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Maria Letizia Ramolino
Maria Letizia Bonaparte, ou née Maria-Letizia Ramolino le 24 août 1750 morte le 2 février 1836, est la mère de Napoléon Ier, connue sous son titre de Madame Mère. Elle était la fille de Jean-Jérome Ramolino et d'Angela Maria Pietra-Santa (après le décès de son époux, cette dernière se remaria en secondes noces avec un officier suisse, François Fesch, avec qui elle aura un fils, Joseph, futur cardinal et primat des Gaules).
Elle était selon C. Mullié une des plus belles femmes de son temps ; sa beauté était connue dans l’île. Paoli, aux jours de sa puissance, ayant reçu une ambassade de Tunis, et voulant donner aux Barbaresques une idée des attraits de la Corse, en rassembla toutes les beautés : Mme Bonaparte y tenait le premier rang.
Sa famille était originaire d’Italie et serait issue des comtes de Coll'Alto ; le premier Ramolino établi à Ajaccio avait épousé la fille d'un doge de Gênes, et reçut de cette République de grandes distinctions.
Elle épousa Carlo Maria Buonaparte le 1er juin 1764 et lui donna douze ou treize enfants dont huit survécurent :
- Napoléon Bonaparte[1] (1764 - 17 août 1765)[réf. nécessaire]
- Maria Anna Bonaparte (3 janvier 1767 - 1er janvier, 1768)
- Joseph Bonaparte (7 janvier 1768 - 28 juillet, 1844)
- Napoléon Bonaparte (15 août 1769 - 5 mai 1821) nommé en hommage de son frère aîné
- Maria Anna Bonaparte (1770)[réf. nécessaire] nommé en hommage de sa sœur aînée
- Maria Anna Bonaparte (14 juillet - 23 novembre 1771) nommée en hommage de ses sœurs aînées
- Un fils mort-né[réf. nécessaire]
- Lucien Bonaparte (21 mai 1775 - 29 juin 1840)
- Elisa Bonaparte (3 janvier 1777 - 7 août 1820)
- Louis Bonaparte (2 septembre 1778 - 25 juillet 1846)
- Un fils mort-né (1779)[2]
- Pauline Bonaparte (20 octobre 1780 - 9 juin 1825)
- Caroline Bonaparte (24 mars 1782 - 18 mai 1839)
- Jérôme Bonaparte (15 novembre 1784 - 24 juin 1860)
Présente dans la résistance corse aux côtés de son époux lors de l'annexion par la France en 1768, lors de la guerre de l’indépendance, elle partagea souvent les périls de son mari. Elle le suivit à cheval dans ses expéditions, même pendant sa grossesse de Napoléon.
Cette dame qui, après l’échec décisif de Ponte-Novo, s’était retirée avec son mari sur le sommet del Monte Rotondo, avait reçu de M. le comte de Vaux des passeports pour se rendre à Ajaccio. Ses larmes et les supplications de Lucien Bonaparte, archidiacre d’Ajaccio, oncle de son mari, firent renoncer celui-ci au dessein qu’il avait formé de suivre Paoli dans son exil.
Elle connut la pauvreté au décès de son mari en 1785.
Seule l'entrée dans le métier des armes de son second fils Napoléon, permit à la famille de renouer avec un semblant de prospérité. En 1793, elle dut fuir la Corse insurgée et s'installer à Marseille dans l'hôtel de Cipières. De cette époque, elle conserva un goût certain pour l'austérité et l'économie.
Un tel caractère ne pouvait s'entendre avec l'extravagante Joséphine de Beauharnais que le futur Empereur des Français épousait en 1796. Contrairement à ce que pourrait laisser croire le célèbre tableau de David, elle n'assista d'ailleurs pas au sacre de son fils en 1804 en raison de leurs désaccords sur son mariage et son couronnement. Pour autant, elle fut élevée, par décret du 23 mars 1805, au rang d'Altesse impériale et Madame Mère. Vivant loin de la Cour, elle s'installa au château de Pont-sur-Seine, offert par son fils, et demeurait à l'Hôtel de Brienne lors de ses rares visites à Paris.
Profondément religieuse, elle se mit sous la protection du Pape lors des exils napoléoniens et s'installa en Italie, à Rome, d'abord au palais Falconieri chez son demi-frère le cardinal Joseph Fesch, puis au palais Rinuccini. C'est là qu'elle apprit la mort de son fils Napoléon le 5 mai 1821 et qu'elle décède le 2 février 1836. Enterrée à Corneto, sa dépouille est transférée à Ajaccio en 1851, puis à la Chapelle impériale en 1860 sur l'ordre de son petit-fils Napoléon III.
Anecdotes
Elle est à l’origine de l’expression « Pourvu que ça dure ! », qu’elle employa en évoquant les victoires de son fils, Napoléon Ier.[3]
Le 9 mai 1769, lors de la retraite de Ponte-Nuovo, elle est enceinte de Napoléon. Elle aurait répété plusieurs fois, dans l’ascension du Monte-Rotondo, où les patriotes corses avaient trouvé refuge : « Il sera le vengeur de la Corse ! »[4]
Selon certains auteurs[5], le père de Napoléon Bonaparte pourrait être le comte de Marbeuf, alors gouverneur de l'île de Cargèse, qui reçu plusieurs étés de suite Maria Letizia et le petit Napoléon. Il fut son protecteur et lui obtint l'accès au collège militaire de Brienne.
Source partielle
Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition](Wikisource)
Notes et références
- ↑ D'après le Dictionnaire Napoléon (sous la direction de Jean Tulard). Cependant, dans ses Mémoires domestiques de la famille Buonaparte, Charles Bonaparte indique que son premier enfant avec Maria Letizia Ramolino, était une fille : "... je partis pour Rome..., laissant ma feme enceinte d'une fille qui est morte." Ces mémoires ont été traduites de l'italien et publiées pour la première fois en 2002 dans l'ouvrage de Dorothy Carrington, Portrait de Charles Bonaparte (Cahors, 2002).
- ↑ D'après une lettre du capitaine Ristori à un ami, l'ex-intendant Colla de Pradine, datée du 27 septembre 1779, publiée en partie par Paul Bartel, le Figaro Littéraire du 1er mai 1954. Dorothy Carrington date cette lettre du 17 août.
- ↑ Petit Larousse de l'histoire de France.
- ↑ André Castelot, Bonaparte.
- ↑ Edmond Outin dans Napoléon fils du comte Marbeuf (2006) et Herve Le Borgne dans Napoléon Breton ? (2008)
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