- Abbaye de Villers-Bettnach
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Abbaye de Villers-Bettnach
Entrée de l'ancienne abbaye de Villers-BettnachPrésentation Culte Catholicisme Type Abbaye cistercienne Début de la construction XIIe siècle Protection Classé MH (1905)
Géographie Pays France
Région Lorraine Département Moselle Ville Saint-Hubert Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L’abbaye de Villers-Bettnach est une ancienne abbaye cistercienne dont il reste encore quelques vestiges et ruines sur la commune de Saint-Hubert, en Moselle (France).
Au cœur d’un massif forestier, la vallée de la Canner n’en est encore qu'à ses prémices et une petite vallée secondaire draîné par un petit ruisseau s’y raccroche. C’est là, en remontant ce ruisseau que l’on trouve le site de l’abbaye de Villers-Bettnach, sur une petite butte de cette vallée.
L'abbaye est classée monument historique depuis le 28 mars 1905[1].
Sommaire
Étymologie
Villers se remarque dans le latin villare (ferme). Bettnach viendrait d'une contraction de betta (cens) et de ager (champ)[réf. nécessaire]. Il y aurait ainsi « les redevances de la ferme ou village » ou encore « les censives du village ».
Le nom de Villers-Bettnach pourrait donc être issu d'une ancienne villa, ferme gallo-romaine comme on en a retrouvé à Bettelainville, village voisin.
Les habitants de la région donnent à ce lieu le nom de « Villers l'Abbaye ».
Les origines
La fondation de l'abbaye remonte de façon sûre au début des années 1130. Villers-Bettnach se retrouve, entre autres, sous les noms de :
- Villers de Botanagri (1137)
- Monasteri sanctae Maria de Villerio (1147)
- Sainte-Marie-de-Villers (1228)
- Villiers-L'Abbaye (1482)
- Vilarium Betnach (1509)
- Villers-Bettnach (1869)
Villers, dans le duché de Lorraine, faisait partie du bailliage d'Allemagne, office de Sierck, comme d'ailleurs ses possessions de base, tout en dépendant, au spirituel, de l'évêché de Metz.
Les moines cisterciens, lorsqu'ils cherchaient un lieu propice à leur installation, ne le choisissaient pas uniquement pour des raisons économiques ou matérielles. Ils recherchaient avant tout la solitude: un lieu où l'âme pourrait librement louer Dieu, en se consacrant à la prière et au travail.
Le travail produirait très vite une richesse et la prière, un rayonnement qui augmentait les reconnaissances.
Admirons alors la position de Villers : dans une vallée, à proximité de la ville (Metz et Thionville), au cœur d'un immense massif forestier.
Filiation
Saint-Robert, abbé de Molesme, fonda l'abbaye de Cîteaux (Côte d'Or) en 1098. L'entrée à Cîteaux de Saint Bernard accompagné d'un groupe d'amis et de parents donna un grand essor au nouvel ordre monastique. Saint-Bernard Plus nombreux, les moines fondèrent des abbayes un peu partout en France et ailleurs.
Dès 1115, Saint-Bernard lui-même fut envoyé fonder une nouvelle abbaye: ce sera Clairvaux (Aube). Il y mourut en 1153, à la fin d'une vie apostoliquement très active, qui le tint souvent - et pour longtemps - éloigné de son monastère. Il fut appelé plusieurs fois en Lorraine pour faire cesser, par son intervention, des guerres toujours renaissantes.
Dans l'histoire de Metz par les religieux Bénédictins, il est dit qu'en 1130 fut fondée l'abbaye cistercienne de Freistroff : on rapporte à peu près en même temps la fondation de l'abbaye cistercienne de Villers-Bettnach, autre maison de l'Ordre de Cîteaux.
Henri, fils du comte de Carinthie et Léopold, marquis d'Autriche, eurent l'idée de fonder une abbaye. Henri, moine de Morimond (Haute-Marne), puis abbé de ce monastère, fut envoyé par cette abbaye pour fonder Villers en qualité d'abbé, aidé par Léopold.
Le Duc de Lorraine, Simon 1er, leur donna les terres de la vaste forêt qui occupait alors tout le bassin des sources de la Canner. Ces lieux avaient été des anciens domaines du fisc royal que les ducs avaient hérité. La ville de Metz y envoyait, dans les premiers siècles, des esclaves afin d'y satisfaire ses grands besoins en bois.
La prospérité
Henri devint donc le premier abbé de Villers, tout en gardant le même titre sur l'Abbaye de Morimond. En 1144, il fut élu évêque de Troyes (Aube), mourut en 1169 et fut inhumé dans l'abbaye de Boulancourt (aujourd'hui hameau de la commune de Longeville-sur-la-Laines (Haute-Marne).
L'abbaye de Villers prospéra très rapidement. Dès 1134, c'était une maison structurée, autour d'une petite chapelle de style roman, écrasée et sombre, dédiée à Sainte Catherine.
En effet, Catherine de Schambley, épouse de Hugues Blanchard, sire de Crépi, avait ajouté d'importantes donations à la dotation initiale. C'est ainsi que Villers reçut l'étang qui porte encore le nom d'étang Blanchard. Les époux Blanchard furent enterrés à Villers.
Les Bénédictins précisent : "L'abbaye de Villers était autrefois puissante et avait reçu des grands biens de la part des souverains et des évêques de Metz.
Rapidement, au fil des donations et de son expansion, l'abbaye de Villers-Bettnach fut l'une des plus riches de Lorraine.
Sources
Notes
- Notice no PA00106988, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
Bibliographie
- Thèse de Marie-Christine Bayart, Université de Metz, 1974.
- Charles Dosse, La Haute Vallée de la Canner - L’abbaye de Villers-Bettnach, Éditions Serpenoise, 1989.
- Gérard Kilbertus, Villers-Bettnach - L’Abbaye, Chez l’auteur, Talange, 2001.
- Jean Maguin et Yves Villard, L’abbaye de Villers-Bettnach, en vente à l'abbaye, 2001.
- Jean-Paul Philips, Patrimoine rural en Pays messin, Éditions Serpenoise, 2007.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Abbaye de la Moselle
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- Monument historique de la Moselle
- Monument historique classé en 1905
- Patrimoine du XIIe siècle
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