnes par jour. Mal retenue, une part importante de ces déchets est entraînée dans la mer et contribue fortement à la pollution des côtes du Liban[1].
Jumelages
Liens externes
- (fr)(ar)(en) Fiche Technique de la Municipalité de Saida (Sidon) - Localiban
- (fr) Articles sur Sidon et d'autres cités de Syrie-Palestine
- (fr) Articles sur Sidon (Saida) Interessants
Références
- La montagne maudite de Saïda, France 24
- Portail du Liban
- Portail des Phéniciens et du monde punique
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