Rubikcubisme

Rubikcubisme

Invader (artiste)

Space Invader, quartier Pigalle, Paris

Depuis les années 1990, un français connu sous le pseudonyme d’Invader (aussi appelé Space Invader) envahit les villes du monde entier avec ses mosaïques, inspirées de Space Invaders et autres jeux vidéo de l'époque fin 1970 pré-1980.

Sommaire

La Grande Invasion

Un « envahisseur » dans le centre-ville de Nîmes (au centre de la photo)
Un autre à Avignon

Depuis 1998, Invader sème ses mosaïques dans les villes du monde entier, incognito, car l’artiste français ne souhaite pas se démasquer... Londres, Los Angeles, Tokyo, New York, Bangkok mais d’abord Paris, la ville où il a le plus sévi.

Les mosaïques de cet artiste représentent des personnages d’un célèbre jeu vidéo de la fin des années 1970, Space Invaders. Du fait de la technologie élémentaire de l’époque, ils sont très pixellisés et donc reproductibles en mosaïque. Un pixel est assigné à un carré. De plus, c’est un matériau difficilement altérable, qui résiste très bien aux ravages du temps. Ces Space Invaders sont cimentés sur les murs de la ville dans les endroits les plus inattendus. Tous sont indexés, photographiés et situés, sur des cartes par leur auteur. Certaines d’entre elles, les plus achevées, ont été produites en plusieurs milliers d’exemplaires à l’aide de sponsors locaux, et distribuées gratuitement dans les villes touchées. Aujourd’hui certaines sont disponibles, à la vente cette fois, sur le site officiel [1].

La démarche de l’artiste est multiple : la contamination de l’espace visuel et public, la rencontre entre le pixel et la mosaïque, et la transposition d'un jeu vidéo dans la réalité.

La Stratégie de l’invasion

L'invasion s'est faite en plusieurs étapes avec quelques années d'intervalle : Le premier space invader a été posé au milieu des années 1990 dans une ruelle parisienne. Pour reprendre les mots de du poseur, il s’agissait d’un « éclaireur », d’une « sentinelle », car il est resté seul quelques années. Ce n'est qu'en 1998 qu' Invader a « actionné le programme », a réellement commencé « l'invasion », la « prolifération »[réf. nécessaire].

Aucune de ses mosaïques n’est posée au hasard, les lieux sont choisis selon divers critères qui peuvent être esthétiques, stratégiques ou conceptuels. Par exemple la fréquentation : l’artiste avoue avoir un penchant pour les sites où les gens affluent, mais aussi pour des recoins plus cachés. Puis la cartographie : à Montpellier les envahisseurs sont placés de manière à faire apparaitre en vue aérienne un grand space invader lorsqu’on les relie entre eux.

Les modèles sont préfabriqués et l’artiste voyage avec. Lorsqu’il débarque dans une ville, il se procure d’abord une carte de celle-ci pour planifier son invasion. Dès lors, il lui faut au minimum une semaine pour la quadriller de fond en comble, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans une totale clandestinité. C’est aussi pour cette raison qu’Invader préfère rester anonyme. Chaque space invader est alors indexé dans une base de donnée : date, position, nombre de points attribués, photographie. Si Invader juge son invasion satisfaisante, alors une seconde carte est redessinée puis imprimée à l’aide d’un partenaire local. Un soin particulier y est apporté car chacune d’elle synthétise tout le processus. Chaque carte possède sa propre esthétique, son propre style, et raconte sa propre histoire.

Ces interventions étant illégales, le recours à la photographie est le moyen de plus sûr d’en garder une trace. Ainsi chaque space invader posé est immortalisé par deux clichés : un gros plan et un plan large. L’artiste considère d’ailleurs ces photos aussi bien comme une œuvre qu’un document.

L’endroit le plus insolite jamais investi est de l’aveu de l’artiste les lettres « Hollywood » de la colline éponyme. Le premier a été collé sur la lettre « D » le 31 décembre 1999 « pour y poser le bug de l’an 2000 »[réf. nécessaire]. L'artiste a ensuite envahi les autres lettres au cours de ses différents voyages à L.A. L'emplacement est d’autant plus idyllique qu’il est interdit d’accès, les mosaïques restant donc à l’abri. Un autre endroit insolite où il a sévi : Le musée du Louvre qu'il a « envahi » en posant 10 space invaders en 1998.

Le parallèle avec le mouvement graffiti semble évident. On y retrouve l’idée d’engagement total, de mission solitaire demandant un investissement à 100 %[réf. nécessaire]. Lorsqu’on lui demande s’il s'apparente au graffiti, l’artiste déclare apprécier certains aspects de ce mouvement mais ne pas vraiment en être issu car il l'a découvert seulement après avoir commencé sa grande invasion.

Invader considère sa démarche comme proche du hacker, en ce sens qu’il propage illégalement un virus au cœur du système via un gigantesque réseau de space invaders.

L’engouement pour l’Invasion

Entre temps le phénomène s’est fait une réputation grâce à Internet, jusqu’à créer un véritable buzz. Il semble que cette démarche, en plus d’avoir engendré de nombreux adeptes, en ait inspiré plus d’un. Par exemple les pochoirs de petits soldats de The Art of Urban Warfare.

Mais l’amour pour cette Grande Invasion, cet effet que ressentent tous les fans d’Invader et Invader lui-même, s’explique en majeure partie par un des plus importants phénomènes générationnels auquel on assiste à l’heure actuelle : Le goût pour tout ce qui touche à la culture du jeu vidéo. Les premiers amateurs de ce genre d’art sont des purs produits de cette époque charnière des débuts de la micro-informatique domestique. Du fait que le jeu vidéo commence à avoir une histoire, du fait de son explosion commerciale et qu’aujourd’hui il ne soit plus dénigré par la société, on peut assurément parler de sous-culture à part entière.

L’ancienneté débanalise et le vieillissement esthétise. Le côté ultra simpliste de ces «oldies» fait ressortir leur nature première et donc leur quintessence. C’est quelque chose de très nostalgique.

Ce phénomène peut être assimilé à celui du « retrogaming », véritable synthèse générique de tout cet univers.

Invader a aussi eu l'occasion d'adapter son travail urbain à la galerie puisqu'il a exposé dans des galeries et musées prestigieux aux quatre coins du monde. Il réalise des «tableaux-pixel» de PacMan et de Pong, beaucoup plus complexes que les mosaïques posées dans les rues. Depuis 2005 il a fondé le mouvement « RubikCubiste » où il utilise des Rubik's Cubes pour donner vie aux invaders et autres icônes comme cette série de portraits de « Bad Men ». Cela s'est passé en 2005 à la Galerie Patricia Dorfmann à Paris, sous le nom de Rubik Space[2], ou en 2007 à la célèbre Lazarides Gallery à Londres.

Liste des villes envahies

Aix-en-Provence, Amsterdam, Antibes, Angers, Anvers, Avignon, Bandol, Bangkok, Barcelone, Bastia, Berlin, Berne, Bilbao, Bordeaux, Cannes, Chartres, Clermont-Ferrand, Dhâkâ, Genève, Grenoble, Hong Kong, Istanbul, Katmandou, Lausanne, Le Lavandou, Lille, Ljubljana, Londres, Los Angeles, Lyon, Manchester, Marseille, Melbourne, Mombasa, Monaco, Montauban, Montpellier, Nantes, New York, Newcastle, Nice, Nîmes, Paris, Pau, Perth, Rennes,Roanne, Rotterdam, Saint-Jean-Cap-Ferrat, Tokyo, Vannes, Varanasi, Vélizy Vienne[3].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et référence

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Ce document provient de « Invader (artiste) ».

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rubikcubisme de Wikipédia en français (auteurs)

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