- Se canto
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Se canto (ou Se chanta, A la font de Nimes, Aqueras montanhas, Montanhes Araneses) est une chanson devenue populaire dans le Midi de la France mais qui serait originaire du Béarn. Cette chanson d'amour est reprise d'un bout à l'autre de l'Occitanie, avec des variations dialectales et même des variations dans les paroles[1]. On peut l'interpréter soit dans son sens littéral et traditionnel (l'espoir que les amants se retrouvent), soit dans un sens plus récent, un chant de ralliement occitan.
Sommaire
Historique
Se canto est considéré depuis le XXe siècle comme l'hymne de l'Occitanie (un autre hymne occitan est La Coupo Santo).
Bien que son véritable auteur nous soit inconnu, il est attribué à Gaston Phébus (1331 - 1391), Comte de Foix, vicomte de Béarn. Selon la légende, sa belle aurait été forcée de le quitter pour rejoindre la Navarre. Phébus aurait donc écrit cette chanson, dans laquelle il souhaite voir les Pyrénées s'affaisser afin de laisser libre cours à ses amours. Une autre version dit qu'elle aurait rejoint la Navarre, lassée de ses diverses infidélités. A contrario, les historiens indiquent que Gaston Fébus a renvoyé son épouse en Navarre pour y récupérer le solde de sa dot et qu'elle y est restée ayant peur de revenir sans l'argent attendu auprès de son mari. (lire Claudine Pailhés "Gaston Fébus")
Usage
En France, Il n'y a pas d'usage réglementé de ce chant, comme cela peut être le cas pour un hymne. Néanmoins, on l'utilise publiquement pour montrer son attachement à l'Occitanie ou à une région occitane.
Ainsi, le 3 juin 2003, le député béarnais Jean Lassalle le chante dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour protester contre l'abandon de sa région par les pouvoirs publics[2]. Le 2 décembre 2006 à Serres-Castet, François Bayrou, lors de sa déclaration à la candidature pour les élections présidentielles, entonne le Se Canta à la fin de son discours[3].
Se canto, est aussi repris en cœur par les supporteurs du Toulouse FC en brandissant les écharpes lors de toutes les rencontres de ce dernier. À partir de la saison 2010-2011, le chant est également diffusé et chanté à l'entrée des joueurs sur la pelouse, devenant ainsi le véritable hymne du club toulousain[4].
Depuis 1993, la vallée occitanophone du Val d'Aran en Espagne, a pour hymne national Montanhes Araneses, version adaptée en aranais de Se canta[5].
On voit apparaitre un usage protocolaire en Italie. En application de la loi 482-99 concernant les minorités linguistiques, de nombreuses communes des Vallées occitanes organisent une cérémonie autour de la pose du drapeau occitan sur les bâtiments officiels. Au cours de celle-ci le Se canto est chanté, ainsi que la Coupo Santo. Cette cérémonie s'est déroulée pour la première fois en France, dans le village de Baratier, le 19 novembre 2006[6]. Lors des Jeux olympiques 2006 à Turin, la version vivaro-alpine fut chantée pendant la cérémonie d'ouverture, car de nombreuses épreuves se déroulaient dans les Vallées occitanes[7].
Se Canto est repris en duo dans une version médiévale par les chanteurs occitans Estella et Charlou du groupe toulousain Trans'Moundi
Le texte
Il existe de nombreuses variantes de cette chanson. Celles présentées ci-dessous sont les versions venant du Languedoc méridional et du Béarn.
Languedocien 1. Dejós ma finèstra
I a un aucelon.
Tota la nuèit canta
Canta sa cançon.Refrain :
Se canta, que cante,
Canta pas per ieu.
Canta per ma mia
Qu'es al luènh de ieu.2. Aquelas montanhas
Que tan nautas son,
M'empachan de véser
Mas amors ont son.
Refrain3. Aquelas montanhas
Lèu s'abaissaràn,
E mas amoretas
Apareisseràn.
Refrain4. Baissatz-vos montanhas,
Planas levatz-vos,
Per que pòsque véser
Mas amors ont son.
RefrainLiens internes
- Le Temps des cerises, autre chanson ayant pris un sens politique qu'elle n'avait pas au moment de sa conception
Liens externes
- Vidéo avec traduction
- (fr) Partition, fichier MIDI et paroles
- (fr) Partition des différentes versions
- (fr) 9 versions différentes (dont Al founs de la prado)
- (fr) versions tarn, tarn-et-garonne ?
Notes et références
- Renat Sette, Jean-Yves Royer et Roger Bizot, Chansons : tradition orale en Haute-Provence. Cinquante-deux chansons recueillies auprès d'habitants du Luberon, de Lure et du pays de Forcalquier, Mane, Alpes de Lumière, 2001, 120 pages. Les auteurs ont trouvé six versions différentes de Se canta sans compter celle de la grand-mère de Renat Sette.
- Le fou chantant du haut pays, article de Marianne.
- François Bayrou se déclare candidat dans son Béarn natal, article de Capital
- Vidéo : Le premier "Se Canto" au Stadium, allez TFC. Consulté le 27 août 2010
- (oc) IMNE NACIONAU D’ARAN, sur le site du Conseil Général d'Aran
- Baratier en Cairàs per un jorn capitala d'Occitània - Nòvas d'occitània
- Jeux olympiques de Turin : Occitan langue officielle !
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- Chant traditionnel
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