Seconde enceinte de bruxelles

Seconde enceinte de bruxelles

Seconde enceinte de Bruxelles

Gravure de l'enceinte de Bruxelles au XVIe siècle, Wenzel Hollar

La seconde enceinte de Bruxelles est un ensemble de fortification construites entre 1356 et 1383.

Depuis la construction de la première enceinte (XIIIe siècle), la ville de Bruxelles a considérablement évolué et a pris beaucoup dimportance. A létroit entre ses murailles en raison de la croissance démographique, elle en déborde largement. La nécessité denvisager de nouvelles protections mieux adaptées à lépoque devient pressante. En 1356, le récent conflit de succession entre le duché de Brabant et le comté de Flandre, durant lequel les fortifications de la ville nont pas offert une grande protection, décide les autorités de la ville (dont Everard t'Serclaes, nommé échevin) à entreprendre la construction dune seconde enceinte.

Sommaire

Édification des fortifications

La Porte de Louvain en 1612

Celle-ci aura une longueur de près de huit kilomètres, taille suffisante pour englober les hameaux et les champs qui approvisionnent la cité et dont certains subsisteront à l'abri des murs jusquà la fin du XVIIIe siècle ; elle sera jalonnée de 72 tours semi-circulaires. Elle aura sept portes principales correspondant aux sept entrées de la première enceinte, mais cest le seul point de comparaison entre les deux ouvrages : la seconde sera monumentale et représente pour lépoque une réalisation colossale. Construite selon les schémas habituels des défenses médiévales, elle est entourée dun fossé rempli deau dans les parties basses de la ville.

Les deux enceintes coexisteront jusquau XVIe siècle, époque du début du démantèlement de la plus ancienne.

Évolution des défenses

La Porte de Schaerbeek en 1612

Au XVIe siècle, aux sept portes fortifiées, les portes de Laeken, de Flandre, dAnderlecht, de Hal, de Namur, de Louvain et de Schaerbeek, on ajoute une huitième, la porte du Rivage, destinée à contrôler laccès au port fluvial par le nouveau canal (1561).

Aux XVIe et XVIIe siècles, les nouvelles techniques de siège et lévolution de larmement avec lapparition de lartillerie, obligent la ville à entreprendre de grands travaux pour se doter de défenses supplémentaires afin de maintenir lennemi à distance des remparts, de nouveaux obstacles sont placés en avant de lenceinte : fossés, bastions et demi-lunes (ouvrages défensifs triangulaires dirigés vers lextérieur). La réalisation la plus importante de lépoque est le Fort de Monterey, du nom du comte espagnol chargé de renforcer le système militaire de la cité. Les travaux du Fort sont réalisés entre 1672 et 1675 sur les hauteurs de Obbrussel (Haut-Bruxelles, futur Saint-Gilles), au sud de la porte de Hal, par les ingénieurs militaires Merex et Blom. Comme les autres fortifications de la ville, le Fort de Monterey savère inefficace, et ne peut empêcher ni le bombardement de Bruxelles ordonné par le maréchal de Villeroy (1695) à partir des hauteurs de Scheut (nord-ouest de la ville), ni une cinquantaine dannées plus tard (1746) la prise de la ville par les troupes françaises. Après le départ de ces dernières, les fortifications sont en ruines. À cette époque, le développement de larmement, des routes et du commerce met fin à la guerre de siège et rend encombrant le système défensif des villes qui entrave la mobilité et la circulation des marchandises.

La Porte d'Anderlecht en 1612

L'empereur Joseph II ordonne en 1782 le démantèlement de la plupart des places fortes des Pays-Bas, dont Bruxelles. Les travaux de destructions des ouvrages défensifs extérieurs débutent par lest de la ville, le Fort de Monterey est vendu et sera détruit, la plupart des portes sont rasées à lexception de la porte de Laeken et de la porte de Hal.

En 1795, les Pays-Bas sont annexés à la République française en guerre, les démolitions sont stoppées. Elle ne reprendront quen 1804 sous lordre du premier consul Napoléon. La porte de Laeken est à son tour supprimée en 1808. Par une ordonnance du 19 mai 1810, l'empereur français commande ensuite la démolition de la seconde enceinte pour la remplacer par des boulevards doublés dune barrière. La guerre puis la fin de lempire ne permettront pas lexécution immédiate du projet.

Édification des boulevards de la « Petite ceinture »

La Porte de Hal en 1612
La Porte de Hal en 2006

La stabilité revenue, en 1818, les autorités organisent un concours pour l'aplanissement des ruines des remparts et leur remplacement par des boulevards dans le but d'adapter Bruxelles aux exigences de la vie contemporaine, le projet de lingénieur Jean-Baptiste Vifquain est approuvé. Celui-ci prévoit la construction de places et de boulevards de promenade avec de deux à quatre rangées d'arbres, une allée centrale et des voies latérales. On installe également une barrière longée par un fossé qui ferme la ville, la barrière de loctroi défendue par une série de pavillons, puisque si les villes nont plus lusage de murailles défensives, leur accès est toujours contrôlé pour permettre la perception des taxes sur les marchandises qui y pénètrent. Il imagine également de faire creuser le canal qui longe la ville par louest en direction de Hal. Les travaux doivent être financés par la vente de terrains récupérés, ils sétaleront sur plus de vingt ans.

En 1830, au moment de laccession à lindépendance de la Belgique, les travaux atteignent la porte de Hal qui, depuis sa désaffectation, a servi de prison militaire, puis de dépôt darchives. Le nouveau gouvernement décide de lépargner. En 1840, le boulevard côté rue Haute est surélevé de trois mètres, ce qui rend impossible le passage charretier de la porte. On la transforme plus tard en musée au prix de nombreuses transformations confiées en 1860 à larchitecte Henri Beyaert, qui ne sembarrasse pas dauthenticité : il transforme, entre 1868 et 1871, laustère tour médiévale en une sorte de château néo-gothique, plus conforme à limage romantique que lon se fait à son époque du Moyen Âge.

Malgré cela, la porte de Hal reste aujourdhui le seul vestige de la seconde enceinte, mis à part son tracé repris par les boulevard en forme de pentagone ou de cœur, deux mots qui servent toujours à désigner le centre de la ville. 1860 est aussi lannée de la suppression de loctroi et donc de la dernière barrière physique entre la ville et les faubourgs. Les carrefours de la porte d'Anderlecht et de la porte de Ninove sont les seuls à avoir conservé leurs pavillons. Ceux de la porte de Namur ont été déplacés et se trouvent aujourd'hui au bout de l'avenue Louise, à l'entrée du bois de la Cambre. L'un des pavillons de la porte d'Anderlecht sert actuellement de point d'accès au Musée des égouts.

À partir des années 1950, sous la pression automobile, de nouveaux plans de circulation sont mis en place (en partie en prévision de l'Exposition universelle de 1958: on creuse des tunnels, puis un métro. Les boulevards de promenade se transforment petit à petit en ce quils sont aujourdhui : une autoroute urbaine aux encombrements permanents.

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Voir aussi

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