- Musée de l'air et de l'espace
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Le musée de l'air et de l'espace (MAE) du Bourget est le plus important musée aéronautique de France, et l'un des plus grands du monde. Il occupe une partie de l'aéroport du Bourget, au nord de Paris.
Une partie des appareils est exposée dans des halls, dont le plus important est la « Grande galerie » ; les avions les moins fragiles sont à l'air libre. Les réserves du musée (entre autres, plus de 150 avions) sont essentiellement conservées dans l'enceinte de l'aéroport mais à l'opposé du musée sur le territoire de la commune de Dugny.
En 2009, l'accès aux collections permanentes du musée est gratuit pour tous.
Histoire
Fondé en 1919 sur proposition d'Albert Caquot, la collection commence à prendre forme dans un hangar du terrain d'Issy-les-Moulineaux. Le musée est inauguré en 1921, à Chalais-Meudon, puis le 20 novembre 1936, Boulevard Victor, dans le 15e arrondissement de Paris. Durant la Seconde Guerre mondiale et l'Occupation, les Allemands le font fermer : toutes les pièces exposées Boulevard Victor sont rapatriées à Chalais-Meudon après la guerre. En 1973, la création du nouvel aéroport de Roissy libère de la place au Bourget et le regroupement des collections dispersées dans une partie du hall de l'aéroport est étudié. C'est seulement à partir de 1973 que le musée déménage progressivement de Chalais-Meudon à l'aéroport du Bourget. Le premier hall (le hall B) est inauguré en 1975 peu avant le Salon du Bourget.
Rénovation
Lors de son déménagement au Bourget en 1975, le musée occupait une partie de l'esplanade ainsi qu'un hangar, au sud de l'aérogare. En 1977, la disparition du trafic commercial entraine une reconversion rapide de l’aéroport dans l’aviation d’affaires, et libère de l'espace pour l'extension du MAE qui ouvre, en moyenne, un nouveau hall tous les deux ans jusqu'en 1983.
C'est en 1987 que l'aérogare, en partie désaffectée depuis 1977, devient « La Grande Galerie », qui présente la plus belle collection d’avions originaux des débuts de l’aviation et de la « Grande Guerre ».
L'esplanade est réhabilitée en 1999, et le « Hall de l'Espace », ainsi que le Planétarium sont entièrement rénovés en 2000. En 2008, la Galerie des maquettes est ouverte : de nombreuses maquettes anciennes, autrefois présentes dans les réserves du musée, sont maintenant visibles.
Le musée est un établissement public administratif (EPA) dépendant du ministère de la Défense, placé sous la tutelle de la DMPA (Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives). Depuis le 1er janvier 1994, il est doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Le musée a eu une fréquentation de 274 678 visiteurs en 2008.
Collections
Avant 1900
Le musée présente dans la Grande Galerie de nombreuses maquettes et dessins en commençant par Icare. Il y a également une importante collection de moteurs, nacelles et autres éléments plus légers que l'air (montgolfières, ballons et dirigeables) ainsi que de nombreux objets courants (vaisselle...) illustrés sur le thème des dirigeables.
- Médaillon des frères Montgolfier par Jean Antoine Houdon (1783)
Le musée expose plusieurs reconstitutions des premiers engins volants du 19e siècle :
- le planeur Massia-Biot (30 kg) : le plus vieux « plus lourd que l'air » original, dans le plus vieux musée aéronautique au monde ;
- le planeur de Otto Lilienthal ;
- la Barque ailée de Jean-Marie Le Bris.
Les débuts de l'aviation
Les débuts de l'aviation jusqu'en 1918 sont exposés dans la Grande galerie avec :
- la demoiselle d'Alberto Santos-Dumont (130 kg avec le moteur) ;
- le Voisin-Farman de 1907 (530 kg) qui réalisa le premier circuit fermé d'un kilomètre (réplique construite par les ateliers voisins en 1919) ;
- la reconstitution de l'atelier des constructeurs, les deux frères Voisin ;
- un Blériot XI du type de celui qui traversa la Manche le 25 juillet 1909 ;
- l'hydravion d'Henri Fabre qui décolla en 1910 de l'étang de Berre ;
- le Deperdussin « monocoque », un des premiers à dépasser les 200 km/h ;
- le Morane-Saulnier type « H », un des premiers appareils fiables qui permit à Roland Garros de traverser la Méditerranée.
De nombreux avions témoins de l'essor engendré par la Première Guerre mondiale sont présentés :
Entre deux guerres
De l'entre-deux-guerres les progrès sont à l'initiative des États-Unis malgré les :
- Bernard 191 (Oiseau Canari) qui a réalisé la première traversée française de l’Atlantique avec trois hommes d'équipage (Assollant (avec deux "S" et deux "L"), Lefèvre et Lotti) et un clandestin (Arthur Schreiber), du Maine vers l'Espagne, les 13 et 14 juin 1929 ;
- Breguet XIX « Point d'interrogation » de Costes et Bellonte qui réalisa Paris-New York le 2 septembre 1930 ;
- Caudron Simoun ;
- Potez 53 vainqueur de la coupe Deutsch de la Meurthe à 622 km/h en 1933 ;
- Pou-du-ciel petit monomoteur dédié à l'aviation populaire (1934).
Le musée dispose de l'unique relique de l'Oiseau blanc, l'avion à bord duquel disparurent Charles Nungesser et François Coli en 1927 lors de leur tentative de rallier Paris et New York par les airs. Il s'agit du train d'atterrissage largué quelques minutes après leur décollage du Bourget le 8 mai 1927 (en réserves sous caisse).
Aviation militaire durant la Seconde Guerre mondiale
Plusieurs appareils allemands (Fw 190), américains (P-47), anglais (Spitfire), russes (Yak 3) de la Seconde Guerre mondiale voisinent avec les témoins français, le Dewoitine D.520.
Prototypes de l'aviation française d'après-guerre
Parmi les collections permanentes sur la période d'après-guerre, le musée rassemble dans les halls C et D quelques prototypes français témoins d'une intense activité :
- SO.6000 Triton de la SNCASO premier prototype à réaction français (1949) ;
- Leduc 010 et 022 destinés à tester la formule du statoréacteur ;
- Nord 1500 « Griffon II » chasseur équipé d'un statoréacteur ;
- Payen Pa-49 prototype destiné à tester la formule de l'aile delta ;
- Hirsch H.100 bimoteur pour tester un système absorbeur de rafale de René Hirsch (1954) ;
- Hurel-Dubois HD-10 (1948) ;
- Atar volant plateforme ADAV à décollage et atterrissage vertical ;
- SO.9000 Trident de la SNCASO avec moteur fusée (1953) ;
- Dassault Ouragan premier chasseur à réaction français (1954) ;
Aviation militaire d'après guerre
Les produits de l'avionneur Marcel Dassault sont également bien représentés avec les prototypes des Mirage 4000, Mirage 2000 et Dassault Mirage III, Etendard, Dassault Mystère IV A.
- Breguet Atlantic
- Lockheed P2 V7 Neptune
- MiG-21F
- Saab 32
- F-104
- F-105G
- Fiat G 91
- Saab Draken
- Gloster Meteor
Aviation civile
Les modèles présentés comprennent :
- deux Concorde, dont le prototype 001 avec lequel André Turcat a réalisé les essais en vol ;
- un Boeing 747 entièrement visitable ;
- un Mercure visitable ;
- un Boeing 727 de FedEx ;
- une Sud-Aviation Caravelle ;
- le De Havilland DH.89 Dragon Rapide ;
- le HFB 320 Hansajet.
Voilures tournantes
Plusieurs prototypes et hélicoptères de série sont exposés dans une hall dédié
- Breguet G.111, prototype à deux rotors coaxiaux (1951)
- Ariel (1952)
- Hiller 360
- Sud-Est 3.111
- Djinn (1953)
- etc.
Entre les hall E et F sont exposés également une Alouette II et un Super Frelon.
Aviation de loisirs du XXe siècle
Des avions de voltige et des planeurs d'avant et après la Seconde Guerre mondiale sont présentés dans le Hall E.
Parmi les planeurs, on peut voir les avions suivants :
- Breguet 901 ;
- Siren C.30 Edelweiss ;
- DFS Habicht planeur personnel de Marcel Doret (1939) ;
- Schneider SG38 monoplace école allemand en versions brute et carénée ;
- Arsenal Air 100 (1947) ;
- PZL SZD-24 Foka ;
- Caudron C800 biplace côte à côte ;
- Emouchet SA-104 très répandu en France dans les années 1950 ;
- Fauvel AV-36 planeur aile volante (1954) ;
- Castel C-301S.
Espace
Le musée dispose d'un hall entier dédié à l'exploration spatiale avec :
- la première fusée française EA-41 (1945) ;
- la maquette de la fusée Ariane 1 à l'échelle 1 (à l'extérieur sur le tarmac) ;
- la maquette de la fusée Ariane 5 à l'échelle 1 (à l'extérieur sur le tarmac) ;
- la Fusée Diamant-A (non lancée) ;
- deux missiles S3 (dont l'un est présenté couché, par tronçons) ;
- la capsule de rentrée du vaisseau spatial Soyouz T-6 ;
- un moteur de missile V2 (non lancé) ;
- une fusée-sonde Véronique (non lancée) ;
- la maquette de plusieurs autres fusée-sonde françaises ;
Des éléments de lanceur spatiaux sont exposés avec :
- de nombreuses maquettes de satellite à l'échelle 1 : Spoutnik 1, Vostok 1, Lunokhod 1, SPOT-1, Arabsat, Molnyia 1A, etc. ;
- différents équipements :
- un four méphisto (expérience scientifique embarquée dans la navette spatiale),
- des combinaisons spatiales russes ;
ainsi que de nombreux éléments de la conquête spatiale.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- List'in MAE (site d'informations sur le Musée de l'Air)
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