- Marville (Meuse)
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Marville
Église Saint-Nicolas
DétailAdministration Pays France Région Lorraine Département Meuse Arrondissement Verdun Canton Montmédy Code commune 55324 Code postal 55600 Maire
Mandat en coursClaude Biwer
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes du pays de Montmédy Démographie Population 572 hab. (2008) Densité 29 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 197 m — maxi. 313 m Superficie 19,55 km2 Marville est une commune française, située dans le département de la Meuse et la région Lorraine. Marville est situé sur la N43, à 13 km au sud-est de Montmédy, à 13 km à l'ouest de Longuyon et 10 km au sud de la frontière belge. Le village est traversé par l'Othain. Ses habitants sont appelés Marvillois.
Sommaire
Géographie
Géologie
Marville repose sur un massif karstique comprenant de nombreuses cavités et un ruisseau souterrain auxquels il est possible d'accéder par de nombreuses dolines (profondes jusqu'à presque plus que 20 mètres), dans le Bois de Marville et le Bois de Rupt-sur-Othain. Le ruisseau souterrain peut être visité par des spéléologues confirmés en rampant d'abord au fond d'une doline à travers un étroit boyau, rempli à moitié de boue liquide. Après une cinquantaine de mètres, il faut descendre en rappel une cascade de quelques mètres puis suivre le ruisseau sur plusieurs centaines de mètres jusqu'à un siphon. En cas de crue, les eaux resurgissent comme un geyser à partir de sources souterraines inondant parfois une partie du village de Delut ; on les appelle les bouillons de Delut.
Communes limitrophes
Climat
Histoire
La présence humaine est attestée de longue date en Lorraine ; la culture celte y a notamment prospéré au Ve siècle avant J.-C. Située sur le territoire de l'ancienne Gaule romaine, Marville est à mi-chemin entre les grandes cités de Verdun et d'Arlon en Belgique. Au Moyen Âge, Marville est intégrée au royaume de Lotharingie, au cours du IXe siècle, puis de la Francie orientale.
Les plus anciennes mentions de Marville remontent à la fin du XIIe siècle ; le comte Thiébaut 1er de Bar y fait édifier une forteresse. Il affranchit partiellement la cité vers 1190 et confère de la sorte de nombreux avantages aux habitants et aux métiers de Marville, notamment dans le domaines économiques et judiciaires.
Par son mariage avec la comtesse Ermesinde de Luxembourg, fille d'Henri l'Aveugle, le comte Thiébaut 1er de Bar fait entrer Marville dans les possessions du Luxembourg. Mort en croisade contre les Albigeois dans le sud de la France, il laisse une veuve qui épousera le marquis d'Arlon et comte de Limbourg.
Le 15 octobre 1415, Antoine de Brabant, souverain du Luxembourg et Edouard III, comte de Bar, meurent tous les deux à Azincourt ; Marville perd ses deux seigneurs. À Edouard III succède son frère Jean. Dès 1419, il transmet ses états à son petit-neveu René I d'Anjou marié à Isabelle, héritière de Lorraine. Le décès simultané de ces deux personnalités ne modifie en rien le destin particulier de Marville. Les héritiers d'Ermesinde continueront de se transmettre la cité, provoquant une indivision pour quatre siècles entre le comté de Bar et celui de Luxembourg. Cette période est appelée « Les Terres Communes ». Elle se caractérise par une profitable neutralité pour les habitants de Marville au cours de la tumultueuse époque des guerres féodales. La ville s'enrichira de cette favorable position et connaîtra son apogée à la Renaissance aux XVIe et XVIIe siècles.
En 1441, une lointaine descendante d'Ermesinde, duchesse en titre mais désargentée, vendit le comté du Luxembourg à Philippe III de Bourgogne ; Marville entre dans les Etats Bourguignons. La petite-fille de celui-ci, Marie de Bourgogne, épouse l'héritier des Habsbourg. Leur petit-fils s'appellera Charles Quint. De cette succession, Marville a conservé un patrimoine bâti lié à la présence espagnole en Lorraine. Pendant cette période, Marville faisait en effet partie des Pays-Bas espagnols; il reste quelques maisons de style Renaissance espagnole extrêmement intéressantes par leur état de conservation et leur rareté en Gaume[1].
En 1659, à l'occasion du Traité des Pyrénées réconciliant la France et l'Espagne, Marville est intégrée au royaume de France, rompant ainsi le lien qui l'unissait au Luxembourg. Une partie de la Franche-Comté, alors espagnole, fut donnée à la France ; l'état souverain du duché de Bar est annexé mais reste gouverné par le duc Charles IV de Lorraine.
La fortification des défenses de Montmédy, sur ordre de Louis XIV, s'accompagna du démantèlement de celles de Marville, en 1672, dans le but de limiter les pouvoirs de la noblesse locale ainsi que d'éviter d'offrir à tout ennemi potentiel une place forte en état de fonctionnement. La politique centralisatrice de Louis XIV et sa stratégie militaire provoquèrent le déclin de Marville.
La cité garde son nouveau statut de bourgade de province jusqu'au conflit de 1914 ; la ligne de front se stabilise en effet rapidement sur une ligne de 500 km orientée du nord au sud, passant par les hauteurs de Verdun, à quarante kilomètres vers le sud-ouest. Marville est située juste à l'arrière des lignes allemandes et subira des dégâts lors de bombardements.
Personnalités liées à la commune
- La Famille de Nikolaus Harnoncourt (Johann Nikolaus, comte de La Fontaine et d’Harnoncourt-Unverzagt), Chef d'orchestre, violoncelliste et gambiste autrichien est originaire de Marville. Sa famille qui ne s'appelait alors que "de La Fontaine" était longtemps receveur à Marville pour le compte du duc de Bar [2]. Cette famille se réfugia à Harnoncourt, pour échapper aux persécutions des protestants à la suite de la révocation de l'édit de Nantes. C'est là qu'ils s'adjoignirent la mention d'Harnoncourt. Puis Joseph Louis Matthieu de La Fontaine d'Harnoncourt (1736-1816), se mis au service des Habsbourg alors qu'un Lorrain, François III de Lorraine qui épousa l'Archiduchesse Marie-Thérèse de Habsbourg, avait été élu Empereur romain germanique sous le nom de François 1er en fondant ainsi la dynastie des Habsbourg-Lorraine. Nikolaus Harnoncourt descend directement de ce même François 1er du Saint-Empire par sa mère, qui était son arrière arrière-petite-fille.
- Un épisode de la série " Maigret " avec Bruno Cremer ( Le fou de Sainte Clotilde ) y a été en partie tourné.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1971 2014 Claude Biwer NC Sénateur-maire Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : Insee[3])1962 1968 1975 1982 1990 1999 549 550 494 551 518 532 Lieux et monuments
Outre ses monuments religieux et funéraires remontant au Moyen Âge, Marville possède de rares témoins de la Renaissance espagnole en Gaume, avec ses belles façades, nées de l'implantation de familles nobles, bourgeoises ou commerçantes attirées par l'époque prospère du XVIe siècle. Le village possède surtout l'un des rares cimetières classés -sinon le seul-, en raison de son exceptionnel état de conservation et de la diversité de ses tombes.
Moyen Âge
- Église Saint-Hilaire (XIIe-XIVe)
- Piéta des Lépreux - XIIe siècle (église St Nicolas)
Moyen Âge et Temps modernes :
- Vestiges de l'enceinte (XIIIe siècle - XVIIe siècle)
- L'église Saint-Nicolas, qui contient de multiples trésors :
- la Vierge Couronnée
- les chapelles gothiques
- la chapelle Sainte Fine
- le tombeau de Salantin de Gavroy
- la magnifique tribune d'orgues de style gothique.
- Ossuaire et cimetière classés
Temps Modernes
- Maisons et hôtels particuliers de style Renaissance
- Prieuré des Bénédictins
Période contemporaine
- Ancienne base aérienne occupée par des unités de la Force aérienne du Canada de 1952 à 1967.
Aux alentours immédiats
- La citadelle de Montmédy à 13 km,
- Le fort de Fermont à 20 km,
- La basilique d'Avioth à 20 km,
- L'abbaye d'Orval - Belgique à 30 km,
- Les musées Gaumais - Virton, Arlon - Belgique à 30 km.
Notes et références
- Histoire de Marville sur www.festival-marville.fr
- http://www.luxemburgensia.bnl.lu/cgi/luxonline1_2.pl?action=fv&sid=luxbio&vol=07&page=128&zoom=3 La Famille de La Fontaine à Marville
- Marville sur le site de l'Insee
Voir aussi
Bibliographie
- Simone Collin-Roset, Marville, dans Congrès archéologique de France. 149e session. Les Trois-Évêchés et l'ancien duché de Bar. 1991, p. 185-189, Société Française d'Archéologie, Paris, 1995
- Simone Collin-Roset, Marville, église Saint-Nicolas, dans Congrès archéologique de France. 149e session. Les Trois-Évêchés et l'ancien duché de Bar. 1991, p. 191-195, Société Française d'Archéologie, Paris, 1995
- Simone Collin-Roset, Marie-France Jacops, Marville, église Saint-Hilaire, dans Congrès archéologique de France. 149e session. Les Trois-Évêchés et l'ancien duché de Bar. 1991, p. 197-206, Société Française d'Archéologie, Paris, 1995
Liens internes
Liens externes
- Le site du Festival Arts et Renaissance de Marville avec beaucoup d'informations sur la localité
- Le site de l'association Marville Terres Communes
- Marville sur le site de l'Institut géographique national
- Près de Marville : Avioth, sa Basilique, son pèlerinage
- Marville : l'apport de l'étude des sous-sols à la connaissance de l'architecture civile, dans la revue In Situ n° 2, 2002
- Comité départemental du tourisme de la Meuse
- Office de tourisme transfrontalier du Pays de Montmédy
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