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Arthur III de Bretagne
Arthur III de Bretagne Duc de Bretagne Arthur III de BretagneRègne 1457-1458 Dynastie Maison capétienne de Montfort Titre complet Duc de Bretagne
Honneurs de Richmond
Connétable de France
Duc de Touraine
Comte de Dreux
Comte d'Étampes
Comte de Montfort
Comte d'Ivry
Baron de ParthenayPrédécesseur Pierre II Successeur François II de Bretagne Autres fonctions Période
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Jeanne II d'Albret
CatherineDuc de Bretagne Arthur III de Bretagne (Arzhur a Vreizh) dit le Connétable de Richemont, né le 24 août 1393 au château de Suscinio, près de Vannes, mort le 26 décembre 1458 à Nantes, fut duc de Bretagne de 1457 à 1458.
Sommaire
Biographie
Il est le fils de Jean IV, duc de Bretagne, et de sa troisième épouse Jeanne de Navarre. Avant d'accéder au trône de Bretagne, étant connétable de France, il était appelé le connétable de Richemont.
Il reçoit de son père les « honneurs de Richmond », en Angleterre, les rois d'Angleterre refusant que les Bretons portent le titre de comte.
Il est également duc de Touraine, comte de Dreux, d'Étampes, de Montfort et d'Ivry et baron de Parthenay en 1415, mais la donation ne sera effective qu'en 1427.
Jean V menait une politique ménageant les deux partis anglais et français. Lorsqu'il signa le traité de Troyes qui dépouillait Charles VII, il autorisa son frère Arthur à combattre sous la bannière française.
Aussi Arthur combat-il les Anglais dès son plus jeune âge. Blessé et fait prisonnier à la bataille d'Azincourt en 1415, il reste prisonnier en Angleterre pendant cinq ans. Le 7 mars 1425, il est nommé connétable de France par Charles VII.
Un engagement précoce
Début XVe siècle, la Bretagne du duc Jean V le Sage ménage les influences française et anglaise. Les liens économiques privilégiés de la Bretagne avec l'Angleterre pourraient l'orienter vers une alliance Outre-Manche. Avec la France, la méfiance persiste, conséquence, entre autres, de la tentative manquée d'annexion du duché par le royaume en 1378. Arthur de Richemont se voit néanmoins autorisé par Jean V, son frère, à recruter des troupes en Bretagne afin de servir la cause des Armagnacs contre les Bourguignons, dans la guerre civile qui déchire le royaume de France.
La captivité
Maintenu dans ses fonctions après le siège d'Arras, Arthur regagne Paris en octobre 1414. Apprécié du dauphin, il reçoit les terres de Jean II de Parthenay-Larchevêque, coupable aux yeux du roi d'avoir épousé la cause des Bourguignons au siège d'Arras. Afin de rentrer en possession des biens de ce seigneur jugé rebelle, Richemont doit entrer en campagne en juin 1415.
En août, le débarquement des troupes anglaises d'Henry V, en Normandie, bouleverse les priorités. Richemont rejoint alors le dauphin Louis à la tête d'un fort contingent d'hommes d'armes bretons. Engagé au matin du 25 octobre, le désastre est consommé en fin d'après-midi. Les jeunes chevaliers d'élite français sont fauchés dans la fleur de l'âge. Richemont n'est pas épargné. Blessé, il est emmené captif en Angleterre. Commence pour le jeune prince breton une longue période de captivité. Incarcéré au château de Fotheringay, il est transféré en 1420 à la Tour de Londres, sous la surveillance de Roger Ashton. Bien que détenu, Richemont accorde procuration à son frère, Jean V, pour défendre ses intérêts et négocier une trêve dans les affaires personnelles qui l'opposent à Larchevêque.
Henry V autorise bientôt, sous la pression de la diplomatie, son précieux prisonnier à se rendre en France. Richemont quitte donc l'Angleterre en septembre 1420, accompagné de quelques écuyers bretons. En mai 1422, toujours captif des Anglais, il assiste impuissant à la prise de Meaux. Quelques jours plus tard, Richemont est témoin de l'entrée triomphale du roi Henry V d'Angleterre à Paris. Les historiographes français de l'époque ne lui pardonnèrent pas cette période passée aux côtés des Anglais, le soupçonnant d'avoir été tenté d'embrasser la cause de l'ennemi. Ce n'est finalement qu'après le décès du monarque anglais qu'Arthur recouvre une totale liberté, estimant ne plus rien devoir aux Anglais. Cette fois, ce sont les historiographes britanniques qui ne le ménagent plus guère.
Le choix des armes françaises
Débarrassé de toute entrave, Richemont se hâte de négocier les termes de son mariage avec Marguerite, duchesse de Guyenne, veuve du dauphin Louis et sœur du duc de Bourgogne Philippe le Bon. Le mariage est célébré à Dijon le 10 octobre 1423.
Le désastre français de Verneuil laisse vacante la charge de connétable de France : une entrevue préliminaire entre Charles VII et Arthur de Bretagne a lieu en octobre 1424, à Angers. Richemont accepte l'épée de connétable que lui remet le roi, à Chinon, le 7 mars 1425. L'entente est pourtant de courte durée. L'entourage de Charles VII s'efforce de desservir Richemont auprès du roi. Début 1426, Richemont rejoint Jean V en Bretagne pour y jouer à nouveau les recruteurs avant d'assiéger, sans succès, les Anglais à Saint-James de Beuvron, près d'Avranches. Une seconde défaite des troupes commandées par Richemont aux Bas-Courtils, sur les grèves du Mont-Saint-Michel, rend Jean V plus prudent. Il interdit à son frère d'aventurer à nouveau la noblesse bretonne pour d'aussi petites entreprises.
La prudence de Jean V et l'embellie diplomatique anglo-bourguignonne fragilisent la position de Richemont auprès de Charles VII. Il lui devient difficile de recruter des troupes en Bretagne et ne peut plus jouer les médiateurs entre Charles VII et la Bourgogne. Privé de sa pension de connétable, Richemont doit se contenter de livrer des batailles de seconde zone près de Parthenay et de Fontenay-le-Comte.
En février 1427, avec Yolande d'Aragon, il arrête et exécute Pierre de Giac, le favori du roi, qui exercait ses rapines sur le trésor de la couronne et encourageait une guerre coûteuse et désastreuse au conseil du roi.
Les Anglais accomplissent d'inquiétants progrès. Après s'être emparées de Laval et du Mans, les troupes du comte de Salisbury s'avancent vers Orléans. En octobre 1428, ils entreprennent d'assiéger la place. Charles VII refuse, malgré l'urgence de la situation, de rappeler Richemont. La disgrâce du connétable se prolonge...
L'envoi de secours à Orléans décide Richemont à passer outre aux directives royales qui visent à l'écarter des affaires. Après avoir finalement rassemblé des troupes en Bretagne, le connétable entame sa marche. C'est au cours de sa chevauchée qu'il apprend la levée du siège d'Orléans et la prise de Jargeau par l'armée française. L'approche de Richemont sème le trouble dans l'armée française. Après avoir consulté les capitaines, Jeanne d'Arc se résout à accepter sa venue. La jonction s'effectue non loin de Beaugency. Poursuivis et défaits à Patay et à Beaugency, les Anglais perdent nombre de leurs chefs. L'Anglais John Talbot est fait prisonnier. Malgré la victoire, Richemont reçoit l'ordre de s'en retourner et les places fortes ferment leurs portes sur son passage.
Attaché à la cause française, bien que toujours en disgrâce, Richemont s'en va batailler en Normandie, contraignant les Anglais à diviser leurs forces. Finalement, la chute de Georges de La Trémoille, en 1433, favori du roi Charles VII, ouvre à Richemont de nouvelles perspectives politico-militaires.
Les campagnes victorieuses
De 1429 à 1457, il chasse les Anglais de Normandie et d'une partie de la Guyenne. C'est lui qui rétablit la discipline dans l'armée et crée les compagnie d'ordonnance (aujourd'hui gendarmes).
En 1432, lors du siège de Pouancé par son frère Jean V, duc de Bretagne, il accepte de combattre au coté des Anglais, mais réussit à négocier un traité permettant de mettre fin au siège avant que la ville ne tombe.
Article détaillé : Siège de Pouancé (1432).Désormais les Bretons du connétable vont s'illustrer en Île-de-France et en Normandie. Début 1434, d'imposantes forces font face aux Anglais, non loin de Sillé-le-Guillaume. En juillet 1434, Richemont parvient à faire lever les sièges de Laon et de Beauvais. Il gagne ensuite la Champagne et la Lorraine. Conscient de la tournure que prennent les événements, le duc de Bourgogne Philippe le Bon entame, de son côté, un rapprochement avec la France.
Au printemps 1435, des capitaines bretons, sur ordre du connétable, surprennent la garnison anglaise de Saint-Denis et parviennent à s'y installer provisoirement. Toutefois, pour chasser les Anglais de Paris, il faut s'y maintenir durablement.
Le 8 mars 1436, Charles VII nomme Richemont lieutenant-général en Île-de-France, Normandie, Champagne et Brie, avec la charge de reprendre Paris. Ayant reçu le renfort de troupes bourguignonnes, les Anglais sont repoussés aux portes de la capitale. Le 13 avril 1436, Richemont se présente sous les murs de la cité. La ville est en pleine effervescence. Victimes de la fureur populaire des Parisiens, les Anglais doivent se réfugier dans la bastille Saint-Antoine. Le 15 avril, la garnison capitule. La prise de Paris renforce encore la position de Richemont auprès de Charles VII, d'autant que les Bretons du connétable s'illustrent en Île-de-France aux côtés des grands capitaines français, Dunois, La Hire et Poton de Xaintrailles.
Des jalousies se font parfois jour comme au siège de Montereau, en 1437, où un chroniqueur rapporte la crainte des Français de voir les Bretons s'emparer de la cité avant eux.
En 1437, de concert avec Pierre de Rieux il s’empara du Pays de Caux.
En juillet 1439, Richemont et ses capitaines, Pierre de Rostrenen, Tugdual de Kermoysan et Jean Budes, entament le siège de Meaux, l'une des plus solides places fortes du royaume. Meaux tombe le 12 août après une irrésistible offensive. Olivier de Coëtivy se voit confier la garde de la place par le connétable de Richemont, lequel s'en retourne à Paris retrouver le roi. Dans les mois qui suivent, Richemont s'emploie à réorganiser l'armée inaugurant une longue série d'ordonnances. En 1441, la prise de Pontoise met un terme à la reconquête de l'Île-de-France.
En 1440, la révolte dite de la Praguerie tente de se débarrasser de lui. En 1442, l'expédition de Tartas fournit au connétable l'occasion d'une véritable démonstration de force en Guyenne et en Gascogne.
Sur le plan personnel, Richemont contracte un second mariage avec Jeanne d'Albret avant de rejoindre la Bretagne, en décembre, pour y voir François Ier de Bretagne, le nouveau duc, son neveu, faire son entrée dans sa bonne ville de Rennes.
Les trêves de Tours, conclues en 1443, permettent au connétable d'éloigner les dangereux routiers hors du royaume et de poursuivre ses réformes militaires, au nom de Charles VII.
Article détaillé : Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449.Pour cette raison, la reconquête de la Guyenne, qui marque la fin des opérations militaires de la guerre de Cent Ans se fait sans lui. En 1453, les Bretons servent à Castillon, non plus sous les ordres du connétable ainsi mis à l'écart, mais commandés par le jeune François, comte d'Étampes.
L'affaire Gilles de Bretagne
Le 24 avril 1450, Olivier de Méel, ancien écuyer d'Arthur en 1442, assassine Gilles de Bretagne, le représentant du parti pro-anglais dans le duché. Gilles, fils du duc Jean V de Bretagne est donc le neveu d'Arthur, et frère du duc François Ier de Bretagne. Son meurtre accompli, Olivier de Méel fuit en France et trouve asile au château de Marcoussis]. Il y est enlevé, en terre française, par deux écuyers d'Arthur, afin d'être exécuté à Vannes le 8 juin 1451, ce qui déclenche un conflit avec le roi de France.
Arthur III, duc de Bretagne
Le 22 septembre 1457, Arthur de Richemont voit son second neveu, Pierre II de Bretagne, successeur de François Ier de Bretagne, disparaître à son tour. Cette disparition fait de lui le nouveau duc de Bretagne. Au bout d'un court principat de treize mois, il s'éteint à son tour, laissant le duché à son neveu, François II de Bretagne, fils aîné de Richard de Bretagne, et père de la duchesse Anne de Bretagne.
Il aurait entrepris un projet d'invasion de l'Angleterre.
Sa biographie est connue par le récit que fit Guillaume Gruel, l'un de ses écuyers : La Chronique d'Arthur III.
Mariages
Marié à trois reprises, il n'a pas de postérité :
- le 10 octobre 1423 à Dijon, Marguerite de Bourgogne, fille de Jean sans Peur.
- le 29 août 1442 à Nérac, Jeanne II d'Albret (1425-1444), comtesse de Dreux, fille de Charles II d'Albret et d'Anne d'Armagnac
- le 2 juillet 1446 Catherine († 1492), fille de Pierre Ier de Luxembourg, comte de Saint-Pol et de Brienne, et de Marguerite des Baux.
Écuyers connus
Reconnaissance
- Une statue du connétable domine la place de l'Hôtel de ville de Vannes.
- En souvenir du connétable puis duc de Bretagne, les légitimistes du comté de Rennes ont appelé leur association Cercle Arthur de Richemont. Ce cercle est adhérent à la Fédération Bretonne Légitimiste.
Bibliographie
- Guillaume Gruel, Chronique d'Arthur de Richemont, connétable de France, duc de Bretagne (1393-1458), éd. A. Le Vavasseur, Paris, 1890. L'édition numérique de la chronique est disponible sur le site de la Bibliothèque nationale.
- Eugène Cosneau, Le connétable de Richemont (Arthur de Bretagne) (1393-1458), Paris, Hachette, 1886.
- Christian Dutot, Arthur de Richemont (1393-1458) et ses Bretons, Mémoire de DEA, dactyl., Brest, 1992.
- Jean Kerhervé, Une existence en perpétuel mouvement, Arthur de Richemont, connétable de France et duc de Bretagne, dans Viajeros, peregrinos, mercaderes en el Occidente Medieval, XIII Semana de Estudios Medievales, Estella, 22-26 juillet 1991, Pamplona, 1992, pp. 69-74. Cette publication, fruit d'une communication à l'occasion d'un colloque international, comporte un itinéraire de Richemont.
- Jean Kerhervé , Arthur de Richemont, connétable et duc. Entre guerre et politique, dans la France du XVe siècle, dans 2000 ans d'histoire de Vannes, Archives municipales de Vannes, Vannes, 1993.
- Eric Le Vouedec , Itinéraire d'Arthur de Richemont, connétable de France, duc de Bretagne (1393-1458), d'après la littérature de son temps, Mémoire de maîtrise, dactyl., Brest, 1990.
Précédé par Arthur III de Bretagne Suivi par Pierre II duc de Bretagne 1457-1458 François II Notes et références
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