- Période gallo-romaine
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Gaule romaine
Gaule Sous le terme de Gaule romaine s'entendent en même temps un lieu donné et une époque précise de l'histoire.
Géographiquement, la Gaule romaine recouvre la France actuelle — exceptés le Midi et la vallée du Rhône qui, regroupés dans la province Narbonnaise, étaient considérés comme faisant partie de la patrie romaine (et non pas de l'Empire romain), c'est-à-dire de l'Italie romaine — et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles.
La période couverte va de la conquête de la Gaule par Jules César (-52) à la bataille de Soissons (486) qui marque l'avènement de la dynastie mérovingienne.
Sommaire
Les évènements
Malgré la campagne victorieuse de Jules César des troubles, notamment en Aquitaine durent être réprimés par Agrippa en 38 av.JC et Messalla en 27 av.JC[1]
Révolte de Sacrovir
En 21, sous Tibère, de nouvelles mesures financières poussent plusieurs peuples gaulois dans le bassin inférieur de la Loire, dont les Andécaves et les Turones à se révolter. D'autres peuples se joignent à eux : les Trévires sous la conduite de Julius Florus dans les Ardennes les Éduens et les Séquanes sous celle de Julius Sacrovir[2] près de Lyon. La garnison romaine de Lyon, renforcée par une partie des légions du Rhin mit rapidement fin à ces révoltes [3]. Vaincus, Sacrovir et Florus se donnent la mort par immolation.
Selon Maurice Bouvier-Ajam, l'Arc de triomphe d'Orange commémore ces victoires romaines.
Guerre civile 69/70
Au premier siècle, l'Empire romain connut lors de la succession de Néron une grave crise civile, avec l'affrontement de Galba, Othon, Vitellius, et Vespasien.
En 69 après JC, les Bataves étaient alliés des Romains. Le batave Gaius Julius Civilis, soupçonné à tort de connivence avec les clans germains hostiles est emprisonné, puis délivré par Galba dès son avènement. A la mort de Galba, une guerre fratricide oppose Vitellius à Othon, puis à Vespasien. Civilis refuse de soutenir Vitellius qui commande les légions de Basse-Germanie et assiège le camp romain de Vetera. La disparition de Vitellius et les attermoiements de Vespasien qui tarde à venir pacifier la région créent un climat de guerre civile. Dans ce contexte, Civilis a une entrevue à Cologne (Colonia) au cours de l'hiver 69-70 avec trois chefs gaulois, le Lingon Julius Sabinus et les Trévires Julius Classinus et Julius Tutor. L'idée commune est de constituer un empire gaulois autonome associé à un empire batavo-germanique, puis de négocier d'égal à égal avec l'Empire romain.
Le général romain Vocula qui tente de dégager le camp de Vetera est assassiné. Classinus proclame l'Empire gaulois[4], et Julius Sabinus prend le titre de César des Gaules. Cependant ce dernier disparait à l'issue d'un combat perdu près de Vesoul contre les Séquanes qui refusaient de rentrer dans la coalition.
Caïus Julius Aupex, premier magistrat des Rèmes prend alors l'initiative de proposer à l'ensemble des civitates gauloises une conférence impériale qui se tient à Reims (Durocortorum) en août 70. Aupex est partisan d'un accord avec Rome et rallie la majorité des délégués contre l'avis de Valentin (Julius Valentinus), délégué des Trévires et des Lingons. Cette assemblée ouvre la courte période de république aristocratique gauloise.
Vespasien a nommé Quintus Petilius Cerialis légat de basse-Germanie. Le général romain fait son entrée à Trèves, exploite intelligemment les dissensions gauloises, et soumet en décembre 70, après quelques affrontements, Civilis, Classicus et Tutor. Valentin qui a poursuivi la résistance est pris et exécuté. Quant à Sabinus, il est pris a son tour après six ans d'errance. Il est exécuté avec sa femme Eponine sur ordre de Vespasien.
Cet épisode qui oppose des Gaulois entre eux – Sabinus étant lui-même allié à des Germains – relève plus de troubles intérieurs que d'une volonté de mettre fin à une quelconque domination romaine. La paix qui s'instaure ensuite – si elle est une paix « en armes » – dure jusqu'aux troubles du milieu du IIIe siècle.
Empire gaulois 257/273
Au cours du IIIe siècle, l'Empire romain connut une grave crise appelée l'Anarchie militaire. Aux invasions barbares s'ajoutèrent une crise économique qui se traduisit par une dévaluation importante de la monnaie, une grande instabilité politique doublée de guerres civiles. Quelques généraux prirent le contrôle des Gaules, assurant la défense du limes du Rhin et s'intitulèrent Empereur des Gaules.
Article détaillé : Empire des Gaules.Usurpations sous Probus
Au cours des années 280-281, l'empereur Probus eut à combattre deux usurpations. Titus Illius Proculus, peut-être d'origine gauloise, auteur d'une révolte dans la région lyonnaise fut rapidement pris et exécuté. Gallus Quintus Bonosus, commandant des légions des Bouches-du-Rhin, fait sécession, mais se suicide avant d'être capturé.
Carausius
Marcus Aurélius Carausius est un Ménapien, officier romain. Il combat les Bagaudes au côté de Maximien Hercule qui le charge de la défense du littoral Nord et Nord-ouest. En conflit avec Maximien, il se déclare Imperator, s'allie avec des clans bagaudes et germains, et passe en Britania romaine en 286. Il débarque ensuite à Boulogne, rentre dans Rouen dont il fait sa capitale. Un traité avec Maximien lui reconnaît la qualité d'Auguste en 289, mais il prend le titre d'Empereur de la Mer et non celui d'empereur des Gaules. En dehors de l'île Britannia, son autorité n'est reconnu que sur le littoral.
En 293, Constance Chlore est nommé par Dioclétien Cesar des Gaules. Il est chargé par Maximien d'en finir avec Carausius. Il investit Gesoriacum (Boulogne) et obtient la reddition des Morins. Sur Britannia, Carausius est assassiné par un de ses lieutenants, Allectus qui lui succède. Ce n'est qu'en 297, que Constance Chlore débarquera en Britannia et mettra fin à l'Empire de la Mer. Allectus est à son tour assassiné.
Le Ve siècle
La décadence de l'empire romain, les incursions barbares créent un climat de troubles en Gaule et entraîne une nouvelle Bagaude. En 435-437 Tibaton (ou Tibatto) se fait élire par ses troupes Empereur bagaude avant de mourir assassiné. Les généralissimes romains commandant les derniers territoires gallo-romains se feront appelés Patrice, Préfet du prétoire, voire Roi des romains, mais éluderont le titre d'empereur. Il s'agit de :
Organisation administrative
Article détaillé : Division de l'Empire romain.Après le recensement général de la Gaule en 27, l'organisation administrative est mise en place par Auguste et comprenait[5] :
- La Gaule narbonnaise, province romaine directement administrée par un proconsul ;
- Les provinces alpestres, propriétés personnelles de l'empereur et gérées par des procurateurs ;
- le reste de la Gaule, sous l'autorité générale d'un légat des trois Gaules résidant à Lyon, séparée administrativement en trois provinces - la Gaule belgique, la Gaule Aquitaine et la Gaule lyonnaise -, celles-ci subdivisées en 60 (ou 64) cités ou Civitas. Les Civitas reprenaient approximativement le territoire des anciennes tribus gauloises.
L'ensemble faisait partie de l'Empire romain dès sa conquête par Jules César en 51 av. J.-C., jusqu'au IVe siècle de l'ère chrétienne, voire jusqu'au début du cinquième. C'est-à-dire jusqu'à la fin de l'Empire romain, à l'époque des invasions barbares, et notamment celle des Francs.
La capitale de la Gaule romaine, ou plutôt des Gaules, était Lyon, alors appelée Lugdunum, centre du culte fédéral à Rome et Auguste. Lyon eut le droit de frapper la monnaie romaine, chose unique dans l'Empire romain durant le premier siècle.
La Gaule romaine a joué un rôle important dans l'Empire romain, comme province la plus peuplée de l'Empire (population estimée à 8 ou 10 millions d'habitants) et comme plaque tournante du commerce européen, voie d'accès fluviale et terrestre à l'Europe du Nord et à l'Angleterre - alors appelée la Bretagne.
Pour ces divers rôles importants, Rome a favorisé la Gaule, en accordant progressivement la citoyenneté romaine aux Gaulois à partir du premier siècle.
Transition vers les royaumes francs
Articles détaillés : Royaumes francs et Antiquité tardive.Ces événements, ont longtemps été exploitées dans une perspective nationaliste ; il est probable qu'après les horreurs de la guerre, la majorité des Gaulois aspirent à la paix, paix dont les Romains étaient les nouveaux garants. De plus, le régime imposé par Rome est relativement agréable pour les élites gauloises qui profitent très vite des avantages de la romanité (loisirs, culture, art de vivre..) et virent leurs prérogatives confirmées au service de Rome.
Michel Reddé (dans L'armée romaine en Gaule, 1996) montre comment la tradition guerrière de l'aristocratie gauloise est mise à profit, d'abord afin d'assurer la paix intérieure (les equites de la célèbre cavalerie gauloise conservent leur équipement et leurs traditions, chaque aile étant recrutée dans un même peuple ; certains obtinrent le privilège de battre monnaie, comme le Séquane Togirix), puis dans l'entreprise de la conquête de la Germanie.
Très tôt, en effet, les troupes romaines chargées de pacifier la Gaule sont transférés sur le Limes (le long du Rhin et du Danube) qui protège efficacement la Gaule trois siècles durant et vers -12 l'armée romaine n'est plus guère présente en Gaule. Il semble qu'elle se soit faite facilement et progressivement à compter du Ve siècle, et ce pour plusieurs raisons :
- Déjà, avant les invasions, Romains et "Barbares" avaient été en contact : un certain nombre de francs et Germains servaient comme mercenaires dans l'armée romaine[6]. Quelques-uns s'étaient installés à l'intérieur des frontières de l'Empire, Rome leur ayant octroyé des terres et accordé un statut de fédérés. Ces peuples avaient donc eu l'occasion de connaître les us et coutumes des Romains. Certains avaient même appris le latin.
- De plus, bien que les Grandes invasions aient laissé des souvenirs terribles, comme en témoignent les écrits de l'époque, les barbares étaient beaucoup moins nombreux que les Gallo-Romains et il leur fut facile de se fondre dans la population : cette aristocratie dominante subjugua les gaulois romanisés à un point tel que Francs et Gallo-romains ne furent plus distingués une fois les royaumes francs primitifs mués en Royaume de France lors du Haut Moyen Âge.
- Pour les mêmes raisons, la fusion entre Burgondes et Gallo-romains s'opéra rapidement, avec la création de lois communes (Loi gombette)
- Nota bene : ces remarques s'appliquent aussi aux Gaulois et aux Celtibères devant les Wisigoths dans leur royaume.
Voir aussi
Articles connexes
- Chronologie de la Gaule romaine
- Peuples gaulois, Province romaine
- Liste de monuments romains
- Antiquité tardive
Liens externes
Notes et références
- ↑ Histoire romaine de Mommsen
- ↑ Paul Petit dans son Histoire générale de l'Empire romain met en avant les ressorts personnels de Sacrovir et Florus, nobles gaulois lourdement endettés auprès des usuriers italiens
- ↑ Histoire romaine de Mommsen
- ↑ Le terme est utilisé pour décrire ce bref épisode aussi bien par Mommsen que par des historiens plus contemporains tels que Paul Petit ou Jean-Louis Brunaux
- ↑ Selon Maurice Bouvier-Ajam, Les empereurs gaulois Ed. allandier -1984
- ↑ voir : Fédérés francs.
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