Pierre Cassagne

Pierre Cassagne

Pierre Cassagne, maréchal de camp en retraite, général français, né le 31 décembre 1763 à Toulouse (Haute-Garonne) et décédé le 26 novembre 1833 à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Sommaire

Biographie

Il entra comme soldat, le 1er mars 1779, dans le régiment d'Artois (48e d'infanterie), et y fut successivement nommé caporal le 1er septembre 1782, sergent le 16 août 1784, fourrier en décembre 1786, et sergent-major le 1er décembre 1789.

Devenu adjudant sous-officier le 30 septembre 1791, il obtint le grade de lieutenant le 31 mai 1792, et celui de capitaine adjudant-major en janvier 1793. Il prit une part distinguée aux guerres de 1792 à l'an V, à l'armée du Rhin, et y mérita le grade de chef de bataillon, qui lui fut conféré le 8 brumaire an II, avec ordre de prendre le commandement du 1er bataillon de la Corrèze, incorporé dans la 7e demi-brigade d'infanterie légère, devenue 3e demi-brigade en l'an IV, et 3e régiment de même arme en l'an XII. Le 6 messidor de la même année, il fut nommé chef de brigade de la 7e légère, et combattit vaillamment à la tête de ce corps à l'affaire qui eut lieu le 6 brumaire an III, et y fut blessé d'un coup de feu.

Le 23 thermidor an IV, au combat d'Oberkamlach, le chef de brigade Cassagne poursuivit vivement les émigrés de l'arrière-garde du prince de Condé, et leur fit quelques prisonniers. Celui-ci, qui occupait une mauvaise position sur les hauteurs de Meindelheim, sentit bientôt qu'il ne pouvait la garder ; mais, avant de battre en retraite, il voulut essayer, à la faveur de la nuit, de réparer l'échec qu'il venait d'essuyer. En conséquence, le 26, à une heure du matin, il attaque vigoureusement les républicains, dont les avant-postes furent d'abord rejetés jusque vers le bois, en arrière de Kamlach. Le combat fut très-vif. Cassagne et sa demi-brigade, quoique accablés par le nombre, se défendirent avec acharnement, mais peut-être eussent-ils enfin succombé, si le 89e de ligne ne fût arrivé à leur secours. Dès ce moment, les républicains reprirent l'avantage, et les émigrés, battus, furent obligés de se retirer, laissant sur le champ de bataille un grand nombre des leurs, parmi lesquels se trouvaient cinquante chevaliers de Saint-Louis et huit officiers supérieurs des chasseurs nobles.

Le 9 brumaire an V, dans une attaque que firent les Autrichiens, à huit heures du soir, sur les ouvrages de la tête de pont d'Huningue, ils emportèrent, après un combat opiniâtre, la demi-lune, et paraissaient vouloir s'y établir, lorsque le général Abatucci, se mettant à là tête des compagnies de grenadiers de la 89e, commandée par le chef de brigade Cassagne, sortit tout à coup de l'ouvrage à cornes, se précipita sur les Autrichiens, et les chassa de tous les postes dont ils s'étaient emparés. Mais ce succès fut chèrement acheté par les Français, car c'est dans cette dernière attaque que Abatucci reçut le coup mortel.

Le 10 pluviôse suivant, dans une sortie que fit, à trois heures du matin, le général Dufour, commandant Huningue, depuis la mort du général Abatucci, le chef de brigade Cassagne, avec ses troupes formées en deux colonnes, attaqua les Autrichiens, les repoussa, détruisit leurs ouvrages, encloua leur artillerie, et ramena avec lui dans la place 2 pièces de canon et quelques centaines de prisonniers. Il se trouva à la reddition d'Huningue le 17 du même mois, et prit part à toutes les affaires qui terminèrent cette campagne sur le Rhin.

Passé, en l'an VI, à l'armée d'Angleterre, il servit à celle d'Italie de l'an VII à l'an IX inclusivement. Il fut blessé d'un coup de feu à l'affaire du 13 brumaire an VII, sous les ordres du général en chef Championnet, et ne démentit point la réputation qu'il s'était acquise dans les guerres précédentes.

On trouve le chef de brigade Cassagne commandant la 25e demi brigade sous les ordres du général Soult en Italie, en 1800 à Sassello et le 23 avril 1800 à Saint-Pierre d'Arena. Pendant le siège de Gênes, le 13 germinal an VIII, l'ennemi tenta d'enlever les troupes chargées de la défense de Saint-Pierre d'Arena. Son plan, habilement combiné, fut exécuté avec audace. Une heure avant le jour, le général ennemi fit passer la Polavéra au régiment de Nadasty, qui fila entre Saint-Pierre d'Arena et Rivarolo, et coupa, par cette manœuvre la 5e légère qui gardait ce poste, des 3e et 25e de même arme qui occupaient le premier. Les Autrichiens arrivant ainsi à l'improviste à Saint-Pierre d'Arena, enlevèrent tous les petits postes qui se trouvèrent sur leur passage, surprirent trois bataillons qu'ils rejetèrent sur les hauteurs, et profitèrent de ce premier succès pour prendre à revers le 2e bataillon de la 25e qui se trouvait en position à la Marine. Déjà le régiment de Nadasty avait fait quelques prisonniers de ce corps, lorsque Cassagne, à la tête de 2 bataillons de la 3 légère, le chargea avec vigueur et mit le désordre dans ses rangs. Déconcerté par cette brusque attaque, le chef de la colonne autrichienne, en voulant se retirer, tomba dans le piège que lui tendit un des officiers tombés en son pouvoir, et fut lui-même fait prisonnier avec 430 hommes de Nadasty.

Nommé général de brigade le 1er floréal suivant, et, confirmé dans ce grade par arrêté du premier Consul, du 4 brumaire an IX, Cassagne se distingua encore le 4 nivôse de cette dernière année, à la bataille de Pozzolo et au passage du Mincio, où il commandait une des brigades de la division Moncey.

Employé dans la 27e division militaire en germinal an IX, et désigné pour la 23e dans le placement de l'an XI, il fut nommé lieutenant du capitaine-général de la Louisiane, le 28 vendémiaire de cette dernière année, mais il n'alla point remplir ces fonctions, et fut employé au commandement d'une brigade du camp d'Utrecht pendant les ans XII et XIII.

Ordonné membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il en fut nommé officier le 25 prairial suivant, et fut ensuite désigné par l'Empereur pour faire partie du collège électoral du département de la Haute-Garonne. Il fit les campagnes de l'an XIV avec la 1e division du 2e corps de la grande armée, et fut mis en disponibilité pendant l'année 1806.

Remis en activité pendant les six premiers mois de 1807, il reçut l'ordre de se rendre à Paris le 1er janvier 1808, fut créé baron de l'Empire le 19 mars suivant, et fut employé dans la 12e division militaire le 9 septembre de la même année. Revenu à Paris par ordre du 6 mars 1809, il fut investi du commandement supérieur de l'île d'Aix, le 22 du même mois, et se rendit sur-le-champ à son poste, ou il donna de nouvelles preuves de son zèle, de son dévouement et de sa fermeté, pendant l'exercice de ses fonctions.

Ordonné commandeur de la Légion d'honneur, le 23 janvier 1811, il fut appelé au commandement de l'un des départements composant la 4e division militaire le 22 février 1812, et fut nommé gouverneur de la ville et citadelle de Verdun, le 20 janvier 1814. Après l'abdication de l'Empereur, il fit sa soumission au gouvernement royal, et reçut la croix de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, en 1814.

Mis en non-activité le 1er septembre de la même année, le général Cassagne fut chargé du commandement supérieur de Philippeville, le 12 juin 1815. À peine arrivé à son poste, il eut à le défendre contre les attaques des armées coalisées. Investie le 22 juin, la place de Philippeville n'avait pour sa défense qu'une force de 1 534 hommes, se composant des gardes nationaux de la Marne, de militaires en retraite du même département, d'un détachement du 88e régiment de ligne fort de 60 hommes, de 30 artilleurs du 6e régiment, d'une compagnie de 100 canonniers bourgeois et de 93 douaniers. Les gardes nationales et les militaires en retraite n'avaient aucun vêtement militaire ni gibernes ; cette troupe était totalement dénuée de linge et chaussure, ce qui la décourageait et excitait la désertion. Les suites de la bataille de mont Saint-Jean avaient attaqué le moral de la garnison. Se soustraire au service en abandonnant la place, ou le faire mal, lorsque la surveillance arrêtait la désertion, tel était l'esprit qui l'animait alors, et c'est avec cette garnison, qui diminuait journellement, que le général Cassagne se maintint dans la place depuis le 22 juin jusqu'au 8 août. Le feu de l'ennemi avait allumé des incendies sur tous les points de la ville; une caserne avait été entièrement brûlée, une seconde très-endommagée, et les magasins de fourrages et les grains perdus, lorsque le commandant rassembla le conseil de défense pour délibérer sur la conduite à tenir dans ces difficiles circonstances. Ce conseil émit l'opinion de la remise d'une place qu'on ne pouvait plus défendre, et qu'on devait craindre de voir prendre de vive force : en conséquence, cette remise fut faite le 8 août.

Le gouvernement de la Restauration, auquel cette résistance prolongée était loin d'être favorable, crut cependant devoir soumettre à l'examen d'un conseil d'enquête, présidé par le lieutenant-général comte Maison, la conduite du général Cassagne et les circonstances qui avaient amené là reddition de la place de Philippeville, dont il était commandant supérieur. Ce conseil approuva à l'unanimité la conduite militaire du baron Cassagne, et celle des membres du conseil de défense, et les déclara sans reproches.

Cassagne fut admis à la retraite par décision royale du 4 septembre 1815, se retira dans ses foyers. Il est mort le 26 novembre 1833.

Armoiries

Figure Blasonnement
Ornements extérieurs Barons de l'Empire français.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du baron Cassagne et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 5 août 1812)

Coupé : au I, parti d'azur à une forteresse d'argent et du quartier des Barons militaires de l'Empire ; au 2, d'or au lion naissant de sable tenant une épée de gueules, issant d'une onde de sinople.[1]

Notes et références

  1. Source : www.newgaso.fr

Source

  • « Pierre Cassagne », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] ;
  • Victoires et conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français de 1792 à 1815 par une société de militaires et de gens de lettres (Tome 12 – Paris – Panckoucke Éditeur – 1819) ;
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, 1844 [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)]  ;



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