- Jean-Marie Le Bris
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Jean Marie Le Bris, (Jean ou John pour sa famille et ses amis) est né à Concarneau en 1817 et il est mort à Douarnenez en 1872. Il a été marin, capitaine au cabotage, et armateur de ses propres navires, avant de devenir l'un des premiers aviateurs français avant Clément Ader et avant les frères Wright.
Il est connu pour avoir probablement accompli un vol plané, à une date inconnue située entre 1858 et 1861, et ne pouvant en aucun cas être précisée davantage (certainement pas en "décembre 1856" comme cela est très souvent écrit. L'envol aurait eu lieu à partir de la montagne de Sainte-Anne-la-Palud, à Plonévez-Porzay, haute de 60 m, face au vent du large. Et s'il a réellement eu lieu (ce qui à ce jour est encore discutable). Tous ses essais ont eu lieu à partir de différents points élevés situés autour de la Baie de Douarnenez. L'anecdote, trop souvent rapportée, d'un cocher soulevé par la corde de traction du planeur, est une pure fiction extraite d'un roman publié après la mort du pionnier ("Les Grandes amours" par La Landelle en 1878) et devenue légende. De même, absolument aucune source, pas même les témoignages ultérieurs de ses proches, ne permet d'affirmer qu'il ait un jour fait un essai à partir d'un terrain plat (une plage par exemple).
Sommaire
Contributions à l'aviation
La forme du premier planeur, dénommé barque ailée par Le Bris lui-même, muni d'ailes mobiles, serait peut-être "librement" inspirée de l'albatros qu'il aurait étudié lors de son service militaire dans le Pacifique. En réalité, cet engin ne rappelle en rien l'oiseau de mer aux ailes bien plus allongées.
Cependant, grâce à ses nombreux essais, il avait perçu les phénomènes de portance (qu'il appelait «aspiration») lors des variations d'incidence des ailes. Il déposa en 1857 un brevet d'invention suggérant le lien entre l'incidence et la portance de l'aile du planeur. Cependant, on sait aujourd'hui, de manière certaine, que l'engin des essais les plus réussis (et de l'envol s'il a bien eu lieu) était déjà une évolution de celui figurant sur le brevet, puisque celui-ci ne possède pas, entre autres, la queue mobile dont ont parlé plusieurs témoins (notamment ses neveux) et Le Bris lui-même dans le "Petit-Parisien" de 1867. On sait également qu'il serait parvenu à ce résultat grâce à de nombreux essais, tous à partir de points élevés situés autour de la baie de Douarnenez. Ces essais ont commencé en 1857 et se sont achevés en 1863. Le Bris a donc renouvelé ce qu'avaient déjà fait avant lui Cayley, Henson et Stringfelow en Angleterre dans les années 1848-49, dont il s'est visiblement inspiré, rejoignant également ce que faisaient à la même époque les frères Louis et Félix du Temple à Brest.
Aidé par la Marine impériale, il a ensuite construit à Brest, entre 1867 et 1868, un autre planeur, l'Albatros (ainsi dénommé dans la presse de l'époque), d'une envergure de 18 ou 15 m (sur ce point aussi les sources divergent), avec lequel il serait parvenu à rééditer l'exploit d'un envol. Cette fois encore, les essais ont eu lieu à partir d'une butte, au Polygone de tir de la Marine près de Brest. Mais une fois encore, il ne put aller au-delà. L'inspiration de l'Albatros parait cette fois plus évidente.
Contrairement à ce qu'on croit souvent, sa principale contribution n'est pas d'avoir fait voler un engin plus lourd que l'air, mais bien d'avoir proposé un système de contrôle du vol par torsion (gauchissement) des ailes et queue mobile.
Une "réplique" de la barque ailée (inspirée du brevet d'invention) est exposée au Musée de l'air et de l'espace du Bourget. Elle prend pourtant de nombreuses libertés et les interprétations sont nombreuses. Elle dispose en effet d'un entoilage ultra léger tendu, bien que plusieurs sources parlent d'une toile de coton battant au vent et ne se tendant que sous l'effet du vent. De même la partie supérieure de l'engin est recouverte comme un kayak, ce qu'aucune source ne permet d'affirmer.
L'image du planeur brestois est arrivée jusqu'à nous grâce au photographe Pépin de Brest qui en réalisa plusieurs clichés, d'angles et de poses un peu modifiés, en position sur sa charrette de lancement. Grâce aux travaux d'Yves Peslin et de Jean Le Goualch (en 1986) nous savons qu'il s'agit de quatre poses différentes.
On a souvent prêté à Nadar l'origine de ces clichés, parce que certaines reproductions sont légendées : « Collection Nadar, Musée Carnavalet ».
Mais c'est bien Pépin fils qui les réalisa .(Pépin père exerça à Laval), et sur les photographies originales d'un format de 6 x 10,5 cm environ, il est bien indiqué « Pépin, rue de Siam, à Brest ».Galerie
Voir aussi
Liens externes
- L'état des recherches universitaires sur Le Bris, citant les sources primaires, au-delà de la légende
- Association Jean-Marie Le Bris : reconstruction par l'École Supérieure du Bois et études détaillées de ses appareils
- Cérémonie officielle de mémoire à Jean Marie Le Bris : à proximité des lieux de son envol (au pied de la colline)
- Suite à la cérémonie de commémoration du 150ème anniversaire 4 planeurs ont effectués 2 jours de vols par lancement au treuil sur la plage de Tréfeuntec où a eu lieu le premier vol. Ce site regroupe de nombreuses photos de ces vols
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